Vœux en vidéo : nécessité du media-training

COVID oblige ou plutôt interdit : pas question de cérémonies des vœux où se rassemblent de centaines d’habitants pour écouter leur maire, leur conseiller départemental ou régional, le député avant de partager la galette des rois ; pour les élus, il fallait trouver de nouvelles façons d’adresser leurs vœux à leurs concitoyens. Dans notre coin, les Infos du pays gallo ont offert cette possibilité aux maires. Une initiative sympathique. Les résultats sont divers et globalement un peu décevants. D’autres élus ont cherché le soutien de professionnels de la vidéo, avec sûrement un coût important. Dans certains cas, on ne sait pas qui a réalisé la séquence, mais sans doute des amateurs éclairés.

Ce que peuvent attendre les citoyens

Les citoyens ont un a priori favorable : ils ont confiance en leur maire ; même si l’élection a provoqué des tensions, elles se sont estompées et la légitimité du premier magistrat n’est pas mise en cause. Cependant les habitants attendent que ce soit intéressant à écouter et plutôt agréable à regarder. Sur le premier point, dans la plupart des cas, les vœux des maires en vidéo étaient intéressants : au-delà des bonnes paroles de bonheur et santé (et cette année, ça compte), les messages délivrés s’organisaient simplement en deux parties, un bilan de l’action municipale de l’an passé et une prospective à court terme et à moyen terme. Rien de très original, mais très attendu.

Des pros aux manettes ou des amateurs (peu) éclairés

A regarder les propositions, on devine que certaines collectivités ont mis la main à la poche pour les vœux municipaux. Et pourquoi pas? c’est un moment d’information collective. Cadrage, éclairage, arrière-plan, sous-titrage, prise de son, rien à dire. Quelques uns ont incrusté l’interviewé sur une autre image : le personnage est filmé sur fond bleu ou vert et on l’incruste dans un décor filmé par ailleurs. Plusieurs proposaient des plans de coupe, ces moments où l’on continue à entendre la voix de l’intervenant, tandis que l’image montre des choses qu’il évoque : l’élu parle des travaux à la salle de sports… et on voit la salle de sports. Un regret cependant, un stade de foot sans joueurs de foot, une cour d’école sans enfants, cela manque de vie !

Les réalisations des amateurs cumulent souvent les « défauts » : l’interlocuteur est mal éclairé, son visage est presque dans le noir, le cadrage est souvent trop large et, du coup, l’interviewé est perdu dans un décor souvent sans intérêt ou, pire, désagréable. Il faut se rappeler qu’un cadrage serré logiquement donne de la présence à l’interviewé. Ci dessous, une copie d’écran d’une Brève de trottoir de Steven Le Roy : il est cadré en plan assez serré et son image est incrustée dans un décor extérieur brestois.

Pour avoir une bonne prise de son, il est nécessaire d’utiliser un micro-cravate. Voir ci-dessous le micro-cravate dans la séquence des vœux de Gaëlle Berthevas, maire de St-Abraham et présidente de l’ARIC.

Le message verbal

Deux choix sont possibles : un texte écrit et prononcé face caméra ou l’improvisation sur un canevas. Le risque dans le cas du texte lu, c’est de se plonger sur ses notes alors qu’il est impératif de garder au maximum le contact visuel avec les auditeurs… donc à travers l’objectif de la caméra. Sans plans de coupes qui peuvent permettre à l’orateur de jeter un œil sur son texte, il est nécessaire d’avoir un prompteur. Et pour le public, il est utile d’avoir le texte en sous-titre.

Pour improviser sur un canevas, il est important d’avoir une bonne expérience, et d’avoir appris à éviter les mots et expressions parasites : « si je peux me permettre », « véritablement » « comment dirais-je », etc. En présentiel, comme on dit aujourd’hui, c’est agaçant; en vidéo, c’est insupportable. Une variante de l’improvisation consiste à répondre à une vraie ou fausse interview : soit on entend les questions (mais c’est plus compliqué pour la prise de son), soit les questions viennent s’intercaler entre les réponses. Le procédé est plus facile à maîtriser par les novices, mais il paraît moins naturel.

Prendre la parole en public… et en vidéo

Même pour lire son texte sur un prompteur, il faut un peu d’habitude, comme pour la lecture à haute voix : l’œil doit précéder la voix. Mais dans tous les cas, il est important d’avoir travaillé la prise de parole en public. J’ai déjà évoqué les mots parasites, mais il y a aussi les gestes parasites : la main qui vient masquer la bouche, c’est le pire, mais tous les gestes et les postures qui, répétées, vont prendre le pas sur l’attention que mériterait le discours. C’est aussi avoir appris à maîtriser le débit, ni trop rapide, ni trop lent, mais avec un rythme varié ; une intonation vivante loin des excès qui cassent la voix (penser au « c’est notre projet » d’Emmanuel Macron) ou du recto tono qui met tous les mots toutes les phrases au même niveau.

Contrairement aux idées reçues, cette capacité à prendre la parole en public n’est pas un don inné, c’est un ensemble de techniques, de savoir-faire qu’il faut apprendre. J’insiste souvent sur la nécessité de la formation pour les élus : voilà un domaine où ils devraient tous se former, non pas pour devenir des clones de modèles à suivre, mais pour être efficaces tout en restant eux-mêmes. Voir par exemple ici la proposition de l’ARIC pour prendre la parole en public .

Et nous avons même une formatrice de l’ARIC à deux pas de chez nous Alexandra Fresse-Eliazord habite à Peillac. Voir ici sa présentation personnelle.

