Patrice Le Penhuizic a été élu président de Questembert Communauté au conseil du 10 juillet. Il sera entouré de 10 vice-présidents et les maires seront associés au bureau. A la sortie du conseil, le nouveau président a déclaré vouloir donner un nouvel élan au projet communautaire : « Nous avons été précurseurs sur beaucoup de choses, il faut retrouver une force d’innovation tout en restant dans une gestion saine. Aujourd’hui, il y a l’impact du social, mais aussi l’environnemental sur lequel il faut peut-être aller plus vite. »
Mais le mode d’élection du conseil et de son exécutif éloignent le citoyen du centre de décision, il faudra aussi, selon moi, redonner du souffle à la vie démocratique.
Reprenant au début 2018 la présidence, Marie-Claude Costa Ribeiro Gomez avait réussi à redonner à Questembert Communauté la sérénité nécessaire après les tensions et les clivages issus des élections de 2014. Mais il restait les frilosités, les craintes, les méfiances qui ont empêché la Communauté de retrouver l’enthousiasme du projet initial. Du côté des communes plus petites, il restait aussi la peur d’une trop grande influence de la ville centre. Il se disait même que les Questembertois allaient réclamer 5 vice-présidences ! Comme si la nouvelle équipe avait la même conception que ceux d’avant qui avaient tenté d’obtenir 13 délégués sur 38 dans la répartition au conseil communautaire ! Pour un peu, on reprenait l’expression d’une Molacoise qui reprochait à la maire de l’époque, Marie-Thérèse Luherne, d’avoir tout donné au retchin de Tchestembert qui voulait tout envaler !
Le nouveau président a bien insisté sur la nécessité de rassembler et de laisser à chacun toute sa place. Et je pensais que la présidente sortante aurait pris une vice-présidence, peut-être même la première. C’eût été un bon signe du rassemblement souhaité.
Des nouveaux élus, renouvellement de génération
Sur les 13 communes, seules 4 ont conservé leur maire, et les 9 autres ont choisi de nouveaux édiles, parfois dans la continuité, souvent avec un renouvellement important des équipes. Ces nouveaux élus arrivent avec un regard neuf et quelquefois sans doute avec une connaissance moins approfondie des affaires communautaires. Ils seront épaulés par les anciens, mais ils apporteront forcément du changement.
Le « fléchage » des conseillers communautaires dans les candidatures aux municipales leur a donné une plus grande visibilité, mais, il reste que la désignation des exécutifs locaux manque de transparence. Sans aller jusqu’à des situations extrêmes comme celles qu’a vues Marseille, le citoyen peut se sentir dépossédé de son pouvoir : il croit élire un/une maire, et c’est un président/une présidente de communauté qui va exercer la majeure partie des compétences ! Comment redonner du souffle démocratique à l’action locale ? Comment impliquer les citoyens dans les affaires qui les concernent ?
Pourtant, faire vivre la citoyenneté à l’échelle du territoire communautaire, à l’échelle du territoire de vie de nos concitoyens, c’est le grand défi du mandat qui commence. Sinon, attendons-nous à voir une montée encore plus forte de l’abstention .
Après l’élection de Rochefort dimanche 28 juin, les 13 communes de la communauté ont maintenant désigné leur municipalité et le nouveau conseil communautaire va pouvoir s’organiser : élection du président ou de la présidente, puis des vice-président.e.s, constitution du bureau, désignation des commissions et des comités consultatifs.
C’est bien le moment de réfléchir au modèle de gouvernance qu’on souhaite pour Questembert Communauté.
Vendredi 10, 18h30, à l’Asphodèle, en public
Le conseil de Questembert Communauté se réunira ce vendredi 10 juillet, à 18h30, à l’Asphodèle pour décider de la nouvelle organisation. La séance sera publique, mais avec un nombre limité de places en raison des contraintes sanitaires.
Sortir du train-train gestionnaire, porter une vision, un projet de territoire
Le mandat qui s’achève a connu deux périodes. La première marquée par des tensions largement provoquées par les représentants de Questembert, peu au fait des réalités communautaires, trop occupés à régler des comptes. Ils avaient pourtant remporté une victoire assez nette qui aurait dû leur permettre de penser collectif. L’élection d’une nouvelle présidente en janvier 2018 a calmé le jeu, dès lors qu’elle a pu s’affranchir des exigences politiciennes des Questembertois et faire appel à la bonne volonté et à la compétence reconnue de Monique Danion et de Patrice Le Penhuizic. Ce qui a permis, par exemple, que Monique Danion puisse offciellement assumé le pilotage de la politique touristique de la Communaute, un rôle qu’elle tenait déjà depuis un moment du fait de la carence avérée du vice-président en titre ! Quant à Patrice Le Penhuizic, il a fortement contribué aux synthèses nécessaires à l’aboutissement du PLU intercommunal.
Malheureusement, les élus communautaires n’ont pas réussi à mobiliser sérieusement les conseils municipaux dans leur ensemble, les acteurs du territoire, les habitants sur des projets d’envergure comme le PCAET.
Je ne dis pas que c’est facile ! Mais comme disait à peu près le philosophe Sénèque, ce n’est pas parce que les choses sont difficiles que nous n’osons pas, c’est parce que nous n’osons pas qu’elles sont difficiles.
On attend donc de la nouvelle présidence qu’elle sorte du train-train gestionnaire et propose au territoire une vision à moyen et à long terme et qu’elle embarque tous les élus de toutes les communes dans ce projet commun. Pour empêcher que chacun ne voie l’avenir qu’à l’ombre de son clocher et faire résonner ensemble tous les clochers de la communauté.
Mobiliser et fédérer les énergies
Cette ambition ne peut être celle d’un seul homme, d’une seule femme. Pour l’atteindre, il faut mobiliser et fédérer toutes les énergies. Et pour cela, il faut une communication puissante pour faire connaître la communauté, ses faiblesses, ses forces, pour faire comprendre les enjeux et les défis de notre territoire.
