Avez-vous remarqué le long du sentier autour du vallon de St-Martin ces petites plaques vertes fixées sur des poteaux de bois ? Châtaignier, prunellier, merisier, etc. Parfois, il ne reste que le poteau, ou bien le frêne que signale ici la plaque a disparu. Traces d’un sentier botanique imaginé par Alain Enard, adjoint au maire Bernard Thomyre (1989-1995). Une idée simple (je ne dis pas simpliste) et peu coûteuse qui pourrait être repensée avec les moyens de maintenant.
Promenades nature
Développer l’attractivité touristique de Questembert était un des axes de l’action municipale menée par B. Thomyre qui avait proposé cette délégation à son adjoint Alain Enard. Très rapidement, il avait fait aménager la promenade autour de l’étang de Célac et tracer un des premiers itinéraires de balade dans le vallon de St-Martin. Avec parfois des difficultés : ainsi, il avait fallu trouver le moyen de s’écarter de la petite maison du Moulin Glaud, là où le ruisseau passait sous la construction et le chemin très étroit au ras du bâtiment. Malgré une action en justice, pas de solution facile : voilà l’origine du passage en escalier.
Pour rendre le sentier plus intéressant, Alain Enard avait imaginé de signaler par des plaques quelques arbres ou arbustes communs dans notre territoire : chêne, châtaignier, merisier, etc. D’une certaine façon, on avait là une amorce du réseau de promenades qui maille notre commune. Chaque année au mois de juin, les bénévoles rassemblés par l’OMS, l’Office Municipal des Sports, se mobilisaient pour nettoyer les chemins. Rien d’obligatoire là-dedans, à la différence des journées de prestations que devaient fournir les contribuables jusque dans les années 1950.
Note : Une loi de 1836 avait organisé dans son article 2 la construction et l’entretien des chemins vicinaux. Les hommes de plus de 18 ans, les charrettes et voitures, les chevaux constituaient la base de cet impôt en nature. (Plus de détails dans cet article Histoire des taxes communales pour la voirie de campagne.)
Depuis, les journées de chemin de l’OMS se sont perpétuées ; cette année encore, les bénévoles ont consacré du temps à remettre en état les chemins d’un réseau qui s’est beaucoup étendu depuis l’origine, par des sentiers balisés selon les normes de la Fédération Française de Randonnées ou par d’autres chemins non marqués mais visibles cependant (de véritables sentiers battus). Sans parler de ceux qu’on pourrait redécouvrir et qui sont Nos chemins noirs.
Questembert Communauté avait soutenu le développement des sentiers et leur interconnexion de commune à commune et même au-delà du périmètre communautaire. Ce qui avait conduit à la publication en 2009 d’un petit classeur de 23 fiches de randonnées. Il y en a maintenant 300 km ! Le fichier n’est plus disponible, mais on peut trouver les fiches individuelles à l’office de tourisme ou les télécharger sur le site de l’office.
Sans l’implication des bénévoles, l’entretien du réseau ne serait pas assuré ou alors par des employés communaux… aux frais des contribuables. Chaque année, en remerciement, la municipalité organise un moment convivial. Mais, collectivement, nous devrions mieux apprécier ces contributions volontaires.
Note : Pour tenir compte de la richesse produite par le travail des bénévoles, la métropole de Nantes a publié un document très intéressant sur la valorisation comptable du bénévolat. L’udaf de l’Essonne de son côté en décline trois aspects, la valorisation humaine, la valorisation des compétences, et la valorisation comptable.
Du sentier botanique à la découverte de la biodiversité
Les traces presque effacées du sentier botanique peuvent nous inspirer pour construire une version actuelle de la démarche : faire découvrir la richesse de notre patrimoine naturel. Plus de bornes de bois supports de plaques d’informatives, mais, par exemple, des QR codes pour inviter à observer tel arbuste ou telle plante. Ou encore inciter les promeneurs à s’arrêter pour identifier une fleur avec une application comme plantnet, une application gratuite qui permet d’identifier les végétaux. En élargissant la découverte, il est possible de reconnaître les oiseaux à leur chant avec birdnet ou birdmelody. Car nous avons probablement tous entendu les roucoulades de la tourterelle des bois, ou le houphouphoup de la huppe sans apercevoir ces oiseaux qui sont très discrets.
Ainsi, ces balades toutes simples, excellentes pour la santé physique et mentale, permettraient une meilleure connaissance de notre environnement et développeraient notre attention à la biodiversité. Bien connaître la nature, une condition nécessaire pour mieux la préserver.