Voter pour un député, c’est un droit pour tous les citoyens, présenter sa candidature aussi, à quelques détails près. Les candidats se présentent avec plus ou moins de convictions, plus ou moins de compétences et les résultats se jouent parfois plus selon le contexte du moment.
L’effet de vague
Le corps électoral est parfois traversé de mouvements de grande ampleur : comme une énorme vague qui vient bouleverser les équilibres du passé. Dans ces contextes, un âne, pourvu qu’il porte la bonne étiquette, peut se retrouver député de la nation ! Sans remonter jusqu’en 1968, ni même jusqu’en 1981, je peux évoquer les élections de 1993 qui ont fait passer à droite un grand nombre de circonscriptions : la droite avait remporté 480 sièges, la gauche n’en avait plus que 93. Les ténors socialistes à terre. Michel Rocard, Lionel Jospin, François Hollande battus. En Bretagne, Bernard Poignant à Quimper et Jean-Yves Le Drian à Lorient éliminés. A chacun de regarder qui étaient les vainqueurs dans ces circonscriptions et de vérifier leur poids politique.
Il en a été de même en 2017 : à côté de quelques élus reconnus qui avaient rejoint la majorité du président nouvellement désigné (et qui n’allaient pas tous à la soupe, comme disait De Gaulle), il y a eu un grand nombre de novices… et tous n’étaient pas les couteaux les plus affûtés du tiroir.
Puis, en 2022, les électeurs ont envoyé à l’Assemblée un contingent de nouveaux députés : les uns cravatés, bien propres sur eux, laissant la parole à leurs chefs sauf pour aboyer en meute, les autres plus débraillés et parfois braillards. Il est vrai que certains ont acquis dans ce premier mandat une expérience parlementaire à faire pâlir Léon Blum.
Dans une interview à 20 minutes, le fondateur de LFI faisait l’éloge de ses troupes : « Quand Léon Blum devient chef du gouvernement en 1936, il n’est pas au niveau de Manuel Bompard, ni de Mathilde Panot ou de Clémence Guetté, il était critique d’art et dirigeant marxiste du Parti socialiste », déclarait-il. Voir l’article du Huffington Post
La vague de 2024…
La vague de 2024 ne sera pas rose comme 1981, ni bleue comme en 1993, elle sera probablement brune, malheureusement. Et conduira au Palais Bourbon quelques personnages comme ceux qu’a repérés Sophia Aram dans son billet du lundi 25 Plus que six dodos.
Plus que six dodos avant un réveil cauchememardesque? Mais chacun de nous peut avec son bulletin de vote contribuer à empêcher ça.
Les ententes de partis, et les dissidents
Le choc de la dissolution a forcé les partis politiques à chercher des unions, des coalitions. Seul moyen pour certains de conserver des sièges. Le cas de M. Ciotti est bien loin de nous mais il est clair qu’il en espère une réélection facile… et plus si affinité ministérielle. De l’autre côté de l’éventail politique, la gauche s’est unie pour présenter des candidats uniques. Très souvent sans tenir compte des réalités du terrain, comme à Quimperlé où on aurait pu considérer que Sébastien Miossec, maire de Riec-sur-Belon était un candidat naturel… Il lui a été préféré un candidat LFI. Sébastien Miossec a choisi de se présenter en dissident. Il a le soutien des maires de sa circonscription, du président de la Région Bretagne. Et sans doute des électeurs.
J’ai vécu cette expérience en 1997, après la dissolution décidée par le président Chirac : les instances nationales avait décidé que la 4ème circonscription serait attribué à une candidature des Verts… Un échec assuré ! J’avais donc choisi de me présenter sans l’investiture. Ce qui m’avait permis de mettre en ballottage le député sortant L. Bouvard (à voir ici).
Candidatures de témoignage et finances des partis
A une époque, pas si lointaine, les partis tentaient de présenter partout des candidats, même sans la moindre chance. C’est ainsi qu’en 1993, j’avais accepté d’être le candidat du Parti Socialiste dans la circonscription. Pas vraiment la meilleure année pour se présenter aux suffrages sous cette étiquette.
Aujourd’hui, un autre facteur pousse les partis à présenter le plus possible de candidats : la loi prévoit d’attribuer aux partis politiques un financement public en fonction du nombre de voix aux élections législatives (1,61€ par voix obtenue) Plus de détails ici.
Ainsi, les voix qui se porteront sur la candidate du NFP à Auray apporteront des sous au parti d’Aymeric Caron (Révolution écologique pour le vivant (REV). Je ne suis pas sûr que ce comportement manifeste beaucoup de respect pour les électeurs!
Mais quand on a un bon député…
on le garde.
J'avais publié en avril 2022 cet article Je ne vous dirai pas comment voter. Les statistiques de mon blog montrent qu'il intéresse encore les lecteurs. Les circonstances ont un peu changé, mais le contenu reste pertinent.
Paul , effectivement la malhonnêté du président fait en sorte que chacun ce débrouille comme il peut , pour notre canton c’est diffèrent Paul Molac est estimé tant par sont travail que part sa présence dans les réunions populaires ce qui fait de lui un candidat naturel , j’ai rigolé tout a l’heure que pour le télégramme PM était déjà au second tour , bonne surprise !!!!!