S’y retrouver dans le PCAET

Le PCAET (Plan Climat Air Energie Territorial) est notre affaire à tous. Le projet a été arrêté au conseil communautaire de juillet, il est maintenant mis à la consultation publique. Tous les documents sont accessibles, mais pas forcément faciles à lire : l’ensemble (à télécharger sur cette page ici) représente plus de 600 pages !Seul le document « plan d’actions » est au format papier dans les mairies et il fait 95 pages.

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Pourquoi cet article?

Avec cet article, je veux faciliter l’accès du plus grand nombre au Plan Climat Air Energie de notre Territoire. Un travail de « vulgarisation », de pédagogie. Je veux ainsi contribuer à l’action n°3 : – Sensibiliser les citoyens et les acteurs de Questembert Communauté.

A vous de juger si cela peut vous aider à vous approprier le sujet, pour adhérer au projet, ou le contester s’il y a lieu. Mais rappelons-nous que, comme le disait Paul Valéry : Tout ce qui est simple est faux, mais tout ce qui ne l’est pas est inutilisable.

Ci-contre la page du site de Questembert Communauté qui permet d’accéder aux diverses parties du PCAET

Les 600 pages du PCAET

Tout cela est très intéressant, comme on le voit dans cette table des matières…

Introduction

1-Diagnostic territorial Air Énergie Climat

  • – Contexte
  • – Portrait du territoire
  • – État des lieux de la qualité de l’air
  • – État des lieux de la consommation d’énergie et de la production d’énergies de source renouvelable
  • – État des lieux des émissions de Gaz à Effet de Serre et de la capacité de stockage carbone
  • – État des lieux des vulnérabilités du territoire aux effets du dérèglement climatique

2-Stratégie territoriale Air Énergie Climat

  • – Synthèse des diagnostics
  • – Définition des objectifs stratégiques
  • – Maîtrise de la consommation d’énergie finale
  • – Production d’énergie renouvelable et de récupération par les réseaux de chaleur
  • – Réduction des émissions de Gaz à Effet de Serre
  • – Renforcement du stockage carbone sur le territoire, notamment dans la végétation, les sols et les bâtiments
  • – Réduction des émissions de polluants atmosphériques
  • – Adaptation au changement climatique
  • – Définition des axes stratégiques et des actions associées

3-Présentation des axes stratégiques

  • – Rappel de la stratégie du Plan Climat de Questembert Communauté
  • – Présentation du programme d’actions du Plan Climat
  • – La gouvernance du Plan Climat
  • – Le suivi et l’évaluation du Plan Climat
  • – Synthèse des axes

4-Vue d’ensemble du plan d’actions

5-Programme d’actions du Plan Climat

– 32 fiches actions

6-Tableau financier et moyens humains

  • – Budget de fonctionnement sur les 6 ans
  • – Budget d’investissement sur les 6 ans
  • – Ressources et charges supplémentaires

7-Rapport de l’Évaluation Environnementale Stratégique :

  • – Tome 1 – État Initial de l’Environnement
  • – Tome 2 – Évaluation Environnementale Stratégique
  • – Tome 3 – Résumé Non Technique

Un glossaire est présent dans le document « Diagnostic » et « Stratégie Territoriale Climat Air et Énergie »

Avant les fiches actions, le diagnostic

Nous sommes invités dans la consultation à nous centrer sur le Plan d’actions, en 32 fiches, 95 pages. Une démarche normale : nous allons choisir ce que nous allons faire ensemble pour répondre au défi du changement climatique. Mais pour comprendre ce qui a conduit nos élus à retenir ce plan d’actions, il faut d’abord voir quel a été le diagnostic initial. Et on peut enrichir le regard par la lecture du rapport d’Evaluation environnementale.

Ou encore commencer par les premières pages de la Stratégie territoriale Air Énergie Climat qui donnent une synthèse des diagnostics (pages 12 à 19).

