Mes 20 ans de la médiathèque

You know what ? I am happy, dit le Droopy de Tex Avery

Souvent de nouveaux habitants découvrant les équipements de notre ville semblent croire qu’ils sont là depuis toujours. Enfin, j’ai vu aussi de vieux Questembertois s’émerveillant de l’Asphodèle 10 ans après l’ouverture. Non, pour l’Asphodèle, pour la médiathèque, il a fallu qu’un jour la décision soit prise, le chantier mené à bien, quelquefois en dépit d’oppositions farouches.

Donc le 21 décembre 2001, c’était l’inauguration de cette médiathèque. Fier de cette réalisation, je ne veux pas donner à croire qu’elle est sortie tout armée de ma tête comme Athéna du crâne de Zeus. Notre action d’élus s’inscrit souvent dans le prolongement de celle de nos prédécesseurs, même quand on clame qu’on veut faire autrement et tout de suite ou qu’on tente d’effacer les traces du passé.

Avant 1995

Non, l’histoire ne commence pas en juin 1995. Dès les années 80, sous l’impulsion de Jean-Paul Didier, adjoint à la culture, et de Mme Tessier, une professionnelle de ce métier, mais se consacrant à sa famille, la commune a créé une petite bibliothèque municipale, dans les locaux de la mairie, puis au rez-de-chaussée de la salle Alan Meur ; les bénévoles ne suffisant plus à la tâche, Isabelle Goupil a été mise à disposition du service, puis est arrivé Cédric Le Pierres. Au cours du mandat de B. Thomyre, pas beaucoup plus de moyens financiers ou humains, mais beaucoup d’énergie et le soutien politique de Maryvonne Coeffic, adjointe et présidente de l’Office Municipal de la Culture. La petite équipe propose des animations nombreuses et, en collaboration avec les documentalistes des collèges, est lancé le Prix ado de la ville de Questembert, un lointain précurseur du Goncourt des lycéens ! Un prix qui comptait, tant pour les auteurs que pour leurs éditeurs… et pour les jeunes lecteurs bien sûr.

Le service est apprécié, il y a 1500 abonnés : les 100 m² du Centre Alan Meur sont insuffisants. Et la création d’une nouvelle médiathèque figure dans le programme de chacune des 4 listes municipales de 1995. Avec un quasi consensus pour l’ancienne mairie, square le Mauff de kergal avec son jardin.

Un magasin fermé au cœur de la ville

Et puis, une occasion se présente, M. et Mme Pédron ferment leur magasin de Prêt-à-Porter au coin des Halles. Un bel emplacement commercial, mais personne ne s’y intéresse. Je sollicite l’appui du CAUE… dont le directeur – je tairai son nom – explique avec dédain qu’il n’y a pas grand chose à faire. A l’époque, nous menons une OPAH (Opération Programmée d’Amélioration de l’Habitat) avec l’appui du PACT ARIM (SOLIHA aujourd’hui) Le chargé d’opération Bertrand Dany fait le tour du bâtiment avec moi pour explorer l’hypothèse médiathèque. Quelque temps après, il m’apporte une série de croquis qui valident la faisabilité du projet. Je montre cette esquisse à Bernard Rouillé et à la petite équipe de la bibliothèque municipale. C’est l’enthousiasme. On est en 1997.

Après, il suffit de dérouler : négocier l’achat avec M et Mme Pédron qui acceptent notre proposition à 850 KF (170 K€), choisir une équipe de maîtrise d’œuvre, rechercher des cofinancements… etc.

C’était là!

Combien ça a coûté ?

En transposant en Euros d’aujourd’hui, 1,067 M€ (plus les 170 K€ pour la maison)… avec 661 K€ de cofinancement, 65 %. L’Etat par la DRAC, la Région Bretagne (le programme FAUR), le Département, et l’Europe (programmes de développement rural). Ça me permet de rappeler que les élus doivent réaliser des projets qui répondent aux attentes et aux besoins des habitants… en allant chercher le maximum de cofinancements. Ainsi, à l’époque, il y avait 2 grosses attentes : une salle de spectacles et une médiathèque ; les moyens de la commune ne permettaient pas de faire les deux… Les meilleurs cofinancements étaient pour la médiathèque. Nous avons donc attendu le mandat suivant pour lancer le projet Asphodèle.

Cependant, il y a parfois des règles à suivre pour obtenir des cofinancements. Pour la médiathèque, il a fallu recruter un agent avec des qualifications reconnues. Ni Cédric Le Pierrès ni Isabelle Goupil n’avaient ces qualifications officielles, nous avons dû leur imposer une cheffe ! Nous avons recruté Anne Cercley qui a piloté la transition de la bibliothèque à cette médiathèque.

Un salon du livre de jeunesse

Là j’ai montré mon vrai visage, comme disait l’autre : autoritaire, quasiment un dictateur. J’ai dit à l’équipe : « nous avons un Prix ado de la Ville de Questembert, je veux que désormais, avec l’ouverture de notre nouvelle médiathèque, nous ayons un salon du livre de jeunesse. »

Une gageure, un challenge, un défi qui a été relevé ! Et brillamment, le salon du livre de jeunesse est devenu un moment majeur de la vie culturelle locale, passé à l’échelle de la Communauté lorsque les élus ont accepté le chèque livre pour tous les écoliers du territoire. Et vous comprendrez que je me réjouis que le salon redevienne un événement annuel.

Le réseau des médiathèques

Autour d’Anne Cercley, puis d’Emmanuelle Olivier, l’équipe de professionnels et de bénévoles fait vivre magnifiquement cet outil culturel au cœur de notre ville. Il faut vraiment saluer la qualité du travail accompli.

Puis avec Paul Soulard, vice-président en charge de la culture, nous avons lancé le réseau des médiathèques au cours du mandat 2008-2014 : un appui à l’ouverture ou à l’extension de nouvelles médiathèques dans chacune des communes, une coordination des actions, un catalogue partagé, la navette d’échanges, un tarif unique, etc. Un service de grande qualité pour l’ensemble des habitants et une contribution à la cohésion territoriale.

La carte unique de lecteur

Et aujourd’hui, l’artothèque

Bernard Rouillé, adjoint en charge de la culture, nous fait prendre conscience que la mezzanine de la mairie est un espace vide, un lieu où l’on passe sans s’arrêter. Il en fait un espace d’exposition ouvert aux artistes d’ici ou d’ailleurs. Une belle réussite et, de mon côté, à la faveur d’une journée de rencontres de l’APVF (Association des Petites Villes de France) consacrée à l’action culturelle, je découvre les artothèques : comme on emprunte un livre, un DVD, on emprunte une œuvre d’art qu’on accroche dans son salon. Pourquoi pas chez nous ? Et presque à chaque expo proposée par Bernard Rouillé, nous choisissons une œuvre dans l’optique d’avoir un fonds de base… Et voilà que l’idée qui a germé voilà bientôt 20 ans s’épanouit aujourd’hui.

Vous savez quoi, je suis heureux !

https://www.youtube.com/watch?v=tSWf_yIV-d4

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