Notre territoire et la Région Bretagne

Maxime Picard, élu à Questembert, est aussi conseiller régional. A ce titre, il suit de prés les dossiers locaux, mais il a aussi une délégation sur les questions d’emploi et de formation. Il répond à mes questions.

L’action régionale, c’est quoi pour Questembert ?

Maxime Picard : Pour résumer, il faut retenir le lycée, la desserte ferroviaire en compétences propres, mais aussi le développement économique, l’emploi, la formation professionnelle, l’aménagement du territoire en coopération avec les acteurs locaux.

La Région a la responsabilité des lycées et donc du lycée Marcellin Berthelot….

Maxime Picard : Oui, c’est là où la Région met le plus de crédits. Nous avons désormais une idée précise du programme de travaux, pour une enveloppe aussi élevée qu’un lycée neuf, soit plus de 20 millions d’Euros.

Le lycée Marcellin Berthelot sera complètement rénové pour plus de 20 M€

La restauration scolaire est un gros point faible du lycée actuellement puisque la cuisine n’accueille pas de légumerie et ne peut donc pas stocker de produits frais, ou si peu. Ce sera l’un des objets des travaux. A l’échelle du Pays de Vannes, nous avons un Plan alimentaire Territorial qui n’est pas fabuleux mais qui dit évidemment que manger local est une priorité. Pour cela, il faut que l’acheteur de la restauration scolaire collège/lycée ait les moyens matériels, financiers et les directives en ce sens. Or ce n’est pas le cas, avec au passage l’incongruité que ces acheteurs sont des fonctionnaires d’Etat qui répondent plus ou moins à des consignes de départements et de régions. Ce n’est pas logique du tout.

J’entends dire que ça coince avec le département qui construit un collège neuf

Maxime Picard : On se souvient de la scène : en janvier 2019, François Goulard s’était invité aux vœux de Mme Martin, alors maire de notre commune. Il avait alors annoncé la livraison d’un collège neuf dans un délai record : 2021!. Boris Lemaire en avait parlé dans cet article Des voeux, une annonce, et une certaine manière de faire de la politique ! Résultat ? Pour aller le plus vite possible, le département a placé le collège dans les espaces vides, sans s’interroger sur le devenir du restaurant scolaire qui dépend du lycée. Ce dernier va rentrer dans l’enceinte du lycée et disparaître du parking des Buttes. Le nouveau collège, lui, « avance » au ras de la voirie actuelle. C’est très malheureux et pas pertinent du tout !
Visiblement, les considérations politiciennes ont prévalu et pas la sécurité de nos enfants autour des cars scolaires. Le maire de Questembert va lancer une étude urbaine sur toute cette zone pour améliorer au maximum les aménagements de ce parking qui doit certes accueillir des véhicules mais aussi organiser la circulation des piétons et autres cyclistes.

La Région s’investit dans les mobilités, et particulièrement la desserte ferroviaire

Maxime Picard : Pour la Gare de Questembert, on en est pour un lundi « normal » par exemple à 26 arrêts, 13 dans chaque sens. Ce chiffre n’a cessé d’augmenter, certes doucement, mais constamment. C’est un bon résultat, et les enjeux pour aller plus loin sur cette ligne entre Quimper et Rennes sont nombreux : numériser  la ligne pour réduire la taille des sillons, centralisés en gare Montparnasse et qui peut permettre en toute sécurité d’augmenter le trafic.

La signalisation numérique permet des cadences plus rapides : moins de temps entre deux trains successifs sur une même voie.

Rappelons aussi que cette ligne accueille les TGV qui vont à la pointe de la Bretagne. Rappelons qu’il faut du fret pour réduire le nombre de poids lourds sur nos routes. Rappelons enfin que les lignes longues européennes, les fameux  trains de nuit qui reliaient hier la Bretagne à l’Espagne, demain à Bruxelles, ces trains là ont disparu alors que les « Intercités » Quimper-Hendaye existaient encore il y a peu. Dommage car les Nantes-Lyon et les Nantes-Bordeaux existent encore et ce sont des lignes qui ne passent pas par Paris !

La Région gère aussi le transport scolaire

Maxime Picard : La Région a récupéré les 4 services de transport scolaire des 4 départements. Chaque système était très différent : en Ille-et-Vilaine, la moitié du service était gérée en direct par le Département. En Finistère, les cars scolaires étaient aussi des lignes régulières pour les voyageurs adultes. Le service des Côtes d’Armor avait les tarifs les plus élevés, et le Morbihan avait autant d’arrêts que les 3 autres réunis. Autant dire qu’unifier le service est plus que sportif.
Ajoutons une originalité questembertoise avec un syndicat local de transport que nous avons toutes les peines à dissoudre… Au final, la sagesse était de ne pas trop bousculer le service en place le temps de se rôder. Ce n’est pas parfait, mais on y arrive lentement.

Et cette délégation pour l’Emploi, en quoi ça consiste ?

Maxime Picard : On est passé sans transition d’une période faste à une période de crise. Le chiffre du chômage approchait les 7%. Il est désormais bien plus élevé. Surtout, toute notre économie vit sous perfusion et nul ne mesure la profondeur de la crise encore aujourd’hui.
Dans cette période, nous avons veillé à ce que l’armature de formation tienne le choc. Les structures de l’éducation de notre territoire, le lycée et la MFR sont solides. D’autres organismes privés ont souffert. C’est surtout l’apprentissage qui nous inquiète tant la réforme du pouvoir actuel n’a pas compris que s’en remettre à la conjoncture économique comportait un risque. Et nous y sommes. Quelle entreprise peut s’engager aisément aujourd’hui à accueillir un apprenti dans le contexte ?
Du coup, nous travaillons sur deux sujets : le premier va commencer bientôt et vise à relier l’insertion sociale et professionnelle des départements et la formation professionnelle. C’est le Conseil Départemental du Finistère qui est à l’origine de l’expérimentation. L’autre est la mise en place d’une plateforme d’orientation tout au long de la vie. Car nous voulons consacrer un véritable droit à l’orientation professionnelle.

Mais plus précisément, que fait la Région en soutien à notre territoire ?

Maxime Picard : La relation de la Région avec les Territoires est ancienne.
Depuis de nombreuses années, des appels à projets ont été lancés qui permettaient de retravailler l’attractivité des centres-bourgs. Il est triste que notre commune ne s’y soit pas inscrite, à l’instar de nos voisins de La Vraie-Croix, de Noyal-Muzillac, voire d’Allaire. Les enveloppes financières allaient de 600000 à un million d’Euros …
Au-delà, nous aurons un sujet d’aménagement délicat à Célac sur la continuité écologique de l’Etang avec la rivière du Tohon, et un autre sur le plan régional de gestion des déchets.
Globalement, le soutien de la Région passait hier par le Pays de Vannes. Le choix qui ne me convainc pas est de caler un dialogue uniquement entre la Région et les intercommunalités. Or, le Pays de Vannes fonctionnait très bien, avec une belle articulation entre l’Agglomération de Vannes et les territoires de Muzillac et Questembert. Pierre Le Bodo puis David Robo ont validé cette dynamique et nous voulons la poursuivre. Il faudra que la Région l’entende et le permette !

Gravir la montagne, The Hill we climb

Sa jeunesse vibrante, le souffle de son poème; Amanda Gorman est venue apporter à l’investiture de Jo Biden une lumière inattendue. Je vous invite à la regarder, à écouter son message avec les sous-titres en français (vidéo en fin d’article). Vous trouverez ci-dessous son poème en anglais (avec ma traduction). Il peut nous émouvoir, il peut nous inspirer.

