Paul Molac à nouveau candidat

Paul Molac à nouveau candidat

Il avait été élu pour la première fois en 2012 avec le soutien des Socialistes, des Verts et des Régionalistes de l’UDB. Il s’était joint à la majorité présidentielle en 2017, avant de s’éloigner rapidement d’un parti qu’il a trouvé trop éloigné des réalités du terrain ; avec un certain nombre d’autres députés, il a fondé le groupe parlementaire Libertés et territoires. C’est dans cette même logique qu’il se présente à nos suffrages au mois de juin.

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La médiathèque, premier lieu culturel de Questembert

Pour les 20 ans de la médiathèque, la municipalité a organisé un événement festif (oh!). Comme l’a dit Boris Lemaire, « La médiathèque est le premier lieu culturel de Questembert et du territoire ». Le moment des discours officiels a été marqué de l’humour décalé de la Compagnie Orange givrée : l’ambiance était loin d’être compassée, mais quelques messages à retenir cependant.

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Parler Gallo ?

Stéphane Batigne, éditeur, m’a convaincu de publier un livre qui recueille un peu plus de mille mots et expressions du parler gallo de Questembert. Le titre Le Parler gallo du Pays de Questembert est ambitieux pour un glossaire, un lexique où les lacunes, les manques, sont bien plus étendus que les bribes qui me restent de ma langue maternelle.

L’ouvrage, que j’ai eu du plaisir à écrire, et qui en donnera aussi, j’espère, aux lecteurs, paraît dans un moment de fortes tensions autour des langues régionales et de leur enseignement. La question était loin de mon propos ; cependant elle s’impose à moi aujourd’hui : la loi que mon ami Paul Molac (il a signé la préface de mon livre) a réussi à faire adopter était une réelle avancée pour la reconnaissance de la richesse linguistique de notre pays. Et voilà que des juges ont jugé qu’elle mettait en danger l’unité de la République.

Comme chantait Brassens dans Le grand Pan :

La bande au professeur Nimbus est arrivée
Qui s’est mise à frapper les cieux d’alignement,
Chasser les dieux du firmament

Au moment où nous sommes engagés dans un grand mouvement de défense de la biodiversité et nous devrions assécher notre diversité culturelle et linguistique ! Absurde. C’était au débat lundi 31 mai sur Arte, avec ensuite, un portrait sympathique de Paul Molac par Thibault Nolte. A regarder ci-dessous:

https://www.arte.tv/fr/videos/104102-002-A/les-langues-regionales-menacent-elles-l-unite-de-la-republique/

Un gallo unifié ?

N’empêche que si l’on veut enseigner une langue, il faut qu’elle soit stabilisée, normée. Manifestement, on parle – on parlait – un gallo à Questembert, on en parlait un autre au pays haut, au pais haot [pe ɔw], dès Pluherlin, Malansac et Pleucadeuc, et un autre un peu plus loin. Des gallos divers, sans doute, si divers que vouloir les unifier, les uniformiser relève de l’utopie. Devrons-nous, dans cette langue normalisée, dire moi, ou mê [mɛ], ou maille [maj] ? Dire beau, boou, baou, ou biaou ? Quelle autorité pourra décréter cette unification ? D’où tiendra-t-elle sa légitimité ? Ne serait-ce pas faire au gallo ce que le français académique a imposé ou tenté d’imposer aux multiples variantes des parlers gallo-romans, du picard au poitevin, de l’occitan au franc-comtois ? Nous avons aussi nos académiciens et je ne vais pas m’immiscer dans leurs querelles.

Car il n’y a pas dans mon modeste ouvrage de quoi répondre aux exigences d’un enseignement : je n’ai pu rassembler que des bribes, je dirais même des lambeaux, du parler gallo de Questembert. Et je ne veux pas à partir de ces fragments faire pour la langue ce que Viollet-Leduc a osé pour les cathédrales gothiques.

Du grain dans l’ gueurnieu, du cit’ dans le ceullieu ?

