Adieu à Jean Rouillard

Nous étions nombreux ce lundi après-midi pour accompagner Jean Rouillard vers sa dernière demeure et soutenir de notre affection son épouse Claude, ses enfants et petits-enfants. C’était justice car Jean Rouillard a été un acteur important de la vie locale. Sa bienveillance lui permettait de fédérer autour de lui les bonnes volontés que ce soit dans sa vie professionnelle de commerçant ou dans les activités associatives.

Le commerçant, l’UDEQ et la vie de la cité
Fin des années 50, il avait pris la suite de son père Eugène Rouillard à la tête de la boucherie familiale créée au début du siècle. Son métier lui permettait d’être en lien avec ses clients de la ville ainsi qu’avec les agriculteurs chez qui il achetait ses bêtes. A l’époque, les bêtes étaient abattues à l’abattoir municipal et débitées au magasin ou expédiées vers les Halles de Paris à partir de la gare en wagons frigorifiques. Cela constituait un débouché intéressant pour l’activité agricole tout en assurant la solidité de son commerce.

Dès la création de l’UDEQ à la fin des années 60, il en est un des membres les plus actifs, malgré les contraintes de son métier. Son collègue et ami Jean-Marie Benêteau (Fruits et légumes, au pied des Halles) a rappelé leur engagement commun pour la dynamique du commerce local. Jean Rouillard participait également aux divers groupes de réflexion sur les évolutions de notre petite ville où il apportait des contributions positives.

La Bogue d’or, le foot
Pendant des années, il a joué à la Bogue d’or. Plusieurs de ses anciens coéquipiers, des plus anciens aux plus jeunes ont assisté à la cérémonie et se sont retrouvés ensuite à la salle Alan Meur. Ils ont évoqué le joueur et le copain. Il a occupé longtemps le poste de demi-centre. On disait demi-centre pour désigner l’arrière-central dans l’organisation en W/M de cette époque. Clair-voyant et intraitable, mais aussi fair-play et adepte du jeu collectif. Quand l’âge l’a fait quitter la pelouse, il est resté un supporter assidu. Il m’avouait pourtant que cette position lui paraissait plus difficile pour les nerfs ! Pour les 115 ans du club (le 20 avril) il avait préparé des photos de sa collection personnelle. Malheureusement, il ne pourra pas être de la fête.

Avec les Avettes
À l’heure de la retraite professionnelle, il y a bientôt 20 ans, il a choisi d’accompagner son épouse Claude pour suivre les Avettes, le club de basket, dont Claude était depuis longtemps le pilier. D’ailleurs, la boucherie était quasiment le club house pour les Avettes ! Et Jean en est devenu de fait le secrétaire/organisateur/conseiller technique non officiel. Sans jamais se mettre en avant car il restait discret et modeste. Son engagement avait été souligné lors des 70 ans des Avettes en 2022.

Il arrive parfois que, dans les cérémonies funèbres, on entende des hommages surprenants : ce n’est pas possible, ce n’est pas celui ou celle qu’on a connu. Lundi, chacun pouvait se dire : oui, c’est bien Jean Rouillard, le Jean Rouillard qu’on a côtoyé, avec qui on a travaillé, discuté, joué. Un homme bien.