Formatrice de l’ARIC, Alexandra Fresse-Eliazord habite à Peillac

Comment diffuser ?

Dans notre secteur, plusieurs communes ont accepté la proposition des Infos du Pays Gallo pour diffuser les vœux municipaux. L’initiative était intéressante et… gratuite pour la collectivité. Les communes ont pu relayer ces vidéos sur leur site propre ou leur page facebook.

Pour celles qui ont choisi de réaliser ou de faire réaliser leur message de vœux, il ne faut pas oublier la possibilité de diffuser sur youtube comme l’a fait Noyal-Muzillac : le message est sur le site communal, mais la vidéo est lue sur youtube.

D’ailleurs, il serait sans doute intéressant que les communes se créent une chaîne youtube comme elles ont un site internet et des pages sur les réseaux sociaux.

Quelques séquences de vœux municipaux

Voeux Berric

On les trouve ici. ou plus directement ici.

Les voeux de Maxime Picard

Vœux Malansac

Vœux Theix Noyalo sur facebook

Vœux Muzillac

Vœux ELVEN

https://www.youtube.com/watch?v=qVp8BIFadHQ

Vœux VANNES

https://www.youtube.com/watch?v=o63snjFBVgk

Les vœux de Maxime Picard

Maire adjoint à Questembert, Vice-président de Questembert Communauté, Maxime Picard, qui est également conseiller régional, a présenté ses vœux en vidéo sur le site des infos du pays gallo. Je reviens sur sa brève intervention (4 minutes) pour en souligner les grandes lignes.

Pas de vœux publics cette année

En raison de la crise sanitaire, les élus se sont tournés vers la solution vidéo en ligne. Ça ne remplace pas le contact direct, mais il faudra attendre que la vaccination nous ait mis à l’abri du danger pour retrouver une vie normale. Sur ce point, Maxime Picard qu’il serait bon que les collectivités locales puissent apporter leur soutien à la mise en œuvre de la campagne de vaccination : chacun doit pouvoir contribuer à la solidarité face à la pandémie.

Une crise sanitaire, mais aussi une crise sociale et environnementale

Les effets de la pandémie se font sentir dans nos relations sociales : moins de contacts, plus d’isolement, tout cela est un peu déprimant, et encore plus difficile pour les plus fragiles. Sur le plan économique, la situation est grave, et certains secteurs n’ont presque plus d’activité : cafés et restaurants, mais aussi les cinémas, les salles de spectacles. Quand pourront-ils retrouver leur activité, nul peut le dire précisément. En attendant, nous pouvons contribuer à notre niveau par exemple en consommant localement, en utilisant les services « click and collect » quand ils ont proposés. Même si notre région est plus épargnée que d’autres, nous sommes soumis à la crise environnementale, et nous ne devons pas l’oublier malgré la prégnance de la crise sanitaire.

Une année d’élections régionales et départementales

L’année 2021 sera aussi une année d’élections : au mois de juin, en principe, nous serons appelés à voter pour les conseillers départementaux et régionaux. La situation actuelle, qui vient après les tensions sociales et les manifestations des gilets jaunes, renforce encore le climat de défiance vis-à-vis de tous les élus. Une défiance qui vient en partie de leur incapacité à donner des réponses adéquates aux attentes des citoyens. Les candidats devront éclairer les électeurs sur le bilan de leur action, et proposer des projets ambitieux pour le département et la région. Nos territoires ont des atouts, qui nous permettent de rester optimistes.

Mais le premier souhait exprimé par Maxime Picard, c’est que 2021 nous garde en bonne santé.

Les vœux de Boris Lemaire

Samedi 9 janvier, premier samedi de l’année, la tradition aurait voulu que nous nous retrouvions nombreux à l’Asphodèle pour la cérémonie des vœux et l’accueil des nouveaux habitants. La crise sanitaire nous a privés de ce moment convivial. Face à cette situation, Boris Lemaire a choisi une cérémonie en deux temps : une brève allocution pour nous souhaiter une bonne année et une conférence de presse où il a répondu aux questions des correspondants des médias locaux pour faire un point d’étape et donner quelques perspectives pour l’année 2021.

Du temps pour écouter, du temps pour lire

Les paroles s’envolent, les écrits restent, une expression que vous trouverez en latin dans les pages roses du petit Larousse. C’est moins vrai aujourd’hui avec les moyens d’enregistrement dont nous disposons. Et l’intérêt de réécouter ou de revoir un moment comme les vœux est de mieux percevoir l’intonation, la présence de l’orateur. Mais ça prend du temps ! Et l’auditeur/spectateur peut se laisser distraire par des éléments extérieurs. D’où l’intérêt de l’écrit. Mais les organes de presse comme Le Télégramme ou Ouest-France ne peuvent accorder qu’un place restreinte aux événements locaux, en général, 60/80 lignes de texte avec une photo. Voir ici l’article du Télégramme et ici l’article d’Ouest-France. Voilà pourquoi je vous propose un compte-rendu plus étoffé à peu près 8 fois plus long. Vous pouvez lire, survoler, revenir en arrière : en 5 ou 6 minutes, vous aurez saisi l’essentiel de l’information tandis que pour écouter l’interview de Boris Lemaire, il vous faudra 40 minutes.

