Deuxième adjointe auprès de Boris Lemaire, Jeannine Magrex est en charge de l’action sociale, vaste domaine puisque les services s’intéressent à la petite enfance et aux personnes âgées en passant par les familles monoparentales et par l’aide aux personnes en difficulté. Elle nous expose ici ses grandes orientations.
L’action sociale pour une commune, c’est un champ très vaste, quelles priorités souhaites-tu mettre en avant?
L’action sociale pour une commune, c’est un certain nombre d’obligations légales, mais pour nous, c’est une exigence morale et un engagement politique. Dans notre projet municipal, nous avons listé les grands axes de notre programme.
- Redéployer l’aide au maintien à domicile pour les personnes âgées
- Valoriser l’insertion des seniors dans la vie collective
- Soutenir les aidants auprès des personnes dépendantes
- Favoriser l’inclusion numérique
- Repérer et accompagner les familles monoparentales et spécialement les parents isolés
- Participer à l’intégration des jeunes en difficultés en lien avec les associations présentes sur le territoire
Notre début de mandat est fortement impacté par la période pandémique que nous connaissons depuis le printemps. Cette situation mobilise les équipes qui doivent s’adapter continuellement à l’évolution sanitaire. En première ligne, les 18 agents de notre service d’accompagnement et d’aide à domicile, le SAAD. Nous devons être présents auprès de nos agents et accompagner nos bénéficiaires au quotidien durant la crise sanitaire. Le conseil municipal a, dès le mois de juillet, décidé d’attribuer la prime covid aux agents mobilisés durant la période de confinement.
Nous avons aussi la responsabilité de la résidence autonomie, le foyer logement : pour préserver nos 27 résidents (+ un hébergement temporaire), il nous faut assurer une veille sanitaire stricte en respectant les protocoles réglementaires mais en leur permettant de maintenir le lien avec leurs familles et leurs proches.
La maison de retraite du Bois Joli et le SSIAD (Service de Soins Infirmiers à Domicile) qui y est rattaché ne sont pas directement de notre ressort. Mais le maire est président du Conseil d’Administration et j’y suis également en tant que déléguée de la commune. Bien qu’il ne s’agisse pas d’une compétence communale, nous nous devons d’être présents et actifs auprès de cette structure d’accueil primordiale sur notre territoire.
Les aides directes aux gens en difficulté, ça se passe comment ? Quel montant cela représente-t-il ?
Une très petite somme au global (moins de 10 000 € sur une année), un coup de pouce pour payer l’eau, l’électricité ; les bénéficiaires (environ une soixantaine par an) de ces aides ne sont pas uniquement des personnes en situation de précarité, car pour certains malgré des revenus réguliers, le coût des logements inconfortables, mal isolés pèse sur le budget. La précarité énergétique, ça veut dire quelque chose ! Ces aides décidées en conseil d’administration du CCAS – selon des règles strictes – sont cofinancées par le département, les fournisseurs d’eau et d’énergie.
Et les associations caritatives ?
Plusieurs associations caritatives sont présentes à Questembert, mais leur rayon d’intervention dépasse souvent la commune : Croix rouge, restos du cœur, secours catholique, banque alimentaire, le Relais Jeunes 56. Elles sont représentées au Conseil du CCAS, mais le nombre de membres, limité, ne permet pas de les accueillir toutes. Cependant, il est bien évident que nous devons créer du lien avec l’ensemble des bonnes volontés présentes sur notre territoire.
L’Analyse des Besoins Sociaux (ABS), démarche que nous venons d’engager, sera l’occasion de dresser notre auto-portrait socio-démographique en invitant les différents acteurs à nous rejoindre dans cette démarche.
Les associations sont animées par des bénévoles, quelles relations veux-tu établir avec eux ?
Notre territoire est riche de bonnes volontés par l’intermédiaire des différentes structures associatives que nous ne remercions jamais assez pour le travail accompli. Par exemple, notre local d’urgence ne pourrait être ouvert sans des bénévoles fortement impliqués.
Mon souhait est de pouvoir travailler main dans la main avec les associations locales, nous n’avons pas chacun ses pauvres mais sommes complémentaires pour accompagner les personnes en difficultés.
L’un des objectifs en début de mandat est de prévoir un logement d’urgence permettant l’accueil de familles en situation de détresse.
Et pour les personnes en situation de handicap, quelle peut être l’action municipale ?
D’abord, il y a l’obligation réglementaire de l’accessibilité : bien sûr nous allons poursuivre la mise en œuvre des AD’AP et PAVE ; mais nous devrons intégrer le handicap tout au long de nos projets.
Le comité accessibilité est désormais constitué et nous allons réfléchir collectivement à cette problématique et favoriser l’intégration de tous les handicaps.
Présentation intéressante, mais il faudra juger les actes et pas seulement les intentions. Pourquoi ne pas mettre en place un groupe représentatif de citoyens (tirés au sort) pour évaluer l’action municipales. En adaptant ce qui a été fait pour Lui président et ce que vous avez, vous-même évoqué, dans votre article Lui maire et ses adjoints.
Je crois que cela s’est fait dans d’autres communes, mais je ne sais plus où
Pourquoi pas ? Mais je pense que cela doit se faire après une certaine période (mi-mandat ?). En effet il faut laisser , aux équipes municipales, le temps de travailler ! Je n’ai pas trouvé d’exemples. Par contre j’ai trouvé cela : https://www.aric.asso.fr/actualites/lettres-de-l-aric/dossier-evaluer-laction-locale-un-objectif-pour-les-elues-et-les
Souvent, les élus (pas les nôtres!) se plaignent du coût du social! Le président lui-même a osé dire « ça coûte un pognon de dingue ».
Ne parlons pas des « aides individuelles » comme le Fonds Energie Eau : c’est peu de chose dans nos budgets. Mais ça renvoie souvent à la médiocre qualité des logements (passoires énergétiques).
La politique enfance/jeunesse est évidemment plus coûteuse, malgré les cofinancements de la CAF. Cependant, une sociologue suisse avait publié une étude sur le sujet et j’y avais fait référence dans mon article de Questembert Créative et Solidaire, Action sociale, ça coûte? Non, ça rapporte!