La randonnée est à la mode. Chaque jour ou presque, la BO rando propose une sortie. L’un fait le Tro Breiz, l’autre se lance sur le chemin de Compostelle. Bon pour la santé, bon pour le moral. Notre commune s’est dotée d’un schéma mobilités douces, où la marche tient une place importante. Jusqu’ici, l’accent a été mis sur les parcours de randonnée, comme en témoigne l’ouverture récente de la Boucle du St-Éloi. Mais l’heure est venue de penser à des trajets fonctionnels : des chemins qui mènent où l’on a besoin d’aller. Il faudra créer ces chemins, et pourquoi pas en s’inspirant des traces qui restent gravées dans notre géographie ?
Réflexion et concertation sur les mobilités : ça continue avec l’enquête gares et mobilités d’ici le 31 janvier.
Notre ville n’avait pas saisi la chance de l’appel à projets Etat/Région pour l’attractivité des centres-villes. Avec Questembert Communauté, elle est maintenant partie prenante de la convention Petites Villes de demain. Mais la réussite de ce programme ne peut pas reposer seulement sur la bonne volonté, l’imagination des élus ou la compétence d’experts extérieurs, il faut aussi que les habitants, les citoyens y soient fortement impliqués. Oui, notre avis compte, encore faut-il que nous le donnions !
Au conseil municipal du 31 janvier, Jeannine Magrex a présentél’analyse des besoins sociaux, aboutissementd’un travail commencé à l’été dernier. Trois questions ressortent de cette étude, le logement, les mobilités, la prise en charge du vieillissement. Il ne faut pas cependant négliger les autres thèmes qui ont émergé. Allons plus loin avec Jeannine Magrex, adjointe aux affaires sociales.
Samedi 15 janvier, Boris Lemaire s’est prêté au jeu des questions-réponses avec les correspondants locaux de la presse. Un dialogue courtois, mais sans esquive des questions délicates, ni langue de bois. Dans uneintroduction d’un petit quart d’heure, le maire a fait un bref rappel de l’année passée, esquissé les projets de 2022 et, bien sûr, offert ses vœux à tous les Questembertois. Vous retrouverez ici les points essentiels de cet échange que l’on peut revoir en vidéo sur les infos du pays gallo.
nb : la vidéo est sous-titrée, ça peut aider, mais, quelquefois, c’est bizarre.
Comment nous déplacer ? La réponse instinctive est devenue depuis bien longtemps en auto. Et vu les distances à parcourir pour le travail, pour l’école, les courses, les démarches administratives, les services de santé, c’est souvent la réponse la plus évidente. Le diagnostic du PCAET (page 73) montre que les déplacements routiers représentent environ 30 % de la consommation totale d’énergie sur notre territoire ! D’où l’intérêt pour nous tous d’y réfléchir et de rechercher des moyens de réduire cette consommation. Par exemple, en développant les mobilités douces (à vélo ou à pied). La municipalité propose en ce moment une consultation et des ateliers participatifs. J’en ai déjà parlé dans mon article A pied, (à cheval), à vélo, etc.
J’y reviens aujourd’hui en piqûre de rappel et aussi pour élargir la réflexion sur les diverses formes de mobilités : solidaires, durables, et inversées. Pour sortir des sentiers battus, tracer de nouvelles voies, ou retrouver des chemins de traverse oubliés.
Jeudi 1er juillet, c’était l’installation du nouveau conseil départemental, et l’élection du nouveau président. David Lappartient a donc été élu par la majorité départementale. Rien de surprenant. Ce qui a pu surprendre, c’est le net changement de ton, et, si les actes suivent les paroles, un vrai changement politique.
Les déclarations du nouveau président dans cette vidéo
La triangulation consiste pour un politique à s’approprier les idées des autres au moins dans le discours. Voir cet article de The conversation Trianguler ou l’art de s’approprier les idées des autres en politique. Que disaient nos candidats Boris Lemaire, Marie Le Boterff et leurs suppléants? Ils constataient les carences des politiques sociales, pour les personnes âgées, les handicapés, pour l’insertion. Le nouveau président va le faire. Ils parlaient de déplacements, de mobilités : il nous promet un plan vélo à l’échelle du département. Ils voulaient un engagement fort pour la transition écologique : voilà, voilà. Il n’oublie pas l’urgence de traiter la D775, où j’avais apporté quelques éléments de débat. Il nous dit aussi que le département doit mieux faire connaître ses actions. Ce que nos candidats considèrent comme absolument nécessaire.
Un changement de ton
Le nouveau président se revendique de droite, et il faut sans doute le lui accorder. Mais, au moins dans son expression, il se démarque fortement de son prédécesseur : une gestion rigoureuse (qui annoncerait l’intention de gaspiller les deniers publics?) mais sans référence aux dogmes libéraux qui sous-tendaient le discours de M. Goulard (refus par principe de la dépense publique… et de l’impôt, illégitimité de l’action publique, etc.) Changement radical aussi du rapport aux élus minoritaires : ils sont légitimes du fait de leur élection, ils ont le droit à la parole et leurs propositions pourraient même écoutées.
Des paroles… et demain des actes?
Voilà donc une entrée en matière tout à fait intéressante. Mais nous jugerons sur pièces. Avec vigilance, sans concession.
