Communication municipale, une absolue nécessité

Le magazine municipal n°21 (juillet-août) a été distribué dans les boîtes vers la mi-juillet, et mis en ligne, avec un peu de retard, vers le 30. J’en profite pour revenir sur un sujet qui me tient à cœur : la bonne information des citoyens, qui commence au premier niveau, celui de la commune, condition nécessaire d’une démocratie vivante.

Un réel effort, à confirmer

Ce numéro d’été est dans la continuité des numéros précédents : à côté de l’éditorial du maire qui signe l’orientation politique, nous trouvons des informations sur la vie communale (travaux en cours ou à venir, avancement de la réhabilitation de l’école Beausoleil) le dossier central est consacré aux festivités de l’été que j’ai évoquées de mon côté dans un article précédent Plaisirs d’été à Questembert avec l’annonce de la deuxième édition de l’Inopiné Festival pour le samedi 28 août. Avec par ailleurs, des informations pratiques. Sans oublier, comme la loi le prévoit, les tribunes des élus minoritaires (c’est quelquefois réjouissant). Mais je vous laisse vérifier par vous-même sur la version papier ou en consultant le Mag en ligne.

Le tout est agréable à lire, illustré de photos. C’était une des qualités de la nouvelle maquette du bulletin créée par l’ancienne municipalité (numéro 1 en janvier 2018). J’avais regretté à l’époque que le Mag paraisse seulement tous les deux mois… et que le contenu soit bien maigre. Le contenu est désormais plus étoffé, cependant il faudrait à mon goût aller plus loin.

Revenir à un bulletin mensuel donnerait plus d’ampleur à l’information dispensée. Mais je sais bien que cela représenterait un coût non négligeable (tiens, voilà une information qui pourrait être intéressante: combien ça coûte?) aussi bien pour l’impression, la distribution que pour la rédaction : cela demande de la disponibilité des élus et des responsables de service et de la compétence de l’équipe de rédaction ; la compétence ne manque pas, mais il faut arbitrer sur le temps à consacrer à tout cela.

Des élus (et des candidats) souvent trop frileux

Nos élus montrent vraiment une volonté d’apporter les informations aux habitants. Ce n’est pas le cas de toutes les collectivités. Certains élus sont frileux, parfois, c’est à la limite de la carence, du refus d’informer, comme je le faisais remarquer à propos du Conseil Départemental dans mon article Le département, un cadavre qui bouge encore ?

Aux élections départementales de juin, on a vu comment les candidats de la majorité ont réduit au strict minimum l’information pour les électeurs : c’eût été pourtant le bon moment! Ils ont refusé de débattre avec Boris Lemaire et Marie le Boterff (voir mon article Un débat ? Pas de débat.) Aveu de faiblesse ? Conception archaïque de la politique ? Les deux sans doute. Boris Lemaire et Marie Le Boterff ont joué le jeu en allant au contact des élus et des habitants et en acceptant d’organiser une réunion d’information. À lire ici : Départementales : une réunion publique pour éclairer le débat.

Un bulletin municipal, pour quoi faire ?

Mais revenons à l’information régulière, au quotidien, des habitants. Nous disposons donc de ce magazine municipal. Un outil essentiel, qui peut ne pas être exempt de dérives… vers la propagande. Ce n’est pas le cas à Questembert, pas plus aujourd’hui que par le passé. Du temps de Mme Martin, il me paraissait trop léger, creux parfois, mais je n’ai rien dit de plus. J’en avais parlé dans cet article Un bulletin municipal, pour quoi faire ?

Les lecteurs qui souhaiteraient prolonger la réflexion peuvent se référer à cet article plus général sur les bulletins municipaux.

D’autres supports de communication

Beaucoup de collectivités, surtout celles qui ne diffusent que 2 ou 3 bulletins dans l’année, distribuent des feuilles hebdomadaires mises à disposition dans les commerces. Et classiquement, l’information passe également par les panneaux d’affichage libre… cependant ces panneaux sont souvent – et c’est normal – utilisés par les associations pour annoncer leurs événements. Plus récemment, il y a une dizaine d’années, notre commune s’est dotée de panneaux électroniques. Questembert Communauté a emboîté le pas en aidant les communes à se doter de ces équipements bien utiles.

Mais il faut mettre à jour...

Une photo prise le… 22 août!

L’essor d’internet a permis de développer des nouvelles formes de communication. La plupart des communes ont des sites web, qui sont quelquefois trop statiques : les informations ne sont pas mises à jour assez régulièrement. Pour cela, il faut deux choses : une volonté politique affirmée… et quelqu’un qui soit capable de faire le travail ! Voir ici celui de la commune. Vous devriez le mettre dans vos favoris!

