Nos chemins noirs

La randonnée est à la mode. Chaque jour ou presque, la BO rando propose une sortie. L’un fait le Tro Breiz, l’autre se lance sur le chemin de Compostelle. Bon pour la santé, bon pour le moral. Notre commune s’est dotée d’un schéma mobilités douces, où la marche tient une place importante. Jusqu’ici, l’accent a été mis sur les parcours de randonnée, comme en témoigne l’ouverture récente de la Boucle du St-Éloi. Mais l’heure est venue de penser à des trajets fonctionnels : des chemins qui mènent où l’on a besoin d’aller. Il faudra créer ces chemins, et pourquoi pas en s’inspirant des traces qui restent gravées dans notre géographie ?

Réflexion et concertation sur les mobilités : ça continue avec l’enquête gares et mobilités d’ici le 31 janvier.

A la manière de Sylvain Tesson

Sylvain Tesson, écrivain aventurier et voyageur, a publié en 2016 Sur les chemins noirs, où il raconte sa traversée de la France du Sud-Est (le Mercantour) au Nord-Ouest (le Cotentin) en évitant les zones urbaines et périurbaines, en suivant les tracés en noir sur nos cartes IGN : sentiers, pistes, chemins sans bitume, qui sont la trace historique de la France rurale.

A vrai dire, je n’ai pas aimé ce livre, qui nous montre un écrivain poseur, plutôt méprisant pour le pays qu’il traverse et pour les humains qu’il rencontre. Chacun pourra se faire une idée par soi-même. Je retiendrai de sa démarche l’attention à ces chemins quasiment effacés. Comme une invitation à revisiter notre paysage. En ouvrant les yeux pour repérer les traces, en s’appuyant sur les cartes actuelles et celles d’autrefois.

Ils sont encore visibles

Adossés à un talus, enserrés entre deux haies, vous verrez ces chemins de la largeur d’une charrette qui menaient aux champs, aux prés, parcelles morcelées d’avant le remembrement, qui faisaient la jonction entre deux villages, ou qui convergeaient vers la ville, vers les chapelles des frairies, ou vers les moulins ; ceux-là étaient appelés les chemins des deriao [døʁjɔw], des valets de meunier, des pochonniers. Ils ont parfois été repris par les sentiers de randonnée, comme la partie du sentier des popinettes entre St-Jean et la ville.

Sur les plans et cartes

Les cartes d’aujourd’hui conservent des lambeaux de ces anciens chemins. Ainsi entre le Bois-des-Plats et le Petit-Rocher, on repère sur les cartes récentes des tronçons d’une liaison qui est bien visible et complète sur la photo aérienne des années 50. Trois cartes issues du site public Geoportail pour éclairer (et en fin d’article, des liens vers des réflexions antérieures) :

  • – la carte IGN
  • – la carte open street map
  • – photo aérienne années 50
Carte IGN (geoportail)
Carte open street map (geoportail)
Photo aérienne années 50 (geoportail)