Un retour sur 2020 en photos et une brève allocution
En quelques images, le diaporama a retracé les points forts de l’année passée, de l’installation du conseil à la distribution des chocolats aux aînés en passant par des images de l’Inopiné Festival ou des dégâts de la tempête. Puis le maire a rappelé le contexte difficile créé par la pandémie ; comme nous tous, il souhaite que la situation s’améliore avec l’arrivée du vaccin. Malgré les difficultés, il a souligné sa volonté et celle du conseil municipal de mobiliser les énergies et redonner de la dynamique à notre commune et à notre territoire. « Les défis qui nous attendent sont grands, mais ils sont aussi excitants. Nous les relèverons ensemble grâce à notre engagement solidaire et à notre volonté d’innovation » C’est à écouter ici.

Un point d’étape avant les questions réponses avec les correspondants de la presse locale

En quelques minutes, Boris Lemaire a présenté un point d’étape depuis l’installation du nouveau conseil et dressé à grands traits les perspectives pour 2021 avant de se prêter avec beaucoup de simplicité au jeu des questions-réponses. C’est à écouter ici.

Une situation qu’on a jamais connue

Cafés, restaurants, salles de sports, etc. sont fermés, avec des conséquences lourdes tant sur le plan économique que de la vie sociale. Le maire et les élus ont eu à cœur de pallier ces difficultés, en fonction de leurs moyens et de leurs compétences. Mais la situation ne va pas s’améliorer tout de suite et elle risque même de devenir encore plus délicate.

Mais les élus ne sont pas restés inactifs et se sont investis dans leur mission. Les services scolaires ont été les plus impactés par la crise : comment accueillir au mieux les élèves et les personnels dans le respect des contraintes sanitaires ? La crise aussi a perturbé le fonctionnement des associations et révélé les difficultés des personnes isolées; les élus en ont mieux pris conscience en allant à leur rencontre pendant la période des fêtes.

Comme les Questembertois le réclamaient, les services techniques ont été mobilisés pour le nettoiement de la ville, les espaces verts, et les bâtiments. Les visites approfondies ont conduit à restreindre l’accès à certains bâtiments, et même à fermer la salle du Marchix, ce qui a gêné les associations qui l’utilisaient, mais il n’y avait pas d’autre choix possible.

Comme prévu, la restauration de l’école élémentaire de Beausoleil a connu sa première phase avec le désamiantage : le timing est respecté ! Pour les futurs aménagements, la municipalité a souhaité associer les personnels : c’est la mise en application d’un engagement de campagne pour la démocratie participative.

Dans cette même optique, et malgré le coronavirus, les comités consultatifs sont en place et ils se sont mis au travail. Par exemple, le pedibus qui s’était essoufflé va redémarrer prochainement. Le cahier des charges de la restauration scolaire a été remis en débat, en liaison avec les partenaires de Questembert Communauté. Pour la commission agricole, c’est un peu plus compliqué parce que ça mobilise des groupes plus importants, mais la commission est en marche.

Besoin de culture

La culture est un des axes forts de l’action municipale ; mais c’était surtout un besoin, une attente forte des Questembertois pour l’été au sortir du confinement. La municipalité s’est concentrée sur des propositions simples qui ont rencontré un bon succès : Questembert en photos, les soirées Picnic & Croq’Not et l’Inopiné Festival.

Questembert Communauté, le PCAET et la transition écologique

Premier vice-président en charge de la transition écologique, Boris Lemaire a repris en charge le dossier du PCAET (Plan Climat Air Energie Territorial). Voir ici l’interview de Boris Lemaire sur le PCAET. A la rentrée de septembre, il a organisé une réunion de sensibilisation pour les élus du territoire, une réunion qui a rassemblé une soixantaine de conseillers municipaux. A la suite de cette journée, plusieurs commissions thématiques ont été constituées : plus de 20 % des conseillers du territoire s’y sont inscrits. Pour l’implication des habitants, la Communauté a eu recours à des outils modernes de communication afin de pallier les difficultés liées aux contraintes sanitaires. La consultation a été un vrai succès : 2 170 personnes ont participé à la concertation citoyenne sur la Plan climat. Au total, 108 idées ont été émises et transmises aux élus des cinq groupes de travail. Les conditions sont réunies pour construire un PCAET ambitieux et adapté aux enjeux de notre territoire.

Une démographie dynamique

On l’a vu dans la presse : la population de Questembert s’accroît ; celle aussi de toute la communauté, plus rapidement sur la partie Ouest (Berric, Lauzach, La Vraie-Croix, Le Cours, Larré, Molac) et un peu moins à l’Est. D’ailleurs le marché immobilier est dynamique ; les zones à construire se vendent très rapidement. Cela implique une adaptation des voiries et des réseaux avec une demande d’aménagements pour favoriser les mobilités douces.

Quant au quartier de la gare, il est en profonde mutation et ce n’est pas fini : nous y verrons bientôt la maison des services au public et le site Nutréa (ex Guyomarc’h) fermé aujourd’hui va être radicalement transformé. Pour le centre-ville, la commune a été retenue dans l’appel à projets de l’Etat : petites villes de demain. L’effort collectif à hauteur de 30000 euros lancé autour des animations de la fin de l’année en collaborations avec les acteurs économiques, l’UDEQ en particulier, va se prolonger par la construction du projet qui va mobiliser des moyens humains et financiers. La revitalisation du centre ville va confirmer le rôle de Questembert pour locomotive du territoire communautaire : une petite ville centre qui bouge, ça redonne de la force à tout le territoire, sans pour autant nier la singularité de chacune des communes de la Communauté.

