Une mairie citoyenne, cékoidon?

Un premier billet d’humeur! Réaction à un titre dans mon fil d’actualité. Merci google.

Le bandeau titre m’a étonné et je suis allé voir l’article que vous trouverez ici. Et en effet l’initiative de cette PAC (Politique Agricole Communale) est intéressante : favoriser l’installation de nouveaux paysans au moment beaucoup de ceux qui sont en activité maintenant approchent de la retraite. Et d’ailleurs tout le reste de l’article montre la dynamique impulsée par la municipalité. Une municipalité appuyée sur des valeurs qui facilitent l’engagement du plus grand nombre.

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Elles ont changé le monde!

Non, ce titre n’est pas ironique ! Les 5 agricultrices de La Vraie-Croix ont, chacune à sa façon, participé à la transformation radicale, ou plutôt au bouleversement complet qu’a vécu la Bretagne au milieu du siècle précédent. Elles racontent leur trajet dans le livre Paroles d’agricultrices, et c’est passionnant.

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La campagne, lieu de vie, de travail, de loisirs

Après la série de webinaires sur Nouvelles ruralités, nouveaux ruraux, le réseau rural breton s’associe avec les Chambres d’agriculture de Bretagne pour vous proposer un séminaire en ligne La campagne, lieu de vie, de travail et de loisirs, vendredi 16 juin de 11h à 12h30.

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L’eau à la maison (Histoires d’eaux 2)

Non, l’eau ne coule plus de source, elle coule du robinet… Jusqu’à quand ? La question reviendra. Mais depuis quand pour nous dans notre commune rurale ? Dans les années 50, tout le monde veut avoir accès à l’eau courante. Tout le monde ? Non, certains se disent : « Ce n’est pas pour nous ! » Pour la ville, c’est simple : dans les années 53-57, construction de la station de pompage sur la source du Logo, du château d’eau rue du Calvaire, du réseau dans la ville. J’y reviendrai. A la campagne, c’est plus complexe, plus lent : il faudra attendre le milieu des années 70 pour que tous nos villages soient raccordés à l’eau de la ville. Ici et là, on a trouvé des solutions individuelles ou collectives à l’échelle du village.

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Questembert Communauté, au service du développement économique

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Maxime Picard

Maxime Picard est vice-président de Questembert Communauté en charge des affaires économiques ; après six mois en responsabilité, au seuil de la nouvelle année, il fait le point sur la situation locale et trace des pistes d’action.

En quelques mots, quelle est la situation économique globale de Questembert Communauté ?
Maxime Picard : Je peux dire que ça va plutôt bien malgré le contexte sanitaire. Je travaille en toute confiance avec la commission économique, avec le soutien de notre chargé de mission.

Le siège de Questembert Communauté

Où en est, à ce jour, l’extension de la zone du Flachec à Berric ?
Maxime Picard : Le schéma d’aménagement est pratiquement achevé et validé. Presque tous les lots sont vendus ou réservés, il en reste deux pour lesquels des porteurs de projets se sont signalés. La demande reste forte. Nous avons encore un problème à résoudre : un accès sécurisé et commun sur la Route départementale pour la zone communautaire et le site industriel de la SPI DIANA. Nous avons trouvé un accord de principe qui semble convenir à tous. Il reste à finaliser tout cela avec le département et l’entreprise.

Le Flachec, vue aérienne, Geoportail

La Hutte St-Pierre à la Vraie-Croix est aussi une zone attractive?
Maxime Picard : Cette zone est l’objet de projets très intéressants : logistique industrielle, renfort de projets agricoles du territoire (maraîchage) et réflexion sur la station gaz avec Morbihan Energies.

A Questembert, le premier sujet est sans doute la transformation du secteur de Cléherlan
Maxime Picard : Les deux premières entreprises à s’installer sont la SCOP ECHOPAILLE et les Transports de l’Arz (Le Nocher).
Le projet sur lequel nous travaillons est la reprise du site de Nutréa, ex Guyomarc’h. L’idée est de conserver les atouts du site et notamment sa voie ferroviaire, et d’en faire un lieu logistique. Cela implique de remanier les bâtiments actuels, et en particulier d’abattre la tour. Cette opération coûterait à elle seule 1.2 million d’euros, mais les porteurs de projet semblent prêts. J’attache une importance particulière aux enjeux de reprise des friches industrielles car nous ne pouvons plus nous permettre de « sacrifier » des espaces rendus inutiles.