Le site internet permet d’offrir les informations de base : qui fait quoi dans les services communaux, comment faire ses démarches en ligne, quelles associations sont présentes sur le territoire. On peut considérer que cela remplace les « guides pratiques » comme celui que nous avons réalisé plusieurs années de suite, jusqu’à ce que la municipalité précédente s’en débarrasse… Le dernier a été publié en 2015. D’accord, ce n’était pas facile à mettre en œuvre, et, malgré l’apport d’encarts publicitaires, cela coûtait un peu d’argent…

Pour avoir une idée de ces guides pratiques, vous pouvez survoler celui de 2010 et celui de 2015. Et peut-être faire des comparaisons.

Les réseaux sociaux

Désormais, pour toucher certains publics qui ne lisent presque jamais la presse, que les sites institutionnels n’attirent pas, il faut impérativement passer par les réseaux sociaux. La ville de Questembert a une page facebook, mais pas de compte twitter ni instagram, sans parler de TikTok.

Boris Lemaire a personnellement un compte Facebook (https://www.facebook.com/boris.lemaire.7) et un compte twitter (Boris_Lemaire_Questembert https://twitter.com/BQuestembert.)

Une bonne idée : le message vidéo du maire

Depuis quelques mois, Boris Lemaire a innové en proposant de façon presque régulière une brève intervention vidéo sur la page FB Ville de Questembert. Il fait un point succinct sur les événements récents ou prévus. C’est vite fait, bien fait, un peu rustique cependant : mais cette simplicité est sans doute efficace. Un exemple ici : https://www.facebook.com/villedeQuestembert/videos/576094966884278 (mise en ligne 13 juillet)

Le conseil municipal en direct vidéo ? Un succès mitigé

Dans ce domaine, la première initiative revient aux Infos du pays gallo, un « pure player » comme on dit en jargon de geek, un site d’information « tout en ligne ». Au début, les défauts techniques annihilaient tout l’intérêt de la démarche. En dépit des progrès, il est toujours difficile de suivre les débats.

La Ville de Questembert et Questembert Communauté ont emboîté le pas… avec les mêmes limites. Deux conditions seraient nécessaires pour que ça fonctionne de façon plus satisfaisante : la première serait que chaque intervenant ait un micro… et la deuxième que chaque intervenant sache se servir d’un micro ! Équiper la salle des délibérations d’un nombre suffisant de micros n’est sans doute pas une dépense inaccessible pour la commune, d’autant que la dépense pourrait être mutualisée. Quant au bon usage des micros, il y a des formations pour ça ! On peut déjà regarder cette petite vidéo. Comment bien parler dans un micro et passer pour un pro ?

Sans attendre de suivre une formation avec l’ARIC sur la prise de parole en public… une formation qui devrait être obligatoire pour tous les élus. (publicité gratuite).

La communication intercommunale : de gros progrès à faire

La Commune est une institution si ancienne qu’elle est bien repérée par les citoyens. Ce n’est pas le cas des Communautés, dont l’action sur la vie quotidienne des habitants est de plus en plus forte… sans que la communication soit à la hauteur. Ainsi, la construction du PLUi a été vue presque uniquement au niveau des communes. Les enjeux du PCAET (Plan Climat Air Énergie Territorial) ne peuvent s’apprécier qu’au niveau de la communauté, et c’est un sujet extrêmement complexe : le dossier adressé aux conseillers communautaires pour le conseil de juin faisait….611 pages ! Comme disait je ne sais plus qui : « ce qui est simple est inutile, ce qui est compliqué est inutilisable.« 

A ce jour, les deux principaux supports de communication sont le site internet Questembert Communauté et la lettre d’information trimestrielle diffusée dans les boîtes aux lettres et mise en ligne.

Questembert Communauté diffuse aussi une infolettre Questembert Communauté #actu.

Les partenaires de la communication municipale

Il ne faut pas oublier l’importance de la presse locale : nos deux quotidiens régionaux sont très lus, surtout par les plus anciens habitants. On disait quelquefois : le maire doit être tous les jours dans le journal, comme Lariflette, un strip délicieusement archaïque dans Ouest-France de 1946 à 1988! Ce n’est pas pour le concours « ma binette partout » du Canard enchaîné, mais parce que chaque jour, si c’est possible, il faut parler de la commune et de la communauté, pour créer le sentiment d’appartenance.

Communication descendante, ascendante, horizontale…. multidimensionnelle

Jusqu’ici, je n’ai parlé que de communication descendante. Elle est essentielle : la collectivité dispose d’informations qu’elle doit partager avec les citoyens, car ils y ont droit ! Cependant, il n’y a pas pour le moment de moyen de faire remonter les problèmes, les questions, le ressenti des habitants, en dehors des retours indirects à travers les comités consultatifs. Pas non plus d’outils favorisant la communication horizontale. Voilà un challenge qu’il faudrait relever pour faire mieux vivre notre démocratie.

