Sentier botanique, une idée à mettre à jour

Avez-vous remarqué le long du sentier autour du vallon de St-Martin ces petites plaques vertes fixées sur des poteaux de bois ? Châtaignier, prunellier, merisier, etc. Parfois, il ne reste que le poteau, ou bien le frêne que signale ici la plaque a disparu. Traces d’un sentier botanique imaginé par Alain Enard, adjoint au maire Bernard Thomyre (1989-1995). Une idée simple (je ne dis pas simpliste) et peu coûteuse qui pourrait être repensée avec les moyens de maintenant.

Continuer la lecture de Sentier botanique, une idée à mettre à jour

Les seniors, une ressource pour nos territoires

Nous étions les baby boomers, nous voici maintenant papy-boomers. Je vous ai parlé les jours derniers de notre fin inéluctable. Je pourrais parler longuement du maintien à domicile, de la grande dépendance, etc. C’est souvent ce qu’on évoque quand on traite le problème du vieillissement. Et si on s’interrogeait sur la richesse que peuvent apporter les seniors à nos territoires

Les Vieux Fourneaux, une série de BD géniale

Comité des sages ? Non sans doute !

Commençons par évacuer l’illusion du comité des sages ! Mon âge ne m’a pas apporté tant de sagesse que je puisse la partager ; en ai-je assez d’ailleurs pour conduire ma propre vie, sans parler de prétendre dire aux autres ce qu’ils doivent faire. Il s’agit de ne pas encombrer le chemin des responsables d’aujourd’hui. Soyons simplement des citoyens à part entière et participons à la vie de la collectivité, ce sera déjà beaucoup.

C’est exactement ce que propose l’association OR GRIS : seniors acteurs des territoires ruraux, dans une société pour tous les âges…

L’association a été fondée en 2013 par Odile Plan, après une vie active consacrée au développement des territoires. Son premier objectif était de modifier le regard souvent condescendant, misérabiliste sur les vieux, les « petits vieux », non pas sur LA vieillesse, mais sur LES vieillesses. Au contraire, elle voulait montrer les multiples richesses que pouvaient apporter les seniors aux territoires, en particulier par des pratiques innovantes.

Attention, L’or gris est également le titre d’un livre à charge contre les maisons de retraite.

Oui, les maisons de retraite privées sont un secteur très lucratif : un excellent placement si vous souhaitez investir. Mais ça n’a rien à voir avec les EHPAD publics comme à Questembert. En réponse à un message qui circulait sur les réseaux sociaux, j’ai eu l’occasion de faire le point sur les tarifs des maisons de retraite.

La silver économie ?

L’expression apparaît au début des années 2000 pour désigner l’ensemble des marchés, activités et enjeux économiques liés aux personnes âgées de plus de 60 ans (la silver génération). Le plus évident, est le marché du grand âge (services à la personne, dépenses de santé), mais c’est aussi le marché des seniors, plus jeunes, en bonne santé, avec des ressources plus importantes qu’autrefois. Selon la DREES (Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques), le revenu médian des retraités s’élève à 1 760 euros par mois car ils ont souvent d’autres sources de revenus. Cette somme les place au-dessus de l’ensemble de la population dont la moyenne de revenu s’établit à 1 690 euros. Voir cet article d’Ouest-France Retraite. Un Français touche 1 389 euros par mois en moyenne (16-05-2018).



Le livre de F. Nenin sur les maisons de retraite montre un aspect de la silver économie : il y a de l’argent à faire en faisant payer des services à des personnes solvables et en proposant des investissements rentables à des gens qui en ont les moyens (les mêmes à des âges différents?)

Économie résidentielle

Sans verser dans le cynisme des économistes ultralibéraux, reconnaissons que notre territoire bénéficie de l’apport des retraités à l’économie locale. Les pensions de retraite sont une ressource importante pour ce que Laurent Davezies appelle l’économie résidentielle ou présentielle. Il en montre les avantages – et les risques – dans son ouvrage La République et ses territoires : la circulation invisible des richesses. Mais, et c’est l’intérêt de l’approche d’Odile Plan et de son approche de l’Or Gris, ce n’est pas qu’une affaire d’argent : les seniors ont du temps à offrir, des compétences à partager, des connaissances à transmettre.

Les vieux, une ressource pour les territoires ruraux

Le Réseau Rural breton a organisé en juin deux conférences en ligne (webinaires) sur le thème les vieux, une ressource pour les territoires ruraux. La première session avec Odile Plan a présenté l’association et quelques unes de ses observations. Voir ici sa présentation. La deuxième a été consacrée à deux témoignages d’actions concrètes menées par les seniors sur leurs territoires.

Antoine Potier, coordinateur de la fédération des centres sociaux de Bretagne a présenté les projets intergénérationnels sur la mobilité, la culture, le réemploi (début de la vidéo et ici le compte-rendu en pdf)

Puis Michel Le Borgne, Président de l’association Régionale, a présenté l’outil en main à partir de la 55ème minute dans la vidéo.