Un nouvel événement majeur pour les 7 et 8 mai

C’est le point sur lequel la presse locale a mis l’accent : Boris Lemaire a annoncé le lancement d’un nouvel événement destiné à s’inscrire durablement dans le paysage culturel breton. Les 7 et 8 mai, ce sera la première édition de cet événement centré sur la musique celtique, avec des artistes de premier plan. Il y aura des concerts en plein air et en salle, du gratuit et du payant. Mais ce ne sera pas seulement de la musique, tous les aspects de la culture seront pris en compte, la danse, la langue (breton et gallo). Tout n’est pas encore calé, mais un petit groupe d’élus, d’employés et de bénévoles y travaillent d’arrache-pied.

A bâtons rompus : réponses aux questions des correspondants de presse

Questions réponses

La vaccination, où en est-on ?

Au moment de l’interview, on avait peu d’information. Les choses se sont clarifiées depuis. A voir sur le site de sante.fr.

Petites villes de demain, comment la population sera-t-elle impliquée ?

C’est une obligation forte de la démarche. Il y aura plusieurs niveaux : en premier lieu, les acteurs économiques et leurs organisations, l’UDEQ et la CCI (Chambre de Commerce et d’Industrie), bien sûr tous les habitants du centre, mais pas seulement. Par exemple, la problématique de la circulation et du stationnement concerne tous ceux qui viennent au centre-ville pour les différents services, donc aussi bien les Questembertois de la partie rurale que les habitants des communes voisines. C’est pour ça que Questembert Communauté est partie prenante du projet. A ce jour, les modalités de cette démarche participative ne sont pas encore arrêtées. N.B. Traditionnellement, à Questembert, nous parlons du centre-ville, et nous sommes beaucoup à être attachés à cette tradition.

La population s’accroît

En effet, jamais Questembert n’avait atteint ce chiffre de 7997 ! Pas encore 8000. La croissance continue, mais si elle est un peu moins forte qu’il y a 15-20 ans. Cette croissance impose d’adapter les services publics. La voirie en particulier doit être adaptée aux nouvelles attentes de mobilité douce, mais il ne faut pas se leurrer : en zone rurale, la voiture reste un outil majeur de déplacement. Sans oublier les usages agricoles.

Les chiffres de l’INSEE

Une demande de salle des fêtes

En effet, c’est une demande constante et la municipalité doit entamer la discussion avec les usagers, sans doute dans un comité spécifique. En tout état de cause, ce projet ne sera pas réalisable avant la deuxième partie du mandat : la priorité à ce jour est d’achever la réhabilitation de l’école Beausoleil.

De la signalétique bretonne ?

C’est un vrai sujet, mais qui reste difficile et assez coûteux : il faudra imaginer une signalétique trilingue, français, breton, gallo. À commencer sans doute par les nouveaux lotissements ; et aussi par les écoles Beausoleil et Notre-Dame qui ont ouvert des sections bilingues.

L’annulation du marché de Noël

Le marché de Noël organisé par l’association Quest’N’Bike n’a pas pu avoir lieu : ces marchés devaient se tenir en même temps que les marchés « ordinaires » donc pour Questembert soit le lundi soit le mercredi fin d’après-midi. Le dossier avait été monté et présenté en préfecture. Sans réponse nette au 5 décembre pour un événement prévu le 12, il a été décidé de renoncer. Pour ne pas risquer de mettre en porte-à-faux l’association et ses bénévoles. Le sujet avait été abordé au conseil municipal dans une question orale. L’élu qui avait posé la question a cru bon d’y revenir, notant que l’organisation des marchés est du ressort du maire. Sans doute, mais fallait-il autoriser ce marché et mettre en danger les organisateurs et le public ?

Les animations pendant le marché ?

Deux questions ont été posées sur les animations de rue organisées en décembre. Pourquoi avoir choisi les temps de marché au lieu de proposer le samedi oule dimanche pour attirer du monde ? A quoi ont servi ces déambulations les mercredis 24 et 31 décembre alors qu’il n’y avait pas de marché ? Pour les mercredis, le maire regrette un manque de coordination : la mairie n’a pas eu l’information sur l’annulation des marchés du mercredi. Quant au choix de mettre les animations les jours de marché, il s’agissait de conforter l’existant plutôt que de tenter quelque chose de différent ; en tout cas, seuls les commerces de bouche étaient ouverts les dimanches matin alors que tous les commerces étaient autorisés à ouvrir.

Les cafés et restaurants ?

Cafés et restaurants sont très fortement impactés par la crise et personne ne sait quand ils pourront ouvrir à nouveau. À côté des aides de l’Etat qui sont ce qu’elles sont, la commune ne peut pas agir directement, d’autant que l’économie est de la compétence de Questembert Communauté. Cependant les bons d’achat distribués sont fléchés vers le commerce local. Il est difficile pour la commune d’aller plus loin.

La fusion UDEQ et UDE semble au point mort, que peut faire la commune ?

La fusion entre ces deux associations est sans doute une bonne idée, mais les différences sont importantes : l’UDEQ centre son action sur l’animation commerciale alors que l’UDE tente d’accompagner les entreprises en général en leur permettant de travailler en réseau. C’est aux deux associations d’écrire ensemble leur projet commun.

Comment seront les six prochains mois ?

Bien malin qui prétendrait avoir une vision claire de cette année qui commence : les effets de la crise sanitaire seront encore très lourds sur les 6 premiers mois, et on peut espérer sans aucune certitude que ça ira mieux après. Pourtant Boris Lemaire se veut optimiste ; il regarde avec attention ce qui se fait dans des villes comparables et il échange avec ses collègues maires Anne Gallo à St-Avé et Yves Bleunven à Grand-Champ, pour ne citer que ces deux exemples.

