Parmi les thèmes qui ont été évoqués lors des réunions de quartier ou dans les réponses au questionnaire, il y en a deux ou trois à propos desquels je voudrais partager la réflexion : l’éclairage public, le tout-à-l’égout, les transports scolaires. Dans une approche plus globale sur la desserte en services publics des villages et de l’habitat dispersé.
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Propreté urbaine, fleurissement
J’en ai eu des reproches sur la propreté de la ville! À propos des crottes de chien, des pigeons (on n’avait pas encore de choucas, ou si peu), des mauvaises herbes au pied des murs, des parterres mal entretenus; etc. C’était presque un marronnier pour le 56230! Je n’avais pas perçu d’amélioration au temps de Mme Martin, sauf pour le rond-point de Bel-Air (ah! ah! ah!), et même sur la fin, les parterres du centre-ville ainsi que les trottoirs semblaient à l’abandon (herbes folles, déjections animales); je me suis pourtant abstenu de commentaires publics. Le 56230 en aurait fait des tonnes avec photos à l’appui, mais, connaissant la difficulté du problème, je suis resté indulgent.
Je suis d’autant plus à l’aise aujourd’hui pour vous inviter à partager mes observations et constater avec vous que les choses ont changé. Pas tellement sur les points stratégiques comme ci-dessus sur le parvis de l’église, qui n’a jamais été négligé, pas plus que le centre du giratoire de la place Gombaud ou d’autres giratoires. Et je ne dis rien du rond-point de Bel-Air : on y voit combien le choix de ce décor, après un massacre à la tronçonneuse, impose un entretien très régulier et très coûteux. Il arrive que les techniciens des espaces verts se trouvent dépassés par la pousse des gazons et des mauvaises herbes.
Quelques images peuvent montrer comment les espaces végétalisés, ici et là dans la ville, ont été nettoyés et remis en valeur.
Nettoyage des rues et des espaces piétons
Les équipes des espaces verts et du nettoiement quotidien se sont fortement mobilisées pour ces travaux, mais il a fallu apporter des renforts en personnel et en matériel pour effectuer un nettoyage en profondeurs des espaces publics. Les trottoirs ont retrouvé leur couleur originelle avec un coup de nettoyeur haute pression. Du temps, du matériel, tout cela a un coût non négligeable. Il faut le rappeler car il arrive parfois que pour réduire les dépenses, on choisit en fait de réduire la qualité du service rendu. Nos élus ont fait un autre choix pour qu’il fasse bon vivre à Questembert.
Des citoyens responsables
Tout le monde, sans doute, se réjouira de ce coup de jeune, de ce coup de propre donnés à notre centre-ville. Et chacun se rappellera que c’est avec nos impôts que cela a pu se faire. Nous savons que le temps va ternir l’aspect rénové de tous ces espaces. Nous savons que les pigeons, les choucas vont salir ce qui a été nettoyé et qu’il faudra reprendre le chantier.
Mais la crasse, la malpropreté ne sont pas seulement dues aux pigeons, aux choucas. Tous et chacun nous avons notre part de responsabilité. En particuliers les propriétaires de chiens qui n’ont pas tous le réflexe de ramasser les déjections. Certains même nous en font cadeau avec beaucoup de désinvolture. Cela me rappelle une commerçante invectivant l’employé communal qui n’avait pas nettoyé devant chez elle assez rapidement…
Et pourtant, il est de tradition que les riverains assurent une part du nettoiement des trottoirs devant leur maison. Une tradition qui peut être formalisée dans un arrêté du maire, comme cela se fait dans beaucoup de communes. C’est vrai, n’est-ce pas qu’on ne peut pas tout attendre du service public.
Transport scolaire : à 2km de l’arrêt de car…
Quelque chose comme une étude de cas
L’information a été publiée dans le Ploërmelais, hebdomadaire d’information locale : « Damien est censé marcher près de deux kilomètres pour prendre le car ». La maman prenait le monde à témoin de l’injustice qui était faite à son enfant. Et, relayée sur les réseaux sociaux, l’injustice a provoqué l’indignation. Sans beaucoup de commentaires car il n’y avait sans doute pas de mots assez forts pour crier cette indignation, seulement avec des émoticônes rageurs. 😡😡😡
Nous apprenons aujourd’hui que sa maman a eu gain de cause. Nous voilà soulagés.
De bonnes raisons de revendiquer
On en conviendra, la maman avait de bonnes raisons de protester et de réclamer : elle défendait le confort et la sécurité de son enfant et pouvait somme toute à juste titre souligner la rupture d’égalité, pour ne pas l’injustice dont elle était victime. Elle a défendu son point de vue et elle a obtenu gain de cause.
Que cela ne nous empêche pas d’élargir la réflexion
Et, comme souvent, de demander à ceux qui s’indignent un peu vite de le faire à bon escient. Partager sur Facebook, oui, mais il faut s’informer et réfléchir avant. Donc on est bien d’accord, les parents doivent assurer la sécurité et le confort des enfants. Et se déplacer à pied dans le noir des matins ou des soirs d’hiver peut être dangereux. Mais faut-il pour cela évoquer une route sans lumière ni trottoir ? Cela revient à dire qu’il faudrait jusque dans nos campagnes installer de l’éclairage public, dont on connaît le coût… et l’impact nocif sur la biodiversité ? Qu’il faudrait des trottoirs aux routes de nos villages... des trottoirs dont la largeur minimale réglementaire est de 1,40 m, et tant qu’à faire, mettons un trottoir de chaque côté de la voie.