Pour en savoir plus sur Amanda Gorman
Un article de Télérama Soudain, la jeune poétesse Amanda Gorman entre dans l’Histoire
Un article de l’Obs 10 choses à savoir sur Amanda Gorman.

Amanda Gorman, © PBS NewsHour

« The Hill We Climb » (occasional poetry)

When day comes, we ask ourselves : where can we find light in this never-ending shade ?


The loss we carry, a sea we must wade.
We’ve braved the belly of the beast.
We’ve learned that quiet isn’t always peace,
And the norms and notions of what « just » is isn’t always justice.
And yet, the dawn is ours before we knew it.


Somehow we do it.
Somehow we’ve weathered and witnessed a nation that isn’t broken,
But simply unfinished.


We, the successors of a country and a time where a skinny Black girl descended from slaves and raised by a single mother can dream of becoming president, only to find herself reciting for one.

And yes, we are far from polished, far from pristine,
But that doesn’t mean we are striving to form a union that is perfect.
We are striving to forge our union with purpose.
To compose a country committed to all cultures, colors, characters, and conditions of man.


And so we lift our gazes not to what stands between us, but what stands before us.
We close the divide because we know, to put our future first, we must first put our differences aside.


We lay down our arms so we can reach out our arms to one another.


We seek harm to none and harmony for all.
Let the globe, if nothing else, say this is true :


That even as we grieved, we grew.
That even as we hurt, we hoped.


That even as we tired, we tried.

That we’ll forever be tied together, victorious.
Not because we will never again know defeat, but because we will never again sow division.

Scripture tells us to envision that everyone shall sit under their own vine and fig tree and no one shall make them afraid.

If we’re to live up to our own time, then victory won’t lie in the blade, but in all the bridges we’ve made.


That is the promise to glade, the hill we climb, if only we dare.

It’s because being American is more than a pride we inherit.
It’s the past we step into and how we repair it.
We’ve seen a force that would shatter our nation rather than share it,
Would destroy our country if it meant delaying democracy.
This effort very nearly succeeded.
But while democracy can be periodically delayed,
It can never be permanently defeated.


In this truth, in this faith, we trust,
For while we have our eyes on the future, history has its eyes on us.

This is the era of just redemption.
We feared it at its inception.
We did not feel prepared to be the heirs of such a terrifying hour,



But within it, we found the power to author a new chapter, to offer hope and laughter to ourselves.


So while once we asked : « How could we possibly prevail over catastrophe ? », now we assert : « How could catastrophe possibly prevail over us ? »

We will not march back to what was, but move to what shall be :


A country that is bruised but whole, benevolent but bold, fierce and free.


We will not be turned around or interrupted by intimidation because we know our inaction and inertia will be the inheritance of the next generation.
Our blunders become their burdens.


But one thing is certain :
If we merge mercy with might, and might with right, then love becomes our legacy and change, our children’s birthright.

So let us leave behind a country better than the one we were left.

With every breath from my bronze-pounded chest, we will raise this wounded world into a wondrous one.
We will rise from the golden hills of the west.
We will rise from the wind-swept north-east where our forefathers first realized revolution.
We will rise from the lake-rimmed cities of the midwestern states.
We will rise from the sun-baked south.
We will rebuild, reconcile, and recover.




In every known nook of our nation, in every corner called our country,
Our people, diverse and beautiful, will emerge, battered and beautiful.



When day comes, we step out of the shade, aflame and unafraid.
The new dawn blooms as we free it.


For there is always light,
If only we’re brave enough to see it,
If only we’re brave enough to be it.

Gravir la colinne (poème de circonstance)

Quand vient le jour, nous nous demandons : quand pourrons-nous trouver une lumière dans cette ombre sans fin?
La perte comme fardeau, une mer à passer à gué.
Nous avons défié le ventre de la bête,
Nous avons appris que le calme n’est pas toujours la paix, que règles et notions de juste, ce n’est pas toujours la justice.
Et pourtant, l’aube est à nous avant que nous la voyions.
Oui, nous la faisons naître.
Oui, nous l’avons menée à terme, nous avons vu de nos yeux une nation qui n’est pas brisée, mais juste inachevée.
Nous, les héritiers d’un pays et d’une époque où une fille noire maigrichonne, élevée par une mère célibataire peut rêver de devenir présidente, juste en se retrouvant à dire son poème devant un président.

Et oui, nous sommes bien loin de l’unité impeccable, originelle.
Mais cela ne veut pas dire que nous rêvons d’une union parfaite.
Nous luttons pour bâtir notre unité pour un projet.
Pour façonner un pays qui s’engage pour les hommes de toutes les cultures, de toutes les couleurs, de tous les tempéraments, de toutes les conditions.

Et, ainsi, nous levons nos yeux non pas sur ce qui nous sépare, mais sur ce qui se dresse devant nous.
Nous mettons fin à la division, parce que nous savons que, pour que notre avenir passe avant tout, nous devons d’abord mettre nos différences de côté.
Nous déposons les armes pour que nous puissions nous prendre dans nos bras puissent.
Nous ne voulons de mal à personne, nous voulons l’harmonie pour tous.
Que le monde entier, ou rien d’autre, affirme que ceci est la vérité:
Que même dans la douleur, nous avons grandi;
Que même dans la souffrance, nous avons gardé l’espoir;
Que même épuisés, nous avons essayé;
Que nous resterons à jamais liés ensemble et victorieux;
Non pas que jamais plus nous ne connaîtrons la défaite, parce que jamais plus nous ne sèmerons la division.
La Bible nous dit de garder à l’esprit que chacun pourra s’asseoir sous sa propre vigne son propre figuier sans jamais craindre personne.
Si nous pouvons être à la hauteur de notre époque, alors la victoire ne tiendra pas au tranchant de l’épée, mais passera par tous les ponts que nous aurons construits.
Voilà la promesse de l’éclaircie, la colline à franchir, si seulement nous relevons le défi.
C’est parce qu’être Américain, c’est bien plus qu’une fierté qu’on hérite.
C’est aussi le passé qui nous porte et comment nous le réparons.
Nous avons vu une violence qui démolirait notre nation plutôt que de la partager,
Qui détruirait notre pays s’il s’agissait de bloquer la démocratie.
Cette tentative a été bien près de réussir.
Mais si parfois la démocratie peut être entravée, elle ne peut jamais être abolie.
Cette vérité, cette foi, nous y croyons.
Car, si nous avons nos yeux rivés sur l’avenir, nous sommes sous le regard de l’histoire.
Voici venu le temps de la juste rédemption; nous en avions peur à son aurore.
Nous ne nous sentions pas prêts pour être les héritiers d’une époque terrifiante,
Mais en elle, nous trouvons la force d’écrire un nouveau chapitres, de nous offrir à nous mêmes l’espérance et les éclats de rire.
Et alors que nous nous demandions: Comment pourrions-nous triompher de la catastrophe?, nous pouvons maintenant dire: Comment la catastrophe pourrait-elle triompher de nous?
Nous ne battrons pas en retraite vers le monde révolu, nous marcherons en avant vers le monde à faire:
Un pays meurtri, mais entier, bienveillant, mais intrépide, farouche et libre.
L’intimidation ne nous fera pas tourner casaque ni nous arrêter; car nous savons que notre inaction et notre inertie seraient un héritage pour la génération suivante.
Nos fautes deviendraient son fardeau.
Mais une chose est sûre:
Si nous mêlons la générosité à la force, et la force avec le droit, alors l’amour devient notre héritage et change les droits de nos enfants à leur naissance.
Alors laissons après nous un pays meilleur que celui qui nous a été laissé.
A chaque souffle de ma poitrine d’airain, nous relèverons ce monde blessé en un monde merveilleux.
Nous nous lèverons des colinnes doréés de l’Ouest;
Nous nous lèverons du Nord-Est balayé par le vent, là où nos ancêtres ont fait la première révolution;
Nous nous lèverons des villes bordées de lacs des états du Centre-Ouest;
Nous nous lèverons du Sud doré par le soleil;
Nous rebâtirons, nous redresserons, nous referons la concorde.
Dans tous les coins de notre nation, dans chaque recoin de ce qui s’appelle notre pays,
Notre peuple, dans sa diversité et sa beauté, ressurgira, meurtri mais magnifique.
Quand vient le jour, nous sortons de l’ombre, ardents et sans effroi.
L’aurore nouvelle fleurit de notre libération,
Car il y a toujours une lumière, à la condition que nous ayons le courage de la voir,
à la condition que nous ayons le courage d’être cette lumière.

