Centre-ville, un regard extérieur, et cruel

A travers le site Questembert-Créative-et-Solidaire, porté par les élus minoritaires du mandat précédent 2014-2020, j’ai reçu, en tant qu’administrateur du site, un message que je souhaite partager avec vous. Notre correspondante, de la Presqu’île Guérandaise, porte un regard acéré sur notre centre-ville. Son message nous donne une idée du défi qui attend la nouvelle municipalité, les commerçants du centre, l’UDEQ et aussi tous les Questembertois, en tant que consommateurs et en tant que citoyens.

Pourquoi ce message sur Questembert-Créative-et-Solidaire?

Une question à laquelle il faut donner une réponse préalable à tout débat. Que ce message tombe sur notre site du groupe minoritaire – qui reste en ligne, mais qui n’est plus du tout activé – montre à quel point la communication officielle de la mairie a été défaillante. Mme Martin et ses amis nous avaient d’ailleurs reproché d’être trop visibles et, en quelque sorte, d’usurper la place ! Pourtant, ils s’étaient dotés, pour un peu plus de 10 000 euros, d’un site officiel conçu par des professionnels. Encore eût-il fallu faire vivre ce site, le rendre attrayant et y diffuser des informations intéressantes.

Dans cet article Informer, communiquer, une obligation pour les élus, que j’ai publié le 13 mars, je signalais que la page budget du site évoquait le budget voté en mars 2018!

Je suis au regret de constater que la page n’a pas encore été mise à jour;
il est vrai que la nouvelle municipalité a eu d’autres chats à fouetter et que le budget 2020 n’a été voté qu’au conseil du 29 juin.

Le premier message de notre correspondante
Bonjour
Venant (et native) d’une presqu’île guérandaise dont les prix de l’immobilier et l’affluence touristique me la rendent hélas rédhibitoire, je cherchais, pas trop loin, une petite ville avec divers paramètres importants pour moi (une école Diwan, même si, à présent grand-mère, je n’ai plus d’enfants à y amener, une identité bretonne annoncée si possible par des panneaux bilingues, une rue ou une place regroupant commerces, bistrots et autres lieux amenant une certaine animation, et cerise sur le gâteau, une gare en fonction…).
Questembert me semblait parfaite, avec en plus ses marchés sous vos belles halles. Ce que j’avais lu de la vie associative me plaisait aussi, bref, tout bien.
Donc j’y passe au milieu du mois d’août, rapidement, en me disant que j’y reviendrais en septembre, plus au calme, mais… énorme surprise : le calme – et c’est peu de le dire – je l’ai trouvé à un point que je n’imaginais pas en cette période ! En arrivant sur la petite place où il y a la maison de la presse ; j’ai pensé « voilà le début du coin commerçant, même s’il n’y a pas grand chose en face. La suite des magasins se trouve sans doute plus loin ». Mais plus loin… rien (sauf les halles, magnifiques) Nettement plus loin, une autre place, mais bien tristounette.

Ai-je mal regardé ou les commerces à Questembert sont-ils une boulangerie à un endroit, sans voisin commerçant, une boucherie à un autre endroit, sans voisin commerçant, une pharmacie à un troisième endroit, etc? Tous isolés les uns des autres, sans continuité ? Je me dis que j’ai sans doute mal vu, ou alors le quartier commerçant, c’est la gare (mais ça m’a plutôt semblé être ce qu’on appelle une « zone commerciale », avec ce que ça implique de particularité).
J’ai refait un tour, suivi le panneau « tous commerces » (ou quelque chose comme ça, je ne sais plus), mais je suis retombée sur la place tristounette, puis la rue menant aux halles et à la petite place de la Maison de la presse.
Les touristes ne m’ont pas gênée, c’est sûr, donc sur ce point ce n’est pas Guérande, ouf. Mais j’aurais bien souhaité une demi-mesure.
Pas de panneau bilingue non plus à l’entrée de la ville, ce qui m’a étonnée de la part d’une commune abritant une école Diwan.
Bref ; j’avoue avoir été très très très destabilisée (et le suis encore, à ce que
vous pouvez voir !) par cette visite dans un Questembert qui pourtant j’en suis certaine est plein de bonnes et belles choses et de belles âmes dévouées à sa vie associative. Et donc je voulais vous faire part de ce ressenti, que j’espère vous recevrez tel qu’il se veut : l’expression d’une grosse surprise, et en aucun cas un jugement de valeur. Mais voilà, je cherche l’explication…
Bien cordialement
Marie-Christine
PS : j’ai cherché un forum « commerces » pour mettre ce message, mais ne l’ai pas trouvé.
— Envoi via le site Questembert, créative & solidaire (https://www.questembert-creative-so…)

Et plus encore…

J’ai répondu à ce premier message en arguant que c’était peut-être un mardi, jour de fermeture, que la crise sanitaire avait ébranlé plusieurs commerces, qu’à la fin de cet été on sentait un regain de vitalité. Je l’ai invitée aussi à entrer en contact avec les responsables de la municipalité. J’ai bien précisé aussi que le site Questembert créative et solidaire n’était plus actif. J’ai reçu en retour un nouveau message.

Merci pour cette sympathique et honnête réponse. On vous devine désabusé et je le comprends : moi-même qui ne suis pas de Questembert et n’ai donc aucune raison d’être triste d’en voir l’état, j’en suis repartie assez éberluée. Comment une ville qui semble avoir tant d’atouts géographiques (au moins autant en tout cas que certains bourgs du quasi centre-Bretagne – pourtant pas l’Eldorado ! – qui s’en sortent, bien que n’ayant ni gare, ni grand axe routier à proximité immédiate ou un peu plus éloignée  !!!

J’avais sans doute trop investi « affectivement » dans une ville qu’au fond je ne connaissais que sur le papier (se méfier du papier !!!)  et qui semblait correspondre à tout ce que je recherchais (sauf tout de même : pas de panneau bilingue, au moins en entrée et sortie de ville,  quand on abrite une école Diwan, voilà encore quelque chose qui détone à Questembert. Ne serait-ce que pour le marketing : le breton plaît aux touristes, les 200 euros du panneau sont rentabilisés… ?)

Hélas non je ne suis pas passée un mardi mais un mercredi ou un vendredi, de mémoire.

Enfin voilà, je suis donc à la recherche d’une autre commune, je pense à Locminé ou Ploermel, un peu grandes mais qui pour beaucoup de choses cadrent avec mes paramètres (un bon bagad ? ; une UTL, une belle identité bretonne…). Beaucoup plus loin de ma chère (à tout point de vue) presqu’île guérandaise, mais tant pis ! Nous verrons bien.

En tout cas, du fait que je ne vise hélas  plus Questembert pour les raisons que vous savez, donc je ne m’engagerai pas dans un échange avec la nouvelle municipalité.

Et maintenant, on fait quoi?

J’ai mis ce message pour provoquer la réflexion, le débat. A vous maintenant!