Le diagnostic en 4 chapitres, plus 1, plus 1

Le diagnostic territorial commence par une sorte d’introduction qui resitue le contexte global : l’effet de serre, les effets de l’action humaine, l’histoire du problème, etc ; puis le zoom se resserre sur notre territoire, un rappel utile même pour ceux qui sont bien au fait de nos réalités. Après ces deux chapitres introductifs, l’étude se décline en 4 parties :

  • – État des lieux de la qualité de l’air
  • – État des lieux de la consommation d’énergie et de la production d’énergies de source renouvelable
  • – État des lieux des émissions de Gaz à Effet de Serre et de la capacité de stockage carbone
  • – État des lieux des vulnérabilités du territoire aux effets du dérèglement climatique

La qualité de l’air

La qualité de l’air n’est pas une des préoccupations centrales pour notre territoire. Le diagnostic (pages 34 à 57) décrit le cadre méthodologique suivi pour conduire l’étude, en distinguant les émissions et les concentrations des polluants atmosphériques. Le constat final pour notre territoire montre que ce n’est pas un sujet central : aucune action spécifiquement dédiée n’apparaît dans le programme mis en consultation. Bien qu’il faille garder à l’esprit les émissions d’ammoniac (agriculture et élevage), de particules, d’oxydes d’azote, de composants organiques volatiles (transport routier, chauffage résidentiel au bois, au fioul, brûlage de végétaux).

Stratégies page 17

La question de l’énergie

Combien d’énergie est consommée sur notre territoire ? Pour quelles activités ? Comment réduire cette consommation ? Combien d’énergie est produite ? Comment accroître cette production ? Telles sont les questions posées par cette deuxième partie du diagnostic (pages 58 à 146). Comme pour le chapitre précédent, le diagnostic commence par exposer la méthode d’analyse, avant d’exposer les résultats et de chercher des pistes d’intervention.

La consommation totale d’énergie s’élève à 450 GWh (45 millions de litre de fioul!), une consommation dont près des ¾ sont dus au résidentiel (38%) et au Transport (34%). Le PCAET impose de chercher comment réduire la consommation dans ces deux domaines.

Pour le résidentiel, les réponses sont à chercher du côté de l’urbanisme, car la maison individuelle est plus dépensière que l’habitat collectif, du côté de la performance énergétique du logement par l’isolation, l’amélioration des systèmes de chauffage.

Sur les 34 % de l’énergie consommée, le fret ne représente que 16 %; les déplacements de personnes 84 %; conséquence de notre habitat dispersé qui oblige aux déplacements domiciles travail et qui induit de nombreux déplacements pour l’accès aux commerces, services et loisirs.

Le diagnostic évoque des pistes d’intervention à la fois sur l’urbanisme (densifier l’habitat) et sur les modes de déplacements.

Dans les autres secteurs, l’étude montre quels sont les postes de consommation et dégage des pistes d’économie qui sont exposées dans le tableau ci-dessous (page 32 du dossier Stratégies).

Stratégies, page 32

Réduire la consommation totale d’énergie est un premier objectif ; le deuxième volet est la production locale d’énergie avec les moyens d’accroître cette production. Car si le but final est de devenir un territoire à énergie positive – où l’on produit plus d’énergie qu’on en consomme – l’image ci-dessous montre qu’on en est loin. (diag page 84).

Diagnostic page 84

L’étude balaie toutes les hypothèses de production d’énergie renouvelable : aussi bien la biomasse solide (bois énergie), la méthanisation, que l’éolien ou le solaire photovoltaïque et thermique. Mais elle explore aussi des possibilités moins communes comme le géothermique et le petit hydraulique.

L’analyse permet d’espérer un développement des EnR à hauteur de 321 GWh. En plus des quelque 80 GWh qui sont déjà produits sur le territoire, selon une étude du SDEM résumée en page 85.

Diagnostic page 90

La question du Climat

C’est le troisième volet du PCAET, après l’Air, l’Energie, le Climat. Le problème est exploré sous 3 aspects : les gaz à effet de serre (GES), la séquestration du carbone, la vulnérabilité du territoire au changement climatique.

Les gaz à effet de serre

Les GES (Gaz à Effet de Serre p. 147- 170), c’est quoi donc ? Nous avons une perception immédiate de ce qu’est la qualité de l’air : ça sent mauvais. La question est plus complexe, mais, déjà, on a une idée. Même chose pour la dépense en énergie : combien on paie de carburant pour la voiture, ou d’électricité pour la maison. Là encore, le diagnostic établi pour le PCAET élargit notre compréhension. Pour les gaz à effet de serre, nous n’avons pas cette compréhension immédiate et nous sommes plus ou moins informés du sujet par les médias. Selon la définition rappelée par le bureau d’études  » Les gaz à effet de serre (GES) sont des composants gazeux qui absorbent le rayonnement infrarouge émis par la surface terrestre et ainsi contribuent à l’effet de serre. L’augmentation de leur concentration dans l’atmosphère terrestre est l’un des facteurs majeurs à l’origine du réchauffement climatique. »