Personnes âgées : maintenir l’autonomie et le lien social

Les seniors sont une ressource pour nos territoires ! Oui, et ils le resteront longtemps si nous facilitons leur autonomie, si nous les maintenons dans la vie collective et ses réseaux. C’est autour de ces questions que nous pourrons débattre avec Patrice Le Penhuizic, président de Questembert Communauté, Elisabeth Pédrono-Jouneaux, conseillère régionale de Bretagne en charge du suivi des politiques de santé, et Odile Plan, présidente de l’association Or gris. Cette réunion débat a été initiée par la section PS de Questembert-Allaire avec le soutien des sections de Guer et de Ploërmel.

Un débat par internet !
Contraintes sanitaires obligent, ce ne sera pas salle Alan Meur, mais sur internet avec ZOOM. Cela s’appelle un webinaire! (mot valise web+séminaire). Il suffit de vous connecter sur https://us02web.zoom.us/j/89166257648; puis de taper l’identifiant de la réunion : 891 6625 7648.

La date et l’heure
Ce sera Mercredi 10 février 2021 de 18 h 30 à 20 h

Qui sont les intervenants ?

Patrice Le Penhuizic, maire de Lauzach, président de Questembert Communauté. Jusqu’en 2014, il était vice-président de la Communauté en charge du service Gérontologie. Il a été à l’initiative des Cafés des âges, présentés par Jean Michel Caudron à l’assemblée communautaire de 2006 sous le titre Vieillir c’est vivre. Puis il y avait eu une soirée à Caden et une autre à Lauzach. Patrice Le Penhuizic avait été aussi à l’origine de la Maison d’Accueil Communautaire qui propose des rencontres aux personnes âgées qui le souhaitent.

Elisabeth Jouneaux Pédrono, cadre de santé à l’IFSI de Pontivy, est conseillère régionale déléguée aux formations sanitaires et sociales au Conseil régional de Bretagne.

Odile Plan, retraitée après une carrière centrée sur le développement des territoires, est la fondatrice de l’association Or Gris qui milite pour faire reconnaître les ressources que représentent les seniors dans nos territoires. A lire sur ce blog Les seniors une ressource pour nos territoires ou encore Un vieux peut en cacher un autre.

Questembert Communauté, au service du développement économique

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Maxime Picard

Maxime Picard est vice-président de Questembert Communauté en charge des affaires économiques ; après six mois en responsabilité, au seuil de la nouvelle année, il fait le point sur la situation locale et trace des pistes d’action.

En quelques mots, quelle est la situation économique globale de Questembert Communauté ?
Maxime Picard : Je peux dire que ça va plutôt bien malgré le contexte sanitaire. Je travaille en toute confiance avec la commission économique, avec le soutien de notre chargé de mission.

Le siège de Questembert Communauté

Où en est, à ce jour, l’extension de la zone du Flachec à Berric ?
Maxime Picard : Le schéma d’aménagement est pratiquement achevé et validé. Presque tous les lots sont vendus ou réservés, il en reste deux pour lesquels des porteurs de projets se sont signalés. La demande reste forte. Nous avons encore un problème à résoudre : un accès sécurisé et commun sur la Route départementale pour la zone communautaire et le site industriel de la SPI DIANA. Nous avons trouvé un accord de principe qui semble convenir à tous. Il reste à finaliser tout cela avec le département et l’entreprise.

Le Flachec, vue aérienne, Geoportail

La Hutte St-Pierre à la Vraie-Croix est aussi une zone attractive?
Maxime Picard : Cette zone est l’objet de projets très intéressants : logistique industrielle, renfort de projets agricoles du territoire (maraîchage) et réflexion sur la station gaz avec Morbihan Energies.

A Questembert, le premier sujet est sans doute la transformation du secteur de Cléherlan
Maxime Picard : Les deux premières entreprises à s’installer sont la SCOP ECHOPAILLE et les Transports de l’Arz (Le Nocher).
Le projet sur lequel nous travaillons est la reprise du site de Nutréa, ex Guyomarc’h. L’idée est de conserver les atouts du site et notamment sa voie ferroviaire, et d’en faire un lieu logistique. Cela implique de remanier les bâtiments actuels, et en particulier d’abattre la tour. Cette opération coûterait à elle seule 1.2 million d’euros, mais les porteurs de projet semblent prêts. J’attache une importance particulière aux enjeux de reprise des friches industrielles car nous ne pouvons plus nous permettre de « sacrifier » des espaces rendus inutiles.

L’usine Guyomarc’h, devenue Nutréa, va s’effacer du paysage

Dans le secteur, il y a aussi la gare, avec le projet de MSAP, l’ancien site de la CECAB…
Maxime Picard : Oui, on a trois ou quatre gros sujets : la MSAP (Maison de Services au Public), un bâtiment tertiaire (entre 1200 et 1500 m²), le bâtiment de la gare dont l’étage sera disponible (et rénové par la SNCF), les parkings à compléter après la démolition du vieux bâtiment CECAB, où il y a des problèmes de dépollution. Sans parler de la desserte ferroviaire qui va encore s’améliorer.
Dans le plan de composition initial de 2012, il y avait deux bâtiments entourant au Nord et au Sud le site de la Communauté.

La plan d’aménagement de la Gare, tel qu’il était prévu en 2012

Pour la MSAP, qui deviendra une maison « France-Services », la question est de savoir si elle doit se positionner dans le bâtiment communautaire ou dans un nouveau bâtiment, qui se placerait au Sud du siège communautaire.
Pour l’autre bâtiment, vu les sollicitations d’entreprises tertiaires, nous pourrons confier cette construction à un promoteur privé. Ça bouge bien du côté de la Gare. Et lorsque la signalisation de la voie ferrée sera complètement numérisée, il sera possible d’accroître la fréquence des trains et donc d’améliorer la desserte, avec des arrêts supplémentaires à Questembert, à Malansac ; on pourra même envisager de redonner vie à la halte de La Vraie-Croix.