PS S’agissant du bilan de la municipalité sortante

J’ai envie de compléter la réflexion engagée en vous référant au paragraphe Centre-ville de mon article du 3 février 2020 Une brassée de roses pour Mme Martin

Une belle rentrée à l’Iris Cinéma

Vous étiez nombreux sans doute à attendre avec impatience, comme moi, la programmation de rentrée du cinéma Iris. Vous n’allez pas être déçus : la rentrée s’annonce excellente avec des films de grande qualité pour tout public et des films un peu plus difficiles mais intéressants.

Mais d’abord les tarifs : doux et accessibles

Tarifs de l'Iris cinéma



Et n’oubliez pas que vous pouvez devenir bénévole pour l’association!






Effacez l’historique! du rire décapant

Sans doute le film le plus drôle et le plus provocant de cette rentrée. Dans un lotissement en province, trois voisins sont en prise avec les nouvelles technologies et les réseaux sociaux. Il y a Marie, victime de chantage avec une sextape, Bertrand, dont la fille est harcelée au lycée, et Christine, chauffeur VTC dépitée de voir que les notes de ses clients refusent de décoller. Ensemble, ils décident de partir en guerre contre les géants d’internet. Une bataille foutue d’avance, quoique…

Avec une pléiade d’acteurs talentueux, dont Blanche Gardin, Corinne Masiero, Denis Podalydès, Vincent Lacoste, Benoît Poelvoorde dans un film déjanté de Gustave Kervern et Benoît Delépine.

Jusqu’à mardi 8. Voir le détail des séances ici.

Pour les petits, La petite Taupe aime la nature

Trois aventures inédites ! Soucieuse de l’environnement et de la préservation de la nature, La Petite Taupe et ses amis vont ravir une nouvelle génération de jeunes spectateurs !

Dessin animé de qualité! Ce samedi à 17h, mercredi 9 à 15h, samedi 12 à 17

The Perfect Candidate, une femme candidate aux municipales en Arabie Saoudite

Comment une femme peut-elle être candidate à des élections dans ce pays? La réalisatrice Saoudienne Haifaa Al-Mansour s’était déjà demandé dans Wadjda comment une gamine pouvait rêver de s’acheter un vélo. Elle nous propose ici une comédie acide et engagée.

Dimanche 6 à 17h, Mardi 8 à 21h.

Le Capital au XXIème siècle, Thomas Piketty au cinéma!

Le Capital au XXIème siècle, est l’adaptation d’un des livres les plus importants de ces dernières années. En mélangeant références à la pop culture et interventions d’experts parmi les plus influents de notre époque, le film est un voyage à travers l’histoire moderne de nos sociétés. Il met en
perspective la richesse et le pouvoir d’un côté, et de l’autre le progrès social et les inégalités. Une réflexion nécessaire pour comprendre le monde d’aujourd’hui.

Mercredi 9 à 21h, dimanche 13 à 17h.

Et bientôt un ciné-débat : La Part des Autres

Un documentaire proposé par le réseau CIVAM et localement par l’association la Marmite. Plus que jamais, l’alimentation, qui est au coeur des échanges humains, possède cette capacité à inclure et à exclure. Elle trace une frontière intolérable entre ceux qui ont le choix et ceux pour qui l’alimentation est source d’angoisse et de honte.

En présence de Jean-Claude Balbot, paysan finistérien retraité, ancien administrateur du réseau CIVAM et porteur du projet ACCESSIBLE

Mercredi 23 septembre à 20h30.


Et bien d’autres films intéressants

J’ai donné là les films que personnellement j’ai envie de voir. Mais il y en a d’autres selon vos goûts. Voici une liste pour les prochaines semaines.

  • Mignonnes, dimanche 6 à 21h et mardi 8 à 18h
  • Light of my Life, samedi à 20h30, lundi 7 à 20h30, mardi 8 à 17h30
  • Les Nouveaux mutants, le 9 à 14h30, le 11 à 20h30, le 12 à 16h30 , le 25 à 20h30. Interdit aux moins de 12 ans
  • Petit Pays, le 10 à 21h, le 11 à 21h, le 13 à 20h30, le 14 à 21h, le 15 à 18h
  • Tenet, le 9 à 20h30, le 10 à 20h30, le 13 à 16h30, le 15 à 17h30 en VF et en VOSTF le 12 à 20h30 et le 14 à 20h30
  • Never rarely sometimes always, en VOSTF le 11 à 21h, le 13 à 21h, le 15 à 21h
Inofs sur l'Iris Cinéma

Vie associative, ferment de la citoyenneté

Portrait J chauvin

Premier adjoint auprès de Boris Lemaire, Jacky Chauvin porte trois délégations : Vie citoyenne, associations et personnel communal. A quelques jours du forum associatif, il explique le sens qu’il veut impulser à son action.

Vie citoyenne, ce sont les deux premiers mots qui résument la mission principale qui t’est confiée. Des mots abstraits, un peu tarte à la crème, non ?

Je peux t’assurer que non, ce sont des mots chargés de sens ! Au cœur de notre projet nous avons inscrit la démocratie collaborative :

Nous souhaitons donc donner vie à un nouveau projet démocratique :

  • Définir et partager clairement l’objectif et le cadre des sujets
  • Entendre tous les points de vue traversant notre communauté
  • Se former sur les sujets qui sont tout sauf simples, par exemple le plan climat air énergie territorial (pcaet), le plan local d’urbanisme local (plui)
  • Débattre depuis le terrain des problématiques et trouver ensemble des solutions
  • Construire des consensus

La concertation, le travail et enfin le choix de solutions à court, moyen et long termes sont la seule voie possible. La démocratie demande des efforts. La démocratie collaborative demandera de la persévérance et du respect mutuel.

L'affiche du Forum
Le Forum des associations, c’est samedi 6

Tu as aussi en charge la relation avec les associations, comment vois-tu ton rôle ? Comment veux-tu agir?

Les associations naissent de l’intérêt individuel des uns et des autres qui se rassemblent dans un projet commun : jouer aux boules, faire de la randonnée ou de la couture, voir des films sur grand écran, etc. Très bien, mais il faut, je crois, construire entre ces groupes d’affinités des relations horizontales.

D’où notre souhait de remettre en marche un office des sports géré par les associations et un office de la culture, des structures mises en sommeil alors que ce sont des lieux de concertation, de confrontation entre les responsables des associations : « mon association défend son point de vue, mais je suis obligé d’entendre les points de vue des autres associations. »

Et là on revient à la citoyenneté, à la démocratie collaborative, au coeur de notre projet.

Les associations rendent aussi des services « publics », comment vois-tu ça ?

Commençons par deux ou trois exemples : aurions-nous une offre cinématographique de qualité sans l’association de l’IRIS ? Avec du privé « commercial »? aucune chance, parce que pas de rentabilité possible? Avec un cinéma géré par du personnel communal ? On y mettrait beaucoup d’argent pour une réponse qui ne satisferait pas les spectateurs.