Une communication en direction de tous les élus : que chaque conseiller de chaque commune ait toutes les informations sur l’action communautaire, aussi bien par des documents préparés à leur destination que par des présentations régulières à chaque réunion de conseil municipal.
Une communication qui atteigne tous les acteurs du territoire et tous les habitants. Il faut au minimum renouer avec les assemblées générales annuelles que nous avions instituées dès le début de la Communauté et dont la pratique a été abandonnée les dernières années. La dernière AG organisée, c’était en 2016, à Berric avec l’intervention d’une sociologue de l’environnement. Mais il faut aussi utiliser la presse et tous les médias modernes.
On ne peut pas se gargariser de « démocratie participative » si on ne s’en donne pas les moyens.
Apolitique ? Non, mais construire des consensus
Oui, la gouvernance évitera les querelles politiciennes. La communauté que nous avions construite permettait de faire travailler ensemble des élus marqués à gauche, comme moi, mais aussi des élus qu’on dirait centristes et des maires si apolitiques qu’ils ont soutenu des conseillers généraux bien marqués à droite. Chacun savait où il habitait ! Mais tout le monde s’attelait au même timon pour tirer la charrette dans le sens du projet : ainsi François Hervieux, maire de Caden, premier vice-président de tradition Centre démocrate à mes côtés, moi encarté au PS.
On l’a vu, ce consensus a volé en éclats en 2014. Et la charrette s’est quasi embourbée… Il faut absolument que la nouvelle équipe dirigeante s’affranchisse de ces politicailleries et retrouve la dynamique et l’enthousiasme du projet porté ensemble. D’ailleurs, si l’on regarde autour de nous, l’agglomération vannetaise a mieux fonctionné sous la présidence centriste de Pierre Le Bodo qui a su faire travailler ensemble des maires de droite et de gauche ; on entend dire que, malgré les changements intervenus aux dernières municipales, ce mode de gouvernance serait reconduit.
Mais avant tout, se donner un cap !
Car il ne s’agit pas seulement de se contenter d’un accord a minima, sur le plus petit commun multiple, comme on disait en arithmétique, mais de viser la multiplication des forces rassemblées en se donnant une vision à partager, car il n’est pas de vent favorable à qui ne sait où il va, disait à peu près Sénèque.
Lundi 29, le conseil municipal a voté, à l’unanimité !, le budget 2020. Avec des mois de retard en raison de la crise sanitaire. Un budget de transition, puisque l’année est bien avancée. Maxime Picard, adjoint en charge des finances, a répondu à mes questions.
Tu viens de prendre tes fonctions d’adjoint aux finances, dans quel état as-tu trouvé les finances de la commune ?
Les finances de la commune sont correctes ! Conseiller d’opposition, je l’avais dit au mois de février lorsqu’on a examiné le compte administratif ! C’est trop souvent une tentation pour les nouveaux élus de prétendre que la situation financière de la commune où on vient de prendre les commandes est catastrophique, souvent c’est même un argument de campagne. Rappelle-toi ce que disaient Mme Martin et ses amis en 2014 : surendettement, cavalerie financière. Rien de tout cela n’était vrai. Moi, je fais un constat honnête : la ville a été bien gérée du strict point de vue financier.
Nous n’aurions pas fait les mêmes choix et nous avons exprimé notre opposition chaque fois que nécessaire : sur la baisse – très démagogique – des taux de la taxe d’habitation, sur la suppression de l’abattement général à la base. Mais techniquement, les finances communales ont été bien gérées, et parfois même trop bien au détriment de l’activité des services.
S’il y avait 3 idées forces à retenir de ce budget que tu as présenté…
Sur les recettes, nous tenons à la baisse des tarifs de l’école de musique. Nous croyons dans cette école et nous refusons la logique actuelle qui, avec le confinement, engrainerait une possible disparition de cet outil central d’une politique culturelle. Or notre école était trop chère. Je ne comprends pas ceux qui se sont opposés à ce choix de diminution de 10% ! Notre projet est d’améliorer le service rendu à la population. Si un tarif rend un service inaccessible, il faut le baisser.
Ensuite, ce budget est marqué par la crise sanitaire : travaux qui n’ont pu avoir lieu, achats de matériels de protection, primes pour les agents qui se sont retrouvés en première ligne, et des déséquilibres en hausse du fait de l’arrêt de services « tarifés » (cantine scolaire, multi-accueil, aides à domicile, école de musique).
Enfin, nous voulions envoyer des signaux forts pour le commerce local et la culture. Nous renforçons la programmation culturelle estivale dans la limite de ce que les normes sanitaires nous permettent. Expos photos avec un circuit de déambulation pour commencer !
Les recettes fiscales vont-elles s’accroître ?
Oui, sans augmentation des taux, et c’est une décision politique. Les bases fiscales s’accroissent et nous permettent d’attendre une recette de 4439 K€, une progression de 1,6 %. Comme Boris Lemaire et moi l’avons rappelé en séance, augmenter la fiscalité d’une population globalement modeste dans une période de crise, ça n’aurait aucun sens. Donc nous nous en tenons à la marge que constituent la « hausse des bases » et la dynamique démographique.
Et les dotations de l’Etat ?
Elles vont augmenter de 55 K€, 1671 K€ contre 1616 K€ en 2019. . Evidemment, on aimerait avoir plus, mais…. Cela représente à peu près de 20 % de nos recettes, et dans les communes comparables, c’est plutôt 13-14 %.
Quelles sont les principales dépenses ?
Notre budget de fonctionnement est constitué pour moitié des salaires de nos agents. Cette masse salariale diminue légèrement cette année du fait de recrutements ralentis par la crise sanitaire. Et c’est un problème sur certains postes sensibles, car la « production » de nos services, ce sont autant de prestations en moins à faire effectuer par d’autres organismes.