Pour Questembert, il faut aussi parler de Lenruit, de la zone des Hibiscus, de Kervault.
Maxime Picard : A Lenruit, nous devrons aussi prendre notre part de responsabilité à côté de l’acteur principal qu’est le groupe Intermarché. Dans la zone des Hibiscus, il reste surtout la parcelle (environ 8000 m²) en face du centre de secours avec vue sur l’avenue des Azalées. La réflexion avance, nous avons des contacts, mais rien n’est arrêté. A Kervault, la commercialisation des terrains se poursuit, mais il reste un enjeu sur la route de Bocquignac qui aurait dû être traité dans une OAP (Orientation d’Aménagement et de Programmation) dans le PLUi. Ce secteur est en fort développement en matière d’habitat ; il faut donc bien analyser les flux futurs et adapter les voiries du secteur à cette augmentation des passages.

L’OAP aurait dû prévoir un accès de la ZA vers la départementale!

Et la pépinière ? C’était à la fois une vitrine et un outil pour soutenir la création d’entreprises ?
Maxime Picard : Oui, la pépinière a rempli son rôle. Comme on le voit dans cet extrait du rapport d’activités 2019 (page 26), la pépinière créée en 2003 a permis d’accueillir 29 entreprises, dont les 2/3 sont toujours actives. Une bonne partie a pu s’installer sur le territoire, et donc créer des emplois.

Rapport d’activités 2019 page 26

Le bâtiment a été vendu à l’entreprise qui l’occupait. Il aurait sans doute été préférable d’aider cette belle entreprise à construire un bâtiment parfaitement adapté à ses besoins, par exemple avec un pont roulant. La communauté aurait ainsi conservé sa vitrine d’accueil. Il faut maintenant reprendre la réflexion… et probablement en profiter pour changer de mode d’accompagnement des nouveaux projets de création d’entreprises. Il faudra néanmoins disposer d’outils fonciers et immobiliers à un moment donné.

Le projet « petites villes de demain », ça ne concerne pas que la ville -centre, n’est-ce pas ?
Maxime Picard : En effet, même si le cœur du projet c’est la ville-centre, il concerne tout le territoire communautaire et toute l’offre de services marchands et non-marchands. C’est pourquoi la commission économique va s’impliquer dans la réflexion… et dans les actions qui en découleront. S’ajoute le sujet de l’animation commerciale des centre-bourgs, qui est encore plus liée à l’action économique du territoire.

On n’a pas parlé des autres zones d’activité de la Communauté, elles sont importantes pourtant. 
Maxime Picard : Oui, en premier lieu, celle de la Chaussée à Malansac, qui s’est bien remplie, mais où il reste quelques espaces disponibles. Comme à Caden (Penhouet), à Molac (la Brouée) à St-Gravé (Lanvaux). La zone de la Nuais ne bouge pas trop, mais peut-être les parcelles sont-elles trop petites. Un effort d’aménagement est envisageable.
Quant à la zone de la Haie à Lauzach, où nous avons une grande réserve foncière, près de la RN 165 (Nantes-Vannes), nous réfléchissons à son aménagement, mais il faut traiter en priorité l’accès à la RD 140 au Pont de Puyl : le pont est très fragile… et c’est l’accès à Procanar !

La zone de la Haye et l’accès sur la RD

Merci pour ce tout d’horizon très intéressant. En conclusion, quelle est la priorité en ce début d’année ? 
Maxime Picard : Paradoxalement, la priorité est agricole alors que l’on vient de parler industrie et artisanat. Nous partons presque d’une page blanche puisque notre dispositif existant consiste à verser une prime à l’installation d’agriculteurs sur le territoire. Mais cette action est en réalité portée par la chambre d’agriculture, à raison d’ailleurs. Car notre objectif est bien d’augmenter le nombre d’agriculteurs sur notre territoire.
Dans le même esprit, nous disposons d’un levier conséquent avec la restauration collective, et pour nous, la restauration scolaire. Manger local, manger des produits de qualité, bio, de saison, voilà un projet simple à énoncer. Pour ce faire, il faut affirmer une volonté forte car les écueils sont nombreux. Nous avons cependant une chance dans ce projet : la locomotive de la Métropole Nantaise. Dès lors que Nantes Métropole propose une approche partenariale aux collectivités « voisines » et qu’elle souhaite que ses enfants mangent réellement des produits locaux, alors nous pouvons imaginer d’organiser et structurer notre territoire pour répondre à cette intention affichée par Johanna Rolland, maire de Nantes.
Pour la première réunion de la commission agricole du mandat, j’ai convié Aziliz Gouez, vice-présidente de Nantes Métropole en charge de « l’alliance des territoires » qui viendra nous expliquer comment elle envisage cette coopération entre nos deux territoires. L’enjeu dépasse d’ailleurs cette seule question de la restauration scolaire, puisque la métropole nantaise organise aussi le deuxième marché de gros français après Rungis, le « Min » (marché d’intérêt national).

À cheval…

Nous avons tous été heureux que nos chevaux reprenaient le collier ! Pendant un moment, ils avaient semblé confinés eux aussi dans leur pâture ou leur écurie. Les voilà maintenant affectés à de nouvelles missions en plus de la collecte des sacs jaunes. Un bel avenir pour les chevaux territoriaux titrait Ouest-France.

Débardage à cheval, la solution pour les fonds de vallée

Sous les effets de la déprise agricole – des terres difficilement exploitables, peu accessible, trop humides – de nombreuses parcelles sur les landes ou dans les fonds de vallée sont en voie de fermeture. On en voit un bon exemple entre la queue de l’étang de Célac et le Pont-à-tan : des prés de fauche tardive et de pâturage extensif sont envahis de saules , dont certains ont été abattus par la tempête. Impossible évidemment d’accéder avec un tracteur. Le cheval est dès lors le moyen de débarder les arbres qu’on veut enlever sans endommager le milieu. Il faut pour cela du personnel qualifié… et enthousiaste. C’est le cas. Alors peut-être un jour reverra-t-on des vaches paître ces pâtures de fond de vallée.

Célac, débardage à Célac (photo mairie)

Exit le projet de cité équestre…

L’article de presse s’ouvrait sur l’acte de décès du projet de cité équestre qui avait tant emballé Mme Martin. Pour ma part, je n’avais jamais trop cru à cette idée, connaissant les difficultés qu’avaient des villes comme Hennebont ou Lamballe à valoriser leurs haras nationaux, malgré leur longue histoire.

Et pourtant, l’ambition de la liste Nouvel Elan se fondait sur des atouts incontestables, comme l’hippodrome du Resto, les formations « cheval » proposées par la Maison Familiale, les Écuries du Vieux Puits et le grand nombre d’amateurs. Il est naturel et même nécessaire quand on se lance dans l’action municipale de proposer de beaux projets : il faut bien rêver un peu et donner à rêver. En tentant le plus possible de donner corps à ce rêve à partir d’une bonne connaissance des réalités, des contraintes et des ressources.

Mais les atouts « cheval » sont toujours là

Oui, tout ce qui avait nourri le projet est toujours là. Et la municipalité d’aujourd’hui doit s’appuyer sur l’existant et tâcher de le conforter. Même si elle a su se diversifier vers les métiers du paysage, la MFREO conserve une filière cheval étoffée et attractive. Les Ecuries du Vieux Puits exploitent un bel équipement et rassemblent des cavaliers de haut niveau.

Stage CCE aux Écuries du Vieux Puits

Quant à l’hippodrome du Resto, il reste un site attractif, même si l’engouement pour les courses de chevaux est moins fort aujourd’hui, même si également l’attrait du Pari Mutuel est largement capté par les jeux en ligne. On sait bien aussi que la Société des Courses, déjà fragile, a beaucoup perdu avec la disparition de son président G. Ridel. On imagine mal que la municipalité se désintéresse de l’hippodrome – un espace naturel de grande valeur – et de l’activité hippique.

