Nous n’étions pas nombreux dans le public pour assister au conseil municipal du 23 janvier. J’y étais pour une fois, mais je ne reprocherai à personne de préférer la soirée au coin du feu, avec un livre, ou devant une belle émission à la télé, je le fais souvent. Heureusement, il est désormais possible de regarder la vidéo en différé sur lesinfosdupaysgallo si on n’a pas pu la suivre en direct De plus quelques jours après la réunion, les délibérations et les documents annexes sont mis en ligne sur le site de la mairie.
Cependant un point de l’ordre du jour m’intéressait plus particulièrement : la question de l’Étang de Célac (restauration de la continuité écologique). Mais il y avait aussi la mise en œuvre du programme de déplacements doux le projet de pumptrack et l’étude pour un Schéma Directeur Immobilier et Énergétique (SDIE). à voir dans les documents mis en ligne sur le site de la mairie.
Dans l’interview avec la presse locale au début de l’année, Boris Lemaire a été interpellé sur le projet Petites villes de demain: Concrètement, on n’a pas vu grand chose ; quels sont les axes d’action qui se dégagent ?Plus récemment, nous avons été sollicités pour répondre à un questionnaire et invités à une balade participative. Cependant, vous pouvez ressentir quelque impatience.
Non, Questembert n’est pas le centre du monde ! Elle n’a pas l’ambition de rivaliser avec Pougne-Hérisson (Deux-Sèvres), qui est depuis 1990, grâce à Yannick Jaulin, le nombril du monde. Malgré tout, c’est une petite ville centre de quelque chose, c’est pour ça qu’avec Malansac elle a été retenue dans le cadre du programme Petites villes de demain. La ville et Questembert Communauté nous invitent à faire part de nos besoins, de nos attentes, de nos satisfactions et de nos insatisfactions. Le questionnaire a été distribué avec le bulletin municipal (p.11 et 12), il est aussi accessible sur le site de Questembert Communauté.
Le magazine municipal n°21 (juillet-août) a été distribué dans les boîtes vers la mi-juillet, et mis en ligne, avec un peu de retard, vers le 30. J’en profite pour revenir sur un sujet qui me tient à cœur : la bonne information des citoyens, qui commence au premier niveau, celui de la commune, condition nécessaire d’une démocratie vivante.
Un réel effort, à confirmer
Ce numéro d’été est dans la continuité des numéros précédents : à côté de l’éditorial du maire qui signe l’orientation politique, nous trouvons des informations sur la vie communale (travaux en cours ou à venir, avancement de la réhabilitation de l’école Beausoleil) le dossier central est consacré aux festivités de l’été que j’ai évoquées de mon côté dans un article précédent Plaisirs d’été à Questembert avec l’annonce de la deuxième édition de l’Inopiné Festival pour le samedi 28 août. Avec par ailleurs, des informations pratiques. Sans oublier, comme la loi le prévoit, les tribunes des élus minoritaires (c’est quelquefois réjouissant). Mais je vous laisse vérifier par vous-même sur la version papier ou en consultant le Mag en ligne.
Le tout est agréable à lire, illustré de photos. C’était une des qualités de la nouvelle maquette du bulletin créée par l’ancienne municipalité (numéro 1 en janvier 2018). J’avais regretté à l’époque que le Mag paraisse seulement tous les deux mois… et que le contenu soit bien maigre. Le contenu est désormais plus étoffé, cependant il faudrait à mon goût aller plus loin.
Revenir à un bulletin mensuel donnerait plus d’ampleur à l’information dispensée. Mais je sais bien que cela représenterait un coût non négligeable (tiens, voilà une information qui pourrait être intéressante: combien ça coûte?) aussi bien pour l’impression, la distribution que pour la rédaction : cela demande de la disponibilité des élus et des responsables de service et de la compétence de l’équipe de rédaction ; la compétence ne manque pas, mais il faut arbitrer sur le temps à consacrer à tout cela.