Sur le reste du fonctionnement, il faudra attendre les chiffres précis à la fin de la crise sanitaire. Globalement, on s’attend à une forte augmentation du déficit du CCAS. Ce n’est pas anormal. La solidarité n’est pas faite pour être rentable et la facturation des services du CCAS a fortement baissé pendant le confinement.
Pour les investissements, nous allons caler notre stratégie pour le mandat en fin d’année. Nous partons de deux certitudes : La deuxième tranche de l’école commence sereinement et il faut que nous retrouvions un niveau suffisant d’entretien de notre voirie communale. Il est hors de question d’accumuler du retard sur ce sujet majeur pour une commune comme la nôtre. Le reste fera l’objet d’un travail collectif pour avoir une idée précise des investissements sur toute la durée du mandat.
Peux-tu parler de la dette ?
Si j’étais taquin, je dirais que la dette fin 2020 sera supérieure à celle constatée à la fin de tes mandats de maire. Mais cette dette est le fait d’investissements cruciaux, des écoles, pour notre commune. Parmi les objectifs du mandat, je souhaite que nous évaluions la valeur des biens de la commune. Quelque chose me dit que notre patrimoine vaut plus que notre dette.
Donc il s’agit de maîtriser notre dette, d’emprunter à des taux faibles – c’est le cas – et surtout de rester capable de la rembourser rapidement (4ans et demi pour nous avec une côte d’alerte à 8 ans).
De ce côté, tout est donc sous contrôle, notre budget est « rustique ».
Les grands projets pour 2020 ?
La restructuration de l’école primaire Beausoleil. Nous avons pendant ce conseil validé les choix de la commission d’appel d’offres pour 2,419 K€ (HT) de travaux. Aucune mauvaise surprise puisque nous sommes dans l’enveloppe budgétaire prévue. On peut dire qu’il en est de même pour la restauration scolaire.
Vous êtes attentifs à la vie économique, et vous avez voulu apporter votre soutien à l’activité commerciale. Comment ? Certains disent que ce n’est pas assez…
Rappelons d’abord que la compétence économique est exercée par la Communauté de Communes. J’ai rappelé en conseil communautaire qu’il fallait rapidement formaliser un plan d’actions en matière de soutien à l’économie locale. Pour seule réponse, le vice-président « développement économique » sur le départ, Philippe Moulinas, a déclaré que « le fonds de solidarité Région Bretagne/ Intercommunalités était une dépense supplémentaire… »
Au niveau municipal, nous avons mobilisé les seuls leviers entre nos mains : droits de place du marché pas facturés sur un trimestre, pas de facturation des terrasses pour les commerçants, et pas de loyer quand nous sommes propriétaire des murs d’un commerce. Le reste sera de l’animation et dépendra des discussions que mène ma collègue Jeannine Magrex avec les commerçants !
Une prime de 1000 euros pour les personnels confrontés au risque du Coronavirus, ça mérite quelques explications
Au départ, c’est une suggestion de l’Etat, mais évidemment à notre charge !
Sur le fond, il me paraît normal que les « premiers de tranchée » de la crise sanitaire soient récompensés de leur sens du service public. Nous avons donc dressé la liste des agents concernés, de la police municipale aux personnels du foyer logement (résidence autonomie), du service d’aide à domicile. Aller au travail la peur au ventre, peur pour soi-même, peur aussi de transmettre le virus d’une maison à l’autre, ce n’est pas un quotidien normal pour des agents du service public. Ils savent notre reconnaissance et nous le leur rappellerons encore le 14 juillet prochain.
Et à la maison de retraite ?
Là, je ne peux pas répondre ! Le foyer-logement (Résidence autonomie) est sous l’égide du CCAS, de la commune. D’ailleurs, la commune apporte au CCAS une subvention qui permet de payer l’annuité des travaux de modernisation commencés en 2012 et achevés en 2014. La maison de retraite du Bois Joli est un établissement hospitalier sans lien financier avec la commune ! Bien sûr le maire est de droit le président du Conseil d’administration, mais c’est la directrice qui détient l’autorité ! Juste pour rappeler, les EHPAD ont trois sources de financement : la contribution des résidents (pour leur logement, la nourriture), la Sécurité Sociale pour tout ce qui relève du soin, et le Conseil Départemental qui doit financer les prestations liées à la dépendance.
Et le budget « panneaux photovoltaïques » ?
Pas grand-chose à dire sinon que c’était un bon choix ! La vente de l’électricité produite couvre sans problème l’annuité du prêt (capital et intérêts). On est près de la fin de l’emprunt et après ce sera une recette nette pour la commune. Avec le réseau de chaleur qui chauffe les écoles, la maison de l’enfance, la commune a fait les choix qui nous préparent à devenir un Territoire à Énergie Positive (TEPOS), un territoire où l’on produit plus d’énergie qu’on en consomme.
Produire de l’énergie, la stocker ou la partager, réduire notre consommation, nous sommes engagés à Questembert sur tous les axes de cette politique décisive pour notre avenir.
Une dernière question sur l’ambiance de travail. Si j’ai bien compris, M. Juhel, élu d’opposition, est le président de la commission Finances dont tu es le rapporteur. Ça mérite une explication ou au moins un commentaire.
Oui. Au Sénat, mon ami Vincent Eblé est président de la commission des Finances. Et C’est Nicolas Sarkozy qui a instauré cette pratique à l’Assemblée. Nous avons suivi le mouvement à la Région, avec un travail de qualité de Bernard Marboeuf, élu d’opposition. Je suis membre de cette commission et je constate combien ça évacue des suspicions quant au travail des services sur le budget. C’est un gage de transparence et donc de contrôle démocratique pour les Questembertois.