Avis aux amateurs
Je ne suis pas un spécialiste du cheval; les seuls que j’ai connus un peu sont ceux qui tiraient le tombereau de betteraves, le brabant, la charrette ou la herse. Mais il y a à Questembert des passionnés qui pourraient se saisir du sujet et reprendre le flambeau.

Le cheval à la charrette (musée de Bretagne)

Directement de la bouche du cheval? Juste pour rire un peu

« Vous ne le saviez peut-être pas, mais le cheval est une source fiable. Enfin, c’est ce que sous-entend l’expression « straight from the horse’s mouth » (directement de la bouche du cheval), utilisée aux États-Unis pour souligner que l’on est certain de ce que l’on avance. » Recopié de cet article Si elle vient « directement de la bouche du cheval », votre info est sûre… en anglais. J’ai même piqué l’image…



Pierre Pavec, faire de la politique honnêtement

Pierre Pavec, ancien maire de Vannes, est décédé ce premier jour de février. À son épouse et à ses proches,  je veux présenter mes condoléances : ils garderont la douce mémoire d’un époux, d’un père, d’un grand-père, d’un ami. En tant qu’homme public, sa mémoire sera saluée comme il se doit par tous ceux qui ont travaillé avec lui, qui ont partagé ses choix ou qui les ont contestés : ils diront tous que sa droiture faisait honneur à la politique.

Pour ma part, j’ai vu son combat pour la création de l’Université de Bretagne Sud, puis pour son développement. Une réponse aux attentes des familles, mais on connaît l’impact des formations supérieures pour le rayonnement et l’attractivité d’une ville et d’un territoire.

J’ai eu la chance de travailler avec lui pour la création du Pays de Vannes. En 1999, la loi Voynet Orientation pour l’Aménagement et le Développement Durable du Territoire propose la création des Pays, par regroupement volontaire des EPCI (Communautés de communes, communautés d’agglomération, districts, etc.) Les contrats seront le moyen principal de l’action publique avec les collectivités locales. Maire de Vannes et président du district, Pierre Pavec, malgré l’opposition du député François Goulard, va s’engager à fond dans la création du Pays de Vannes : le groupe de préfiguration rassemblait des élus de la Communauté d’Agglomération du Pays de Vannes (qui a remplacé le district en 1999,) des communautés du Loc’h (Grand-Champ), de Rhuys, de Muzillac, de la Roche-Bernard, de Questembert (communauté et SIVOM à l’époque.) A côté des élus, il y avait des représentants de la société civile, chambres consulaires, syndicats. Nous avons travaillé sous l’autorité (naturelle!) de Pierre Pavec avec l’appui d’un jeune géographe de l’UBS, Ronan Le Délézir pour rédiger la charte du territoire qui a servi de ligne conductrice pour le nouveau Pays de Vannes. Voir l’ouvrage de Ronan Le Délézir Les pays, une longue marche vers une évidence.

Une carte du Pays de Vannes, avant la création de GMVA

Une belle réussite ; avec pour moi, deux regrets : n’avoir pas réussi à faire étendre le SCOT de la CAPV à l’échelle du Pays et à faire créer une agence de développement comme Audélor à Lorient, ou AUDIAR à Rennes.

Ensuite, notre pays de Vannes a bien évolué. Comme on le voit dans mon article de 2012 Pays de Vannes, parlons du pays.

La loi Voynet prévoyait aussi la création dans les Pays de conseils de développement pour inclure les acteurs de la société civile dans l’élaboration des projets. Et c’est tout naturellement que Pierre Pavec en a été le premier président après avoir quitté la mairie en 2001. Là encore, il a montré sa capacité à fédérer les énergies et à dépasser les clivages, à « cross the aisle » (« traverser l’allée ») comme disent les sénateurs américains.

Pierre Pavec, un homme de conviction, défendant ses positions avec fermeté et courtoisie, mais capable de prendre en compte les idées et les propositions de ses adversaires. Une belle manière de faire de la politique. Respect !

Vœux en vidéo : nécessité du media-training

COVID oblige ou plutôt interdit : pas question de cérémonies des vœux où se rassemblent de centaines d’habitants pour écouter leur maire, leur conseiller départemental ou régional, le député avant de partager la galette des rois ; pour les élus, il fallait trouver de nouvelles façons d’adresser leurs vœux à leurs concitoyens. Dans notre coin, les Infos du pays gallo ont offert cette possibilité aux maires. Une initiative sympathique. Les résultats sont divers et globalement un peu décevants. D’autres élus ont cherché le soutien de professionnels de la vidéo, avec sûrement un coût important. Dans certains cas, on ne sait pas qui a réalisé la séquence, mais sans doute des amateurs éclairés.

Ce que peuvent attendre les citoyens

Les citoyens ont un a priori favorable : ils ont confiance en leur maire ; même si l’élection a provoqué des tensions, elles se sont estompées et la légitimité du premier magistrat n’est pas mise en cause. Cependant les habitants attendent que ce soit intéressant à écouter et plutôt agréable à regarder. Sur le premier point, dans la plupart des cas, les vœux des maires en vidéo étaient intéressants : au-delà des bonnes paroles de bonheur et santé (et cette année, ça compte), les messages délivrés s’organisaient simplement en deux parties, un bilan de l’action municipale de l’an passé et une prospective à court terme et à moyen terme. Rien de très original, mais très attendu.

Des pros aux manettes ou des amateurs (peu) éclairés

A regarder les propositions, on devine que certaines collectivités ont mis la main à la poche pour les vœux municipaux. Et pourquoi pas? c’est un moment d’information collective. Cadrage, éclairage, arrière-plan, sous-titrage, prise de son, rien à dire. Quelques uns ont incrusté l’interviewé sur une autre image : le personnage est filmé sur fond bleu ou vert et on l’incruste dans un décor filmé par ailleurs. Plusieurs proposaient des plans de coupe, ces moments où l’on continue à entendre la voix de l’intervenant, tandis que l’image montre des choses qu’il évoque : l’élu parle des travaux à la salle de sports… et on voit la salle de sports. Un regret cependant, un stade de foot sans joueurs de foot, une cour d’école sans enfants, cela manque de vie !

Les réalisations des amateurs cumulent souvent les « défauts » : l’interlocuteur est mal éclairé, son visage est presque dans le noir, le cadrage est souvent trop large et, du coup, l’interviewé est perdu dans un décor souvent sans intérêt ou, pire, désagréable. Il faut se rappeler qu’un cadrage serré logiquement donne de la présence à l’interviewé. Ci dessous, une copie d’écran d’une Brève de trottoir de Steven Le Roy : il est cadré en plan assez serré et son image est incrustée dans un décor extérieur brestois.

Pour avoir une bonne prise de son, il est nécessaire d’utiliser un micro-cravate. Voir ci-dessous le micro-cravate dans la séquence des vœux de Gaëlle Berthevas, maire de St-Abraham et présidente de l’ARIC.

Le message verbal

Deux choix sont possibles : un texte écrit et prononcé face caméra ou l’improvisation sur un canevas. Le risque dans le cas du texte lu, c’est de se plonger sur ses notes alors qu’il est impératif de garder au maximum le contact visuel avec les auditeurs… donc à travers l’objectif de la caméra. Sans plans de coupes qui peuvent permettre à l’orateur de jeter un œil sur son texte, il est nécessaire d’avoir un prompteur. Et pour le public, il est utile d’avoir le texte en sous-titre.