Nous sommes tous devenus trop sédentaires
Les enfants, comme leurs parents, comme nous tous aujourd’hui, n’ont plus assez d’activités physiques. Nous devrions tous faire 10 000 pas par jour, paraît-il. Le trajet vers l’école à pied ou à vélo pourrait y contribuer. Mais tous les maires vous diront que la circulation et le stationnement des voitures autour des écoles est un énorme casse-tête, tous les matins, tous les midis et tous les soirs ! Et ceux qui ont mis en place des pedibus et autres carapattes, savent qu’il faut régulièrement relancer le processus.
En tout cas, se déplacer à pied sur un peu plus de 3 km par jour n’a rien de surhumain ; mais c’est vrai qu’il faut prendre quelques précautions, et le minimum est la chasuble réfléchissante, le gilet jaune, quoi.
Des questions d’habitat, d’urbanisme
Pour de multiples raisons, on peut choisir d’habiter la campagne : c’est agréable, souvent, c’est aussi moins cher et quelquefois c’est une maison de famille. Avec ces héritages familiaux, nous héritons aussi collectivement de l’urbanisme breton, si le mot urbanisme convient pour la manière d’habiter en Bretagne : de multiples hameaux dispersés dans la campagne, avec deux ou trois fermes, quelquefois une seule. Tout cela relié par un réseau de chemins à charrette remplacés dans les années 60/70 par des routes goudronnées certes, mais à peine plus larges que les chemins d’autrefois.
Nous continuons à habiter ces villages où les maisons ont été rénovées, où l’on a transformé l’étable en coquette longère. Et c’est sans doute mieux que de voir ces bâtiments anciens s’effondrer en ruines. Mais pour y vivre confortablement, il faut se déplacer pour les services qui ne sont même plus au bourg, mais à la petite ville chef-lieu.
Et l’on réclame la desserte du car scolaire, la 4G (la 5G bientôt), la fibre optique D’ailleurs, Faut-il raccorder le moulin d’Alphonse Daudet?
Tout cela représente un coût pour la collectivité qui doit amener ces services. Sans parler des dépenses qu’on s’impose parce qu’on a fait ce choix d’habitat : les deux voitures pour aller travailler, le temps passé à conduire les enfants aux activités du mercredi et du samedi. Sans parler non plus des effets cumulés qu’on a évoqués dans le PCAET (Plan Climat Air Énergie Territorial) en cours de discussion à Questembert communauté, comme dans plusieurs autres territoires.
Vie associative, ferment de la citoyenneté
Premier adjoint auprès de Boris Lemaire, Jacky Chauvin porte trois délégations : Vie citoyenne, associations et personnel communal. A quelques jours du forum associatif, il explique le sens qu’il veut impulser à son action.
Vie citoyenne, ce sont les deux premiers mots qui résument la mission principale qui t’est confiée. Des mots abstraits, un peu tarte à la crème, non ?
Je peux t’assurer que non, ce sont des mots chargés de sens ! Au cœur de notre projet nous avons inscrit la démocratie collaborative :
Nous souhaitons donc donner vie à un nouveau projet démocratique :
- Définir et partager clairement l’objectif et le cadre des sujets
- Entendre tous les points de vue traversant notre communauté
- Se former sur les sujets qui sont tout sauf simples, par exemple le plan climat air énergie territorial (pcaet), le plan local d’urbanisme local (plui)
- Débattre depuis le terrain des problématiques et trouver ensemble des solutions
- Construire des consensus
La concertation, le travail et enfin le choix de solutions à court, moyen et long termes sont la seule voie possible. La démocratie demande des efforts. La démocratie collaborative demandera de la persévérance et du respect mutuel.
Tu as aussi en charge la relation avec les associations, comment vois-tu ton rôle ? Comment veux-tu agir?
Les associations naissent de l’intérêt individuel des uns et des autres qui se rassemblent dans un projet commun : jouer aux boules, faire de la randonnée ou de la couture, voir des films sur grand écran, etc. Très bien, mais il faut, je crois, construire entre ces groupes d’affinités des relations horizontales.
D’où notre souhait de remettre en marche un office des sports géré par les associations et un office de la culture, des structures mises en sommeil alors que ce sont des lieux de concertation, de confrontation entre les responsables des associations : « mon association défend son point de vue, mais je suis obligé d’entendre les points de vue des autres associations. »
Et là on revient à la citoyenneté, à la démocratie collaborative, au coeur de notre projet.
Les associations rendent aussi des services « publics », comment vois-tu ça ?
Commençons par deux ou trois exemples : aurions-nous une offre cinématographique de qualité sans l’association de l’IRIS ? Avec du privé « commercial »? aucune chance, parce que pas de rentabilité possible? Avec un cinéma géré par du personnel communal ? On y mettrait beaucoup d’argent pour une réponse qui ne satisferait pas les spectateurs.
Dans le domaine du sport, on peut prendre l’exemple du CARQ (mais on pourrait aussi parler de la BO, des Avettes, du HBCRK pour le hand-ball, le BUSQ pour le bad). Tous partagent le plaisir du sport, mais ces associations participent aussi à la formation et à l’encadrement des jeunes. Des missions d’éducation à la sociabilité, à la citoyenneté.
Et il ne faut pas oublier la richesse produite par les bénévoles : leur travail crée de la valeur. Et n’oublions pas que certaines associations ont des salariés rémunérés : elles créent de l’emploi.
Tu es aussi l’élu référent pour le personnel communal. Comment vois-tu la relation avec les employés municipaux?
Je veux d’abord redire notre confiance aux personnels : respect pour leur compétence, leur engagement au service de la collectivité, des Questembertois(es). Nous avons en commun un sens profond du service public. Comme dans toutes les organisations, dans tous les groupes, il peut y avoir des faiblesses, des manquements, mais je compte plus sur l’entraînement collectif : eux aussi se sentent citoyens!