Nos enfants mangent bien à la cantine !


J’ai sursauté en voyant un placard affiché sur FB : 70 % des élèves déclarent ne pas avoir toujours suffisamment à manger. Mais oui, c’est effrayant : nos enfants ont faim. Ayant regardé les choses de plus près, j’hésite entre exagération grotesque et manipulation cynique. Les deux sans doute. Regardons cette affaire avec méthode, mesure et sérénité.

Pour vous faire une opinion un peu éclairée
Le rapport sur la première année de la restauration scolaire en régie était un des sujets majeurs du conseil du 20 octobre. La note de synthèse adressée, comme l’exige la loi, à tous les conseillers est disponible ici sur le site de la mairie. Un document officiel qui pourrait servir de base à une contestation devant les juridictions administratives. Pour la présentation devant le conseil, devant le public donc, la mairie prépare un diaporama du genre powerpoint. Il est disponible également ici. Et si vous n’avez pas assisté au conseil – ouvert au public – vous pouvez en suivre le déroulé sur le site des Infos du pays gallo et sur la page FB de la ville de Questembert. Le sujet est abordé à partir de la 60ème minute.

Première année de la cuisine centrale en régie : la commune assume totalement la production des repas, de l’achat des aliments au service à table en passant par la préparation en cuisine. Avec une question majeure de ce premier bilan : a-t-on maîtrisé les coûts ? Pour cela, plusieurs tableaux sont disponibles, mais il faut sans doute insister sur quelques points de comparaison : le réel constaté sur l’année 2024/2025, la situation constatée en 2023 (prestation ansamble), l’estimatif ansamble pour 2024 et l’estimatif 2024 avec passage en régie directe et niveau d’exigence plus élevé). Ce qui donne un coût final par repas : 10,39€ (réel 2023), 11,48€ (Estimatif ansamble 2024), 11,37€ (estimatif régie). Notons que dans ces calculs, l’accompagnement des enfants sur la pause de midi est pris en compte. (tableau ci-dessous vue 27)

Quel est donc le constat final pour l’année ? Le coût du repas (y compris accompagnement) est de 11,52€, légèrement supérieur l’estimatif de 11,37€. Si on regarde dans le même tableau, le coût de production par repas (le contenu de l’assiette plus les autres fournitures et le travail de préparation), il est de 4,18€ légèrement au-dessous de la prévision à 4,28€.(tableau ci-dessous vue 32)

Dans les tableaux présentés, il manque une information importante : quelle est la part de l’alimentaire dans le coût du repas ? La réponse a été donnée en séance par Maxime Picard : 2,20€, un chiffre à comparer avec les 2,50€ alloués par la Région Bretagne pour les restaurants des lycées. De bons produits, en quantité suffisante, et bien préparés par le personnel de la cuisine centrale.

En quantité suffisante ?
Selon le placard affiché sur facebook, 7 enfants sur 10 n’auraient pas assez à manger! Alors oui, comme le propose le commentaire, il faut se poser la question de façon responsable, humaine et pragmatique : prendre le sujet au sérieux, l’analyser avec rigueur, et, si nécessaire, mettre en place un plan d’action pour garantir à chaque élève un repas à la fois nourrissant, sain et suffisant. D’abord se rappeler que les quantités à servir (les grammages) sont spécifiées par des textes réglementaires  : ainsi pour un enfant de 3 à 11 ans, le plat principal (viande/poisson+légumes) doit faire de 160g à 200 g. Le repas sera-t-il nourrissant ? Je suppose que ça veut dire qu’il respectera l’équilibre alimentaire, assez de protéines, de glucides, de lipides, de fibres, mais pas trop non plus. C’est la tâche assignée à la nutritionniste qui vérifie tout cela. Le repas est-il sain ? La question est bonne et la réponse est facile : très peu de produits transformés, beaucoup de bio et de labels qualité.

Une enquête
À côté des mesures objectives (grammage, équilibre des repas, pourcentage de déchets, etc), il était important d’évaluer le ressenti des enfants. Ce qui a été fait à travers une enquête au mois de juin. Sans surprise, l’enquête révèle que les enfants préfèrent les pâtes, les patates (surtout frites!), le riz aux légumes ! Elle montre aussi qu’ils voudraient avoir plus de frites, de pizzas, de burgers, de glaces. Elle dit encore que quelquefois ils auraient voulu manger un peu plus. Alors qu’ils ont toujours la possibilité de demander du rab !

Et je suis bien d’accord : il faut prendre le sujet au sérieux ! C’est-à-dire sans désinvolture, sans démagogie, en assumant collectivement notre responsabilité d’adultes : ne rien céder sur la qualité, la quantité, l’équilibre. On n’attend rien de mieux d’élus dignes de la confiance des citoyens.

Pour continuer
Je préfère manger à la cantine, interview de Valérie Jéhanno, adjointe, en septembre 2024.

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