Outre la réhabilitation de l’école, dont il a été question, la municipalité va s’atteler à l’écriture du projet « petite ville de demain » : ce ne sera pas achevé avant le milieu de l’année prochaine, mais il faudra déjà lancer des réalisations dont l’évidence sera reconnue. Certaines actions seront inscrites dans le PPI (projet pluriannuel d’investissement) qui sera présenté au prochain conseil. Avec une grosse importance accordée à l’entretien du patrimoine (bâtiments et voirie) et en particulier à la rénovation énergétique. Des groupes de citoyens ont aussi manifesté de l’intérêt pour des tiers-lieux, des espaces un peu fourre-tout où collectivement on essaie de tisser du lien en faisant ensemble.

Au niveau du vécu ? Un maire heureux

Ce n’était pas la dernière question, mais ça fait une belle conclusion. Boris Lemaire explique que son engagement dans la vie publique locale n’est pas dû au hasard. Son père lui a montré le chemin dans sa région de naissance du côté d’Epernay. Aujourd’hui, il s’épanouit totalement dans sa vie de maire : mener des projets qui répondent aux besoins des gens, voir dans le regard des autres les retours positifs. « On répond aux sollicitations, on rencontre ceux qui le souhaitent, on construit avec eux les projets.« 

Le syndicat d’eau et d’assainissement, deux ou trois choses à savoir

Au conseil municipal du 16 novembre, Jacky Chauvin, premier adjoint, délégué au SIAEP, a présenté les rapports d’activités de ce syndicat tant pour l’eau que pour l’assainissement, rapports dont les résumés sont annexés au compte-rendu du conseil. Vous trouverez ici le résumé concernant l’eau et là le résumé sur l’assainissement. Les rapports complets des trois dernières années (RPQS) sont accessibles sur le site du SIAEP : 40 pages pour le service de l’eau , 42 pour l’assainissement collectif et 19 pour l’assainissement non collectif. Des sujets complexes que Jacky Chauvin connaît bien, il a été délégué de la commune au comité syndical de 1995 à 2014 et il en a été président pendant le mandat 2008-2014.


Remarque complémentaire : le site du SIAEP
Cet article se veut une explication « grand public » des rapports présentés au conseil municipal, avec un volet historique en complément. Le site du SIAEP est évidemment plus complet et plus riche. N’hésitez pas à vous y connecter.

Une obligation, mais une nécessité démocratique

La présentation des rapports d’activités devant les conseils municipaux est une obligation, c’est prévu par les textes. Mais c’est souvent fastidieux, et, malheureusement, très « administratif. » Pourtant, c’est nécessaire et encore plus en début de mandat lorsque les nouveaux élus n’ont encore qu’une perception vague du tissu institutionnel où la commune est impliquée. Et si les élus sont peu informés de ce contexte, comment les habitants pourraient-ils s’y retrouver? Donner l’essentiel des informations du rapport annuel du SIAEP, et apporter quelques éclairages complémentaires pour le grand public, tels seront les deux objectifs de cet article.

Le SIAEP, c’est quoi?

Un syndicat de communes : des communes se regroupent pour conduire ensemble des actions qui leur sont utiles. Les communes ont délégué au SIAEP trois compétences : la distribution d’eau potable, l’assainissement des eaux usées, le suivi et le contrôle de l’assainissement individuel.

Le syndicat est administré par les délégués des communes avec un bureau dont le président est Raymond Houeix, maire de Le Cours. Il suit particulièrement la partie eau potable. Il est assisté de 3 vice-présidents : Jacky Chauvin pour la partie assainissement collectif, Michèle Le Roux de Caden pour la relation à l’abonné et pour le suivi de l’assainissement non-collectif, et Marcel Ars de Molac pour le suivi des travaux. La commune de Questembert est représentée au comité syndical par 2 délégués titulaires, Jacky Chauvin, Jean-Pierre Le Métayer, et deux suppléants Alain Guénégo et Frédéric Poeydemenge. Les élus sont assistés par une petite équipe administrative et technique sous l’autorité de la Directrice générale, appuyée par une responsable technique . Mais la gestion quotidienne du service est confiée par des contrats d’affermage à des sociétés privées. Depuis janvier 2020, suite aux appels d’offres lancés par le syndicat, Veolia a obtenu la gestion de l’assainissement collectif et SAUR la gestion de l’eau potable. A l’inverse de la situation antérieure, de janvier 2008 à décembre 2019.

Le SIAEP de Questembert, un peu d’histoire

A l’origine, ces domaines, eau et assainissement, étaient du ressort des communes. Ainsi, en 1954, Questembert s’est dotée d’un réseau d’adduction d’eau potable à partir de la source du Logo, avec le château d’eau de la rue du Calvaire.

Le Logo, première station de pompage

Presque en même temps, la commune a créé un réseau de tout-à-l’égout relié à la station d’épuration du Pont-Plat. Peu à peu les communes se sont regroupées : Questembert, Molac, Larré, Le Cours, Limerzel, Péaule, Le Guerno, Marzan et pour partie Noyal-Muzillac. Tout récemment, Malansac et Caden ont rejoint le syndicat. Mais la production locale d’eau potable a été très vite insuffisante : le captage de Brespan en Limerzel a été fermé en raison d’une trop forte charge en nitrates, la station du Logo, protégée par un périmètre étendu ne produit qu’une partie de l’eau nécessaire pour les 9 communes du SIAEP (150 000 m3 sur les 900 000 m3 distribués). Le syndicat s’est donc interconnecté avec le syndicat départemental de l’eau (Eau du Morbihan aujourd’hui) qui fédère les moyens de production et assure le transport vers les collectivités en charge de la distribution.

