Le 4 décembre, la ville s’est illuminée pour Noël. Les réactions ont été plébiscitées par les habitants et les visiteurs, avec un ouah d’admiration pour la mise en lumière du clocher. Sur la page Facebook Tu es de Questembert si… les premières photos ont été mises en ligne dès le samedi soir à 22h51 ; ce matin 7 décembre, elles ont été partagées 249 fois et suivies de 73 commentaires. Des commentaires très favorables et même enthousiastes, avec quelques nuances, car du goût et des couleurs…. Avec aussi quelques remarques sur le coût global et des interrogations sur l’opportunité de ces dépenses au regard de la crise climatique.
Des goûts et des couleurs…
Certains disent qu’il aurait fallu plus de couleurs, du bleu, du doré, des motifs plus variés, etc. Les couleurs de l’arc-en-ciel n’épuiseraient sans doute les discussions sur le sujet. Un choix a été fait, celui de l’unité du décor. D’autres options ont donc été écartées… pour cette année en tout cas. J’imagine que s’il y a des suggestions pertinentes, la municipalité saura en tenir compte… pour l’année prochaine.
Gaspiller l’énergie ?
Eh oui, il y a peut-être une contradiction entre l’engagement de la commune dans les économies d’énergie (voir les objectifs du PCAET) et cette débauche de lumière. Même si on sait bien que la technologie des LED permet de mieux éclairer avec moins d’énergie, nous devons tous prendre conscience des enjeux et des implications de nos actions. Sans oublier le paradoxe de Jevons et l’effet rebond : comme c’est plus efficace et moins cher, on consomme plus ! Mais comme souvent, nous sommes à la recherche de compromis entre ce qu’on désire et ce qu’on s’autorise. Quoi qu’il en soit, dans le contexte, on voit bien que les Questembertois sont plus sensibles à la qualité de ce qui leur est offert là qu’à ce que, peut-être, ça coûte en énergie consommée.
Avec nos impôts ? Oui, forcément
Ne pensez pas que ce commentaire est une réaction de grincheux : la question posée est sérieuse. Elle est d’ailleurs dans le droit fil de la Déclaration des Droits de l’homme et du citoyen de 1789, qui stipule dans son article 14 que « Tous les Citoyens ont le droit de constater, par eux-mêmes ou par leurs représentants, la nécessité de la contribution publique, de la consentir librement, d’en suivre l’emploi, et d’en déterminer la quotité, l’assiette, le recouvrement et la durée. »
Rappelons un principe de base : nos élus n’ont de ressources que celles qui viennent de nos impôts ! Au niveau communal, ce sont les impôts locaux… le reste vient des dotations de l’Etat (et des cofinancements de la Région, du Département, de l’Europe), et là encore, ce sont des impôts. Au passage notons que depuis la suppression (ou presque) de la taxe d’habitation, la plupart de nos concitoyens ne paient plus cet impôt à la commune (ni à la communauté), mais les sommes viennent des dotations de l’Etat apportées en compensation, donc de la masse globale des impôts, le premier étant la TVA, loin devant l’impôt sur le revenu.
Donc, nous pouvons interpeller nos élus sur la dépense qu’ils ont faite avec ces illuminations de Noël. C’est notre droit de citoyen, c’est aussi notre devoir de citoyen, car pourquoi grogner dans son coin, au comptoir du bistrot, ou sur les réseaux sociaux, si on n’a pas exercé son droit de « suivre l’emploi de la contribution publique ».
Si on cherche à vérifier, et c’est assez facile, on trouve quel est le montant de la dépense liée à ces illuminations dans les documents du conseil municipal d’octobre (page 9). Après mise en concurrence, conformément à la loi, et, bien sûr, après étude technique par les services municipaux, le maire a attribué le marché à 2 entreprises, Blachère pour la fourniture (15 K€) et à DC Energie (Muzillac) pour la pose (8,5 K€). Donc une dépense totale de 23 500 euros. Libre à chacun de juger le montant de cette dépense mais difficile de dire que ça « explose le budget de la mairie. »