Quels sont ces gaz ? (voir pages 150-151) Les gaz fluorés qui ont une très forte capacité de réchauffement, mais ils sont heureusement peu abondants. L’oxyde d’azote également. Mais les plus importants sur notre territoire sont le méthane CH4 (lié à la biomasse et, plus clairement, à l’élevage) et le gaz carbonique, ou plus précisément le Dioxyde de Carbone CO2. Ce dernier sert d’étalon pour mesurer les GES, et donc l’étude va évaluer le bilan carbone de notre territoire.

L’analyse détaillée observe la production de GES par secteur : résidentiel, industrie, transports, urbanisme, tertiaire, agricole, alimentation, pour aboutir à un total de 373 ktCO2 (373 000 tonnes d’équivalent CO2).

Diagnostic page 152

Sur le graphique, en bleu foncé, les GES émis sur le territoire, en bleu clair, les GES émis ailleurs… pour le bénéfice des habitants d’ici.

La séquestration du carbone

Un point crucial : notre territoire produit des GES, mais il a aussi des ressources pour en réduire l’impact. En effet, les végétaux, tous, captent du CO2 par leurs feuilles, le décomposent pour stocker le carbone dans leur structure et rejettent de l’oxygène dans l’atmosphère. C’est ce qu’on appelle la photosynthèse.

La séquestration du carbone se fait aussi dans les sols, plus ou plus selon l’usage qu’on en fait : les sols « artificialisés » beaucoup moins que les forêts ou les prairies, comme le montre le graphique ci-dessous.

Diagnostic page 173

Mais le stockage peut se faire de façon indirecte : ainsi lorsqu’on utilise le bois pour la construction, le carbone y reste stocké. D’autres pistes sont explorées dans le diagnostic dans les pages consacrées à la séquestration du carbone(172-185). Mais on comprend qu’il faudra, comme pour l’énergie, réduire les masses de GES émis et favoriser le stockage du carbone.

En quoi notre territoire est-il vulnérable au changement climatique

Les travaux du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) et d’autres instances scientifiques sécheresse ont montré que la vieille rengaine « y a plus de saison » a pris un tout autre sens. Il ne s’agit plus du temps qu’il fait au jour le jour, mais du réchauffement global de la planète. Ainsi l’année 2020 a été la plus chaude. Ce réchauffement aura forcément un impact sur notre territoire. Le diagnostic (p. 189-217) montre un ensemble de modifications sur les risques d’inondation, de vagues de chaleur, de sécheresse, avec des conséquences sur la santé humaine, sur les élevages, la végétation.

Les dernières années ont déjà été marquées par des inondations importantes ; à d’autres moments, la sécheresse a favorisé les incendies. Le changement climatique se manifestera par exemple dans le régime des précipitations : encore plus de pluie en hiver, donc risques accrus d’inondations, moins de pluie en été, sauf avec des orages plus violents, et donc plus de sécheresse avec des inondations soudaines. L’élévation des températures conjuguée avec la baisse des précipitations provoquera des coups de chaud aussi bien sur les humains (pensez à la canicule de 2003) que sur les animaux ou les plantes. Nos massifs forestiers qui occupent presque 20 % de la surface de notre communauté, souvent implantés sur des sols très séchants (landes de Lanvaux), seront menacés.

Globalement, il faut s’attendre à une baisse de la ressource en eau, d’autant que chez nous il s’agit essentiellement d’eaux de surface.

La carte ci-dessous donne une synthèse des vulnérabilités de notre territoire.

Diagnostic page 219

Après le diagnostic, les stratégies

J’ai voulu ici vous inviter à entrer dans l’ensemble du PCAET. C’est évidemment incomplet, partiellement inexact, je vous prie de m’en excuser. Après ce diagnostic, Questembert Communauté a réfléchi aux choix stratégiques avant de proposer le plan d’actions qui est au cœur de la consultation en cours.

Je serais heureux en tout cas que vous saisissiez tous l’occasion de débattre sur un sujet qui sera un enjeu central de notre avenir commun.

2 réflexions au sujet de « S’y retrouver dans le PCAET »

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