Dans le domaine du sport, on peut prendre l’exemple du CARQ (mais on pourrait aussi parler de la BO, des Avettes, du HBCRK pour le hand-ball, le BUSQ pour le bad). Tous partagent le plaisir du sport, mais ces associations participent aussi à la formation et à l’encadrement des jeunes. Des missions d’éducation à la sociabilité, à la citoyenneté.

Et il ne faut pas oublier la richesse produite par les bénévoles : leur travail crée de la valeur. Et n’oublions pas que certaines associations ont des salariés rémunérés : elles créent de l’emploi.

Tu es aussi l’élu référent pour le personnel communal. Comment vois-tu la relation avec les employés municipaux?

Je veux d’abord redire notre confiance aux personnels : respect pour leur compétence, leur engagement au service de la collectivité, des Questembertois(es). Nous avons en commun un sens profond du service public. Comme dans toutes les organisations, dans tous les groupes, il peut y avoir des faiblesses, des manquements, mais je compte plus sur l’entraînement collectif : eux aussi se sentent citoyens!


Lui, maire, et ses adjoints

Porter un regard de citoyen, c’est confronter ce qui a été dit, ce qui a été promis et ce qui est effectivement réalisé. Avec exigence – ne pas être un béni-oui-oui – mais sans la hargne ou la haine qui animent certains opposants.

De Moi Président, à Lui président

J’avais – j’ai toujours – beaucoup de respect pour François Hollande, ce qui ne m’empêchait pas de voir ses échecs ou ses manquements, mais j’étais horrifié par ce qu’on pouvait appeler le Hollande bashing : rien de sa personne ou de son action ne trouvait grâce aux yeux de ses adversaires. Comme dit Mona Ozouf, dans son interview à Ouest-France du 1er août, il nous faut « une éducation à la nuance ».

F. Hollande nous avait amusés ou agacés avec sa litanie de « moi président » au cours de son débat avec N. Sarkozy. Ce truc de rhétorique, qu’on appelle anaphore, avait conduit trois étudiants de l’Ecole supérieure de journalisme de Lille (ESJ-Lille) à créer un site internet intitulé Lui président pour vérifier avec objectivité la réalisation de ses engagements de campagne. Une méthode intelligente, précise, et les résultats de l’analyse pouvaient sûrement énerver aussi bien les thuriféraires du président que ses détracteurs les plus acharnés et les moins scrupuleux. A la fin, cela a donné un grand bilan du quinquennat Hollande, nuancé, mais plutôt positif.

Depuis 2017, le président Macron a aussi son Lui président : un nouveau groupe a pris la suite! Le projet est animé par les étudiants de l’école sous la supervision de journalistes professionnels.

Une idée pour évaluer l’action municipale

Cela m’a donné l’idée de suivre ce modèle pour évaluer avec le plus de sérénité et d’objectivité possible l’action de la nouvelle équipe municipale. Je me suis appuyé sur leurs documents de campagne que j’ai condensés en une liste d’objectifs dont chacun pourra mesurer à quel niveau ils sont atteints. C’est à un exercice collectif d’évaluation des politiques publiques que je vous invite. A vos commentaires.

Observer un conseil municipal : un exemple à Grenoble

L’association Regards citoyens, créée en 2009, s’est donné comme objectif de proposer un accès simplifié au fonctionnement de nos institutions démocratiques à partir des informations publiques. Sur le site de l’association, vous trouverez une réflexion sur ce thème en observant le conseil municipal de Grenoble, ce qui permettra d’améliorer l’ébauche que je vous propose ici.

Les grands thèmes annoncés par Questembert 2020

Le groupe conduit par Boris Lemaire a regroupé ses propositions en 6 grands thèmes

  • La culture
  • La démocratie collaborative
  • L’économie et emploi
  • La préservation de l’environnement
  • l’action sociale
  • La Communauté et nous

Pour la culture

  • Préserver et animer notre patrimoine matériel et immatériel
  • Proposer des offres culturelles variées et de qualité.
  • Soutenir le réseau associatif
  • Appuyer les initiatives pluridisciplinaires, traditionnelles ou modernes
  • Proposer un nouvel événement festif

La démocratie collaborative

  • Considérer les habitants comme des citoyens et non comme des clients
  • inviter les habitants à investir les lieux de réflexion et de travail pour le bien et le lien communs
  • Aider les citoyens à s’informer et à se former sur les sujets communs
  • Débattre à partir de connaissances partagées pour construire ensemble des solutions consensuelles

L’économie et l’emploi

  • Offrir des infrastructures de qualité pour faire éclore les projets des acteurs locaux et attirer ceux de l’extérieur
  • Défendre et enrichir l’offre de services autour de nos gares ferroviaires
  • Améliorer en partenariat avec la Région la desserte numérique en très haut débit
  • Lancer une action de reconquête du cœur de ville avec les artisans, commerçants et habitants, en sollicitant le soutien de l’Etat, de la Région et de la Banque des Territoires
  • Soutenir, à l’échelle de la communauté, les commerces et services de proximité
  • Développer une économie plus verte, plus solidaire, plus sociale
  • Accroître l’offre de logements et de services pour fixer aussi bien les salariés que les entrepreneurs (une cité active, pas une cité dortoir)

La préservation de l’environnement

  • Réaliser un atlas communal (et intercommunal) de la biodiversité en impliquant au maximum les habitants : bien connaître la nature pour mieux la protéger
  • Créer un indicateur de l’emploi lié à la transition écologique
  • Contre l’obsolescence programmée, faciliter la réparation, le réemploi, créer une ressourcerie
  • Diffuser les enjeux et le programme d’action du PCAET (Plan Climat Air Energie Territorial) élaboré par Questembert Communauté
  • Faire de notre communauté un Territoire à Energie Positive (TEPOS), un territoire où l’on produit plus d’énergie qu’on en consomme, en augmentant la production et en réduisant la consommation
  • Lancer un Plan Alimentation Territorial pour produire au plus près de chez nous la nourriture que nous consommons ; et y impliquer aussi bien les consommateurs que les paysans qui produisent
  • Préserver la quantité et la qualité de l’eau, une nouvelle compétence obligatoire de Questembert Communauté

L’action sociale

  • Conforter l’offre de services pour l’enfance et la jeunesse
  • Redéployer l’aide au maintien à domicile pour les personnes âgées
  • Valoriser l’insertion des seniors dans la vie collective
  • Soutenir les aidants auprès des personnes dépendantes
  • Favoriser l’inclusion numérique
  • Repérer et accompagner les familles monoparentales et spécialement les parents isolés

La Communauté et nous

  • Faire connaître la Communauté et ses actions tant auprès des élus que des habitants
  • Coordonner et mutualiser l’offre sportive à l’échelle communautaire
  • Redonner de la visibilité à la politique culturelle de la communauté
  • Faire partager aux élus et aux habitants le projet communautaire.