Ne pas copier, mais s’inspirer

Ces initiatives ne sont sans doute pas reproductibles, mais elles peuvent nous donner des inspirations. Pour compléter ce qui existe déjà, car les seniors, chez nous comme ailleurs sont déjà très présents dans la vie associative. Sans l’apport des seniors, comment fonctionneraient les assos de chapelle, les clubs divers, le cinéma Iris ? Qui assurerait l’aide aux devoirs (qui existe déjà depuis plusieurs années, il faut le rappeler… à ceux qui ne savaient pas) ? Qui montrerait l’art des maquettes et des modèles réduits ? Sans parler de la couture, de la peinture sur porcelaine, etc.

La première démarche serait peut-être de faire une sorte de recensement de ces compétences. Pour aller plus loin, pourquoi ne pas imaginer de les solliciter sur des thèmes plus généraux ? Par exemple, pour lancer un atlas de la biodiversité, les chasseurs, les pêcheurs seraient une belle source d’information ; les ramasseurs de champignons aussi, même s’ils sont à juste titre réticents à montrer leurs bons coins. Et nous avons aussi parmi nos concitoyens des spécialistes de l’entomologie, de la greffe des pommiers et poiriers, de la généalogie ou de la culture des bonzaï…

Voilà, maintenant yaka ! On y va ?

PS : Je ne résiste pas au plaisir de partager avec vous le plaisir de cette série de BD scénarisée par Wilfrid Lupano et dessinée par Paul Cauuet, publiée par Dargaud depuis 2014, sans oublier le film basé sur la bande dessinée.
Vous aimerez les 5 tomes :

  • Ceux qui restent,
  • Bonny and Pierrot,
  • Celui qui part,
  • La Magicienne,
  • Bons pour l’asile

Histoire du patrimoine, bureau des légendes, ne pas confondre

Le patrimoine avait droit à plusieurs pages de Questembert-Le Mag n°13 janvier-février. Des pages intéressantes et bien illustrées. Et les auteurs soulignent qu’à côté des vieilles pierres, des chapelles et maisons anciennes notre patrimoine est aussi « naturel » et même « immatériel ». Mais sans approfondir le sujet. Manque de place.

Notre héritage, notre bien commun

Tout cela constitue notre héritage, notre richesse commune, et nous devons collectivement entretenir, maintenir, réparer ces traces du passé. Logique donc que la municipalité s’y engage, mais aussi les comités de chapelle et autres associations, avec le soutien technique et financier du département, de la région, de l’Etat, sans oublier de solliciter quand c’est possible les fonds européens.

En d’autres temps, j’avais rappelé quelques principes sur la conservation du patrimoine. A tenir loin des fantasmes du folklore, et je me réjouis que le bulletin municipal aborde le sujet avec sérieux. Je me permets de formuler quelques regrets : quelles actions la municipalité a-t-elle réalisées au cours des 6 dernières années pour la conservation ou la restauration du patrimoine ? Qui se préoccupe du retable de bois de la chapelle du Bodan qui s’empoussière dans les réserves communales ? Qui parle encore de l’escalier intérieur de la Tour Belmont dont la restauration avait été liée à la réhabilitation de l’hostellerie Le Guennego et qui peut s’y intéresser maintenant que le rez-de-chaussée de ce bâtiment a été privatisé ?

Quoi que dise M. Diego Mens qui travaille au conseil départemental (direction de la culture), nous n’avons pas à proprement parler de rues médiévales à Questembert (il parle de maisons du 15ème au 18ème siècles), mais nous avons des constructions plus récentes qui mériteraient qu’on s’y intéresse. Tout cela pourrait justifier un inventaire du patrimoine qui pourrait d’ailleurs se faire au niveau de la communauté.

Pour le patrimoine naturel, la communauté pourrait s’engager dans un « atlas de la biodiversité intercommunale » comme d’autres collectivités s’y sont engagées. Et localement, nous avons déjà l’expérience de la zone Natura 2000 de la vallée de l’Arz.

Sans oublier les travaux conduits pour le projet Coulée verte autour de Célac, un projet qui a été abandonné.

Les traces du parler gallo, les pratiques anciennes autour des sonneries de bassin (à la St-Jean), mais peut-être aussi les cantiques parodiques chantées aux Rogations, pourraient être recensés dans notre « patrimoine immatériel ».

Il y a à faire, mais…pas le bureau des légendes.

Ces quelques observations donnent des pistes à suivre. Mais ne prenons pas non plus de fausses routes, ne confondons pas l’histoire de notre patrimoine avec le « bureau des légendes ».

Une plaque commémorative pour un événement qui n’a peut-être pas eu lieu

Inutile donc de s’acharner à marquer la trace de la victoire d’Alain le Grand sur les Vikings dans une bataille qui n’a peut-être jamais eu lieu, ou peut-être ailleurs. Pourquoi marquer d’une plaque qui coûte 185 Euros un événement hypothétique ? Et que dire du « chapitret » de la rue St-Martin ? oui, c’est un curieux bâtiment, on peut même l’appeler « chapitret », si vous en trouvez une définition un peu solide, mais il ne faut pas raconter que c’était une sorte de tour de guet où vivait au 14ème ou 15ème un gardien. L’histoire est belle… mais le bâtiment n’était pas construit en 1825 quand a été établi le premier cadastre « napoléonien. »

Le cadastre de 1825

On peut raconter de belles histoires… mais ça ne fait pas l’Histoire.