Dès mon premier mandat de maire, j’ai milité pour que cette route très fréquentée, dangereuse soit mise à 2X2 voies. C’était l’époque où dans les réflexions sur la charte du Pays de Vannes, nous imaginions un développement global du territoire autour d’un grand aéroport (oui, j’étais pour l’aéroport de ND des Landes!), ce qui impliquait une meilleure desserte routière, et aussi une amélioration de la ligne de chemin de fer entre Redon et Nantes. Dans un article récent, j’ai indiqué que ma position sur la question était aujourd’hui plus nuancée.
Vingt-cinq ans ont passé
En effet, quand nous écrivions la charte du Pays de Vannes, c’était il y a vingt-cinq ans ! Les enjeux de maintenant sont tout différents. Il n’y aura pas d’aéroport à Notre-Dame des Landes, et c’est tant mieux. Depuis, l’offre de transports collectifs a beaucoup évolué. La Région Bretagne a reçu en 2002 la compétence des TER et la Bretagne, dans le contrat de plan Etat-Région signé en 2002, s’est engagée dans la modernisation de sa desserte ferroviaire. En 2004, Jean-Yves Le Drian propose la vice-présidence Transports à Gérard Lahellec,un homme du fer : sous leur impulsion, la Bretagne va devenir une région parmi les mieux desservies en TER. Ainsi à la gare de Questembert, on en est maintenant pour un lundi « normal » à 26 arrêts, 13 dans chaque sens. Ce chiffre n’a cessé d’augmenter, certes doucement, mais constamment. Demain, la signalisation numérique – en cours – va permettre des cadences plus rapides (moins de temps entre deux trains successifs) et favoriser l’augmentation du trafic. Dans le même temps, les collectivités ont aussi modernisé l’accès aux gares qui sont devenues des “pôles d’échanges multimodaux”. L’implantation du siège de Questembert Communauté s’est inscrite dans une réflexion stratégique (voir La gare et son quartier 2014) dont on voit les effets concrets aujourd’hui. Et ce n’est pas fini! Comme Maxime Picard le précisait dans cet article sur le développement économique.
Des attentes et des besoins de déplacement ! La desserte routière garde son importance, mais la première demande des entreprises et de tous les acteurs, c’est du très haut débit internet. Le centre ville de Questembert est pratiquement terminé et la majeure partie de la commune sera raccordée entre cette année et l’année prochaine. Pour suivre la progression du déploiement, il suffit d’aller sur le site de megalis Bretagne et d’entrer l’adresse qu’on veut tester.
La crise sanitaire a imposé le développement du télétravail et rendu absolument nécessaire l’accès au numérique à très haut débit. Elle a aussi réduit les besoins de déplacement. Prenons garde cependant à ne pas oublier que le télétravail ne concerne pas tout le monde loin de là : les services hospitaliers (CHBA, Océane, EPSM) sont de très gros employeurs dont bien peu de salariés peuvent télétravailler ! Ni même utiliser les transports collectifs. Reste donc la voiture individuelle, avec la possibilité de covoiturage, et encore pas toujours. Il faut donc reposer la question de la RD 775, de sa sécurisation, de son aménagement.
La réalité du trafic
De façon assez surprenante – enfin si on veut – le Conseil départemental -à l’époque Conseil GÉNÉRAL, avait choisi de réaliser le tronçon entre l’Epine et la Chaussée, alors que les chiffres parlent d’eux-mêmes : l’avant-dernière colonne, c’est 2016 (moyenne jour annuelle, tous véhicules.)
La carte ci-dessous visualise les données pour 2019
Examinons les chiffres. Sur le tronçon 2×2 voies, vers la Chausée : 4 143 ; au giratoire du Rhé, sur la Route Bleue : 6 156; au Godrého, 8 597 ; au Fozo : 8 204 ; à Kerabraham, 6 631 ; Kergonadan : 6 593.
Mais une accidentologie modérée
Pourtant on ne constate pas une corrélation entre la densité du trafic et les accidents mortels. La carte ci-dessous nous montre un accident mortel sur la partie la plus dense : au carrefour de la Hutte avant l’aménagement. Et c’était à une heure de très faible trafic.
Vitesse réduite, sécurité accrue
Il faut sans doute rappeler que, depuis l’été 2018, la vitesse est désormais limitée à 80 Km/h, ce qui a nettement amélioré la sécurité sur les routes, en dépit des affirmations de lobbyistes forcenés de l’automobile et de certains élus plutôt démagogues. Vous pouvez vérifier avec cet article d’Alternatives Economiques Les cinq réussites de la limitation de vitesse à 80 km par heure. Accessoirement, cette limitation de vitesse a réduit nos consommations de carburant (-10% pour moi).
Transition énergétique, PCAET, etc.
Depuis les lois Grenelle sur l’environnement, la loi sur la Transition Energétique pour la Croissance Verte, l’élaboration d’un PCAET par notre Communauté, nous devons radicalement changer nos comportements et nos mentalités pour être plus économes en énergie et privilégier des modes de déplacements moins énergivores. Tout cela modifie le contexte de notre réflexion.
Une question complexe, qui mérite un débat ouvert, sans a priori
Ces éclairages conduisent forcément à réexaminer la question de l’aménagement de la RD 775 dans son tronçon au plus fort trafic. Et j’ajouterai que le tracé imaginé par les services du conseil départemental présente de gros inconvénients, en plus du gaspillage d’espaces naturels et des problèmes d’environnement : pensez que la route passe à Kergrenouille, une zone humide sans doute.