Open data, outil pour la démocratie

Open data, c’est quoi donc ? On peut traduire : « données ouvertes ». Mais encore? C’est la possibilité pour chacun d’accéder aux données publiques, plus précisément aux données issues de l’activité publique, données qui le plus souvent ont été financées par le citoyens à travers les tarifs ou l’impôt local.

Du secret des administrations, à l’action de la CADA, et à l’obligation de rendre accessibles les données



Le chemin parcouru a été bien long depuis l’affirmation de la déclaration des droits de l’homme de 1789 qui dans son article 15 affirme : La Société a le droit de demander compte à tout Agent public de son administration.

D’abord, il y eut le secret : Circulez, y a rien à voir ou Dormez, braves gens, on s’occupe de tout. Le temps des affaires réglées entre gens de bonne compagnie, parfois entre copains et coquins. Avec pour conséquence, une méfiance justifiée du citoyen envers des instances opaques. Alors oui, on pouvait dire « on nous cache tout, on nous dit rien. »

Il faut attendre la loi du 17 juillet 1978 qui a instauré un droit d’accès des citoyens aux documents administratifs. Ainsi, toute personne a le droit d’obtenir communication des documents détenus par une administration dans le cadre de sa mission de service public, quels que soient leur forme ou leur support.

Théoriquement ! Parce qu’en pratique, c’était quelquefois plus compliqué. Ainsi dans une commune de la périphérie vannetaise, le groupe d’opposition avait dû louer une photocopieuse et un groupe électrogène, installés devant la mairie, pour obtenir copie des délibérations, des budgets, qui sont pourtant des documents publics.

Plus récemment, j’ai dû pour ma part solliciter en 2014 la CADA (Commission d’Accès aux Documents Administratifs) pour obtenir communication de la fiche DGF de la commune, car l’adjoint m’avait répondu :  » Un tel document est confidentiel et, en conséquence, nous ne pouvons faire suite à votre demande. » Évidemment, il s’agissait d’un document public. Peut-être l’adjoint l’ignorait-il lui-même. Mais, la plupart du temps, le citoyen peut être découragé par les obstacles qu’on dresse devant lui. Et renoncer à une information utile.

Cet adjoint était bien en retard sur son temps, sur notre temps.

Des données ouvertes, une attente citoyenne, sanctionnée par la loi

Les données ouvertes sont désormais un principe admis qui répond à une attente citoyenne. Avant d’être inscrit dans la loi « Pour une république numérique,«  préparée par Axelle Lemaire en 2016 (non, ce n’est pas la sœur de Boris!), le principe a été formalisé en France par la mission ETALAB (2011) et le portail data.gouv.fr. Mais dès 2010, les villes de Rennes et de Paris ont initié une démarche open.data

Plus près de nous, le syndicat départemental Morbihan Énergies a lancé son portail de données ouvertes. Voir ci-dessous la page d’accueil.

La page d’accueil du portail open data de Morbihan énergies.

La page d’accueil du portail est alléchante : elle souligne les 3 objectifs visés avec en premier lieu, celui de rendre l’action publique plus compréhensible par les citoyens. Mais ce qui est proposé à ce jour est encore décevant… Le service le plus recherché est la cartographie des points de recharge des véhicules électriques. Récemment, la ville de Lorient a mis en ligne les stationnements particuliers (PMR par exemple). La commune de Béganne, quant à elle, a mis en ligne ses budgets 2017 et 2018. Des progrès à faire donc.

Du côté de Rennes Métropole, il y a aussi à faire : si vous vous intéressez au PLUi du territoire métropolitain, vous pouvez télécharger un fichier de 217 Mo au format gpkg, un format ouvert, sous licence libre, mais…

On comprend l’intention louable de la loi « pour une République numérique ». La mise en œuvre reste complexe.

Une médiation nécessaire, mais premières étapes faciles à atteindre

Pour recueillir pleinement les effets positifs de l’ouverture des données, il faut probablement un accompagnement, une médiation pour que les citoyens puissent profiter de l’information offerte et pour que la démocratie soit plus vivante, plus participative.

Cependant, les communes et les communautés peuvent facilement faire un effort pour que les données de base soient accessibles : elles disposent presque toutes de sites internet, de newsletters. Quoi de plus facile que diffuser régulièrement l’information nécessaire au grand public. Bien sûr, la plupart mettent en ligne les comptes-rendus des conseils, les budgets, les rapports d’activités. Mais quoi de plus rébarbatif qu’une délibération formelle qui retrace les liens avec les lois et règlements ? Il faudrait remettre tout ça dans le contexte, exposer les enjeux, montrer comment telle action s’inscrit dans un projet global.

Tout cela impose une réflexion approfondie sur le message à transmettre, du travail complexe des spécialistes, mais c’est à ce prix qu’on pourra faire mieux vivre la démocratie : des citoyens qu’on respecte parce qu’ils sont informés, des élus qui sont respectés parce qu’ils prennent le temps d’expliquer ce qu’ils font.

Regards citoyens fait la promotion de l’open data

Pour aller plus loin, avec l’association Regards Citoyens

Créée en 2009, l’association est constituée de citoyens de tous âges et régions, tous bénévoles, qui se sont rencontrés sur Internet dans un désir commun de proposer un accès simplifié au fonctionnement de nos institutions démocratiques à partir des informations publiques.

Sur le site de Regards Citoyens, vous pourrez trouver des informations sur l’activité de nos députés et de nos sénateurs. Et bien sûr, c’est notre sujet du jour, la promotion de l’open data.

Les seniors, une ressource pour nos territoires

Nous étions les baby boomers, nous voici maintenant papy-boomers. Je vous ai parlé les jours derniers de notre fin inéluctable. Je pourrais parler longuement du maintien à domicile, de la grande dépendance, etc. C’est souvent ce qu’on évoque quand on traite le problème du vieillissement. Et si on s’interrogeait sur la richesse que peuvent apporter les seniors à nos territoires

Les Vieux Fourneaux, une série de BD géniale

Comité des sages ? Non sans doute !

Commençons par évacuer l’illusion du comité des sages ! Mon âge ne m’a pas apporté tant de sagesse que je puisse la partager ; en ai-je assez d’ailleurs pour conduire ma propre vie, sans parler de prétendre dire aux autres ce qu’ils doivent faire. Il s’agit de ne pas encombrer le chemin des responsables d’aujourd’hui. Soyons simplement des citoyens à part entière et participons à la vie de la collectivité, ce sera déjà beaucoup.

C’est exactement ce que propose l’association OR GRIS : seniors acteurs des territoires ruraux, dans une société pour tous les âges…

L’association a été fondée en 2013 par Odile Plan, après une vie active consacrée au développement des territoires. Son premier objectif était de modifier le regard souvent condescendant, misérabiliste sur les vieux, les « petits vieux », non pas sur LA vieillesse, mais sur LES vieillesses. Au contraire, elle voulait montrer les multiples richesses que pouvaient apporter les seniors aux territoires, en particulier par des pratiques innovantes.

Attention, L’or gris est également le titre d’un livre à charge contre les maisons de retraite.