Eau du Morbihan : une carte pour comprendre

Le syndicat Eau du Morbihan recouvre le département… à l’exception des deux communautés d’agglomération, Vannes et Lorient. Ce qui n’est pas sans conséquence : la plus notable est que dans le secteur rural, on a besoin de beaucoup plus de canalisations que dans les villes! Dans le périmètre de notre syndicat, il faut 56 mètres de canalisation pour un abonné, pour le SIAEP de la Presqu’île de Rhuys, il faut 27 mètres… et dans la ville de Vannes, à peine 9 mètres.

La carte du syndicat Eau du Morbihan

Au SIAEP de Questembert, seulement la distribution d’eau potable

Désormais, en ce qui concerne l’eau potable, notre syndicat local ne s’occupe plus que de la distribution. La production (sources et usines de potabilisation) et le transport (par des des feeders interconnectés) sont de la compétence d’Eau du Morbihan. Et donc, l’eau pompée de notre site historique du Logo nous est revendue par Eau du Morbihan! Qui complète pour nous essentiellement avec de l’eau produite par l’usine de Férel sur la Vilaine, et, le cas échéant, avec d’autres ressources disponibles.

Quelques indicateurs utiles

Pour l’année 2019, le SIAEP a distribué un peu plus de 900 000 m3 à ses 10 326 abonnés (18 000 habitants), grâce à ses 581 Km de canalisations. Le rendement de ce réseau est de 86%, ce qui est tout à fait satisfaisant. La ville de Vannes avec son réseau bien plus restreint, donc sujet à moins de risques de fuite, atteint un rendement de 90%. Au niveau national, le rendement moyen est près de 80 % (source : eaufrance.fr). On notera cependant, et c’est une fragilité, que le taux de remplacement du réseau est de 0,28%! Calculez combien de temps il faudrait à ce rythme pour refaire tout le réseau. Pour la sécurité et la pérennité du service, il faudrait atteindre un taux de renouvellement de 1%. Vaste sujet de réflexion.

Quant à la qualité de l’eau, elle est vérifiée régulièrement par le prestataire (SAUR, mais aussi Véolia pour Caden et Malansac) et par l’ARS (Agence Régionale de Santé) : tant sur le plan physico-chimique que sur le plan microbiologique, les résultats sont excellents.

Combien coûte le service d’eau ? Une tarification différenciée

Un dernier point: combien ça coûte? Pour le consommateur, pour la fourniture de 120 m3 la facture s’élève à 308 €. En fait, la consommation moyenne des abonnés du syndicat tourne autour de 85 m3. Le SIAEP de Questembert – et c’est original – a défini une tarification différenciée en fonction de la consommation : jusqu’à 30 m3, c’est l’eau vitale au prix le plus bas, entre 31 et 120 m3, l’eau essentielle ou utile est un peu plus chère, au-delà de 200 m3, l’eau de confort  est encore plus chère.

SIAEP assainissement collectif/individuel

Le SIAEP assure la compétence assainissement collectif pour les 8 communes adhérentes. Au 1er janvier 2020, les communes de Caden et Malansac ont rejoint le syndicat ; c’est ce que viennent de faire également Pluherlin et St-Gravé au début de cette année 2021. Cependant, les données exposées dans le rapport présenté au conseil du 7 décembre remontent à 2019.

A cette date, le SIAEP collecte les eaux usées de 4959 abonnés (branchements), soit 443 000 m3 grâce à 103 Km de réseaux. Les eaux usées sont rassemblées par gravité dans les 22 postes de relèvement : à partir de ces points bas, des pompes renvoient les eaux collectées vers les stations d’épuration par 9 km de conduites de refoulement.

A Questembert, la station d’épuration se trouve au Maguéro. En 2001, elle a été réhabilitée et agrandie pour atteindre une capacité de traitement de 7000 équivalents/habitants. Aujourd’hui, elle est proche de la saturation et le SIAEP va lancer une étude de faisabilité pour explorer les possibilités d’agrandissement.

Un peu d’histoire pour Questembert

1953-1954 : construction de la station de pompage du Logo, du château d’eau de la rue du Calvaire, du réseau d’adduction d’eau en ville. C’est aussi l’époque où s’installe l’entreprise Boeuf qui a été un gros employeur à Questembert. Intégrée dans le groupe Vinci, elle est devenue EGC… Le site de Questembert a fermé en 2016, entraînant la disparition de 70 emplois (voir ici dans le compte-rendu conseil de juin 2016).

Presqu’immédiatement après le réseau d’eau potable, la commune se dote d’un réseau de tout-à-l’égout et d’une station d’épuration située au Pont-Plat. C’est bien du tout-à-l’égout car le réseau collecte dans les mêmes tuyaux de grès les eaux usées et les eaux pluviales. Avec des débordements de la station dans le ruisseau : pollution de l’eau, mortalité de poissons, etc.

La première STEP au Pont-Plat, poste de relèvement d’EU désormais


Heureusement les réseaux plus récents qui amènent les affluents à la station d’épuration du Maguéro, première version dans les années 70, sont des réseaux séparatifs qui ne collectent que des eaux usées, les eaux pluviales allant directement au ruisseau. Cependant, ce n’est qu’à la fin des années 90 que commence la mise en séparatif du réseau du centre-ville. Énorme chantier qui ne sera achevé qu’au début des années 2010. (voir ici un article sur les réseaux en centre-ville).