Nous n’avons rien à cacher en matière de gestion communale, assumons-le. Du coup, et comme on ne peut pas demander à Anthony Juhel de présenter le budget de la majorité, il me reviendra de présenter le fruit de notre travail collégial en commission. Je le remercie d’avoir accepté cette proposition.
En recevant l’écharpe de maire, le nouvel élu, habituellement, prononce un discours inaugural… devant un public nombreux. Le 25 mai, Boris Lemaire n’a pas dérogé à l’usage, mais en raison du COVID-19, il n’y avait dans la salle que les membres du conseil municipal. On peut revoir la séance en vidéo, mais il m’a semblé utile de diffuser son discours, comme il m’y a autorisé.
Clivant son discours ?
J’ai lu sur les réseaux sociaux que son discours avait été clivant. Alors, nous n’avons pas entendu les mêmes mots. Car d’emblée, il commence par saluer le travail de Mme Martin dans le mandat précédent. Même si on a été adversaires, malgré des choix divergents, il est essentiel de reconnaître que les élus sont d’abord animés par l’intérêt général : une pétition de principe qui fonde la confiance démocratique.
Discours d’installation – 25 mai 2020 Boris Lemaire
Je suis fier et heureux de nous voir réunis ce soir en cette salle Alan Meur de manière inhabituelle, pour ce premier conseil municipal depuis les élections du 15 mars dernier. Je tiens à remercier les Questembertoises et les Questembertois qui ont permis le résultat rappelé, il y a un instant par Mme le maire. Je profite de l’occasion qui m’est donné pour à nouveau saluer Mme Martin pour ces six années au service de la commune. Merci également à M. Dubois qui préside la séance ce soir. Nous souhaitons mettre ce mandat sous le signe de la confiance. La confiance que les électeurs nous ont donnée, nous allons mettre notre énergie à la tisser entre les élus de ce nouveau conseil et les citoyens ; tous les citoyens y compris ceux qui ont porté leurs suffrages sur les listes de Mme Danilo et M. Poeydemenge. Rétablir la confiance entre les élus et les agents également. Je tiens à les remercier pour le dévouement dont ils font preuve depuis le début du confinement. Nous partageons avec eux la conscience de l’importance du service public.
Rétablir aussi la confiance collective pour que Questembert se tourne vers l’avenir, sans renier son passé. J’ai également une pensée pour tous nos compatriotes, nos concitoyens qui souffrent de près ou de loin durant cette épreuve. Ce n’est que collectivement que nous parviendrons à la surmonter. Nous engagerons notre énergie et celle de la municipalité dans un travail de solidarité pour maintenir les forces vives à flot; commerçants, entrepreneurs, associations, citoyens. Surtout les plus fragiles. Le contexte nouveau auquel nous sommes confrontés fait de cette solidarité un enjeu encore plus crucial. Notre projet porte aussi la volonté de renouveler la démocratie locale, d’embrasser le chemin de la transition écologique, d’imaginer une nouvelle politique culturelle et une nécessaire et ambitieuse collaboration avec nos voisins de l’intercommunalité. C’est sur la base de ces ambitions que nous passerons ce cap. Tout cela avec comme moteur nos valeurs : humanisme, égalité, fraternité pour le bien-vivre ensemble. Durant cette période transitoire, si particulière, liée au CoVid-19, de nombreuses personnes et personnalités ont appelé de leurs vœux au monde d’après. Je ne sais ce qu’il sera réellement. Mais modestement et avec ardeur, nous allons prendre le chemin d’une transformation pour Questembert. Il n’y a pas de transformation durable sans transformation structurelle ni transformation personnelle. Nous mettrons durant ce mandat l’humain au cœur de nos décisions. Mais des décisions non pas tournées vers le « je » mais ouvertes vers le « nous ». J’ouvre, en devenant maire de Questembert, un nouveau chapitre de ma vie et j’adresse ce message à tous pour que s’ouvre une nouvelle histoire pour Questembert. Que les Questembertoises et les Questembertois puissent à nouveau être fiers de leur ville, de son territoire, de son histoire et résolument tournés vers son avenir. Je vous remercie. Boris LEMAIRE Maire de Questembert
Le projet de réhabilitation de l’école Beausoleil (primaire et ancienne maternelle) a été approuvé lors d’un conseil exceptionnel le 14 octobre 2019. Ce qui permettait de déposer le permis de construire. Boris Lemaire a décidé que le projet sera présenté au nouveau conseil dans une réunion spéciale le mercredi 10 juin. Excellente initiative : sur les 29 conseillers élus le 15 mars, 9 seulement avaient pu prendre connaissance du dossier. Mais il faudra aussi apporter plus d’information à l’ensemble des habitants de la commune.
Résumé des épisodes précédents
Le projet global de restructuration des écoles communales avait été lancé en 2016. Validé en conseil le 28 novembre 2016, le projet comportait deux phases : la construction d’une école maternelle neuve et la réhabilitation des anciens bâtiments. La première phase s’est achevée au mois de février dernier avec l’inauguration de la nouvelle école maternelle.
Le coût de cette première phase s’élève à 5,650 M€. Il s’agit de la somme TTC, et rappelons que l’Etat rembourse aux communes la TVA sur les investissements. C’est donc d’une dépense de 4,7 M€ qu’il faut prendre en compte et en déduire les subventions et participations obtenues de l’Etat (410 K€), de la Région Bretagne (250 K€) et du Département du Morbihan (300 K€). Voir ici les images de l’architecte maître-d’oeuvre, M. Serpin.
La deuxième phase a commencé
La deuxième phase (réhabilitation des bâtiments existants) a été lancée à la réunion spéciale du conseil municipal du 14 octobre qui a validé l’APD (Avant Projet Définitif) présenté par l’architecte maître-d’oeuvre, M. Serpin (Hexagone Architecture), et par Mme Le Borgne, du cabinet EADM (assistance à maîtrise d’ouvrage). La délibération permettait de lancer les appels d’offres. Sur les 16 lots, 5 ont été déclarés infructueux ; ils ont été relancés et c’est la nouvelle commission des marchés qui va devoir les examiner.
