Un débat? Pas de débat

Les résultats sont tombés hier soir, conformes à nos espérances, et aux prévisions : le binôme de droite a été nettement battu dans notre canton, juste confirmation du premier tour. Ne boudons pas notre plaisir. J’ai cependant envie de revenir sur le sujet du débat demandé par nos candidats et refusé par G. Gicquel et MC Costa Ribeiro Gomes.

Les nouveaux conseillers et leurs remplaçants éventuels

Techniquement facile désormais

Pourtant, les modalités techniques sont aujourd’hui très largement facilitées avec les outils fournis par internet. Sans faire appel à des ressources comme celles qu’a mobilisées le débat régional d’entre 2 tours en Bretagne, on pourrait se satisfaire d’une caméra en plan fixe avec une bonne prise de son. On voit déjà l’intérêt de ces vidéos avec la diffusion des conseils municipaux et communautaires, malgré un son médiocre. Ainsi le dernier conseil municipal de Questembert a eu 750 vues.

Ce qu’aurait apporté un débat

Le contexte sanitaire rendait les réunions publiques difficiles, et d’ailleurs, qui va encore aux réunions publiques ? Les rencontres directes avec les électeurs ont aussi été plus rares que dans les autres campagnes. Quant aux documents papier, qu’il s’agisse des tracts ou des professions de foi, la distribution en a été très incomplète. La diffusion d’un débat en vidéo aurait permis de pallier ces difficultés.

Les candidats auraient pu présenter les grandes lignes de leur programme, avec éventuellement leur bilan. Évidemment, en évitant les monologues où chacun débite sans conviction un texte écrit d’avance, parce ça, c’est profondément ennuyeux. Avec un bon animateur pour contrôler la distribution de la parole, réguler les échanges et relancer les débats, on aurait eu des moments intéressants.

Pour enrichir la discussion, il serait possible également d’activer un système de chat permettant aux auditeurs de poser des questions ou de faire des commentaires, avec réponses en direct.

Le débat en direct offrirait une occasion de mieux connaître les candidats et leurs remplaçants éventuels, de percevoir leurs qualités humaines, mais aussi sans doute leurs faiblesses !

Pourquoi il n’y a pas eu de débat

C’est peut-être ce risque du direct qui a conduit les candidats de droite à refuser le débat avec Boris Lemaire, Marie Le Boterff et leurs remplaçants. Pour les départementales de 2015, et les municipales de 2014, Mme Martin avait déjà refusé de débattre publiquement. Et même, lors de ses réunions publiques, les organisateurs avaient bloqué toute possibilité de poser des questions ! Dommage.

Une autre conception de la politique

Nous avons une autre conception de la politique et nous considérons que le débat public est intrinsèquement lié à la démocratie. Un débat vivant, où la contradiction est ferme mais toujours courtoise, loin des caricatures qu’on voit à l’Assemblée Nationale dans les Questions au gouvernement. Caricatures qui malheureusement empêchent de voir et d’apprécier le vrai travail des parlementaires pour la préparation des lois. Un travail qu’on peut mieux mesurer grâce à l’observatoire citoyen de l’activité parlementaire diffusé sur le site nos députes.fr .

Loin aussi de ces autres caricatures qui animent les chaînes d’info continue, surtout quand elles sont conduites par des pros de la polémique.

Nous n’avons donc pas eu de débat pour ces élections départementales, mais c’est bien dans la ligne du conseil départemental sortant : pratiquement pas de communication, pas de bilan diffusé, comme je l’ai montré dans mon article Le département, un cadavre qui bouge encore ? C’est en quelque sorte : Votez, on s’occupera du reste.

Un canton bien servi... ou RIEN