Je veux pas le savoir

Le dérèglement climatique ? Je veux pas le savoir. L’effondrement de la biodiversité ? Je veux pas le savoir. Les avantages de la limitation de vitesse ? Je veux pas le savoir. Les radars ne sont pas une pompe à finances ? Je veux pas le savoir.

« Je veux pas le savoir », c’était la réponse du surveillant obtus au lycée d’autrefois, du gratte-papier trop flemmard pour tenter de comprendre, du cabot-chef caricaturé par Fernand Raynaud. Le signe éclatant de la bêtise autoritaire. Du temps passé ? Non, on voudrait le croire, mais, sous des allures plus bonhommes, plus subtiles, ce refus du savoir établi, vérifié, est toujours puissant. Et les arguments rationnels des experts sont présentés comme des manipulations des élites au pouvoir.

Ainsi, un présentateur, soi-disant journaliste, spécialiste de football, peut se permettre de renvoyer dans ses dix-huit mètres un Jancovici, polytechnicien (entre autres) à propos du réchauffement climatique. D’accord sans doute avec Donald Trump qui, devant l’assemblée de l’ONU, a proclamé que le changement climatique était l’arnaque du siècle.

Ne croyez pas à lire ces exemples que je suis bien loin de nos préoccupations locales : nous avons aussi chez nous les spécialistes du bon sens. En effet, selon eux, l’eau stagnante de l’étang de Célac, îlot de fraîcheur!, ne contribuait pas à augmenter la température de l’eau, la présence de poules d’eau et de canards avec 2 cygnes était un indice de forte biodiversité, car les arguments avancés par les spécialistes n’étaient rien qu’une manipulation des escrologistes (si, si le mot a été employé).

Ce serait pourtant intéressant de se mettre d’accord ensemble sur des faits vérifiés, de débattre ensuite. Mais non, c’est tellement plus facile de choisir l’invective0

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