Oui, les maisons de retraite privées sont un secteur très lucratif : un excellent placement si vous souhaitez investir. Mais ça n’a rien à voir avec les EHPAD publics comme à Questembert. En réponse à un message qui circulait sur les réseaux sociaux, j’ai eu l’occasion de faire le point sur les tarifs des maisons de retraite.

La silver économie ?

L’expression apparaît au début des années 2000 pour désigner l’ensemble des marchés, activités et enjeux économiques liés aux personnes âgées de plus de 60 ans (la silver génération). Le plus évident, est le marché du grand âge (services à la personne, dépenses de santé), mais c’est aussi le marché des seniors, plus jeunes, en bonne santé, avec des ressources plus importantes qu’autrefois. Selon la DREES (Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques), le revenu médian des retraités s’élève à 1 760 euros par mois car ils ont souvent d’autres sources de revenus. Cette somme les place au-dessus de l’ensemble de la population dont la moyenne de revenu s’établit à 1 690 euros. Voir cet article d’Ouest-France Retraite. Un Français touche 1 389 euros par mois en moyenne (16-05-2018).



Le livre de F. Nenin sur les maisons de retraite montre un aspect de la silver économie : il y a de l’argent à faire en faisant payer des services à des personnes solvables et en proposant des investissements rentables à des gens qui en ont les moyens (les mêmes à des âges différents?)

Économie résidentielle

Sans verser dans le cynisme des économistes ultralibéraux, reconnaissons que notre territoire bénéficie de l’apport des retraités à l’économie locale. Les pensions de retraite sont une ressource importante pour ce que Laurent Davezies appelle l’économie résidentielle ou présentielle. Il en montre les avantages – et les risques – dans son ouvrage La République et ses territoires : la circulation invisible des richesses. Mais, et c’est l’intérêt de l’approche d’Odile Plan et de son approche de l’Or Gris, ce n’est pas qu’une affaire d’argent : les seniors ont du temps à offrir, des compétences à partager, des connaissances à transmettre.

Les vieux, une ressource pour les territoires ruraux

Le Réseau Rural breton a organisé en juin deux conférences en ligne (webinaires) sur le thème les vieux, une ressource pour les territoires ruraux. La première session avec Odile Plan a présenté l’association et quelques unes de ses observations. Voir ici sa présentation. La deuxième a été consacrée à deux témoignages d’actions concrètes menées par les seniors sur leurs territoires.

Antoine Potier, coordinateur de la fédération des centres sociaux de Bretagne a présenté les projets intergénérationnels sur la mobilité, la culture, le réemploi (début de la vidéo et ici le compte-rendu en pdf)

Puis Michel Le Borgne, Président de l’association Régionale, a présenté l’outil en main à partir de la 55ème minute dans la vidéo.

Ne pas copier, mais s’inspirer

Ces initiatives ne sont sans doute pas reproductibles, mais elles peuvent nous donner des inspirations. Pour compléter ce qui existe déjà, car les seniors, chez nous comme ailleurs sont déjà très présents dans la vie associative. Sans l’apport des seniors, comment fonctionneraient les assos de chapelle, les clubs divers, le cinéma Iris ? Qui assurerait l’aide aux devoirs (qui existe déjà depuis plusieurs années, il faut le rappeler… à ceux qui ne savaient pas) ? Qui montrerait l’art des maquettes et des modèles réduits ? Sans parler de la couture, de la peinture sur porcelaine, etc.

La première démarche serait peut-être de faire une sorte de recensement de ces compétences. Pour aller plus loin, pourquoi ne pas imaginer de les solliciter sur des thèmes plus généraux ? Par exemple, pour lancer un atlas de la biodiversité, les chasseurs, les pêcheurs seraient une belle source d’information ; les ramasseurs de champignons aussi, même s’ils sont à juste titre réticents à montrer leurs bons coins. Et nous avons aussi parmi nos concitoyens des spécialistes de l’entomologie, de la greffe des pommiers et poiriers, de la généalogie ou de la culture des bonzaï…

Voilà, maintenant yaka ! On y va ?

PS : Je ne résiste pas au plaisir de partager avec vous le plaisir de cette série de BD scénarisée par Wilfrid Lupano et dessinée par Paul Cauuet, publiée par Dargaud depuis 2014, sans oublier le film basé sur la bande dessinée.
Vous aimerez les 5 tomes :

  • Ceux qui restent,
  • Bonny and Pierrot,
  • Celui qui part,
  • La Magicienne,
  • Bons pour l’asile

Seniors, nous mourrons nombreux…

Nous étions les baby boomers, nous voici maintenant papy-boomers. Michèle Delaunay – boomeuse, elle aussi, née en 1947, médecin oncologue, ancienne députée, ancienne ministre – nous a consacré un livre Le fabuleux destin des baby-boomers. Fabuleux destin sans doute, mais qui se termine mal ! Car, comme elle l’a expliqué dans une chronique du Monde, Le vieillissement et la mort en série des baby-boomeurs vont poser des questions vertigineuses. Je ne veux pas vous jouer les oiseaux de mauvais augure, ni vous inviter à la méditation funèbre. Pas de lamento ici, juste quelques questions concrètes pour nous ici et maintenant. J’aurai l’occasion dans un prochain article de montrer que les seniors que nous sommes, dont je suis, peuvent être une ressource pour le territoire et je vous parlerai de l’association Or gris, de la silver économie ou économie des seniors.

Le Caravage, St Jérôme écrivant
avec le crâne qui lui rappelle la mort inéluctable

Babyboomers, papyboomers, qui sommes-nous ? Combien sommes nous ?
Dans son ouvrage, Michèle Delaunay retient 1946 et 1973 comme bornes de cette génération. On peut en discuter, mais nous savons tous que la natalité a connu un rebond extraordinaire à partir de 1946 : cette année-là, 200 000 naissances de plus qu’en 1945. Et comme le montre le tableau ci-dessous, le nombre annuel de naissances est resté entre 800 000 et 900 000 jusqu’en 1973, descendant à 720 000 en 1976 et 711 000 en 1994. Voir le tableau dynamique sur la page de l’INSEE.

Grosse nouvelle, les babyboomers vont mourir !

Rassurons-nous, pas tous tout de suite ! Mais, comme il y avait eu un surcroît de naissances après guerre, nous subirons une surmortalité d’ici 2050, en tenant compte de l’effet retard de l’augmentation de l’espérance de vie : en 2019, l’âge médian de décès était juste au-dessus de 84 ans (87,5 pour les femmes,79,9 pour les hommes). Et l’on sait déjà que l’épidémie de COVID-19 va augmenter le nombre de décès pour cette année, sans doute 650 000 au lieu de 620 000 en 2019. La courbe des décès pour les prochaines années va ressembler à celle des naissances d’après guerre !

Et chez nous, ce sera comment ?

