Bureau régional de l’habitat? ah bon

Je ne sais pas vous, mais moi, j’en ai assez de ces coups de fil avec personne au bout ou qui vous interpellent « Monsieur Paul » ou « Monsieur Paboeuf »… Je pardonne les prononciations exotiques de mon nom, mais je m’étonne qu’on s’adresse à moi par mon prénom précédé de Monsieur. Après la phrase suivante, en général, je dis « Merci, je ne suis pas intéressé, au revoir ». Et suivant l’exemple de ce retraité d’Ille-et-Vilaine, j’ai choisi ces temps-ci d’engager la conversation. Instructif.

Éric du Bureau Régional de l’Habitat...

Éric du Bureau Régional de l’Habitat m’informe que je vais recevoir demain/mercredi/ vendredi (au choix) la visite de leur technicien qui me remettra l’attestation de contrôle thermique.

– Ah, bon ?
– Oui suite aux travaux que vous avez effectués… Vous êtes bien propriétaires, vous avez moins de 78 ans
– (eh eh pas tout à fait 75)…Bureau Régional de l’Habitat ? Je connais pas votre entreprise.
– Nous sommes à Angers.
– Vous êtes missionnés par la Région ?
– Oui, la Région Pays de la Loire.
– Ah, bon, mais je suis en Morbihan, la Région Pays de la Loire n’intervient pas chez nous.
– Nous avons reçu une mission à l’échelle nationale. Je vous propose un rendez-vous demain à 16 ; c’est notre technicien Jérémie qui va vous remettre le certificat.
– Jérémie comment ?
– Euh Jérémie David.
– Et vous, vous êtes Éric, mais Éric comment ?
– Éric Martin. Est-ce que vous serez chez vous demain à 16 ?
– En principe, oui, mais je peux avoir un empêchement, donnez-moi un numéro pour que je vous rappelle.
– Non, vous ne pouvez pas rappeler.
– Donnez-moi le numéro.
– Non, je n’ai pas le droit.

Et donc le bureau régional de l’habitat n’est qu’une fiction. Pas tout à fait, il existe bien, à Châlon-sur-Saône, une entreprise qui porte ce nom. Cependant, dès 2017, Que choisir? avait suggéré la méfiance : Economies d’énergie, gare au bureau régional de l’habitat. Plus récemment, en février 2022, la Région Bretagne a donné l’alerte : c’est une escroquerie.

Comment s’en débarrasser ? Bloctel ?

Les services de l’État ont mis en place le système Bloctel... On s’y inscrit et on signale les numéros des appels non sollicités. Pas toujours très efficace, car les appels partent de centres d’appel qui utilisent des automates pour générer des numéros appelants très variés. Si vous tentez l’annuaire inversé, vous ne trouvez rien ! Si vous rappelez, vous tombez sur une machine vocale qui vous dit « le numéro n’est pas attribué » ou « votre appel ne peut aboutir, vérifiez que le numéro est correct, au revoir » « tous nos opérateurs sont en ligne. » Et quelquefois, c’est en anglais.

Donc Bloctel pas complètement efficace, mais il faut quand même s’y inscrire, et après, signaler régulièrement les appels indésirables.

S’inscrire sur la liste antiprospection

On peut bien sûr se mettre sur liste rouge : on n’apparaît dans aucun annuaire, ce qui n’est pas toujours bien commode. L’opérateur Orange propose de vous inscrire sur la liste antiprospection qui est censée vous protéger du démarchage publicitaire.

Dans un article récent, le Télégramme décrit 5 solutions pour lutter contre le démarchage abusif. La plus efficace consiste à investir dans un téléphone antidémarchage capable de filtrer les appels provenant d’un robot : quand on vous appelle, le téléphone demande à votre interlocuteur de composer un code à saisir avant de valider la mise en relation. Et ça marche. On trouve ces appareils pour une soixantaine d’euros.

Cela n’empêche pas d’explorer d’autres solutions, comme attribuer une sonnerie spéciale à vos correspondants habituels, systématiquement demander des renseignements sur l’organisme qui appelle (mais on a vu que ça marche moyennement avec ce prétendu Bureau Régional de l’Habitat), faire semblant de jouer le jeu comme le retraité de La Richardais, cité plus haut.

Et la solution radicale : débrancher son téléphone fixe !