L’estimation des travaux s’élève 2,6 M€. Rappelons qu’à ce montant de travaux s’ajoutent les coûts de la maîtrise d’oeuvre, des études techniques, etc, ce qui donne le chiffre global de 3,6 M€ TTC évoqué dans la presse. Il serait d’ailleurs intéressant que le conseil, mais aussi tous les habitants, aient une vision d’ensemble de la répartition des coûts (et des recettes). Comme cela a pu être fait pour l’extension de la salle de sports des Buttes ou pour la construction du siège communautaire.
Questembert Communauté avait diffusé en 2011 ce tableau prévisionnel qui montre le total des travaux, mais aussi le coût de la maîtrise d’oeuvre, des études techniques, des assurances chantier, etc… Et aussi une provision pour les actualisations/révisions. Le prévisionnel s’élevait à 2,250 M€ TTC…
De cette façon, tous les élus – et les citoyens – sont en mesure de comparer avec le coût final tel qu’il a été communiqué en 2015 tel qu’il apparaît dans le tableau ci-dessous. Le coût final TTC était de 2,075 M€, pour une prévision de 2,250 M€
Un chantier complexe, en site occupé
La construction d’une école neuve, c’est à la fois compliqué… et très simple : on part d’une page blanche et d’un terrain nu. Notez que cette remarque n’enlève rien à la qualité de ce qui a été réalisé ! Mais pour la réhabilitation des anciens locaux, il faut tenir compte de ce qui existe pour l’adapter aux nouveaux besoins, aux nouvelles contraintes. Un travail beaucoup plus complexe pour la maîtrise d’œuvre et les bureaux d’études techniques.
Ajoutez à cela que l’école va continuer à accueillir les élèves, et les maîtres, et les parents. La seule facilité tiendra au fait que l’ancienne école maternelle pourra être traitée dans la première étape. Ensuite, le bâtiment du haut sera restauré dans la deuxième étape, et le chantier s’achèvera avec le bâtiment du bas. La commune s’engage dans un chantier qui va durer deux ans. A voir l’image donnée par la maîtrise d’oeuvre, ça vaut le coup d’attendre. Mais c’est aussi la période des inscriptions pour l’école élémentaire et pour l’école maternelle (rentrée septembre 2020).
Je suis très attaché à l’information du citoyen, qui doit pouvoir se faire une « opinion éclairée ». Ne négligeons pas cependant l’information et la formation des élus. En effet, l’élection donne aux élus la légitimité démocratique, mais ce n’est pas l’illumination de la Pentecôte : elle n’accorde pas les connaissances, les compétences nécessaires pour l’exercice des responsabilités. Si la formation est indispensable pour les nouveaux élus, et spécialement pour les nouvelles majorités, souvent portées par des novices sans expérience municipale, elle reste nécessaire pour tous.
Un droit établi par la loi Joxe de 1992
La loi Joxe Administration Territoriale de la République a plusieurs volets riches d’innovation : les prémisses de la démocratie participative, la création des communautés de communes, les droits de l’opposition dans les conseils, par exemple. Elle prévoit aussi le droit à la formation des élus... et le financement de cette formation sur le budget municipal.
Se former à quoi ?
Évidemment, on a vu un amuseur public se présenter sur une liste parisienne, et montrer une ignorance totale aussi bien de l’organisation générale de la capitale que des réalités pratiques de la vie des parisiens. Et il arrive ici et là que des zozos de ce genre arrivent aux commandes. Mais la plupart du temps, les élus désignés par le suffrage ont le sens de l’intérêt général et la volonté de bien faire.
Ils seront bien sûr soutenus par le personnel communal, et d’abord par les cadres (directeur/trice des services), accompagnés par les fonctionnaires de l’Etat (trésor public). Soutenus, accompagnés, pas pilotés, ils doivent maîtriser suffisamment les sujets sinon ce sont les technocrates qui garderont le pouvoir.
Leur autonomie leur impose des connaissances de base : savoir comment fonctionne un conseil municipal, ce que contient un budget communal, quels sont les partenaires de la commune (l’Etat, la Région, le Département, etc), comment se situer par rapport aux autres élus, aux citoyens.
Se former avec qui ?
Les élus plus expérimentés auront à cœur de partager leurs connaissances pour initier les nouveaux. Il sera pourtant nécessaire de faire appel à des spécialistes, à des professionnels. De nombreux organismes ont développé des programmes à destination des élus et sollicité l’agrément du ministère de l’Intérieur, condition nécessaire pour que la dépense puisse être prise en charge par la collectivité.
Chaque élu peut individuellement faire son marché dans les catalogues de ces organismes. Cependant, il peut être intéressant pour une collectivité de proposer des formations de base à l’ensemble du conseil municipal, pour un coût qui sera inférieur à la somme des stages individuels. D’ailleurs, si on se revendique de « démocratie participative », il est essentiel de permettre à tous les conseillers de partager les mêmes informations.
On y trouvera un autre avantage : élus de la majorité et de l’opposition seront à égalité dans ces connaissances de base et les débats y gagneront en qualité. Ajoutez à cela les moments de pause qui vont faciliter la fluidité des relations interpersonnelles.
La formation peut ou doit aussi s’organiser au niveau de la Communauté de Communes, là encore pour des économies d’échelle et comme moyen de mieux intégrer tous les élus et pas seulement les délégués dans le projet communautaire.
La loi ATR de février 1992 posait les principes de la démocratie participative en ces termes : « Le droit des habitants de la commune à être informés des affaires de celle-ci et à être consultés sur les décisions qui les concernent, indissociable de la libre administration des collectivités territoriales, est un principe essentiel de la démocratie locale. »
N’est-ce pas une bonne idée de commencer en faisant vraiment participer les conseillers municipaux eux-mêmes et donc en leur en donnant les moyens ?
