La municipalité vient de lancer une consultation autour des déplacements doux. La presse en a parlé et c’est dans le magazine municipal n° 23 novembre-décembre (page 8). Un comité spécial vient d’être créé et il sera accompagné dans son travail par le cabinet spécialisé DCI. Mais, comme le dit le texte du magazine, nous devons tous être acteurs des déplacements doux.
U ne invitation à partager la réflexion
- un groupe de travail dédié aux mobilités douces
- l’appui d’un bureau d’études spécialisé, DCI Environnement
- pour élaborer un schéma directeur pour le maillage du territoire qui s’inscrira dans le schéma intercommunal de Questembert Communauté
- déterminer les priorités et les mettre en œuvre dans un Plan Pluriannuel d’Investissements
- des ateliers participatifs de co-construction, prévus le 27 novembre de 10h à 12h (pour s’inscrire : accueil@mairiequestembert.bzh )
- des boîtes à idées ici et là : mairie, médiathèque, office de tourisme, piscine, gare, écoles.
Une démarche communale qui s’articule dans le schéma communautaire
Questembert Communauté a décidé, avec Arc Sud Bretagne de mener sous l’égide du pays de Vannes une étude sur les mobilités rurales dont les résultats ont été présentés au conseil communautaire en 2018. J’en retiendrai cette page.
Mobilités et PCAET
Ces réflexions sur les déplacements doux s’inscrivent naturellement dans le PCAET (Plan Climat Air Energie Territorial) qui est en cours d’élaboration au niveau de Questembert Communauté. Une étape importante a été franchie au conseil communautaire du 5 juillet 2020 avec un avis de principe sur les fiches action de ce PCAET. Voir dans le compte-rendu du conseil les pages 9-12.
Pour ceux qui veulent approfondir, ils trouveront ici le dossier complet du PCAET (Diagnostic, Stratégie, Axes stratégiques, Plan d’actions). Un dossier passionnant, mais qui fait quelques 600 pages et je doute que tous les élus… Sans parler de faire comprendre au grand public l’importance de ce qui est en jeu. Notez qu’une consultation du public sur ce sujet est organisée du 24 novembre au 31 décembre.
Retenons ici la présentation synthétique de l’Axe 6 du plan d’actions
Mobilités douces ou plus ou moins dures
Le PLUi de Questembert Communauté a bien prévu des cheminements doux, qui méritent d’être regardés de près : pas la peine de tenter de réinventer le fil à couper le beurre. Cependant, à Questembert en particulier, l’accent a été mis sur une boucle de randonnée… dont j’ai parlé dans un article de février 2019 La boucle équestre de randonnée. Clairement, ce sont les chemins de promenade, de randonnée, de loisirs et c’est bon pour la santé, bon pour apprécier dans le détail la qualité de notre patrimoine naturel et paysager.
Sans négliger ces aménités qui font le charme et l’attractivité de notre territoire, il faut – et c’est, je crois, un objectif de la démarche menée aujourd’hui – développer la réflexion sur les déplacements fonctionnels : à partir du village où l’on réside, aller travailler, à l’école, aux équipements sportifs, dans les services, dans les commerces, en échappant à la contrainte de l’automobile.
Pour ma part, au temps où le PLUi était en construction, j’avais fait des propositions dans un courrier à Questembert Communauté, présentées ensuite dans cet article Cheminements doux, modestes propositions. Un message de forum venait enrichir le débat.
Des outils pour enrichir la réflexion
Bien sûr, il faut s’appuyer sur le PLUi tel qu’il est. Mais il reste des traces d’anciens itinéraires qu’on peut repérer dans les cartes d’état-major accessibles sur le site public Géoportail ainsi que le site Geobretagne qui met en corrélation les photos aériennes de 1950 et celles d’aujourd’hui. Cela permettra de visualiser ce qu’était le chevelu des chemins et sentiers.
La ville du quart d’heure
L’expression renvoie à une réflexion sur l’organisation urbaine : il s’agit de penser l’urbanisme de façon à permettre à tout habitant d’accéder à ses besoins essentiels en 15 minutes à pied ou à vélo. L’idée est ancienne mais elle a été mise au premier plan par Carlos Moreno, un scientifique franco-colombien. Le concept qu’il a développé a été adopté par la maire de Paris, Anne Hidalgo, et par le le réseau mondial des villes pour le climat. Carlos Moreno a publié le second livre blanc de la ville du quart d’heure en novembre 2020.
Tout cela est évidemment conçu pour les grandes métropoles, mais rien ne nous interdit de nous inspirer de ces réflexions : de façon très concrète, avons-nous besoin de la voiture pour aller chercher une baguette à la boulangerie ou pour conduire un enfant à l’école ?
NB : je ne suis pas plus vertueux que les autres ; si je n’ai plus d’enfant à conduire à l’école, je me sens parfois trop paresseux pour prendre le vélo.
Un jésuite iconoclaste écolo : Ivan Illich
En 1973, Ivan Illich (voir l’interview de Jean-Michel Djian) publie un petit ouvrage, un texte fondateur Energie et équité. Il y analyse les transports motorisés et montre qu’au lieu de nous aider, ils nous conduisent à l’échec : on croit qu’avec la vitesse, on gagne du temps, alors qu’en fait on le gaspille. Il anticipe la grande revanche du vélo : « A bicyclette, l’homme va de trois à quatre fois plus vite qu’à pied, tout en dépensant cinq fois moins d’énergie. En terrain plat, il lui suffit alors de dépenser 0,15 calorie pour transporter un gramme de son corps sur un kilomètre. La bicyclette est un outil parfait qui permet à l’homme d’utiliser au mieux son énergie métabolique pour se mouvoir: ainsi outillé, l’homme dépasse le rendement de toutes les machines et celui de tous les animaux. »
L’excellente revue Sciences humaines a publié en juillet 2017 un article synthétique intitulé la Revanche du vélo : « En ville comme dans les campagnes, le vélo fait l’objet d’un engouement de masse. Sa résurgence est le signe d’une quête collective de ralentissement, d’exercice physique et de proximité avec la nature. » Il nous faudrait donc des pistes cyclables, mais aussi pour les trottinettes, les poussettes… et les piétons.
2 réflexions au sujet de « A pied, (à cheval), à vélo, etc. »
Les commentaires sont fermés.