Pour improviser sur un canevas, il est important d’avoir une bonne expérience, et d’avoir appris à éviter les mots et expressions parasites : « si je peux me permettre », « véritablement » « comment dirais-je », etc. En présentiel, comme on dit aujourd’hui, c’est agaçant; en vidéo, c’est insupportable. Une variante de l’improvisation consiste à répondre à une vraie ou fausse interview : soit on entend les questions (mais c’est plus compliqué pour la prise de son), soit les questions viennent s’intercaler entre les réponses. Le procédé est plus facile à maîtriser par les novices, mais il paraît moins naturel.

Prendre la parole en public… et en vidéo

Même pour lire son texte sur un prompteur, il faut un peu d’habitude, comme pour la lecture à haute voix : l’œil doit précéder la voix. Mais dans tous les cas, il est important d’avoir travaillé la prise de parole en public. J’ai déjà évoqué les mots parasites, mais il y a aussi les gestes parasites : la main qui vient masquer la bouche, c’est le pire, mais tous les gestes et les postures qui, répétées, vont prendre le pas sur l’attention que mériterait le discours. C’est aussi avoir appris à maîtriser le débit, ni trop rapide, ni trop lent, mais avec un rythme varié ; une intonation vivante loin des excès qui cassent la voix (penser au « c’est notre projet » d’Emmanuel Macron) ou du recto tono qui met tous les mots toutes les phrases au même niveau.

Contrairement aux idées reçues, cette capacité à prendre la parole en public n’est pas un don inné, c’est un ensemble de techniques, de savoir-faire qu’il faut apprendre. J’insiste souvent sur la nécessité de la formation pour les élus : voilà un domaine où ils devraient tous se former, non pas pour devenir des clones de modèles à suivre, mais pour être efficaces tout en restant eux-mêmes. Voir par exemple ici la proposition de l’ARIC pour prendre la parole en public .

Et nous avons même une formatrice de l’ARIC à deux pas de chez nous Alexandra Fresse-Eliazord habite à Peillac. Voir ici sa présentation personnelle.

Formatrice de l’ARIC, Alexandra Fresse-Eliazord habite à Peillac

Comment diffuser ?

Dans notre secteur, plusieurs communes ont accepté la proposition des Infos du Pays Gallo pour diffuser les vœux municipaux. L’initiative était intéressante et… gratuite pour la collectivité. Les communes ont pu relayer ces vidéos sur leur site propre ou leur page facebook.

Pour celles qui ont choisi de réaliser ou de faire réaliser leur message de vœux, il ne faut pas oublier la possibilité de diffuser sur youtube comme l’a fait Noyal-Muzillac : le message est sur le site communal, mais la vidéo est lue sur youtube.

D’ailleurs, il serait sans doute intéressant que les communes se créent une chaîne youtube comme elles ont un site internet et des pages sur les réseaux sociaux.

Quelques séquences de vœux municipaux

Voeux Berric

On les trouve ici. ou plus directement ici.

Les voeux de Maxime Picard

Vœux Malansac

Vœux Theix Noyalo sur facebook

Vœux Muzillac

Vœux ELVEN

https://www.youtube.com/watch?v=qVp8BIFadHQ

Vœux VANNES

https://www.youtube.com/watch?v=o63snjFBVgk

Les vœux de Maxime Picard

Maire adjoint à Questembert, Vice-président de Questembert Communauté, Maxime Picard, qui est également conseiller régional, a présenté ses vœux en vidéo sur le site des infos du pays gallo. Je reviens sur sa brève intervention (4 minutes) pour en souligner les grandes lignes.

Pas de vœux publics cette année

En raison de la crise sanitaire, les élus se sont tournés vers la solution vidéo en ligne. Ça ne remplace pas le contact direct, mais il faudra attendre que la vaccination nous ait mis à l’abri du danger pour retrouver une vie normale. Sur ce point, Maxime Picard qu’il serait bon que les collectivités locales puissent apporter leur soutien à la mise en œuvre de la campagne de vaccination : chacun doit pouvoir contribuer à la solidarité face à la pandémie.

Une crise sanitaire, mais aussi une crise sociale et environnementale

Les effets de la pandémie se font sentir dans nos relations sociales : moins de contacts, plus d’isolement, tout cela est un peu déprimant, et encore plus difficile pour les plus fragiles. Sur le plan économique, la situation est grave, et certains secteurs n’ont presque plus d’activité : cafés et restaurants, mais aussi les cinémas, les salles de spectacles. Quand pourront-ils retrouver leur activité, nul peut le dire précisément. En attendant, nous pouvons contribuer à notre niveau par exemple en consommant localement, en utilisant les services « click and collect » quand ils ont proposés. Même si notre région est plus épargnée que d’autres, nous sommes soumis à la crise environnementale, et nous ne devons pas l’oublier malgré la prégnance de la crise sanitaire.

Une année d’élections régionales et départementales

L’année 2021 sera aussi une année d’élections : au mois de juin, en principe, nous serons appelés à voter pour les conseillers départementaux et régionaux. La situation actuelle, qui vient après les tensions sociales et les manifestations des gilets jaunes, renforce encore le climat de défiance vis-à-vis de tous les élus. Une défiance qui vient en partie de leur incapacité à donner des réponses adéquates aux attentes des citoyens. Les candidats devront éclairer les électeurs sur le bilan de leur action, et proposer des projets ambitieux pour le département et la région. Nos territoires ont des atouts, qui nous permettent de rester optimistes.

Mais le premier souhait exprimé par Maxime Picard, c’est que 2021 nous garde en bonne santé.

Les vœux de Boris Lemaire

Samedi 9 janvier, premier samedi de l’année, la tradition aurait voulu que nous nous retrouvions nombreux à l’Asphodèle pour la cérémonie des vœux et l’accueil des nouveaux habitants. La crise sanitaire nous a privés de ce moment convivial. Face à cette situation, Boris Lemaire a choisi une cérémonie en deux temps : une brève allocution pour nous souhaiter une bonne année et une conférence de presse où il a répondu aux questions des correspondants des médias locaux pour faire un point d’étape et donner quelques perspectives pour l’année 2021.

Du temps pour écouter, du temps pour lire

Les paroles s’envolent, les écrits restent, une expression que vous trouverez en latin dans les pages roses du petit Larousse. C’est moins vrai aujourd’hui avec les moyens d’enregistrement dont nous disposons. Et l’intérêt de réécouter ou de revoir un moment comme les vœux est de mieux percevoir l’intonation, la présence de l’orateur. Mais ça prend du temps ! Et l’auditeur/spectateur peut se laisser distraire par des éléments extérieurs. D’où l’intérêt de l’écrit. Mais les organes de presse comme Le Télégramme ou Ouest-France ne peuvent accorder qu’un place restreinte aux événements locaux, en général, 60/80 lignes de texte avec une photo. Voir ici l’article du Télégramme et ici l’article d’Ouest-France. Voilà pourquoi je vous propose un compte-rendu plus étoffé à peu près 8 fois plus long. Vous pouvez lire, survoler, revenir en arrière : en 5 ou 6 minutes, vous aurez saisi l’essentiel de l’information tandis que pour écouter l’interview de Boris Lemaire, il vous faudra 40 minutes.

