L’Iris Cinéma a 30 ans, et même plus

L’équipe de l’Iris Cinéma a voulu marquer les 30 ans de l’association qui avait pris la relève de l’ancien cinéma paroissial en 1992. L’occasion de faire une rétrospective de ces trente années d’action pour la culture cinématographique et aussi pour l’offre de loisirs pour tous, d’initier une nouvelle dynamique autour du cinéma, et bien sûr de mettre un coup de projecteur sur ce qu’est l’Iris cinéma aujourd’hui.

Un programme de fête

Pour marquer cet anniversaire, vous pourrez faire votre choix dans un programme qui s’ouvre dès samedi matin.

Samedi 1er octobre

  • Atelier fond vert à 10h30 – accès libre et gratuit.
  • Projection de courts-métrages à 18h00 – accès libre et gratuit.
  • Atelier fond vert à 18h00 – accès libre et gratuit.
  • Avant-première – Simone, le voyage du siècle à 19h00 – tarifs habituels

Dimanche 2 octobre

Une association vivante

Mais il faut d’abord rappeler à tous que si nous avons la chance d’avoir à Questembert un cinéma de cette qualité, c’est grâce à des bénévoles qui s’investissent dans le fonctionnement quotidien de l’association : la gestion administrative, les relations avec les partenaires et les financeurs, la programmation, le travail de projection, l’accueil des spectateurs, la tenue des caisses… Des tâches multiples, accomplies sans autre gratification que la réussite collective et la pérennité du cinéma.

Beaucoup d’associations qui sollicitent des financements publics valorisent dans leurs comptes le travail des bénévoles. Et là, je peux dire que ça ferait une belle somme ! Je crois que la meilleure récompense serait d’un côté le soutien du public (choisissons de temps en temps le ciné plutôt que la télé!) et de l’autre l’accompagnement sans faille de la commune et de la communauté. Ils sont plus de 100 à participer activement au fonctionnement du cinéma.

A la fin des années 90, le cinéma a bénéficié des emplois-jeunes (1997, Martine Aubry dans le gouvernement Jospin) : l’association a osé sauter le pas d’un emploi salarié. Aujourd’hui, elle emploie 4 (3 ETP) salariés. Plus récemment, elle a sollicité un Dispositif local d’accompagnement (DLA) qui permet aux associations employeuses, de recevoir un appui pour développer leurs activités, se consolider et créer ou pérenniser des emplois. À la suite de ce DLA, le bureau a décidé de recruter Jean-Christophe Monneau comme directeur en charge du développement.

Une programmation riche et variée

Le comité de programmation se réunit régulièrement et plusieurs de ses membres participent à des séances de prévisionnement organisées par le réseau des salles associatives. Cela permet d’obtenir des films en sortie nationale, et même en avant-première comme pour ce week-end où vous pourrez voir Simone, le voyage du siècle et Le Petit Nicolas, qu’est-ce qu’on attend pour être heureux. Chaque semaine, vous pouvez une dizaine de films au cours des 27 séances programmées dans les deux salles de 80 et 250 places.

La page événements du site du cinéma attire votre attention sur le cycle Jim Jarmusch (ciné-club jusqu’au 13 décembre), sur le mois du doc en novembre, sur la saison d’opéra, en liaison avec le Royal Opera House de Covent Garden, sur les séances de ciné junior. Sans oublier la soirée coup de cœur surprise, les premiers lundis de chaque mois : la prochain séance, c’est lundi 3 octobre.

Il faudrait aussi parler des séances de ciné senior : le prochain film annoncé est Les vieux Fourneaux les 18, 20 et 21 octobre. L’iris Cinéma n’oublie pas sa vocation éducative qui remonte à l’époque (années 60) où la salle accueillait les animateurs de Film et Culture  : désormais, cela s’appelle Cinécole, un programme pour les écoliers du territoire, soutenu par Questembert Communauté qui prend en charge le transport des élèves.

Le cinéma Iris, classé Art et Essai détient 3 labels du CNC (Centre national du cinéma et de l’image animée) :  Jeune public, Patrimoine et répertoire, et Recherche et découverte.

À l’Iris cinéma, on peut bénéficier du Pass culture

1992, une année charnière

Pourquoi 30 ans ? Parce que dans l’histoire du cinéma à Questembert, 1992 est une année charnière. Le cinéma paroissial Omnium, surveillé de près par un des vicaires, renommé Iris en 1971, s’est peu à peu écarté de la tutelle religieuse. Mais les bénévoles se sont essoufflés, ils ne sont plus que 3, la fréquentation stagne ou régresse à un peu plus de 10 000 spectateurs par an. La municipalité de Bernard Thomyre avec Maryvonne Guillot comme adjointe à la culture décide d’acheter le bâtiment toujours détenu par le diocèse et de soutenir la création d’une nouvelle association. C’est le point de départ du renouveau. Pour ramener un public qui avait oublié le chemin du cinéma, l’Iris projette deux films de B. Tavernier, L.627 et La Guerre sans nom. Le scénariste Michel Alexandre et Niels Tavernier, fils du réalisateur et acteur dans le film L.627, animent un débat autour de la drogue, thème central du film. Le film La Guerre sans nom, documentaire sur la guerre d’Algérie, est proposé au réseau de la FNACA, la plus puissante des associations d’anciens combattants d’Algérie, qui organise en même temps une exposition à la Salle Alan Meur : en 3 séances, le cinéma accueille plus de1 100 spectateurs ! La dynamique relancée ne s’est pas démentie depuis.

Jean-Pol Guillement, un Questembertois installé à Nantes, fils de Pol Guillement, artisan bourrelier, président de l’USQ pendant des années, a dédié une page de son site Images de Questembert à l’histoire du cinéma à Questembert : une chronologie, depuis les balbutiements du cinématographe, avec les intenses querelles entre les laïcs et les cléricaux, jusqu’à la situation d’aujourd’hui. Une chronologie éclairée de documents tout à fait intéressants. Voir ici le dossier sur le cinéma.

Du cinéma paroissial, l’Omnium, à l’Iris

Le cinéma paroissial diffusé dans la salle paroissiale, sous l’autorité sourcilleuse d’un vicaire, est une des actions visant à encadrer la jeunesse chrétienne, forcément chrétienne. Cela commence avant la guerre de 39-45 avec la volonté de concurrencer les tenants de l’école laïque qui diffusent des films dans une salle bien sommaire, des films comme La merveilleuse Histoire de Jeanne d’Arc. Vade retro Satanas !

De la liberté, mais pas trop donc, même quand le cinéma reprend en 1947. Cependant, la société change, le clergé perd de son influence. Le cinéma perd lui aussi son latin : l’Omnium devient l’Iris en 1971.

Au Journal Officiel 1971

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