En Bretagne, un cas particulier : l’ARIC, Association Régionale pour l’Information des Collectivités. Une association résolument démocrate et pluraliste, fondée en 1971 dans les Côtes d’Armor, à l’initiative d’un groupe d’élu.e.s autour de Sébastien Couëpel et de Pierre-Yvon Trémel, l’un démocrate-chrétien, l’autre socialiste. Administrée par des élus pour les élus, l’association n’a pas vocation à dégager des profits, ce qui lui permet de proposer des formations de qualité à des prix tout à fait compétitifs.
Mais il n’y a pas que les Halles, les chapelles, les fontaines – qui méritent notre attention ; il faut aussi s’intéresser au patrimoine naturel, la biodiversité aussi bien que les paysages au croisement du pur naturel et de l’action humaine (le bocage, par exemple). Et ne pas oublier le patrimoine immatériel : pratiques de la vie quotidienne, parler gallo. Sans mélanger non plus l’amour du patrimoine et le folklore de carnaval.
Il n’est de richesse que d’hommes
J’ai bien souvent cité cette phrase de Jean Bodin, (1529-1596), un humaniste de la Renaissance. Sans doute faut-il la compléter pour la rendre plus claire :
« Il ne faut jamais craindre qu’il y ait trop de sujets, trop de citoyens : vu qu’il n’y a richesse, ni force que d’hommes : et qui plus est la multitude des citoyens (plus ils sont) empêche toujours les séditions et factions : d’autant qu’il y en a plusieurs qui sont moyens entre les pauvres et les riches, les bons et les méchants, les sages et les fous : et il n’y a rien de plus dangereux que les sujets soient divisés en deux parties sans moyens : ce qui advient ès Républiques ordinairement où il y a peu de citoyens. »
Retenons quand même que la vraie richesse ne réside pas que dans les biens matériels et que la force d’un pays vient de sa population. A ce titre, j’espère que nous aurons bientôt des données tirées du recensement de la population réalisé au début de l’année 2019. Nous n’avons eu aucune information sur le sujet. Faudrait-il en conclure que les résultats sont moins bons qu’espérés ?
Le capital fixe d’Adam Smith ou les « immobilisations corporelles et incorporelles »
S’il y a un recensement qui permet de faire le compte des richesses humaines, il y a aussi un inventaire des biens physiques, des immobilisations corporelles et incorporelles ». Elles sont retracées dans la comptabilité communale, mais on y voit surtout les mouvements : nouvelles immobilisations, sorties d’inventaire. C’est pourquoi on devrait sans doute y insister plus précisément.
Pour préparer le débat sur les orientations budgétaires, les services de Questembert Communauté dressent chaque année des tableaux du foncier bâti, du patrimoine immobilier non bâti, et des autres immobilisations.
Un simple calcul montre que la valeur du patrimoine de Questembert Communauté est aux alentours de 34 M€. Évidemment, pour la Communauté, l’histoire est toute récente et il est facile de tenir l’inventaire des biens. C’est beaucoup plus compliqué pour la commune ! Et pour certains biens, il va être difficile d’en écrire la valeur : ainsi de l’église ou des chapelles, et même de l’ancienne école publique, rue Jean Grimaud.
Les services du Trésor ont permis un toilettage de l’inventaire, en proposant d’en supprimer des lignes obsolètes ; pourtant il serait intéressant que les conseillers, mais aussi les citoyens puissent avoir accès à ce document. Ce serait d’ailleurs un outil d’évaluation du travail de la municipalité : une sorte de point zéro au début du mandat (l’état de l’existant) et chaque année, l’accroissement – ou la réduction – du patrimoine. Par exemple, dans le mandat 2014-2020, le patrimoine communal s’est accru d’une école neuve (4,7 M€ HT), mais sur le même site, on a perdu un plateau sportif (peut-être sans valeur, mais il faut le noter quand même) ; la commune a agrandi son cimetière (acquisition et travaux pour un total de 200 K€ environ) et dans le même temps elle a rayé d’un trait les dépenses qui avaient été consenties pour le projet du Grand Célac 110 K€. Autre exemple : en 2018, la commune a revendu pour 45 K€ la maison Guillement acquise en 2007 pour 203 K€.
Mais aussi des espaces naturels propriétés communales
A côté des bâtiments ou d’équipements, il ne faut pas oublier des propriétés foncières sans utilisation directe. On ne parlera pas ici des terrains du Galinio dont les usages sont facilement perceptibles (terrains de sports, verger conservatoire), mais on attirera l’attention sur les propriétés communales autour de Célac. Ou bien encore sur les taillis de zones humides du côté de Tréfévan qui pourraient être valorisés en gestion durable pour la fourniture de bois énergie…
Ces quelques exemples montrent l’intérêt d’affiner l’inventaire des biens communaux, surtout à un moment clé de l’installation d’une nouvelle municipalité. Quelle plus-value ou moins-value va-t-elle apporter à notre patrimoine commun ?
Je viens de lire sur la toile un article sur la situation économique de notre petite ville. Avec des propositions qui méritent sans doute d’être regardées de près, même si certaines relèvent du vœu pieux, même si d’autres sont plutôt irréalisables. N’étant pas en responsabilité, je me garderai d’intervenir dans ce débat : nos nouveaux élus prennent les manettes la semaine prochaine, ils auront à cœur de prendre les bonnes décisions. Mais prendre les bonnes décisions suppose de s’appuyer sur les réalités vérifiées. Alors quand je lis que le taux de chômage à Questembert est de 11,9 %, je sursaute, car le chiffre que j’ai en tête est plutôt entre 7 et 8 %. Et je cherche à comprendre.