Des élus (et des candidats) souvent trop frileux
Nos élus montrent vraiment une volonté d’apporter les informations aux habitants. Ce n’est pas le cas de toutes les collectivités. Certains élus sont frileux, parfois, c’est à la limite de la carence, du refus d’informer, comme je le faisais remarquer à propos du Conseil Départemental dans mon article Le département, un cadavre qui bouge encore ?
Aux élections départementales de juin, on a vu comment les candidats de la majorité ont réduit au strict minimum l’information pour les électeurs : c’eût été pourtant le bon moment! Ils ont refusé de débattre avec Boris Lemaire et Marie le Boterff (voir mon article Un débat ? Pas de débat.) Aveu de faiblesse ? Conception archaïque de la politique ? Les deux sans doute. Boris Lemaire et Marie Le Boterff ont joué le jeu en allant au contact des élus et des habitants et en acceptant d’organiser une réunion d’information. À lire ici : Départementales : une réunion publique pour éclairer le débat.
Un bulletin municipal, pour quoi faire ?
Mais revenons à l’information régulière, au quotidien, des habitants. Nous disposons donc de ce magazine municipal. Un outil essentiel, qui peut ne pas être exempt de dérives… vers la propagande. Ce n’est pas le cas à Questembert, pas plus aujourd’hui que par le passé. Du temps de Mme Martin, il me paraissait trop léger, creux parfois, mais je n’ai rien dit de plus. J’en avais parlé dans cet article Un bulletin municipal, pour quoi faire ?
Beaucoup de collectivités, surtout celles qui ne diffusent que 2 ou 3 bulletins dans l’année, distribuent des feuilles hebdomadaires mises à disposition dans les commerces. Et classiquement, l’information passe également par les panneaux d’affichage libre… cependant ces panneaux sont souvent – et c’est normal – utilisés par les associations pour annoncer leurs événements. Plus récemment, il y a une dizaine d’années, notre commune s’est dotée de panneaux électroniques. Questembert Communauté a emboîté le pas en aidant les communes à se doter de ces équipements bien utiles.
Mais il faut mettre à jour...
L’essor d’internet a permis de développer des nouvelles formes de communication. La plupart des communes ont des sites web, qui sont quelquefois trop statiques : les informations ne sont pas mises à jour assez régulièrement. Pour cela, il faut deux choses : une volonté politique affirmée… et quelqu’un qui soit capable de faire le travail ! Voir ici celui de la commune. Vous devriez le mettre dans vos favoris!
Le site internet permet d’offrir les informations de base : qui fait quoi dans les services communaux, comment faire ses démarches en ligne, quelles associations sont présentes sur le territoire. On peut considérer que cela remplace les « guides pratiques » comme celui que nous avons réalisé plusieurs années de suite, jusqu’à ce que la municipalité précédente s’en débarrasse… Le dernier a été publié en 2015. D’accord, ce n’était pas facile à mettre en œuvre, et, malgré l’apport d’encarts publicitaires, cela coûtait un peu d’argent…
Pour avoir une idée de ces guides pratiques, vous pouvez survoler celui de 2010 et celui de 2015. Et peut-être faire des comparaisons.
Les réseaux sociaux
Désormais, pour toucher certains publics qui ne lisent presque jamais la presse, que les sites institutionnels n’attirent pas, il faut impérativement passer par les réseaux sociaux. La ville de Questembert a une page facebook, mais pas de compte twitter ni instagram, sans parler de TikTok.
Depuis quelques mois, Boris Lemaire a innové en proposant de façon presque régulière une brève intervention vidéo sur la page FB Ville de Questembert. Il fait un point succinct sur les événements récents ou prévus. C’est vite fait, bien fait, un peu rustique cependant : mais cette simplicité est sans doute efficace. Un exemple ici : https://www.facebook.com/villedeQuestembert/videos/576094966884278 (mise en ligne 13 juillet)
Le conseil municipal en direct vidéo ? Un succès mitigé
Dans ce domaine, la première initiative revient aux Infos du pays gallo, un « pure player » comme on dit en jargon de geek, un site d’information « tout en ligne ». Au début, les défauts techniques annihilaient tout l’intérêt de la démarche. En dépit des progrès, il est toujours difficile de suivre les débats.