Il ne faut pas, selon moi, que ce gallo unifié devienne une construction artificielle, composite. Nous avons tous entendu dans les réunions d’anciens ces chansons ou ces contes où le pommier devient le pommieu, le grenier, le gueurnieu. Le gallo, les parlers gallos, c’est bien autre chose : des mots spécifiques, avec chez nous des emprunts au breton vannetais, une grammaire particulière, là encore métissée de structures bretonnes, mais surtout des sons caractéristiques (des phonèmes), une ligne mélodique, une prosodie spéciales. Si tout cela n’est pas rassemblé, restitué, le résultat obtenu n’est qu’un gallo de cuisine, un peu ridicule, comme pouvait l’être l’anglais prononcé par Maurice Chevalier.

Quelques exemples

En immersion ?

Cette restitution achevée est la condition de la réussite de l’enseignement immersif, si on le tentait pour le gallo de Questembert. En effet, la méthode immersive est sans aucun doute la plus efficace pour l’apprentissage d’une langue. J’en ai fait l’expérience personnelle au début des années soixante-dix au centre de linguistique appliquée de Besançon. C’était un stage intensif de russe ; prévu pour 6 semaines, il a été réduit à 4 en raison du congé maternité de la formatrice franco-russe ; mais de 8 h du matin à 18h le soir, déjeuner inclus, 5 jours semaine ; sans support écrit, mais avec diapositives et enregistrements sonores. D’un redoutable efficacité, nous en étions à rêver en russe ! Pour ma part, je n’ai pas eu l’occasion de pratiquer ce que j’avais appris de la langue, mais la méthode m’a servi pour enseigner le français à des anglophones débutants. La condition de la réussite, c’est, je le répète, la parfaite maîtrise par le formateur de toutes les composantes de la langue : lexique, syntaxe, morphologie, phonétique, prosodie. Et pour revenir à notre gallo questembertois, quelle immersion peut-on imaginer quand la source s’est quasiment asséchée ?

Des pistes pour enrichir

Ce glossaire est incomplet, lacunaire, je le reconnais ; je sais déjà comment je peux l’enrichir. J’ai découvert récemment sur la toile un livre ancien Le Breton usuel (dialecte de Vannes) de Loeiz Herrieu.

J’avais déjà repéré des transferts du breton au gallo et vice-versa, mais à feuilleter le livre de Loeiz Herrieu, j’en ai trouvé beaucoup plus : je vais tâcher d’explorer cette piste pour enrichir une prochaine réédition. Je crois que je devrai aussi préciser le sens de certains mots : qu’est-ce qu’une culasse de grain ? Cela représente 80 Kg, 135 Kg ou 150 Kg  de blé ? Cela donne 100 Kg de farine livrés chez le boulanger par le meunier ? Il y aura des mots à supprimer : par exemple, le mot cotia pour la digitale est sans doute un mot du pays haut, le mot du gallo de Questembert étant beurlu [bøʁly] (cf breton vannetais brulu). Et j’invite mes lecteurs à enrichir, à compléter, à corriger aussi, ce que j’ai recueilli.

Où acheter le livre ?

A Questembert, on le trouve à la Papeterie Questembertoise, à la Maison de la presse, à Carrefour, Intermarché pour la (modique) somme de 14€.

Et aussi

  • Rochefort-en-Terre : Librairie Sainte-Hortense, Tabac-presse Danilo (Féerie d’Armoric)
  • Malansac : Tabac-presse Quémard
  • Redon : Librairie Libellune
  • La Gacilly : Librairie La Grande évasion
  • Saint-Jean-Brévelay : Librairie Les Hirondelles (nouvelle librairie, mais ils n’ouvrent qu’à la fin juin)

Ailleurs, on peut le commander chez son libraire ou directement chez l’éditeur.

Je serai à la Maison de la Presse samedi 5 juin (10h-12h30) pour une séance de dédicace.

Le département, un cadavre qui bouge encore ?

En principe, sauf grosses difficultés sanitaires, nous serons invités à élire nos conseillers départementaux. Nos « conseillers départementaux » ? C’est quoi donc ? Je me rappelle qu’autrefois il y avait dans chaque canton un « conseiller général » ; j’ai même eu l’occasion d’entendre, après avoir refusé quelque chose à un habitant de la commune : « Mais j’irai voir plus haut ». Dans la tête de bien des gens, le conseiller général était au-dessus des maires, lui-même au-dessous du député, etc. Mais qui sait maintenant ce qu’est un conseiller départemental ? À quoi ça sert ?

Les binômes des conseillers départementaux sortants

Savez-vous que Mme Martin est toujours conseillère départementale de notre canton ?