A vrai dire, l’opération de longue haleine se termine par la transformation de l’ancienne station d’épuration du Pont-Plat en poste de refoulement vers le Maguéro et la réalisation d’un bassin de rétention/dépollution des eaux pluviales (à lire ici).

Qui fait quoi ?

Comme pour l’eau potable, le syndicat et la société fermière ont chacun leur rôle. Le syndicat assure les gros investissements : construction des réseaux, construction et mise à niveau des STEP ; la société délégataire – SAUR jusqu’en décembre 2019, aujourd’hui Véolia – fait fonctionner le système : surveillance et entretien des réseaux et des STEP pour les 8 communes. Noter que pour les communes qui viennent de rejoindre le syndicat pour cette compétence (Caden, Pluherlin et Saint-Gravé), c’est toujours SAUR qui assume ces missions. Un vrai casse-tête, en tout cas pour ceux qui ont à gérer ces transferts de compétences… et de contrats.

La facture d’assainissement

La mission du délégataire comporte aussi la facturation du service aux usagers. La note est calculée en fonction de la consommation d’eau potable : le coût final inclut la rémunération du délégataire, la part du SIAEP (pour son fonctionnement et ses investissements), ainsi que la redevance pour modernisation des réseaux (financement de l’Agence de l’eau – Loire-Bretagne pour nous). Cela donne un prix au m3 de 4,20 € et, pour une consommation moyenne de 120 m3, un facture de 504 € TTC. (pages 10 et 11 du rapport résumé).

La facture 2019 pour l’assainissement

L’assainissement non collectif, le SPANC

C’est la loi sur l’eau de … 1992 (oui 1992)qui donne aux communes la responsabilité du contrôle et du suivi des installations d’Assainissement Non Collectif et leur impose de créer un SPANC (service public d’assainissement non collectif) avant le 31 décembre 2005. Le SIAEP de Questembert reçoit la compétence SPANC de 7 communes de son périmètre. A la fin 2019, 5 communes du SIAEP originel adhèraient au service (Molac, Larré, Le Cours, Questembert, Limerzel) pour 2900 installations. En janvier 2020, Malansac et Caden et, en janvier 2021, Pluherlin et St-Gravé ont rejoint le groupe.

Le syndicat doit exercer des compétences obligatoires :

  • contrôle des installations neuves (ou réhabilitées)
  • contrôle de fonctionnement des installations existantes après le diagnostic général réalisé en 2008 : visite tous les 8 ans (4 ans la première fois pour les installations neuves). Il y a environ 800 contrôles par an
  • diagnostic à la vente de l’habitation : un diagnostic de moins de 3 ans doit être joint à l’acte notarié. En cas défaut, l’acquéreur a un an pour se mettre en conformité

Il peut aussi exercer des missions facultatives :

  • opérations groupées de mise en conformité : depuis 2010, 340 installations non conformes rendues urgents par l’environnement ont été réhabilitées, générant 3,5 M€ de travaux subventionnés à hauteur de 1,5 M€ par l’agence de l’eau
  • service entretien des installations : le SIAEP a passé un marché pour les vidanges de fosses, que les abonnés peuvent solliciter à un prix fixé par le marché.

Les services du SPANC sont financés par une redevance forfaitaire de 30€ par an sur la facture d’eau et par les redevances liées aux prestations (180 € pour une installation neuve, 120 € pour le diagnostic avant vente).

Des choix politiques qui demandent réflexion

Les rapports présentés montrent la gestion au jour le jour, et ils donnent une idée des orientations à court terme : améliorer le taux de renouvellement des réseaux d’eau potable, étudier l’extension de la STEP du Maguéro, accélérer la réhabilitation des installations d’assainissement non-collectif.

A l’étude, l’adaptation de la STEP du Maguéro

Cependant, il faut aussi voir comment le SIAEP va évoluer en fonction des dispositions réglementaires : la loi NOTRe (2015) prévoit que la compétence Eau soit confiée aux communautés de communes, et ça devait être réalisé pour 2020. Devant les difficultés, l’échéance est reportée à 2026, mais il faut cependant s’y préparer.

Il faut aussi se poser la question de la gestion du service : le SPANC est traité en régie (par du personnel du syndicat), l’eau et l’assainissement collectif sont délégués à des sociétés privées. D’autres collectivités ont choisi de reprendre la gestion directe du service de l’eau. C’est ce que vient de décider la nouvelle municipalité de Lyon, comme lagglomération de Rennes l’a fait en 2015. La question a déjà été explorée au début des années 2010 : l’étude n’avait pas montré un intérêt flagrant à passer en régie. Mais la question peut revenir en débat.

J’ai ma pie ? Non GEMAPI, et l’étang de Célac

La NOTRe prévoit que les communautés assument la compétence sur le grand cycle de l’eau : la protection et la gestion de la ressource « eau brute » dans le milieu naturel (cours d’eau, plans d’eau, nappes phréatiques) à l’échelle d’un bassin hydrographique ainsi que la prévention des inondations. La communauté a préféré déléguer la GEMA à des entités extérieures, dont le syndicat du Grand Bassin de l’Oust et la protection contre les inondations (PI à à l’EPTB Vilaine. Mais là encore, le sujet peut revenir en débat. Avec pour les Questembertois, une question cruciale : qui doit assurer la restauration de la continuité écologique autour de l’étang de Célac ? La municipalité précédente avait repris et élargi une étude antérieure, avant de renoncer pour des raisons budgétaires. J’en parlais ici dans le compte-rendu de mon dernier conseil. Il va être temps de remettre ce dossier sur la table.