L’usine Guyomarc’h, devenue Nutréa, va s’effacer du paysage

Dans le secteur, il y a aussi la gare, avec le projet de MSAP, l’ancien site de la CECAB…
Maxime Picard : Oui, on a trois ou quatre gros sujets : la MSAP (Maison de Services au Public), un bâtiment tertiaire (entre 1200 et 1500 m²), le bâtiment de la gare dont l’étage sera disponible (et rénové par la SNCF), les parkings à compléter après la démolition du vieux bâtiment CECAB, où il y a des problèmes de dépollution. Sans parler de la desserte ferroviaire qui va encore s’améliorer.
Dans le plan de composition initial de 2012, il y avait deux bâtiments entourant au Nord et au Sud le site de la Communauté.

La plan d’aménagement de la Gare, tel qu’il était prévu en 2012

Pour la MSAP, qui deviendra une maison « France-Services », la question est de savoir si elle doit se positionner dans le bâtiment communautaire ou dans un nouveau bâtiment, qui se placerait au Sud du siège communautaire.
Pour l’autre bâtiment, vu les sollicitations d’entreprises tertiaires, nous pourrons confier cette construction à un promoteur privé. Ça bouge bien du côté de la Gare. Et lorsque la signalisation de la voie ferrée sera complètement numérisée, il sera possible d’accroître la fréquence des trains et donc d’améliorer la desserte, avec des arrêts supplémentaires à Questembert, à Malansac ; on pourra même envisager de redonner vie à la halte de La Vraie-Croix.

Pour Questembert, il faut aussi parler de Lenruit, de la zone des Hibiscus, de Kervault.
Maxime Picard : A Lenruit, nous devrons aussi prendre notre part de responsabilité à côté de l’acteur principal qu’est le groupe Intermarché. Dans la zone des Hibiscus, il reste surtout la parcelle (environ 8000 m²) en face du centre de secours avec vue sur l’avenue des Azalées. La réflexion avance, nous avons des contacts, mais rien n’est arrêté. A Kervault, la commercialisation des terrains se poursuit, mais il reste un enjeu sur la route de Bocquignac qui aurait dû être traité dans une OAP (Orientation d’Aménagement et de Programmation) dans le PLUi. Ce secteur est en fort développement en matière d’habitat ; il faut donc bien analyser les flux futurs et adapter les voiries du secteur à cette augmentation des passages.

L’OAP aurait dû prévoir un accès de la ZA vers la départementale!

Et la pépinière ? C’était à la fois une vitrine et un outil pour soutenir la création d’entreprises ?
Maxime Picard : Oui, la pépinière a rempli son rôle. Comme on le voit dans cet extrait du rapport d’activités 2019 (page 26), la pépinière créée en 2003 a permis d’accueillir 29 entreprises, dont les 2/3 sont toujours actives. Une bonne partie a pu s’installer sur le territoire, et donc créer des emplois.

Rapport d’activités 2019 page 26

Le bâtiment a été vendu à l’entreprise qui l’occupait. Il aurait sans doute été préférable d’aider cette belle entreprise à construire un bâtiment parfaitement adapté à ses besoins, par exemple avec un pont roulant. La communauté aurait ainsi conservé sa vitrine d’accueil. Il faut maintenant reprendre la réflexion… et probablement en profiter pour changer de mode d’accompagnement des nouveaux projets de création d’entreprises. Il faudra néanmoins disposer d’outils fonciers et immobiliers à un moment donné.

Le projet « petites villes de demain », ça ne concerne pas que la ville -centre, n’est-ce pas ?
Maxime Picard : En effet, même si le cœur du projet c’est la ville-centre, il concerne tout le territoire communautaire et toute l’offre de services marchands et non-marchands. C’est pourquoi la commission économique va s’impliquer dans la réflexion… et dans les actions qui en découleront. S’ajoute le sujet de l’animation commerciale des centre-bourgs, qui est encore plus liée à l’action économique du territoire.

On n’a pas parlé des autres zones d’activité de la Communauté, elles sont importantes pourtant. 
Maxime Picard : Oui, en premier lieu, celle de la Chaussée à Malansac, qui s’est bien remplie, mais où il reste quelques espaces disponibles. Comme à Caden (Penhouet), à Molac (la Brouée) à St-Gravé (Lanvaux). La zone de la Nuais ne bouge pas trop, mais peut-être les parcelles sont-elles trop petites. Un effort d’aménagement est envisageable.
Quant à la zone de la Haie à Lauzach, où nous avons une grande réserve foncière, près de la RN 165 (Nantes-Vannes), nous réfléchissons à son aménagement, mais il faut traiter en priorité l’accès à la RD 140 au Pont de Puyl : le pont est très fragile… et c’est l’accès à Procanar !

