En France, la dictature est plutôt bonne fille

Il y a seulement 3 mois, 4 au plus, je lisais partout sur les réseaux sociaux que nous vivions sous une terrible dictature : les oppositions étaient muselées, nous étions soumis à l’obligation vaccinale, au « pass nazitaire », la presse aux mains d’une oligarchie souterraine, télévision et autres médias s’associaient dans une entreprise de décervelage ; seuls quelques esprits libres, éclairés par des sites de réinformation, complotistes sur les bords, parvenaient à brandir le flambeau de la Résistance.

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Démocratie imparfaite ?

Il y a quelques jours, avant que les événements nous emportent vers d’autres sujets plus graves, plusieurs messages sur les réseaux sociaux ont lancé une alerte : « La France connaît une régression sur l’indice démocratique publié par The Economist. » Notre pays était déjà classé comme démocratie imparfaite par cet indice, il aurait encore reculé dans le classement, en raison notamment des mesures liées à l’état d’urgence. En réalité, la France se classe désormais au 22ème rang sur 165 pays, elle était à la 24ème place dans le classement 2020…

Démocratie bâillonnée?
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L’œil du maître, le pouvoir des citoyens

Il y a quelques jours, j’ai entendu distraitement un micro-trottoir recueilli dans une manifestation des anti-passe/anti-vax. « Nous ne sommes plus en royauté quand le prince pouvait dicter le comportement de ses sujets. La démocratie, c’est le pouvoir du peuple, c’est le peuple qui dit ce qui doit être fait. Et là, on a un gouvernement qui fait le contraire de la volonté des citoyens. » La manifestante semblait se poser en porte-parole du peuple, pour ne pas dire qu’elle en était la pure incarnation.

Image wikipedia
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Mes vœux pour l’année 2022

Je sais les souffrances qui nous épuisent, les pesanteurs du passé qui nous entravent, les dangers qui nous menacent, les obstacles qui se dressent devant nous, je ne suis pas devenu lou ravi de la crèche (vous savez comme j’aime la tradition frelatée). Mais les déclinistes me lassent, les nostalgiques d’une époque rêvée qui, en réalité, n’a jamais existé, me saoulent, les collapsologues me feraient rire, les prophètes Philippulus battant leurs casseroles me brisent les oreilles.

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Un débat? Pas de débat

Les résultats sont tombés hier soir, conformes à nos espérances, et aux prévisions : le binôme de droite a été nettement battu dans notre canton, juste confirmation du premier tour. Ne boudons pas notre plaisir. J’ai cependant envie de revenir sur le sujet du débat demandé par nos candidats et refusé par G. Gicquel et MC Costa Ribeiro Gomes.

Les nouveaux conseillers et leurs remplaçants éventuels

Techniquement facile désormais

Pourtant, les modalités techniques sont aujourd’hui très largement facilitées avec les outils fournis par internet. Sans faire appel à des ressources comme celles qu’a mobilisées le débat régional d’entre 2 tours en Bretagne, on pourrait se satisfaire d’une caméra en plan fixe avec une bonne prise de son. On voit déjà l’intérêt de ces vidéos avec la diffusion des conseils municipaux et communautaires, malgré un son médiocre. Ainsi le dernier conseil municipal de Questembert a eu 750 vues.

Ce qu’aurait apporté un débat

Le contexte sanitaire rendait les réunions publiques difficiles, et d’ailleurs, qui va encore aux réunions publiques ? Les rencontres directes avec les électeurs ont aussi été plus rares que dans les autres campagnes. Quant aux documents papier, qu’il s’agisse des tracts ou des professions de foi, la distribution en a été très incomplète. La diffusion d’un débat en vidéo aurait permis de pallier ces difficultés.

Les candidats auraient pu présenter les grandes lignes de leur programme, avec éventuellement leur bilan. Évidemment, en évitant les monologues où chacun débite sans conviction un texte écrit d’avance, parce ça, c’est profondément ennuyeux. Avec un bon animateur pour contrôler la distribution de la parole, réguler les échanges et relancer les débats, on aurait eu des moments intéressants.

Pour enrichir la discussion, il serait possible également d’activer un système de chat permettant aux auditeurs de poser des questions ou de faire des commentaires, avec réponses en direct.

Le débat en direct offrirait une occasion de mieux connaître les candidats et leurs remplaçants éventuels, de percevoir leurs qualités humaines, mais aussi sans doute leurs faiblesses !

Pourquoi il n’y a pas eu de débat

C’est peut-être ce risque du direct qui a conduit les candidats de droite à refuser le débat avec Boris Lemaire, Marie Le Boterff et leurs remplaçants. Pour les départementales de 2015, et les municipales de 2014, Mme Martin avait déjà refusé de débattre publiquement. Et même, lors de ses réunions publiques, les organisateurs avaient bloqué toute possibilité de poser des questions ! Dommage.

Une autre conception de la politique

Nous avons une autre conception de la politique et nous considérons que le débat public est intrinsèquement lié à la démocratie. Un débat vivant, où la contradiction est ferme mais toujours courtoise, loin des caricatures qu’on voit à l’Assemblée Nationale dans les Questions au gouvernement. Caricatures qui malheureusement empêchent de voir et d’apprécier le vrai travail des parlementaires pour la préparation des lois. Un travail qu’on peut mieux mesurer grâce à l’observatoire citoyen de l’activité parlementaire diffusé sur le site nos députes.fr .

Loin aussi de ces autres caricatures qui animent les chaînes d’info continue, surtout quand elles sont conduites par des pros de la polémique.

Nous n’avons donc pas eu de débat pour ces élections départementales, mais c’est bien dans la ligne du conseil départemental sortant : pratiquement pas de communication, pas de bilan diffusé, comme je l’ai montré dans mon article Le département, un cadavre qui bouge encore ? C’est en quelque sorte : Votez, on s’occupera du reste.

Un canton bien servi... ou RIEN