La fabrique et la diffusion d’un fake

Sur les réseaux sociaux, Facebook, Twitter, mais aussi dans certains médias très suivis, les fake news – les fausses nouvelles – prolifèrent. Avec quelquefois le soutien actif de personnalités publiques, qui pourtant prétendent assurer un jour des responsabilités nationales. J’essaie pour ma part de confronter ces fausses nouvelles avec des informations vérifiées, en utilisant les ressources que mettent à notre disposition les outils numériques. Une expérience récente m’a mis sous les yeux la fabrication et la diffusion d’une fausse nouvelle. C’est presque un cas d’école.

La page 132 du rapport de Pfizer sur son vaccin anti-COVID 

Les antivax se répandent sans retenue sur les réseaux sociaux, appuyés souvent par des scientifiques indépendants (?). Un de mes vieux amis, et pas seulement sur FB, bien marqué à gauche, même extrême, relaie, à partir d’un post d’un ami à lui, diffuse l’image suivante :

Le post d’un lanceur d’alerte sur FB

Cette image est accompagnée du commentaire suivant : Pour info, dans la notice publiée par Pfizer de son vaccin, ces derniers reconnaissent qu’il pourrait y avoir un risque de bébés génétiquement défectueux suite à l’injection de ce vaccin et recommandent donc l’abstinence sexuelle pendant un mois après la deuxième injection… oui c’est bien Pfizer qui le dit.

Et pour que chacun soit persuadé de la véracité de l’image comme du commentaire, nous avons droit au lien internet vers la notice de Pfizer. https://pfe-pfizercom-d8-prod.s3.amazonaws.com/2020-11/C4591001_Clinical_Protocol_Nov2020.pdf?fbclid=IwAR3iW0TZbO8BAE5vXvb8slG_neJTDmJY9

Si vous avez quelques doutes, vous cliquez sur le lien… et vous avez un document de 146 pages, en anglais… Ça décourage, mais bon, on y va. Directement à la page 132

La page 132

Et oui, il y est bien question d’abstinence sexuelle, de préservatifs pendant 28 jours pour éliminer les risques sur la sécurité reproductive (eliminate reproductive safety risk). Mais contrairement à ce que dit l’image, il n’y est jamais question de births defects due to genetic manipulation (handicaps à la naissance provoqué par des manipulations génétiques). Manipulation génétique, non, mais manipulation d’information, sans aucun doute.

A partir de cette information, les commentaires et les partages vont bon train. La fausse information provoque l’indignation : « ils font ce qu’il faut pour se protéger, ces raclures »; Surtout que les medias, forcément « mainstream, » forcément corrompus n’en parlent pas: « Et ça dans les infos traditionnelles personne n’en parle ».. Avec quelquefois une question raisonnable de quelqu’un qui est allé voir le document : « Je ne vois pas où il est question de manipulations génétiques, page 132. C’est où? » Et quand même là une réponse raisonnable : « Nulle part, évidemment. »

Une lecture erronée ou une volonté d’embrouiller ?

Si l’on va regarder tout le document, mais pas seulement la page 132, on découvre que ce n’est pas du tout la notice du vaccin… mais la description des protocoles suivis pour les tests de phases 1, 2 et 3 (c’est quoi ça ? Allez voir l’explication ici). En effet, dans les protocoles, il est prévu d’éviter de prendre dans les personnes à tester celles qui peuvent user de leurs fonctions reproductives.

Cette page 132 est devenue virale sur la toile dans la bulle des antivax depuis la fin décembre… et l’information a été notée comme fausse par SNOPES l’équivalent américain de Hoaxbuster (un site à consulter systématiquement). Voir ici l’article de Snopes.

Alors se pose la question : le prétendu lanceur d’alerte a-t-il mal lu, mal compris, ou simplement compris ce qu’il espérait lire, ce qu’on appelle le biais de confirmation ? Dans ce cas, on a juste un exemple de ce que décrivait Umberto Eco: « Les réseaux sociaux ont donné le droit à la parole à des légions d’imbéciles qui avant ne parlaient qu’au bar et ne causaient aucun tort à la collectivité. On les faisait taire tout de suite. Aujourd’hui ils ont le même droit de parole qu’un prix Nobel. C’est l’invasion des imbéciles. »

Il y a malheureusement une autre hypothèse : le lanceur d’alerte pense que tout est bon pour faire valoir son point de vue antivax, contre les big-pharma. Et ne s’embarrasse pas de la vérité. Une autre de ses publications me fait pencher pour cette hypothèse.

UN autre post du lanceur d’alerte, un autre fake



Dans cette copie d’écran, on voit qu’il prétend se référer à  un organisme américain, le Vaccine Adverse Event Reporting System, un programme de sécurité des vaccins, cogéré par les Centers for Disease Control and Prevention des États-Unis et la Food and Drug Administration. Dont il dit avoir tiré ces données alarmantes : 147 morts, 769 cas d’amnésie… etc. Là encore, avec juste un peu de patience et de méthode, sur le site du Vaccine Adverse for Disease Control and Prevention, on ne trouve rien de cela. . Les effets secondaires sont bien recensés dans cet article de Sciences et Avenir . Notre lanceur d’alerte me fait penser à Philippulus, le prophète dans Tintin, L’Île mystérieuse. Malheureusement, nous ne sommes pas dans le monde de la BD !

Merci à Tintin (je n’ai pas encore 77 ans)