De quel bois on se chauffe à la piscine de Beau Soleil

Demain samedi, vous êtes conviés à un café-citoyen sur le thème de l’énergie avec une question centrale « si on produisait local ». Les discussions se dérouleront à la salle Alan Meur de 10h à 12h30, mais la matinée commencera par une visite de la chaufferie bois de la piscine Beau Soleil.

Une chaufferie qui suscite de plus en plus d’intérêt

Avec la crise énergétique, le prix des énergies fossiles s’est envolé, et même si nous pouvons tous espérer une accalmie, la réflexion se porte sur des alternatives moins coûteuses, si possible renouvelables, si possible locales. C’est ainsi que le choix fait il y a quinze ans pour une chaudière bois à la piscine de Beau Soleil apparaît encore plus judicieux aujourd’hui. En témoigne cet article en page régionale d’Ouest-France du 7 octobre sous le titre L’eau de la piscine chauffée au bois, « bien moins cher que le gaz ». En voici le début : Des responsables de piscines publiques du Grand Ouest se sont réunis, ce jeudi 6 octobre 2022, à Questembert, pour une journée de réflexion sur l’énergie. Questembert communauté a fait le choix du bois. Elle dépense 48 000 € par an pour chauffer l’eau de ses bassins. Les piscines au gaz ont plutôt une facture à 200 000 €, qui pourrait doubler ou tripler en 2023.

Un choix stratégique en 2006

La décision de créer une nouvelle piscine a été prise au SIVOM (syndicat intercommunal à vocation multiple) en décembre 2006. Vous retrouverez l’historique de cette décision dans mon article du 15 décembre 2006 Nouvelle piscine, décision validée au SIVOM. Mais il a fallu attendre 2011 pour inaugurer ce bel équipement. Voir ici l’article sur l’inauguration. En effet, il a fallu d’abord reloger les habitants des logements HLM qui existaient à l’emplacement choisi. Mais dès 2006, le choix de l’énergie bois avait été arrêté, malgré le surcoût d’investissement : une chaudière bois est plus chère à l’installation qu’une chaudière gaz. C’est aussi plus délicat à piloter, et, comme disait un élu de l’époque : « On va pas s’em***er avec ça. » L’objectif était aussi de s’appuyer sur une filière locale de production de plaquettes… La SCIC (Société coopérative d’intérêt collectif) Nature solidaire avait été créée pour cela. Mais la filière a tardé à se structurer et la petite SCIC a été absorbée par la SCIC ARGOAT BOIS ÉNERGIE, dont Questembert Communauté est aujourd’hui partenaire (Conseil communautaire du 31 mars 2021).

La filière bois énergie dans une stratégie globale du territoire

Le dernier numéro du magazine du territoire (octobre 2022) présente largement la filière bois énergie locale en cours de déploiement avec la création d’une plate-forme de stockage (et de séchage) sur le site de l’Ardoise en Limerzel (voir les pages 8 et 9). La ressource locale est bien identifiée désormais, et elle est abondante. En effet, les parcelles boisées représentent environ un tiers de la surface totale du territoire breton. Des surfaces pas toujours facilement exploitables. Mais qui mériteraient un examen attentif : sur la zone de Kerins, la carte ci-dessous montre que, sur la surface estimée de 16 ha, en dehors des parcelles cédées à des entreprises, il reste à peu près la moitié disponible, propriété de la commune. Un inventaire détaillé des bois communaux exploitables serait le bienvenu.

Mais la ressource principale est probablement du côté du bois de bocage : l’entretien nécessaire des haies permet de produire de la plaquette de bonne qualité. L’image ci-dessous tirée de ce document Des plaquettes pour valoriser
le bois des agriculteurs
montre qu’un km de haie haute peut produire entre 10 et 20 MAP (mètre cube apparent) par an, et le rendement est encore trois fois plus élevé pour une ripisylve (bord de cours d’eau), sachant qu’un MAP donne environ 300 kg de bois.

Territoire à énergie positive!

Le PCAET (plan climat air énergie territorial) de Questembert Communauté nous invite à devenir collectivement un territoire à énergie positive, un territoire qui produit plus d’énergie qu’il n’en consomme. Belle ambition, que nous pourrons atteindre d’une part en maîtrisant, en réduisant nos consommations énergétiques (les économies d’énergie, la sobriété énergétique) et d’autre part en maximisant nos productions locales : éolien, photovoltaïque, méthanisation, solaire thermique, géothermie… et bien sûr bois énergie.

Le PCAET est un projet complexe, que j’ai tenté de rendre plus accessible dans un article précédent Se retrouver dans le PCAET.

Mais un café citoyen, cékoidon?

Un café citoyen, c’est un moment de rencontre, d’échange et de réflexion collective autour d’un thème. Ici ce sera, l’énergie. Ce qui est important c’est de favoriser une parole libre, un débat où personne ne peut se poser en tant que détenteur de la vérité, ni bien sûr s’imposer par la force de sa parole avec un point de vue dogmatique ou partisan. L’animateur de la réunion pose les règles et veille à la distribution de la parole. A la fin de la séance, il proposera une synthèse qui servira de base pour la suite.

Alors rendez-vous demain matin…