Rues de la ville, routes de nos campagnes, fossés à curer, trottoirs à niveler, pelouses à semer, bâtiments à repeindre, toitures à étancher… la vie de l’adjoint aux travaux et bâtiments n’est pas de tout repos. Jean-Pierre Le Métayer prend son rôle à cœur, sans perdre son flegme et sans s’énerver. Il nous parle de ses principaux dossiers.
On ne parlera pas beaucoup de la rénovation de l’école élémentaire de Beausoleil, et pourtant c’est un très gros dossier.
Oui, ce sera un très gros investissement de ce mandat. Et ça mérite un article particulier. Et le dossier est suivi au plus près par notre collègue Patrick Pons. Mais bâtiments, voirie, espaces verts, etc, c’est déjà tout un programme.
Commençons par les bâtiments alors : le patrimoine de la commune, c’est énorme, n’est-ce pas ?
Oui, la liste est longue, et j’ai beau connaître la commune, puisque j’y vis depuis 25 ans, je serais bien en peine de faire la liste, sans en oublier ! On a parlé de l’école, il y a aussi tout ce qui va avec! Les restaurants scolaires, la garderie, la maison de l’enfance, les aires de jeux.
On pourrait parler des chapelles et surtout de l’église, dont la structure comporte des faiblesses. Quant aux chapelles, elles ont toutes besoin d’entretien courant, mais aussi de travaux de restauration.
Il y a aussi la médiathèque, la salle Alan Meur, tous les équipements sportifs, les logements de la résidence Louis Thomas, de l’ancienne mairie, la maison du cimetière, et bien sûr la résidence du Parc (foyer logement, résidence autonomie).
Avec dans certains cas, des questions difficiles : que fait-on des bâtiments du Marchix (ancienne école publique) que nous avons dû fermer pour des raisons de sécurité ? Quel avenir pour les préfabriqués qui ont abrité le CCAS à côté de la mairie ? Même question pour la perception, boulevard St-Pierre : la DDFIP (le trésor public) ne l’occupera plus à la fin 2021.
La voirie c’est un gros sujet aussi, et beaucoup d’argent à mettre chaque année pour l’entretien.
Oui, on a 240 Km de routes de campagne, et donc 480 km de fossés à curer. C’est énorme, mais il ne faut pas se décourager : mettre assez d’argent chaque année pour maintenir notre patrimoine de voirie en bon état, et si possible l’améliorer. Ce qui implique une surveillance régulière, avec des interventions rapides dès qu’on repère un défaut et une programmation annuelle pour les plus gros travaux.
Justement, comment se fait la programmation des travaux plus importants ?
Pour les travaux de moyenne importance, on a ce qui s’appelle un marché à bons de commande ; on organise une consultation d’entreprises pour avoir une offre de prix sur une liste prédéfinie : le mètre de bordure, la tonne d’enrobé, etc. L’entreprise retenue est appelée pour réaliser les travaux sur les préconisations de notre bureau d’études. Pour les travaux plus conséquents, la mise en concurrence porte sur un chantier global : par exemple, les travaux d’isolation de la caserne des pongistes, réfection du toit de la salle de judo. Les réponses sont analysées par la commission des marchés et le conseil est informé des résultats.
Bureau d’études, entreprises, alors à quoi servent les comités consultatifs ? Comment ça marche ? Des visites sur le terrain ?
Les membres des comités consultatifs devront se faire l’écho de ce qui se passe sur le terrain, donc faire remonter les besoins. Et participer à définir les priorités, à choisir entre différentes options. Avec le groupe, nous irons sur le terrain pour évaluer les besoins et les classer en fonction de l’urgence. Nous voulons faire participer les riverains pour la mise en sécurité sur certains axes de circulation (Chez-Boissel, route de Serguin, Bocaran, Kerpage). Dans tous les travaux de voirie, on aura une réflexion pour la sécurité des piétons et cyclistes et, si possible, pour créer des liaisons douces entre les villages et le centre.
D’autre part, les habitants peuvent aussi directement signaler les problèmes, soit par téléphone, par mail à l’accueil ; ou encore en utilisant le formulaire du site internet de la commune. Voir ci-dessous.
Ton domaine, c’est aussi les espaces verts, où en est-on du zéro phyto ? De la « gestion différenciée » ?
Les espaces verts, ça se compte en hectares ! Même si les terrains de sports sont traités par les équipes de Questembert Communauté, il reste de grandes aires naturelles comme dans l’ancien camping, des pelouses plus petites et bien sûr les parterres fleuris dans la ville. La commune a sauté le pas du zéro phyto en 2013 et obtenu le prix régional. Il y a eu quelques flottements, mais désormais, c’est acquis. Mais nous devons tous nous habituer à voir des « herbes folles » sur les trottoirs. Et peu à peu faire passer le message de la gestion différenciée : on ne traite pas les grands espaces des aires naturelles comme le gazon des greens du golf.
Il y a une carence qui a été fortement soulignée dans la campagne : les circulations douces, les pistes cyclables, les voies piétonnes, les espaces partagés.
C’est clair, c’est un manque flagrant et un sujet auquel il va falloir s’atteler : beaucoup de nos routes communales sont trop étroites pour définir des voies séparées pour piétons, vélos, voitures. Les cheminements doux tracés dans le PLUi sont plutôt des itinéraires de promenade ou de randonnée : j’ai été dans les responsables de la section randonnée de la BO et j’en sais quelque chose. Mais nous devons penser maintenant des trajets utilitaires. Un gros sujet.
Et le personnel dédié ?
Il y a 3 équipes, avec beaucoup de polyvalence : la voirie (4 agents), les bâtiments (5 agents) et les espaces verts (6 agents) sous la responsabilité du chef d’atelier au centre technique de Kervault. Je n’oublie pas les 3 agents qui nettoient la ville au quotidien ni les 2 meneurs de chevaux. Nous avons aussi 2 apprentis (un gars, une fille) aux espaces verts et une pour le cheval. Sous l’autorité du directeur des services techniques, assisté d’un technicien Voirie au bureau d’études. Au total, 26 personnes. Et il faut à la fois de l’autorité et du doigté pour piloter les équipes.
En tant qu’adjoint Bâtiments et Travaux, tu es en première ligne quand il y a de grosses intempéries.
Heureusement, ça n’arrive pas tous les jours ! Mais c’est vrai la tempête Alex nous a bien secoués au début octobre. La préfecture nous avait prévenus et tout le monde était mobilisé. Les services techniques ont été à la hauteur, mais aussi les pompiers, les services du Département, les agents d’ENEDIS et les agriculteurs ont eux aussi pris leur part. Il y aura d’autres événements de ce genre, comme il y a plus de vingt ans la chute d’une partie du clocher, l’énorme tempête de neige de 2004 qui avait privé Questembert d’électricité pendant près de 3 jours. En fait, ce que je crains le plus, c’est une grosse période de gel sévère : au dégel, les routes seraient complètement déstabilisées, le sous-sol serait transformé en boue… Et comment imposer des barrières de dégel limitant la circulation ? Il faudrait continuer à transporter les écoliers, à collecter le lait dans les fermes, à approvisionner les élevages en aliment… Il faut remonter, je crois, à 1986 pour une période comparable. Ça peut arriver, ce serait terrible.