Un retour sur 2020 en photos et une brève allocution
En quelques images, le diaporama a retracé les points forts de l’année passée, de l’installation du conseil à la distribution des chocolats aux aînés en passant par des images de l’Inopiné Festival ou des dégâts de la tempête. Puis le maire a rappelé le contexte difficile créé par la pandémie ; comme nous tous, il souhaite que la situation s’améliore avec l’arrivée du vaccin. Malgré les difficultés, il a souligné sa volonté et celle du conseil municipal de mobiliser les énergies et redonner de la dynamique à notre commune et à notre territoire. « Les défis qui nous attendent sont grands, mais ils sont aussi excitants. Nous les relèverons ensemble grâce à notre engagement solidaire et à notre volonté d’innovation » C’est à écouter ici.

Un point d’étape avant les questions réponses avec les correspondants de la presse locale

En quelques minutes, Boris Lemaire a présenté un point d’étape depuis l’installation du nouveau conseil et dressé à grands traits les perspectives pour 2021 avant de se prêter avec beaucoup de simplicité au jeu des questions-réponses. C’est à écouter ici.

Une situation qu’on a jamais connue

Cafés, restaurants, salles de sports, etc. sont fermés, avec des conséquences lourdes tant sur le plan économique que de la vie sociale. Le maire et les élus ont eu à cœur de pallier ces difficultés, en fonction de leurs moyens et de leurs compétences. Mais la situation ne va pas s’améliorer tout de suite et elle risque même de devenir encore plus délicate.

Mais les élus ne sont pas restés inactifs et se sont investis dans leur mission. Les services scolaires ont été les plus impactés par la crise : comment accueillir au mieux les élèves et les personnels dans le respect des contraintes sanitaires ? La crise aussi a perturbé le fonctionnement des associations et révélé les difficultés des personnes isolées; les élus en ont mieux pris conscience en allant à leur rencontre pendant la période des fêtes.

Comme les Questembertois le réclamaient, les services techniques ont été mobilisés pour le nettoiement de la ville, les espaces verts, et les bâtiments. Les visites approfondies ont conduit à restreindre l’accès à certains bâtiments, et même à fermer la salle du Marchix, ce qui a gêné les associations qui l’utilisaient, mais il n’y avait pas d’autre choix possible.

Comme prévu, la restauration de l’école élémentaire de Beausoleil a connu sa première phase avec le désamiantage : le timing est respecté ! Pour les futurs aménagements, la municipalité a souhaité associer les personnels : c’est la mise en application d’un engagement de campagne pour la démocratie participative.

Dans cette même optique, et malgré le coronavirus, les comités consultatifs sont en place et ils se sont mis au travail. Par exemple, le pedibus qui s’était essoufflé va redémarrer prochainement. Le cahier des charges de la restauration scolaire a été remis en débat, en liaison avec les partenaires de Questembert Communauté. Pour la commission agricole, c’est un peu plus compliqué parce que ça mobilise des groupes plus importants, mais la commission est en marche.

Besoin de culture

La culture est un des axes forts de l’action municipale ; mais c’était surtout un besoin, une attente forte des Questembertois pour l’été au sortir du confinement. La municipalité s’est concentrée sur des propositions simples qui ont rencontré un bon succès : Questembert en photos, les soirées Picnic & Croq’Not et l’Inopiné Festival.

Questembert Communauté, le PCAET et la transition écologique

Premier vice-président en charge de la transition écologique, Boris Lemaire a repris en charge le dossier du PCAET (Plan Climat Air Energie Territorial). Voir ici l’interview de Boris Lemaire sur le PCAET. A la rentrée de septembre, il a organisé une réunion de sensibilisation pour les élus du territoire, une réunion qui a rassemblé une soixantaine de conseillers municipaux. A la suite de cette journée, plusieurs commissions thématiques ont été constituées : plus de 20 % des conseillers du territoire s’y sont inscrits. Pour l’implication des habitants, la Communauté a eu recours à des outils modernes de communication afin de pallier les difficultés liées aux contraintes sanitaires. La consultation a été un vrai succès : 2 170 personnes ont participé à la concertation citoyenne sur la Plan climat. Au total, 108 idées ont été émises et transmises aux élus des cinq groupes de travail. Les conditions sont réunies pour construire un PCAET ambitieux et adapté aux enjeux de notre territoire.

Une démographie dynamique

On l’a vu dans la presse : la population de Questembert s’accroît ; celle aussi de toute la communauté, plus rapidement sur la partie Ouest (Berric, Lauzach, La Vraie-Croix, Le Cours, Larré, Molac) et un peu moins à l’Est. D’ailleurs le marché immobilier est dynamique ; les zones à construire se vendent très rapidement. Cela implique une adaptation des voiries et des réseaux avec une demande d’aménagements pour favoriser les mobilités douces.

Quant au quartier de la gare, il est en profonde mutation et ce n’est pas fini : nous y verrons bientôt la maison des services au public et le site Nutréa (ex Guyomarc’h) fermé aujourd’hui va être radicalement transformé. Pour le centre-ville, la commune a été retenue dans l’appel à projets de l’Etat : petites villes de demain. L’effort collectif à hauteur de 30000 euros lancé autour des animations de la fin de l’année en collaborations avec les acteurs économiques, l’UDEQ en particulier, va se prolonger par la construction du projet qui va mobiliser des moyens humains et financiers. La revitalisation du centre ville va confirmer le rôle de Questembert pour locomotive du territoire communautaire : une petite ville centre qui bouge, ça redonne de la force à tout le territoire, sans pour autant nier la singularité de chacune des communes de la Communauté.

Un nouvel événement majeur pour les 7 et 8 mai

C’est le point sur lequel la presse locale a mis l’accent : Boris Lemaire a annoncé le lancement d’un nouvel événement destiné à s’inscrire durablement dans le paysage culturel breton. Les 7 et 8 mai, ce sera la première édition de cet événement centré sur la musique celtique, avec des artistes de premier plan. Il y aura des concerts en plein air et en salle, du gratuit et du payant. Mais ce ne sera pas seulement de la musique, tous les aspects de la culture seront pris en compte, la danse, la langue (breton et gallo). Tout n’est pas encore calé, mais un petit groupe d’élus, d’employés et de bénévoles y travaillent d’arrache-pied.

A bâtons rompus : réponses aux questions des correspondants de presse

Questions réponses

La vaccination, où en est-on ?

Au moment de l’interview, on avait peu d’information. Les choses se sont clarifiées depuis. A voir sur le site de sante.fr.

Petites villes de demain, comment la population sera-t-elle impliquée ?

C’est une obligation forte de la démarche. Il y aura plusieurs niveaux : en premier lieu, les acteurs économiques et leurs organisations, l’UDEQ et la CCI (Chambre de Commerce et d’Industrie), bien sûr tous les habitants du centre, mais pas seulement. Par exemple, la problématique de la circulation et du stationnement concerne tous ceux qui viennent au centre-ville pour les différents services, donc aussi bien les Questembertois de la partie rurale que les habitants des communes voisines. C’est pour ça que Questembert Communauté est partie prenante du projet. A ce jour, les modalités de cette démarche participative ne sont pas encore arrêtées. N.B. Traditionnellement, à Questembert, nous parlons du centre-ville, et nous sommes beaucoup à être attachés à cette tradition.

La population s’accroît

En effet, jamais Questembert n’avait atteint ce chiffre de 7997 ! Pas encore 8000. La croissance continue, mais si elle est un peu moins forte qu’il y a 15-20 ans. Cette croissance impose d’adapter les services publics. La voirie en particulier doit être adaptée aux nouvelles attentes de mobilité douce, mais il ne faut pas se leurrer : en zone rurale, la voiture reste un outil majeur de déplacement. Sans oublier les usages agricoles.