La zone de la Haye et l’accès sur la RD

Merci pour ce tout d’horizon très intéressant. En conclusion, quelle est la priorité en ce début d’année ? 
Maxime Picard : Paradoxalement, la priorité est agricole alors que l’on vient de parler industrie et artisanat. Nous partons presque d’une page blanche puisque notre dispositif existant consiste à verser une prime à l’installation d’agriculteurs sur le territoire. Mais cette action est en réalité portée par la chambre d’agriculture, à raison d’ailleurs. Car notre objectif est bien d’augmenter le nombre d’agriculteurs sur notre territoire.
Dans le même esprit, nous disposons d’un levier conséquent avec la restauration collective, et pour nous, la restauration scolaire. Manger local, manger des produits de qualité, bio, de saison, voilà un projet simple à énoncer. Pour ce faire, il faut affirmer une volonté forte car les écueils sont nombreux. Nous avons cependant une chance dans ce projet : la locomotive de la Métropole Nantaise. Dès lors que Nantes Métropole propose une approche partenariale aux collectivités « voisines » et qu’elle souhaite que ses enfants mangent réellement des produits locaux, alors nous pouvons imaginer d’organiser et structurer notre territoire pour répondre à cette intention affichée par Johanna Rolland, maire de Nantes.
Pour la première réunion de la commission agricole du mandat, j’ai convié Aziliz Gouez, vice-présidente de Nantes Métropole en charge de « l’alliance des territoires » qui viendra nous expliquer comment elle envisage cette coopération entre nos deux territoires. L’enjeu dépasse d’ailleurs cette seule question de la restauration scolaire, puisque la métropole nantaise organise aussi le deuxième marché de gros français après Rungis, le « Min » (marché d’intérêt national).

Une commission agricole, pour quoi faire ?

Alain Louis

Le sujet a été débattu pendant un bon quart d’heure au conseil du 19 octobre (voir dans la vidéo des Infos du Pays Gallo entre 1:57 et 2:14) : le conseil a décidé de créer une commission agricole dont Alain Louis, adjoint en charge de la ruralité, sera l’animateur et le pilote. Il nous en présente les objectifs et trace les premières pistes de réflexion pour cette instance de démocratie collaborative.

D’où vient cette idée de commission agricole ?

Au cours de la campagne au printemps dernier, nous avons souvent discuté entre nous mais aussi avec les habitants rencontrés des relations entre les agriculteurs et les autres citoyens. D’un côté une partie des agriculteurs exprimaient la crainte que notre groupe perçu comme « écolo » se comporte avec agressivité. D’un autre côté, les « urbains » ont parfois des a priori négatifs sur notre agriculture. Agriculteur moi-même, je connais bien les problématiques de mon métier, mais je suis aussi conscient des attentes sociétales qui s’expriment aujourd’hui. Si j’ai accepté de m’engager dans l’action municipale, c’est avec la volonté de faire le trait d’union entre des univers qui se côtoient sans toujours se comprendre.

Et pour se comprendre, il faut se connaître : d’où notre choix de mettre en place cette commission agricole qui permettra de dissiper les ignorances, les préjugés et posera les bases de relations nouvelles, plus saines.

Des vaches nantaises

Qui sera invité à participer à cette commission ?

D’une part, il y aura des élus. Selon le modèle des autres comités, nous serons 6, quatre de la majorité, et un pour chacun des deux groupes minoritaires. Ensuite, nos premiers interlocuteurs seront les agriculteurs et nous aurons aussi des représentants des autres ruraux non agriculteurs.

Mais nous voulons d’abord aller au contact ! Nous proposerons des réunions par quartier dans les chapelles : elles sont bien réparties sur le territoire et ce sont des lieux « neutres » pour éviter de privilégier un type de production par rapport à un autre.

Et vous attendez quoi de cette commission agricole ?

D’abord une interconnaissance : les gens se côtoient sans se connaître. Ce n’est par hasard si dans notre premier magazine municipal après notre installation, nous avons consacré 6 pages à l’agriculture. L’agriculture, ce sont des hommes et des femmes : en 2017, l’INSEE, dans son dossier complet de Questembert, recensait 63 ménages d’exploitants agricoles, et au total 125 personnes relevant de ce statut. Ce sont aussi des entreprises personnelles ou en association avec des emplois directs et bien sûr des emplois indirects. Le poids économique direct de l’agriculture c’est, à l’échelle de Questembert Communauté, près de 100 M€.

Mais l’activité agricole utilise occupe plus de la moitié de la surface du territoire communautaire (56%), et un peu moins de 50 % pour la commune de Questembert.