Les chiffres du chômage communément utilisés
Voilà ce qui est écrit sur le site : « En 15 ans, le taux de chômage à Questembert est passé de 7,7% à 11,9% (source Insee), ce qui nous situe au-dessus de la moyenne nationale. »
Au-dessus de la moyenne nationale ? Vous pensez comme moi sans doute que la moyenne nationale est aux alentours de 8 %; c’est d’ailleurs le chiffre que donne l’INSEE dans ses Informations rapides n°36 du 13 février 2020
Effrayant, n’est-ce pas ?Nous serions très largement au-dessus de la moyenne nationale : presque 12 % contre 8 % !
Voilà donc la « source INSEE ». En 2006, taux de chômage à Questembert, 7,7 %, contre 8,9 % au niveau national ; et en 2016, 11,9 % à Questembert contre 11 % en France.
J’ai fini par trouver : sur le site de l’INSEE, dans l’outil Comparateur de territoire, où l’on voit ce tableau :
Il s’agit des chiffres du chômage au sens du recensement. Ah bon ? C’est quoi ?
Les chômeurs au sens du recensement de la population sont les personnes (de 15 ans ou plus) qui se sont déclarées chômeurs (inscrits ou non à Pôle Emploi) sauf si elles ont, en outre, déclaré explicitement ne pas rechercher de travail ; et d’autre part les personnes (âgées de 15 ans ou plus) qui ne se sont déclarées spontanément ni en emploi, ni en chômage, mais qui ont néanmoins déclaré rechercher un emploi. Remarque Un chômeur au sens du recensement n’est pas forcément un chômeur au sens du BIT (et inversement).
Ce ne sont pas ceux du BIT (Bureau International du Travail) qui servent de base aux comparaisons dans le temps et dans l’espace. Et d’ailleurs si on prend ce que l’INSEE appelle le Dossier complet de la commune de Questembert, on trouve un autre tableau:
Pourquoi avoir choisi ces chiffres ?
Bien sûr, ces chiffres ne sont pas faux, heureusement ! Mais comme ce ne sont pas les chiffres qu’on utilise habituellement pour parler chômage et emploi, on est en droit de se demander pourquoi ils ont été retenus. Tout ne va pas pour le mieux à Questembert, mais il n’y a pas non plus de raison pour jouer avec les peurs et le déclinisme.
Le nouveau conseil municipal sera installé lundi 25 : Boris Lemaire et son équipe vont se retrouver à la tête de notre commune. C’est le moment de se rappeler le slogan de leur campagne : Construisons ensemble notre territoire. La volonté de travailler collectivement se traduira aussi dans le fonctionnement du conseil municipal, j’en suis persuadé, et cela se verra aussi dans la relation avec les 4 représentants de la liste de Mme Danilo et les 2 élus de la liste de M Poeydemenge. Car, s’il y a des divergences de vues, en démocratie, nos adversaires ne sont pas nos ennemis.
Donner toute sa place aux élus de l’opposition
Le système électoral accorde une majorité solide à la liste qui a remporté l’élection, ce qui lui permet de mettre en œuvre son projet, son programme, mais cette majorité – même approuvée par 57 % des électeurs – ne peut pas, ne doit pas considérer comme quantité négligeable les autres élus qui représentent 43 % des votants (26 % et 17%). La démocratie, ce n’est pas la loi de la majorité, mais la protection de la minorité, écrivait Albert Camus en 1951.
Le nouveau conseil va sûrement constituer des groupes de travail, commissions, comités consultatifs, etc. Il importe que ces groupes couvrent la plupart des aspects de la vie municipale et que les minoritaires y soient représentés. Évidemment, si les comités sont ouverts aux citoyens non élus, il faudra qu’ils soient divers et représentatifs le plus largement possible. Et même on peut tout à fait imaginer que des élus de l’opposition soient invités à prendre en charge le pilotage de certains sujets, comme dans le mandat 2008-2014, G. de Kerangat avait conduit la réflexion sur la restauration de l’Hostellerie Le Guennego.
Ce sont là des évidences, mais je peux rappeler que, dans le mandat qui s’achève, nos élus ont été éjectés sans ménagement de l’OMS et de l’Office de la Culture et des Loisirs ! Gérard Launay en parlait le jour de sa démission du conseil (Gérard Launay quitte le conseil municipal à lire ici).
Si commissions et groupes de travail sont nécessaires, il ne faut pas oublier que les séances du conseil municipal – malgré leur aspect rituel – sont des moments clés de la vie démocratique de la commune. Raison de plus pour revenir à des réunions mensuelles, avec des questions plus ouvertes, sans se contenter des délibérations formellement nécessaires. Sinon, ça donne des réunions pour pas grand chose, comme ici. Là encore, la parole des élus minoritaires doit être entendue et respectée ! C’est la responsabilité du maire qui assure la police des débats de permettre l’expression des opposants sans qu’ils soient interrompus par des quolibets. Il est vrai que Mme Martin elle-même n’a pas toujours donné le bon exemple. Lire ici la chronique de Maxime PicardDur d’être une opposition constructive.
Etre un bon opposant, l’honneur de la vie démocratique
Je n’ai pas de doute que Boris Lemaire saura respecter les élus minoritaires. Mais la fonction d’élu d’opposition comporte aussi des exigences. Et d’abord de se dire que l’échec, s’il advient, du projet municipal sera aussi un échec pour la commune, et, tout adversaire qu’on soit de ce projet, on ne peut pas souhaiter l’échec de sa commune.
Ayant vécu cette expérience d’élu d’opposition (entre 92 et 95 – c’est loin ! – et de 2014 à 2019), je m’étais donné une ligne de conduite et je m’y suis tenu. Oui, être opposant, c’est défendre pied à pied ses positions – par exemple sur les Festives Halles, sur la fermeture du https://www.questembert-creative-solidaire.org/Finances-fin-du-camping-nouvelle,1404.htmlcamping – mais c’est aussi se tenir éloigné du dénigrement systématique et de la démagogie. Je m’en suis expliqué dans cet article de Questembert Créative et Solidaire : Après la défaite, être élu d’opposition.