Ce qui se passe au niveau du pays tout entier va aussi se produire chez nous, mais de façon plus marquée encore. Car notre population est passée de 4198 habitants en 1946 à plus de 7500 aujourd’hui. Avec de nouveaux habitants, dont beaucoup sont des retraités venus d’autres communes, des alentours, de Région Parisienne ou d’ailleurs.

Aux élections de mars 2020, nous avions 6107 électeurs inscrits, parmi lesquels presque 2300 avaient 60 ans et plus. Les plus de 70 ans étaient 1300 environ. Et si l’on se place dans les bornes données par Michèle Delaunay pour cette génération des babyboomers (ils ont aujourd’hui entre 47 et 75 ans), on dénombre plus de 1900 personnes, presque un tiers du corps électoral.

Quelles conséquences pratiques ?

La première question reste comment traiter les conséquences du grand âge ? Mais ce point est au moins envisagé : on évoque les places en EHPAD, les aides pour le maintien à domicile, le financement du 5ème risque de sécurité sociale. Et les réponses ne sont pas directement du ressort des collectivités de base.

Mais une autre question concerne le niveau local, la commune : que ferons-nous de nos morts ? C’est-à-dire où allons-nous déposer leurs restes ? Dans quel cimetière ? Quelle devra en être la surface ? La loi, dans l’article L2223-2 du CGCT (code général des collectivités territoriales) nous dit que « Le terrain consacré à l’inhumation des morts est cinq fois plus étendu que l’espace nécessaire pour y déposer le nombre présumé des morts qui peuvent y être enterrés chaque année. » Sur les dernières années, la commune a enregistré près de 80 décès par an, qui n’ont pas tous donné lieu à de nouvelles concessions funéraires (environ 15 par an). Notez qu’une part significative des nouveaux Questembertois n’a pas d’attaches locales et ne dispose pas de concessions familiales. Avec les effets du baby-boom/papy-boom, il y aura des pics de mortalité qu’il faut anticiper ! Et cela sans tenir compte – on le devrait pourtant – des effets de pandémie ou de canicule.

Il faudra donc se poser sans tarder la question du cimetière. Et sérieusement, sans démagogie.

Il est vrai que le choix de la crémation, de plus en plus fréquent, va réduire les besoins en surface : les urnes sont déposées dans des cavelets de taille réduite ou dans les columbariums. Mais la crémation, pour être désormais assez populaire, vient en contradiction avec les exigences écologiques : on économise de l’espace, mais on consomme des énergies fossiles !

Cependant l’humusation de nos dépouilles mortelles reste, pour l’instant, très marginale. Ce serait pourtant une démarche écoresponsable : un linceul biodégradable, un corps sans apprêt, de la paille et des copeaux. Écoresponsable… et biblique : « Souviens-toi que tu es poussière et que tu redeviendras poussière, » dit la Genèse (319).

Un lieu pour des cérémonies civiles ? Un accompagnement républicain

Penser, ou repenser, le futur cimetière est d’évidence une responsabilité communale. Mais nous devons tous en tant que citoyens nous interroger sur les cérémonies funéraires. Sans nous voiler la face, reconnaissons que l’église se montre accueillante pour tous ceux qui le souhaitent. Et c’est à son honneur. Mais de plus en plus de familles choisissent un hommage strictement civil. Il serait donc important de prévoir un lieu adapté où l’on puisse organiser une cérémonie républicaine en l’honneur de nos défunts.

J’espère que cette lecture ne vous a pas mis dans la désolation. Le sujet est sérieux, mais je veux conclure en vous proposant le sourire de Georges Brassens avec Les Funérailles d’antan.

Plutôt qu’d’avoir des obsèqu’s manquant de fioritur’s
J’aim’rais mieux, tout compte fait, m’passer de sépultur’
J’aim’rais mieux mourir dans l’eau, dans le feu, n’importe où
Et même, à la grand’ rigueur, ne pas mourir du tout
O, que renaisse le temps des morts bouffis d’orgueil
L’époque des m’as-tu-vu-dans-mon-joli-cercueil
Où, quitte à tout dépenser jusqu’au dernier écu
Les gens avaient à coeur d’mourir plus haut qu’leur cul
Les gens avaient à coeur de mourir plus haut que leur cul.

Délégués aux intercommunalités : des changements nécessaires, mais improbables

Gouvernance de notre communauté, élections pour la présidence, puis élections des vice-présidents, constitution du bureau. J’ai tâché d’apporter ma contribution sur ces sujets. Mais il faudrait sans doute aller plus loin et approfondir les questions sur la relation entre communauté et communes, la désignation des délégués intercommunaux, l’élaboration d’un projet politique cohérent. S’interroger aussi sur les freins à l’évolution, dans nos mentalités, et dans l’action des puissants lobbies que sont l’association des maires et le sénat…

La parité dans l’exécutif ?

Dans beaucoup de communautés, la constitution des exécutifs intercommunaux a été conduite aux forceps, comme à Marseille, à Grenoble et ailleurs. Avec des tractations liées aux positions politiques, aux tensions entre la ville centre et les autres communes, ou tout bêtement aux inimitiés interpersonnelles. Dans une communauté proche de la nôtre, le maire d’une ville importante n’a obtenu qu’une vice-présidence de consolation avec un score en rase-mottes ! Chez nous, nous avons vu un vice-président élu complètement inactif sur un sujet qui aurait dû être central pour lui !

Dans ces conditions, inutile d’espérer que la parité puisse être atteinte dans les bureaux communautaires.

La désignation des conseillers communautaires

Aujourd’hui, les listes présentées aux élections municipales doivent indiquer qui seront les conseillers communautaires : 11 noms alternant hommes et femmes sur les listes questembertoises. Chaque liste a ensuite un nombre de délégués en fonction de son résultat électoral : la majorité questembertoise a 9 délégués, la liste Danilo en a 1 et la liste Poeydemenge aussi.
Les 11 délégués de Questembert : Boris LEMAIRE, Jeannine MAGREX, Jacky CHAUVIN, Rachel GUIHARD, Maxime PICARD, Sylvaine TEXIER, Alain LOUIS, Brigitte DELAUNAY, Jean-Pierre LE METAYER,
Marie-Christine DANILO,
Frédéric POEYDEMENGE.

Le système n’est pas satisfaisant, mais c’est une nette amélioration par rapport à ce qui existait pour les premières communautés de communes où les délégués étaient désignés par les conseils municipaux : les électeurs ne savaient pas qui les représenteraient à la communauté.

A qui les conseillers communautaires doivent-ils rendre compte ?

Les conseillers communautaires ont donc une double (il)-légitimité : ils sont les représentants directs des électeurs, puisqu’ils sont fléchés parmi les candidats, mais ils ne portent pas un projet communautaire, ils sont d’abord élus dans la liste communale. D’où la difficulté pour eux de prendre un point de vue qui ne soit pas seulement celui de leur clocher!