Non, sans doute, vous l’aviez oubliée. Elle est pourtant vice-présidente, en charge de la culture (oui, de la culture). D’ailleurs, personne n’a plus entendu parler d’elle depuis les municipales de 2020. Parce que personne n’entend jamais parler du conseil départemental. Je suis injuste : le 26 mars, s’est tenue la dernière session de cette mandature, la dernière sous la présidence de François Goulard, et la presse locale en a parlé ! Le Télégramme dans cet article sur la dernière séance , et Ouest-France y a même consacré une page entière, oui, une page entière, à M. Goulard et à son bilan personnel.

Mais de l’action des élus de ce conseil départemental, de leur présence auprès des habitants, des cantons eux-mêmes, la presse n’a pratiquement jamais parlé ! Sans doute parce qu’il y a bien peu à dire.

Si les élus, leur rôle, leur action sont si mal connus, la faute en tient d’abord à l’institution elle-même, ou plus précisément au conseil départemental du Morbihan dans son fonctionnement actuel. A une époque, nous recevions dans nos boîtes aux lettres un magazine départemental, il n’y en a plus ; il y en toujours un sur le site du département… mais le dernier numéro en ligne est de septembre 2019… des nouvelles fraîches en quelque sorte !

Pardon, le département du Morbihan a fait le saut de la modernité, il s’est doté d’une page facebook. Allez-y voir ! C’est intéressant mais pas vraiment en phase avec les problèmes quotidiens des Morbihannais.

Informer, impliquer les habitants, une obligation pour les élus !

On entend souvent regretter l’abstention aux élections : les citoyens semblent se désintéresser de la vie publique. Sans doute, mais comment espérer qu’ils s’y intéressent si on ne leur apporte pas les informations pour comprendre l’action publique, ses motivations, ses enjeux ? En soulignant à la fois ce qui se passe en proximité et les grandes orientations au niveau départemental et au-delà. C’est un point que je considère comme essentiel et que j’ai développé dans un article Informer, communiquer, une obligation pour les élus.

Un rapide coup d’oeil sur ce que font les autres conseils départementaux ou le conseil régional de Bretagne montre qu’il est possible d’informer les habitants, soit à travers les médias soit par les outils de communication propres à ces institutions. Les élus s’appliquent à rendre compte de leur mandat, à expliquer leur position.

A commencer par le député de notre circonscription, Paul Molac. Très actif à l’Assemblée nationale, il est aussi très présent sur le terrain, attentif aux problèmes des citoyens, des élus, des acteurs économiques, il publie régulièrement sur sa page Facebook, mais aussi sur son blog personnel et il distribue régulièrement une lettre papier pour tous les habitants.

Mais c’est aussi le cas en Côtes d’Armor ou le conseil départemental publie régulièrement un magazine distribué aussi dans les boîtes aux lettres . Voir encore ce que publie le groupe Alliance progressiste des socialistes et démocrates du Conseil Régional de Bretagne

Plus près de nous, Maxime Picard, conseiller régional, a expliqué l’action de la Région sur notre territoire dans cette interview Notre territoire et la Région Bretagne

Il apporte aussi des informations à travers la presse locale par exemple sur la desserte ferroviaire ou l’offre de formation, des sujets qui sont du ressort de la Région.

Une communication indigente,… à l’image de l’action ?

Rien de tout ça en Morbihan et encore moins dans notre canton. Le binôme de Mme Martin, M. Gicquel, maire d’Elven, semble se concentrer sur sa commune. Pourtant, nous aurions aimé en savoir plus sur le bilan du Contrat d’attractivité touristique signé avec Questembert communauté, sur l’installation des ateliers de l’Agence Technique Départementale au Petit Molac (une belle réalisation, semble-t-il!), sur l’avancement du projet de construction du nouveau collège Jean-Loup Chrétien, annoncé comme imminent en janvier 2019, et… aujourd’hui, il faut aller sur le site du collège pour trouver une préfiguration ! C’est là, visite virtuelle; soyez patients c’est la dernière image.

Aucune information, aucune communication, tant pis pour les conseillers sortants, mais surtout tant pis pour l’implication démocratique des citoyens ! Étonnez-vous après ça que les électeurs boudent les urnes.

Une image virtuelle du futur collège Jean-Loup Chrétien