Le blé qui lève (phot S.Durdux)

A côté de ceux qui vivent de leur métier lié à l’agriculture, il y a tous les habitants qui ont d’autres professions. Certains ont des liens familiaux ou historiques avec l’agriculture, d’autres sont des urbains qui habitent à la campagne, par choix, par opportunité, ou pour toute autre raison. Ces néoruraux ou rurbains ont d’autres attentes : par exemple être tranquilles le soir ou le week-end, sentir l’air de la campagne plutôt que les odeurs des épandages de fumier. Du coup, je me permets déjà de rappeler que le fumier, le lisier sont des engrais naturels : conformément aux principes de l’économie circulaire, le déchet d’une activité (par exemple la production de lait) est une ressource pour une autre activité.

Et puis nous devons aussi réfléchir collectivement aux espaces de déprise agricole : les landes ont été abandonnées, les fonds de vallée ne sont plus fauchés ; souvent ces terres sont en voie de fermeture, et donc souvent en perte de biodiversité.

Fond de vallée, zone humide en voie de fermeture

Je n’oublie pas non plus d’autres usagers de l’espace rural : chasseurs, pêcheurs, randonneurs ou simples promeneurs. Notre groupe de réflexion devra entendre aussi leur point de vue.

Pourquoi cette commission est-elle restreinte au territoire communal ?

Pas tout à fait, le volet économique ne peut être travaillé qu’au niveau intercommunal, la communauté a d’ailleurs créé un comité de liaison élus/agriculture pour le PLUi. Mais les questions que j’ai évoquées plus haut comme les relations entre agriculteurs et ruraux, espaces de déprise, autres usages gagneraient sans doute à être travaillées au niveau intercommunal. Mais chaque chose en son temps.

D’ailleurs, il y a une instance d’échanges entre les agriculteurs et les élus de Questembert Communauté, le « groupe agricole du territoire » ; une rencontre doit être prochainement organisée avec les nouveaux élus. D’autre part, SEM ‘AGRI, un groupe d’échanges professionnels entre agriculteurs, prépare une plaquette à destination des habitants de la Communauté.

Mais si on reste dans le cadre de la commune, comment vois-tu le résultat final ?

Ce pourrait être une charte de l’usage du territoire. Mais déjà, ma première réussite serait que chacun se parle ! Que tous comprennent que, pour bien vivre ensemble, nous devons être capables de nous mettre à la place de l’autre, pour voir notre paysage communal sous tous ses angles.

DOCUMENTS COMPLÉMENTAIRES

La Part des autres au cinéma Iris

Le cinéma Iris, sur proposition de l’association La Marmite, propose à à 20h30 ce soir en ciné-débat mercredi le documentaire de Jean-Baptiste Delpias et Olivier Payage La Part des autres en présence de Jean-Claude Balbot, paysan finistérien retraité, ancien administrateur du réseau CIVAM et porteur du projet.

Manger, première préoccupation pour les plus précaires, bien manger, un sujet pour nous tous, mieux manger, une réflexion nécessaire face à la junk-food, manger ensemble, parce que partager le repas est essentiel pour faire société. Et manger alors que ceux qui produisent la nourriture ne parviennent pas toujours à vivre décemment de leur travail. Telles sont les questions au cœur du documentaire présenté ce soir en séance spéciale à l’Iris Cinéma.

affiche du film La Part des autres
l’affiche du film La Part des autres

Pour l’accès de tous à une alimentation de qualité et durable

Ce film écrit et réalisé par Jean-Baptiste Delpias et Olivier Payage, dans le cadre du projet «Accessible»  pose un regard sur l’appauvrissement tant des producteurs que des consommateurs et interroge les conditions d’un accès digne pour tous à une alimentation de qualité et durable.

Les pieds dans les champs céréaliers de Quentin ou la garrigue de Nathalie, au détour d’une discussion sur la bonne nourriture avec David, dans le quartier de Keredern à Brest ou auprès des bénévoles et dans les files d’attentes de l’aide alimentaire, La Part des autres pose le regard sur une multitude de situations vécues. Ces situations réunies permettent de questionner le système agricole dans son ensemble, jusqu’à imaginer une sécurité sociale de l’alimentation…

Un débat animé par Jean-Claude Balbot, paysan engagé dans les CIVAM

Jean-Claude Balbot, éleveur aujourd’hui à la retraite, reste toujours engagé au sein des CIVAM (Centres d’initiatives pour valoriser l’agriculture et le milieu rural).

Le teaser du documentaire La Part des autres

Un projet alimentaire territorial?

Le thème était déjà au coeur de nos réflexions, comme en témoigne cet article sur une conférence-débat organisée en novembre 2019 : Manger sain, manger local au restaurant scolaire ou d’entreprise, c’est possible. C’est aussi un des engagements de l’équipe municipale Questembert 2020 conduite par Boris Lemaire :

« Alimentation : de la graine à l’assiette

Nous souhaitons engager un démarche collective pour définir un plan alimentaire territorial.«