Ils doivent donc rendre compte de leur mandat au conseil municipal auquel ils appartiennent… mais aussi à tous les électeurs de la commune. Il faut donc qu’après chaque réunion du conseil communautaire, les délégués transmettent aux conseillers municipaux les points essentiels traités si possible en les mettant dans la perspective du projet de territoire. Mais les habitants de la commune dans leur ensemble doivent aussi être informés des enjeux communautaires, par le bulletin municipal ou le site internet ou tout autre moyen.

Pour l’élection des conseillers communautaires au suffrage direct

La situation des communautés ressemble à s’y méprendre à celle du Parlement européen. Avec les mêmes conséquences : les députés au Parlement de Strasbourg sont élus sur des listes nationales et ils ont bien de la peine à adopter le point de vue européen, sans parler de ceux qui en refusent le principe même. Nos délégués ont trop souvent une vision défensive de la communauté : qu’allons-nous pouvoir tirer à l’avantage de notre commune ?

Pour l’Europe et pour les communautés, il faudrait sauter le pas de l’élection des conseillers ou des députés sur des listes européennes ou des listes communautaires. Le projet commun prendrait alors tout son sens !
On en est loin ! L’Europe est tiraillée par des tensions nationalistes qui, pour le Royaume Uni, ont conduit au Brexit. Dans nos communautés, il est souvent difficile de voir au-delà de l’ombre du clocher !

Le sens de l’histoire ?

Je n’ose affirmer que ce serait aller dans le sens de l’histoire (l’histoire a-t-elle un sens, d’ailleurs, ou n’est-elle qu’une histoire dite par un idiot, pleine de bruit et de fureur, et qui ne signifie rien?) Mais je sais que notre modèle communal est de moins en moins adapté aux modes de vie de notre temps. Le sociologue Jean Viard a montré clairement qu’aujourd’hui, on vit dans un espace distendu : un lieu de travail, un lieu de loisirs, un lieu de consommation… et un lieu d’habitation, une commune, où l’on vote ! Selon lui, cela construit une démocratie du sommeil !

Cet étalement de la ville, ce culte résidentiel du village, ou des vieux quartiers, induisent une société avec des habitants dont nous savons où ils dorment, car c’est là qu’on les recense. Nous savons beaucoup moins où ils travaillent et où ils consomment, se rencontrent et se divertissent. Près de 70 % des gens ne travaillent pas dans la commune où ils dorment. Et comme chacun vote là où il dort plus que là où il travaille, le vote est souvent conservateur, pour préserver le silence, le calme, de bonnes écoles et un homogénéité sociale « confortable ». Quant aux grands projets, aux infrastructures et au développement…, ce sont d’excellentes idées, mais ailleurs. (p.66) Lettre aux paysans et aux autres sur un monde durable.



Il faudrait donc que le territoire politique recouvre un peu mieux l’espace où s’inscrit l’existence des citoyens pour que les décisions politiques soient pertinentes pour les différents aspects de la vie des gens.

Des résistances au changement

Selon Jean Viard, notre modèle communal (35 000 communes!) remonte à Jules Ferry, à ce qu’il appelle la République agricole dans le livre écrit avec Bertrand Hervieu L’Archipel paysan, la fin de la République agricole.

Oui, en dépit des regroupements récents dans les communes nouvelles, nous avons encore plus de 35 000 communes. Dont le quart, près de 9 000, ont moins de 200 habitants et 10 % moins de 100 habitants ! Plus de la moitié (53%) ont moins de 500 habitants.

Un tableau de l’INSEE, très éclairant
Source les chiffres clés des collectivités locales

Il serait temps d’en changer… mais nous avons bien de la peine à imaginer ce nouveau paysage à construire. D’autant que de puissants lobbies s’acharnent à défendre le modèle ancien : si l’on regroupait les communes de moins de 500 habitants dans des collectivités plus larges, le président de l’Association des Maires de France perdrait d’un coup la moitié de ses supporters. Quant aux Sénateurs, leur électorat est d’abord celui des petites communes : dans la Manche, par exemple, les 236 communes de moins de 500 habitants apportent 236 électeurs, si l’on ajoute les 435 délégués des 145 communes de moins de 1500, cela fait la moitié du corps électoral.

Ajoutez à cela le romantisme de la ruralité comme on le décrit l’économiste Pierre Velts dans cet article Tous villageois. Sans parler de la nomination d’un secrétaire d’état à la ruralité ! Et vous comprenez que nous ne sommes pas encore prêts pour une transformation nécessaire pourtant de notre paysage communal.

Une nouvelle équipe à la tête de Questembert Communauté

Patrice Le Penhuizic a été élu président de Questembert Communauté au conseil du 10 juillet. Il sera entouré de 10 vice-présidents et les maires seront associés au bureau. A la sortie du conseil, le nouveau président a déclaré vouloir donner un nouvel élan au projet communautaire : « Nous avons été précurseurs sur beaucoup de choses, il faut retrouver une force d’innovation tout en restant dans une gestion saine. Aujourd’hui, il y a l’impact du social, mais aussi l’environnemental sur lequel il faut peut-être aller plus vite. »

Patrice Le Penhuizic
P Le Penhuizic



Mais le mode d’élection du conseil et de son exécutif éloignent le citoyen du centre de décision, il faudra aussi, selon moi, redonner du souffle à la vie démocratique.

Pour compléter la réflexion et mesurer les enjeux, voir l’article précédent Questembert Communauté, quelle gouvernance?

Un score net : 26 à 12

Reprenant au début 2018 la présidence, Marie-Claude Costa Ribeiro Gomez avait réussi à redonner à Questembert Communauté la sérénité nécessaire après les tensions et les clivages issus des élections de 2014. Mais il restait les frilosités, les craintes, les méfiances qui ont empêché la Communauté de retrouver l’enthousiasme du projet initial. Du côté des communes plus petites, il restait aussi la peur d’une trop grande influence de la ville centre. Il se disait même que les Questembertois allaient réclamer 5 vice-présidences ! Comme si la nouvelle équipe avait la même conception que ceux d’avant qui avaient tenté d’obtenir 13 délégués sur 38 dans la répartition au conseil communautaire ! Pour un peu, on reprenait l’expression d’une Molacoise qui reprochait à la maire de l’époque, Marie-Thérèse Luherne, d’avoir tout donné au retchin de Tchestembert qui voulait tout envaler !

Le nouveau président a bien insisté sur la nécessité de rassembler et de laisser à chacun toute sa place. Et je pensais que la présidente sortante aurait pris une vice-présidence, peut-être même la première. C’eût été un bon signe du rassemblement souhaité.

Des nouveaux élus, renouvellement de génération

Sur les 13 communes, seules 4 ont conservé leur maire, et les 9 autres ont choisi de nouveaux édiles, parfois dans la continuité, souvent avec un renouvellement important des équipes. Ces nouveaux élus arrivent avec un regard neuf et quelquefois sans doute avec une connaissance moins approfondie des affaires communautaires. Ils seront épaulés par les anciens, mais ils apporteront forcément du changement.