Informer, communiquer, une obligation pour les élus

Je lis avec étonnement la déclaration de Mme Danilo (interview à Ouest-France) qui prétend succéder à Mme Martin; elle affirme que « le problème à Questembert Communauté, et dans une moindre mesure, à la ville, c’est un manque de communication auprès de la population. Les gens savent-ils qu’on a un PIJ (Point d’Information Jeunesse), un CMP (Centre Médico Psycho), c’est qu’est le pass-culture pour les jeunes? »

Mme Danilo parle de Questembert Communauté, de la communication insuffisante
La communication de Questembert Communauté, de la ville de Questembert

Mme Danilo a raison : bien des gens ignorent que ces services sont à notre disposition, ilS ne savent pas non plus de quoi il s’agit. Elle-même semble mélanger ce qui est du ressort de la Communauté (le PIJ), ce qui relève de l’EPSM de St-Avé (le CMP), ce qui a été mis en place par l’État en 2019 (le pass culture). En effet, les Questembertois ont accès à ces services, et à bien d’autres. Ils ne le savent pas. On pourrait dire que c’est de leur faute. Sans doute. Cependant Mme Danilo a raison sur le manque de communication… Il me semble qu’elle était en position d’y répondre au moins partiellement.

Bulletin municipal et communautaire, site internet, presse, radio, etc

Manque de communication? Mais à qui la faute? A quoi sert donc le bulletin municipal s’il n’apporte pas les informations essentielles? Était-ce une bonne idée d’en faire un magazine bimestriel et d’en réduire le contenu informatif? Quant au bulletin communautaire, il ne paraît que deux fois par an. C’est insuffisant.

La municipalité a voulu se doter d’un site internet, sans doute pour ne pas dépendre du site internet communautaire, et aussi peut-être pour contrer le site des élus minoritaires. Malheureusement, le site officiel est d’une grande pauvreté. Allez voir la page « budget » : vous y trouverez des infos sur le budget 2018! Le site officiel est complété par une newsletter, et par une page Facebook.

A côté de ces outils d’information du public, la ville peut aussi s’appuyer sur la presse, la radio, la télé. Sans pour autant vouloir imposer des points de vue à ces médias : même les correspondants locaux des journaux n’aiment qu’on tente de leur forcer la main. Malheureusement, notre ville est très peu présente dans la presse quotidienne.

Difficile de se plaindre que l’information ne passe pas quand on ne se donne pas les moyens de la diffuser.

Manque de transparence? Pas vraiment, quand même

Et pourtant l’information existe, elle est à disposition de qui veut bien la chercher. Voilà pourquoi j’ai été surpris de lire dans les documents de la 3ème liste : « le budget [sera] équilibré et transparent ». D’abord, le budget communal est équilibré, car c’est une obligation légale, que les municipalités respectent, celle de Questembert aujourd’hui, comme celle d’hier. Je trouve toujours ennuyeux de fonder sa propagande sur des informations fausses!

Oui, le budget est équilibré, et la commune dégage un autofinancement solide, comme cela a été montré lors du vote du compte administratif au dernier conseil et comme le montre le tableau ci-dessous qu’on trouve facilement sur le site du ministère à l’onglet Comptes individuels des collectivités.

La synthèse des comptes de la commune sur le site du ministère

Donc les finances de la commune sont dans une situation satisfaisante, comme elles l’étaient durant les mandats précédents. Et cette information est à la disposition de tous : rien n’est caché. Les documents budgétaires sont à la disposition de tous les habitants, sur simple demande. Difficile de promettre un budget transparent; il l’est déjà! Il arrive parfois que l’on masque sa propre ignorance en faisant croire qu’il y a des secrets, des complots : « on nous cache tout, on nous dit rien! » chantait autrefois J. Dutronc.

Une meilleure information, plus de pédagogie

S’il y a des progrès à faire, c’est, comme le dit Mme Danilo, dans l’information et la communication. Ce sera probablement un des enjeux du prochain mandat.

Autre surprise : pour éviter de gaspiller l’eau potable – noble ambition, à partager avec tous nos concitoyens – il faut un « suivi actif du réseau d’eau potable ». Certainement, et les délégués de la Commune au SIAEP de la région de Questembert y sont très attentifs. Ils présentent chaque année au conseil municipal le Rapport sur le Prix et la Qualité du Service accessible à tous. On peut y trouver l’indicateur de rendement des réseaux qui se situe, pour le SIAEP de Questembert à 84,30%, la moyenne nationale étant juste au-dessous de 80% (voir la page 22 du RPQS). En zone urbaine, le rendement est en moyenne de 85%, en milieu rural, comme chez nous, il est plutôt à 75%. Oui, il y a des progrès à faire, mais c’est mieux de savoir d’où on part.

Gaspiller l’eau potable?