La Ville de Questembert et Questembert Communauté ont emboîté le pas… avec les mêmes limites. Deux conditions seraient nécessaires pour que ça fonctionne de façon plus satisfaisante : la première serait que chaque intervenant ait un micro… et la deuxième que chaque intervenant sache se servir d’un micro ! Équiper la salle des délibérations d’un nombre suffisant de micros n’est sans doute pas une dépense inaccessible pour la commune, d’autant que la dépense pourrait être mutualisée. Quant au bon usage des micros, il y a des formations pour ça ! On peut déjà regarder cette petite vidéo. Comment bien parler dans un micro et passer pour un pro ?
Sans attendre de suivre une formation avec l’ARIC sur la prise de parole en public… une formation qui devrait être obligatoire pour tous les élus. (publicité gratuite).
La communication intercommunale : de gros progrès à faire
La Commune est une institution si ancienne qu’elle est bien repérée par les citoyens. Ce n’est pas le cas des Communautés, dont l’action sur la vie quotidienne des habitants est de plus en plus forte… sans que la communication soit à la hauteur. Ainsi, la construction du PLUi a été vue presque uniquement au niveau des communes. Les enjeux du PCAET (Plan Climat Air Énergie Territorial) ne peuvent s’apprécier qu’au niveau de la communauté, et c’est un sujet extrêmement complexe : le dossier adressé aux conseillers communautaires pour le conseil de juin faisait….611 pages ! Comme disait je ne sais plus qui : « ce qui est simple est inutile, ce qui est compliqué est inutilisable.«
A ce jour, les deux principaux supports de communication sont le site internet Questembert Communauté et la lettre d’information trimestrielle diffusée dans les boîtes aux lettres et mise en ligne.
Il ne faut pas oublier l’importance de la presse locale : nos deux quotidiens régionaux sont très lus, surtout par les plus anciens habitants. On disait quelquefois : le maire doit être tous les jours dans le journal, comme Lariflette, un strip délicieusement archaïque dans Ouest-France de 1946 à 1988! Ce n’est pas pour le concours « ma binette partout » du Canard enchaîné, mais parce que chaque jour, si c’est possible, il faut parler de la commune et de la communauté, pour créer le sentiment d’appartenance.
Communication descendante, ascendante, horizontale…. multidimensionnelle
Jusqu’ici, je n’ai parlé que de communication descendante. Elle est essentielle : la collectivité dispose d’informations qu’elle doit partager avec les citoyens, car ils y ont droit ! Cependant, il n’y a pas pour le moment de moyen de faire remonter les problèmes, les questions, le ressenti des habitants, en dehors des retours indirects à travers les comités consultatifs. Pas non plus d’outils favorisant la communication horizontale. Voilà un challenge qu’il faudrait relever pour faire mieux vivre notre démocratie.
Le PCAET, Plan Climat Air Énergie de Territoire, arrive dans sa phase de « consultation numérique » : tous les habitants de notre communauté sont invités à donner leur avis, à faire leurs propositions jusqu’au 19 novembre. Dans le contexte d’urgence climatique et dégradation de l’environnement que nous connaissons, il est essentiel que les citoyens s’emparent de ces questions. Le PCAET est notre affaire à tous. Boris Lemaire, premier vice-président de Questembert Communauté, en charge du développement durable et de la transition énergétique, nous parle des enjeux de ce PCAET.
Boris Lemaire en avait déjà parlé dans son message diffusé le 27 octobre. Il approfondit ses réponses dans cette interview.
Les questions d’environnement étaient au cœur du programme que tu as porté pour les élections municipales, ta position au conseil communautaire va te permettre d’agir à l’échelle de tout le territoire.