Deux VP de Questembert

Pas besoin de ressortir les épouvantails : Questembert n’a demandé que 2 vice-présidences. Sans surprise, Boris Lemaire a été élu premier vice-président : il aura sans doute en charge les questions de développement durable et de transition énergétique que le président inscrivait dans ses priorités en réponse aux attentes sociétales (Voir l’article d’Ouest-France, Questembert Communauté, qui sera président?) Quant à Maxime Picard, les responsabilités qu’il occupe à la Région (référent Pays de Vannes, référent emploi formation pour le Morbihan) seront bien utiles pour notre communauté. Voir cet article où Maxime Picard parle de son action de conseiller régional.

Renouer le lien démocratique !

Le « fléchage » des conseillers communautaires dans les candidatures aux municipales leur a donné une plus grande visibilité, mais, il reste que la désignation des exécutifs locaux manque de transparence. Sans aller jusqu’à des situations extrêmes comme celles qu’a vues Marseille, le citoyen peut se sentir dépossédé de son pouvoir : il croit élire un/une maire, et c’est un président/une présidente de communauté qui va exercer la majeure partie des compétences ! Comment redonner du souffle démocratique à l’action locale ? Comment impliquer les citoyens dans les affaires qui les concernent ?

On a bien vu la difficulté avec l’élaboration du PLU intercommunal, en dépit des efforts du comité de pilotage. Il est vrai que la préparation de ce document stratégique majeur est trop souvent restée au niveau communal. Et la préparation du PCAET (Plan Climat Air Energie Territorial) s’est heurtée aux mêmes écueils.

Pourtant, faire vivre la citoyenneté à l’échelle du territoire communautaire, à l’échelle du territoire de vie de nos concitoyens, c’est le grand défi du mandat qui commence. Sinon, attendons-nous à voir une montée encore plus forte de l’abstention .

Questembert Communauté, quelle gouvernance?

Après l’élection de Rochefort dimanche 28 juin, les 13 communes de la communauté ont maintenant désigné leur municipalité et le nouveau conseil communautaire va pouvoir s’organiser : élection du président ou de la présidente, puis des vice-président.e.s, constitution du bureau, désignation des commissions et des comités consultatifs.

C’est bien le moment de réfléchir au modèle de gouvernance qu’on souhaite pour Questembert Communauté.

Vendredi 10, 18h30, à l’Asphodèle, en public

Le conseil de Questembert Communauté se réunira ce vendredi 10 juillet, à 18h30, à l’Asphodèle pour décider de la nouvelle organisation. La séance sera publique, mais avec un nombre limité de places en raison des contraintes sanitaires.

Le siège de Questembert Communauté, 8, avenue de la Gare

Sortir du train-train gestionnaire, porter une vision, un projet de territoire

Le mandat qui s’achève a connu deux périodes. La première marquée par des tensions largement provoquées par les représentants de Questembert, peu au fait des réalités communautaires, trop occupés à régler des comptes. Ils avaient pourtant remporté une victoire assez nette qui aurait dû leur permettre de penser collectif. L’élection d’une nouvelle présidente en janvier 2018 a calmé le jeu, dès lors qu’elle a pu s’affranchir des exigences politiciennes des Questembertois et faire appel à la bonne volonté et à la compétence reconnue de Monique Danion et de Patrice Le Penhuizic. Ce qui a permis, par exemple, que Monique Danion puisse offciellement assumé le pilotage de la politique touristique de la Communaute, un rôle qu’elle tenait déjà depuis un moment du fait de la carence avérée du vice-président en titre ! Quant à Patrice Le Penhuizic, il a fortement contribué aux synthèses nécessaires à l’aboutissement du PLU intercommunal.

Malheureusement, les élus communautaires n’ont pas réussi à mobiliser sérieusement les conseils municipaux dans leur ensemble, les acteurs du territoire, les habitants sur des projets d’envergure comme le PCAET.

Je ne dis pas que c’est facile ! Mais comme disait à peu près le philosophe Sénèque, ce n’est pas parce que les choses sont difficiles que nous n’osons pas, c’est parce que nous n’osons pas qu’elles sont difficiles.

On attend donc de la nouvelle présidence qu’elle sorte du train-train gestionnaire et propose au territoire une vision à moyen et à long terme et qu’elle embarque tous les élus de toutes les communes dans ce projet commun. Pour empêcher que chacun ne voie l’avenir qu’à l’ombre de son clocher et faire résonner ensemble tous les clochers de la communauté.

Mobiliser et fédérer les énergies

Cette ambition ne peut être celle d’un seul homme, d’une seule femme. Pour l’atteindre, il faut mobiliser et fédérer toutes les énergies. Et pour cela, il faut une communication puissante pour faire connaître la communauté, ses faiblesses, ses forces, pour faire comprendre les enjeux et les défis de notre territoire.

Une communication en direction de tous les élus : que chaque conseiller de chaque commune ait toutes les informations sur l’action communautaire, aussi bien par des documents préparés à leur destination que par des présentations régulières à chaque réunion de conseil municipal.

Une communication qui atteigne tous les acteurs du territoire et tous les habitants. Il faut au minimum renouer avec les assemblées générales annuelles que nous avions instituées dès le début de la Communauté et dont la pratique a été abandonnée les dernières années. La dernière AG organisée, c’était en 2016, à Berric avec l’intervention d’une sociologue de l’environnement. Mais il faut aussi utiliser la presse et tous les médias modernes.

On ne peut pas se gargariser de « démocratie participative » si on ne s’en donne pas les moyens.

Apolitique ? Non, mais construire des consensus

Oui, la gouvernance évitera les querelles politiciennes. La communauté que nous avions construite permettait de faire travailler ensemble des élus marqués à gauche, comme moi, mais aussi des élus qu’on dirait centristes et des maires si apolitiques qu’ils ont soutenu des conseillers généraux bien marqués à droite. Chacun savait où il habitait ! Mais tout le monde s’attelait au même timon pour tirer la charrette dans le sens du projet : ainsi François Hervieux, maire de Caden, premier vice-président de tradition Centre démocrate à mes côtés, moi encarté au PS.

On l’a vu, ce consensus a volé en éclats en 2014. Et la charrette s’est quasi embourbée… Il faut absolument que la nouvelle équipe dirigeante s’affranchisse de ces politicailleries et retrouve la dynamique et l’enthousiasme du projet porté ensemble. D’ailleurs, si l’on regarde autour de nous, l’agglomération vannetaise a mieux fonctionné sous la présidence centriste de Pierre Le Bodo qui a su faire travailler ensemble des maires de droite et de gauche ; on entend dire que, malgré les changements intervenus aux dernières municipales, ce mode de gouvernance serait reconduit.

Mais avant tout, se donner un cap !

Car il ne s’agit pas seulement de se contenter d’un accord a minima, sur le plus petit commun multiple, comme on disait en arithmétique, mais de viser la multiplication des forces rassemblées en se donnant une vision à partager, car il n’est pas de vent favorable à qui ne sait où il va, disait à peu près Sénèque.