Reparler du cimetière

Pour beaucoup de Questembertois, pour ceux qui sont arrivés récemment mais aussi pour les plus anciens, le feuilleton du cimetière est absolument incompréhensible. Le dernier épisode est venu devant le conseil municipal du 16 septembre : le projet de la Grée au Roc est arrêté du fait de l’annulation du PLUi et il faut revenir à ce qui était inscrit dans le PLU communal de 2006, c’est-à-dire sur la butte du Grand Célac.

L’annulation du PLU intercommunal
Sans y revenir en détail, le PLUi adopté en 2019 (Mme Martin vice-présidente de Questembert Communauté) et qui vient d’être annulé, permettait, sous réserve de procédures d’adaptation, d’implanter un cimetière à la Grée au Roc, sur une propriété communale. Cette hypothèse a été validée par une consultation publique selon un vote préférentiel entre 3 sites : Kerojonc, la Butte du Grand Célac, la Grée au Roc.

Les trois sites de la consultation

L’élaboration d’un nouveau PLUi prendra du temps, et Questembert ne peut pas attendre : il faut un nouveau cimetière d’ici 2 ans. Dès lors, la solution est de le construire sur la butte du Grand Célac : emplacement réservé au PLU de 2006, un terrain propriété communale de taille suffisante. Dans un courrier, la préfecture valide ce choix et même indique c’est le seul compatible avec les contraintes de calendrier.

Un emplacement réservé au PLU de 2006
Dès la phase d’élaboration, la commission, à laquelle participait M. Burban, chef de file de l’opposition, inscrit à son programme la recherche d’un terrain susceptible d’accueillir un cimetière. En effet, une extension du cimetière existant a déjà été exclue par la révision du POS de 1993, pendant le mandat de Bernard Thomyre : les terrains proches ont été classés en zones d’habitat. La commission examine plusieurs hypothèses ; dans , la commission, à l’unanimité, propose les terrains du Grand Célac. Cela se traduit par un emplacement réservé de 5 ha au sud de la voie communale de la ville au Sendoué. Aucune observation n’est faite lors de l’enquête publique. L’emplacement réservé est inscrit dans le PLU validé en 2006.

Lorsqu’un emplacement est réservé, la commune seule peut acheter ; les 4 propriétaires concernés ont donc été contactés et l’un d’eux a accepté (parcelle n°8 ci-dessus). Le conseil, le 26 janvier 2009, valide l ’achat de cette parcelle de 3 ha au prix de 0,20 € le m², soit un total de 6 000 €. Au besoin, la commune aurait pu obtenir une déclaration d’utilité publique pour acquérir des espaces supplémentaires.

Premières réflexions, premières orientations
La nécessité d’un nouveau cimetière à moyen terme avait été consacrée dans le PLU. La phase opérationnelle va être lancée en 2011 avec la constitution d’un groupe de travail dédié, auquel participent deux élus de la minorité. Les aspects techniques sont confiés à l’atelier Campo (urbanisme et paysages) et au partenaire habituel des communes, EADM, Société Économie Mixte du Morbihan. Le groupe de travail définit un projet de cimetière paysager, lieu de recueillement dans un environnement le plus naturel possible, comme celui découvert par une visite à La Roche-sur-Yon. Parallèlement, le diagnostic du site (géotechnique, hydrologique, environnemental) permet d’élaborer un schéma global d’aménagement avec un planning prévisionnel et une estimation des travaux. Tout cela permet de préparer l’enquête publique.

Une promesse électorale de 2014
Rien n’était caché bien sûr, mais certains, tout à coup, semblent découvrir le projet et s’alarment de la distance entre le centre-ville et ce futur cimetière, inaccessible. Oubliant ainsi qu’on va moins souvent au cimetière qu’à la boucherie et que, si l’on habite Lesnoyal ou Bréhardec, on prend sa voiture pour l’un comme pour l’autre.
C’est alors que, pour les municipales de 2014, Mme Martin et son équipe décident d’enfourcher ce cheval de bataille. Un bon calcul électoral sans doute ! Mais après, il faut trouver un plan B. Pas facile, car la commission du PLU avait balayé de nombreuses hypothèses avant de choisir le Grand Célac. Ils finissent pas jeter leur dévolu sur une parcelle à Kerojonc, un peu moins éloignée, mais à peine. Au PLU, la zone est classée pour l’habitat avec un schéma d’aménagement défini : il est vrai qu’on peut préférer mettre des habitants, plutôt que des morts, près des commerces, près des écoles, mais tant pis, Mme Martin a trouvé son plan B, qu’elle fait valider par une consultation baroque (voir ci-dessous la position de notre groupe) : une voix par ménage, une voix par boîte aux lettres (plus de détails dans cet article.)


Mais il faut parer à l’urgence : pour une extension minime, la ville doit acheter des terrains au prix fort (du terrain à bâtir), les aménager. Faire dans l’urgence une enquête publique pour cette extension où vous trouverez cette perle : la commune annonce un calendrier pour le futur cimetière à Kerojonc… qui devait être fin 207, début 2018.

Dans le rapport du commissaire enquêteur au conseil du 29 juin 2015

Des dépenses (230 K€) qui viennent s’ajouter à celles que nous avions engagées pour le Grand Célac (110 K€ environ). Mais après ça, rien, pas le moindre commencement d’action : le terrain de Kerojonc n’est pas acheté.

Ce que nous écrivions en septembre 2015


Et la nouvelle municipalité élue en 2020 doit s’atteler au dossier avec deux idées : Kerojonc doit être plutôt réservé à l’habitat et la consultation organisée par Mme Martin, quoique biaisée, semblait rejeter l’hypothèse du Grand Célac. Parmi les possibilités, il y a ce terrain de la Grée au Roc, propriété communale comme au Grand Célac. Le sujet est creusé sérieusement et une nouvelle consultation fondée sur la méthode du vote préférentiel classe les trois propositions : au premier rang, la Grée au Roc, puis le Grand Célac, et, loin derrière, Kerojonc.

La figure montre la méthode de calcul des points

Puis est venue l’annulation du PLUi. Retour à la case départ. Ne croyez pas que je m’en réjouisse : il y a eu trop de temps perdu, trop d’argent perdu. Et une fois de plus, il faut constater qu’à jouer sur les émotions comme l’ont fait les élus de 2014, la démagogie l’emporte et conduit à des décisions qui semblent plaire dans un premier temps mais qui s’avèrent désastreuses.

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