Oui, clairement, les conseillers communautaires ont pris conscience de l’urgence d’agir. Il peut y avoir des nuances mais il y a un quasi-consensus. Et je pense que la plupart d’entre eux se retrouvent dans les thèmes que nous avons développés.
En quelques mots, peux-tu rappeler ce qu’est le PCAET ?
Le PCAET a été initié par la loi Grenelle 2 et formalisé par la loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte de 2015. Toutes les communautés de plus de 20000 habitants sont tenues d’élaborer leur PCAET qui doit être en conformité avec le SRADDET (schéma régional d’aménagement, de développement durable et d’égalité des territoires) (Voir le SRADDET de Bretagne ici)
Ça peut paraître du jargon de technocrate – ça l’est un peu aussi – mais nous devons nous en tant qu’élus de terrain nous approprier ces enjeux et les faire partager avec tous les citoyens.
Mais le PCAET de Questembert Communauté a déjà été présenté ?
En effet, la communauté a lancé le processus en 2018 dans un projet partagé avec Arc Sud Bretagne, Ploërmel Communauté et OBC. Le cabinet spécialisé E6 a été choisi pour mener l’opération. Avec le groupe de pilotage des élus, le cabinet a produit un diagnostic illustré par la synthèse ci-dessous.
Après une phase de concertation, d’un côté avec les acteurs économiques et sociaux du territoire et de l’autre à travers des séances de théâtre forum ouvertes au public, les élus ont validé un plan d’actions qui porte sur tous les secteurs d’activité.
Mais plus précisément, qu’est-ce qu’il y a dans un PCAET ? C’est un PLAN, alors ?
Oui, et les actions sont organisées autour de 5 axes stratégiques Axe 1 – Vers des collectivités exemplaires Axe 2 – Vers un territoire d’économie locale et circulaire Axe 3 – Vers un territoire à l’urbanisme et aux mobilités durables Axe 4 – Vers un territoire sobre et efficace en énergie Axe 5 – Vers un territoire adapté au climat de demain
Mais c’est une liste très abstraite, des exemples plus concrets ?
Oui, ainsi le conseil communautaire du 2 novembre (à huis clos, en raison des contraintes sanitaires) a débattu de la création d’une plate-forme bois-énergie : le bois est une énergie renouvelable, mieux le valoriser est une façon de réduire notre empreinte carbone et notre dépendance énergétique. Nous avons aussi délibéré sur leprojet de recyclerie, un moyen de réduire nos déchets (économie circulaire). Les questions de mobilité ont également été abordées : le transport est un des postes importants des dépenses énergétiques. Donc on est déjà dans la bonne direction, mais il faut aller plus loin et pour cela nous devons tous nous impliquer. La stratégie globale est visualisée dans l’image ci-dessous : Devenir un territoire à énergie positive en 2050.
Devenir un TEPOS ? Un sigle de technos déjantés ?
Non, malgré les apparences, c’est très sérieux : on est un TEPOS, un territoire à énergie positive, quand le territoire produit plus d’énergie qu’il n’en consomme. En agissant dans deux directions: – réduire notre consommation par exemple sur le transport et dans l’habitat – augmenter la production : électricité solaire, photovoltaïque, éolienne.
Mais seulement en 2050 ? C’est l’objectif fixé !
Je crois qu’on peut faire mieux et atteindre cet objectif plus vite. Mais cela de notre mobilisation à tous. Alors je vous invite à participer à la consultation numérique sur la plate-forme participativeDites nous tout
Vous y retrouverez la présentation du projet et une invitation à participer à la réflexion collective avec
un questionnaire Que peut-on changer dans notre quotidien pour préserver l’environnement?
Et une boîte à idées. La plate-forme est ouverte jusqu’au 19 novembre et il y a déjà plein de bonnes idées en ligne : vous pouvez soutenir des idées proposées, les commenter, et apporter les vôtres.
Agir pour le climat, avec le PCAET, c’est notre affaire à tous.