Un bon moyen de résister à ces facilités est de s’informer et de se former. Je me permets de rapporter une anecdote : au début du mandat de 2008, j’avais proposé à tous les élus de participer à une formation sur la Communauté de communes, formation proposée par l’ARIC, association pluraliste d’élus, et un seul des élus d’opposition avait cru bon d’y participer. A la fin de la journée, il s’approche de moi et me dit : « Mes collègues auraient bien fait de venir, ils auraient appris des choses et cela éviterait de dire des c… ries. »
La formation et l’information permettent de construire un socle de connaissances communes : après, chacun défend son point de vue, ses options, mais sur des réalités partagées.
Le maire et la municipalité sont tenus de communiquer les informations à tous les élus, et d’ailleurs, la plupart des données sont aussi accessibles à tous les citoyens. Un bon citoyen aussi doit être informé ! (Cela évite les affirmations péremptoires et infondées qu’on entend au comptoir des bistrots ou qu’on trouve sur les réseaux sociaux!)
Le titre de l’article publié par Ouest-France est au moins malheureux, sinon malhonnête. En tout cas, il a énervé plus d’un Questembert, et plus particulièrement les professionnels de santé… et leurs patients.
Un nouveau service, oui
C’est une excellente nouvelle pour Questembert et les communes alentour de voir s’installer cette orthoptiste, qui va pouvoir réaliser les examens « classiques » : bilan de vision, fond d’oeil, tension oculaire, etc. Les résultats transmis permettent au médecin spécialiste soit de préparer une ordonnance soit d’inviter le patient à un rendez-vous.
Qui arrive dans un désert médical? Pas si vite
D’abord, si on consulte les pages jaunes, on constate qu’un ophtalmologue, le Dr Delhay, a ouvert un cabinet annexe au 1, rue Alain le Grand. Le désert commencerait-il à se peupler? Non, Questembert est loin d’être un désert médical et notre commune est plutôt bien dotée : sous l’impulsion de notre municipalité, les professionnels de santé se sont regroupés, dès 2012, dans l’association ASTEQ, une organisation pluridisciplinaire de professionnels volontaires pour coordonner les soins sur un bassin de vie.
Le pôle de santé de l’Espace Victor Ségalen
L’association, présidée par le Dr JF Vinatier, a réalisé, sur les terrains rue du Pont-à-Tan rétrocédés par la mairie, le pôle de santé Espace Victor Ségalen qui regroupe dans un premier bâtiment, des médecins généralistes, des cabinets infirmiers, orthophonistes, kinésithérapeutes, psychologues, etc. Un deuxième bâtiment est dédié au laboratoire d’analyses biologiques du Dr Le Run. Cet ensemble a ouvert ses portes en mai 2017…
Un nouveau bâtiment est prévu
L’opération a été un vrai succès, et la société Lexham, qui l’a réalisée, vient d’acquérir sur le même site un terrain de 600 m² pour construire un autre bâtiment sur 2 étages. La vente a été approuvée par le conseil municipal lors de la séance du 2 décembre 2019. Ce troisième bâtiment est nécessaire pour accueillir de nouveaux professionnels de santé.
Une offre médicale satisfaisante
Six médecins généralistes sont installés dans l’Espace Ségalen, deux autres sont restés à l’écart du projet immobilier mais participent pleinement à la coordination grâce au système informatique.
La situation avait cependant été délicate en 2012 au départ en retraite de deux généralistes qui peinaient à trouver des remplaçants : les jeunes médecins veulent désormais travailler en groupe! Cette tension a été le point de départ de l’association.
Des médecins formateurs
Plusieurs généralistes étaient déjà engagés dans la formation des étudiants en médecine. Ils ont intensifiés leurs efforts et aujourd’hui tous accueillent des internes en stage : un bon moyen pour assurer leur formation de terrain, mais aussi pour les rassurer sur l’exercice de leur métier. Ils savent qu’ils ne seront pas seuls… perdus dans le désert.
Les professionnels de santé en réseau
Les plus actifs dans le lancement du projet ont été rejoints par la plupart des autres. A côté de ceux qui sont installés rue du Pont-à-Tan, il existe d’autres cabinets infirmiers, des kinésithérapeutes et d’autres professionnels de santé, sans oublier bien sûr les trois pharmacies de la commune.
Manque de spécialistes?
C’est vrai, il ne faut pas se voiler la face. Les cabinets dentaires peinent à répondre aux besoins des patients et les départs en retraite sont difficiles à remplacer. Mais nous avons depuis longtemps une orthodontiste installée, rue Alain le Grand. Outre les services d’ophtalmologie qui viennent de se créer, le Dr Buchler, rhumatologue, a ouvert son cabinet rue St-Michel.
Mais ce n’est pas facile d’attirer des spécialistes dans une commune rurale. Les ophtalmo souhaitent en plus des consultations pouvoir disposer d’un plateau technique pour des opérations, les gynéco veulent accompagner les femmes jusqu’à l’accouchement en maternité.
J’avais dès le début de mon premier mandat tenté d’attirer des spécialistes et il y avait un espoir dans une coopération avec la clinique des Augustines à Malestroit : le directeur aurait bien voulu recruter des spécialistes de gynécologie et d’ophtalmologie qui auraient partagé leur activité entre les consultations de ville à Questembert et les interventions programmées à la clinique. Mais le regroupement de la maternité et de la chirurgie à l’hôpital de Ploërmel a fait avorter le projet.
Des yeux bien ouverts pour voir la réalité
On comprend bien que la « chargée de développement de Téléophtalmo » ait survendu la nouveauté de l’offre du cabinet secondaire d’orthoptie. Mais que tout le monde se rassure : elle n’arrive pas dans le désert. Il est temps pour elle de se dessiller/déciller les yeux pour découvrir la réalité de Questembert.