Notre cinéma Iris, dans le cadre de son programme Une saison à l’opéra, diffuse ce vendredi 13 mai (14h30 et 20h) La Traviata de Verdi, un autre chef-d’œuvre populaire après Rigoletto qu’on a pu voir le mois dernier. Le quatrième spectacle d’une série de trois opéras et deux ballets issus de la saison 2021-2022 du Royal Opera House de Londres. En attendant, au mois de juin, le dernier spectacle de cette année Le Lac des cygnes, le célèbre ballet de Tchaïkovski.
Des airs qui nous restent en tête
Un opéra populaire, c’est forcément des airs qui trottent dans nos têtes sans qu’on les identifie précisément. Comme le chœur des Bohémiennes qui a servi de support musical à une pub des années 80.
Un autre exemple, le Brindisi, Libiamo ne’ lieti calici (Buvons dans ces joyeuses coupes) que l’Opéra de Rennes faisait chanter à la foule devant l’hôtel de ville le 4 juin 2013.
Mais on peut aussi voir une version plus classique avec l’opéra de Paris
Un opéra populaire, vraiment
L’œuvre de Verdi est une adaptation de la pièce d’Alexandre Dumas fils, la Dame aux camélias. Une histoire d’amour impossible (c’est souvent comme ça!) entre une courtisane, une fille de rien et un jeune homme de bonne famille (qui a de l’argent donc et devrait faire un beau mariage!). Différence de condition, différence de classe, etc. Mais le premier titre Amore e morte (l’amour et la mort) nous dit bien que l’impossibilité est absolue : la maladie (juste punition de la vie dissolue), la mort vont rétablir l’ordre un instant contesté par l’amour.
La Traviata = la dévoyée, la dévergondée, ou la rebelle?
Il est nécessaire de donner la traduction du titre, une traduction dont on n’a pas besoin pour apprécier la musique et la dramaturgie, mais qui apporte un éclairage intéressant. Violetta, courtisane, femme de plaisir, prostituée de luxe peut-être, mais prostituée quand même, est aussi une femme écrasée par sa condition mais qui affirme sa liberté. Elle le chante dans un autre air fameux Sempre libera (Toujours libre). La traviata, c’est donc la dévoyée, la dévergondée, si l’on se place du côté de la morale classique, mais on peut aussi dire qu’elle est la rebelle, l’insoumise (sans allusion à la mode du jour).
Vendredi 13 mai à 14h30 et à 20h à l’Iris cinéma. On peut acheter sa place en ligne ici.
Tarifs
Plein tarif : 14 € – Tarif réduit (-18 ans, étudiants, demandeurs d’emploi) : 8 €
La bande annonce
La Traviata est un opéra romantique, presque un mélo. Mais le personnage de Violetta éclaire de façon très crue la condition des actrices, et plus généralement des artistes du spectacle au XIXème. Encore moins bien payées que les hommes, – on parle de cachets fictifs – ces femmes n’ont pas d’autre solution que de trouver un « protecteur » argenté pour les « entretenir ».
Émile Zola dans son roman Nana raconte une histoire comparable (https://www.nouvelobs.com/teleobs/20181016.OBS10003/nana-roman.html))
Plus récemment le sujet a été traité par la chercheuse Lola Gonzales-Quijano dans sa thèse Capitale de l’amour (https://www.editions-vendemiaire.com/catalogue/collection-chroniques/capitale-de-l-amour-lola-gonzalez-quijano/).