Les chiffres de l’INSEE

Une demande de salle des fêtes

En effet, c’est une demande constante et la municipalité doit entamer la discussion avec les usagers, sans doute dans un comité spécifique. En tout état de cause, ce projet ne sera pas réalisable avant la deuxième partie du mandat : la priorité à ce jour est d’achever la réhabilitation de l’école Beausoleil.

De la signalétique bretonne ?

C’est un vrai sujet, mais qui reste difficile et assez coûteux : il faudra imaginer une signalétique trilingue, français, breton, gallo. À commencer sans doute par les nouveaux lotissements ; et aussi par les écoles Beausoleil et Notre-Dame qui ont ouvert des sections bilingues.

L’annulation du marché de Noël

Le marché de Noël organisé par l’association Quest’N’Bike n’a pas pu avoir lieu : ces marchés devaient se tenir en même temps que les marchés « ordinaires » donc pour Questembert soit le lundi soit le mercredi fin d’après-midi. Le dossier avait été monté et présenté en préfecture. Sans réponse nette au 5 décembre pour un événement prévu le 12, il a été décidé de renoncer. Pour ne pas risquer de mettre en porte-à-faux l’association et ses bénévoles. Le sujet avait été abordé au conseil municipal dans une question orale. L’élu qui avait posé la question a cru bon d’y revenir, notant que l’organisation des marchés est du ressort du maire. Sans doute, mais fallait-il autoriser ce marché et mettre en danger les organisateurs et le public ?

Les animations pendant le marché ?

Deux questions ont été posées sur les animations de rue organisées en décembre. Pourquoi avoir choisi les temps de marché au lieu de proposer le samedi oule dimanche pour attirer du monde ? A quoi ont servi ces déambulations les mercredis 24 et 31 décembre alors qu’il n’y avait pas de marché ? Pour les mercredis, le maire regrette un manque de coordination : la mairie n’a pas eu l’information sur l’annulation des marchés du mercredi. Quant au choix de mettre les animations les jours de marché, il s’agissait de conforter l’existant plutôt que de tenter quelque chose de différent ; en tout cas, seuls les commerces de bouche étaient ouverts les dimanches matin alors que tous les commerces étaient autorisés à ouvrir.

Les cafés et restaurants ?

Cafés et restaurants sont très fortement impactés par la crise et personne ne sait quand ils pourront ouvrir à nouveau. À côté des aides de l’Etat qui sont ce qu’elles sont, la commune ne peut pas agir directement, d’autant que l’économie est de la compétence de Questembert Communauté. Cependant les bons d’achat distribués sont fléchés vers le commerce local. Il est difficile pour la commune d’aller plus loin.

La fusion UDEQ et UDE semble au point mort, que peut faire la commune ?

La fusion entre ces deux associations est sans doute une bonne idée, mais les différences sont importantes : l’UDEQ centre son action sur l’animation commerciale alors que l’UDE tente d’accompagner les entreprises en général en leur permettant de travailler en réseau. C’est aux deux associations d’écrire ensemble leur projet commun.

Comment seront les six prochains mois ?

Bien malin qui prétendrait avoir une vision claire de cette année qui commence : les effets de la crise sanitaire seront encore très lourds sur les 6 premiers mois, et on peut espérer sans aucune certitude que ça ira mieux après. Pourtant Boris Lemaire se veut optimiste ; il regarde avec attention ce qui se fait dans des villes comparables et il échange avec ses collègues maires Anne Gallo à St-Avé et Yves Bleunven à Grand-Champ, pour ne citer que ces deux exemples.

Outre la réhabilitation de l’école, dont il a été question, la municipalité va s’atteler à l’écriture du projet « petite ville de demain » : ce ne sera pas achevé avant le milieu de l’année prochaine, mais il faudra déjà lancer des réalisations dont l’évidence sera reconnue. Certaines actions seront inscrites dans le PPI (projet pluriannuel d’investissement) qui sera présenté au prochain conseil. Avec une grosse importance accordée à l’entretien du patrimoine (bâtiments et voirie) et en particulier à la rénovation énergétique. Des groupes de citoyens ont aussi manifesté de l’intérêt pour des tiers-lieux, des espaces un peu fourre-tout où collectivement on essaie de tisser du lien en faisant ensemble.

Au niveau du vécu ? Un maire heureux

Ce n’était pas la dernière question, mais ça fait une belle conclusion. Boris Lemaire explique que son engagement dans la vie publique locale n’est pas dû au hasard. Son père lui a montré le chemin dans sa région de naissance du côté d’Epernay. Aujourd’hui, il s’épanouit totalement dans sa vie de maire : mener des projets qui répondent aux besoins des gens, voir dans le regard des autres les retours positifs. « On répond aux sollicitations, on rencontre ceux qui le souhaitent, on construit avec eux les projets.« 

Le syndicat d’eau et d’assainissement, deux ou trois choses à savoir

Au conseil municipal du 16 novembre, Jacky Chauvin, premier adjoint, délégué au SIAEP, a présenté les rapports d’activités de ce syndicat tant pour l’eau que pour l’assainissement, rapports dont les résumés sont annexés au compte-rendu du conseil. Vous trouverez ici le résumé concernant l’eau et là le résumé sur l’assainissement. Les rapports complets des trois dernières années (RPQS) sont accessibles sur le site du SIAEP : 40 pages pour le service de l’eau , 42 pour l’assainissement collectif et 19 pour l’assainissement non collectif. Des sujets complexes que Jacky Chauvin connaît bien, il a été délégué de la commune au comité syndical de 1995 à 2014 et il en a été président pendant le mandat 2008-2014.


Remarque complémentaire : le site du SIAEP
Cet article se veut une explication « grand public » des rapports présentés au conseil municipal, avec un volet historique en complément. Le site du SIAEP est évidemment plus complet et plus riche. N’hésitez pas à vous y connecter.

Une obligation, mais une nécessité démocratique

La présentation des rapports d’activités devant les conseils municipaux est une obligation, c’est prévu par les textes. Mais c’est souvent fastidieux, et, malheureusement, très « administratif. » Pourtant, c’est nécessaire et encore plus en début de mandat lorsque les nouveaux élus n’ont encore qu’une perception vague du tissu institutionnel où la commune est impliquée. Et si les élus sont peu informés de ce contexte, comment les habitants pourraient-ils s’y retrouver? Donner l’essentiel des informations du rapport annuel du SIAEP, et apporter quelques éclairages complémentaires pour le grand public, tels seront les deux objectifs de cet article.

Le SIAEP, c’est quoi?

Un syndicat de communes : des communes se regroupent pour conduire ensemble des actions qui leur sont utiles. Les communes ont délégué au SIAEP trois compétences : la distribution d’eau potable, l’assainissement des eaux usées, le suivi et le contrôle de l’assainissement individuel.

Le syndicat est administré par les délégués des communes avec un bureau dont le président est Raymond Houeix, maire de Le Cours. Il suit particulièrement la partie eau potable. Il est assisté de 3 vice-présidents : Jacky Chauvin pour la partie assainissement collectif, Michèle Le Roux de Caden pour la relation à l’abonné et pour le suivi de l’assainissement non-collectif, et Marcel Ars de Molac pour le suivi des travaux. La commune de Questembert est représentée au comité syndical par 2 délégués titulaires, Jacky Chauvin, Jean-Pierre Le Métayer, et deux suppléants Alain Guénégo et Frédéric Poeydemenge. Les élus sont assistés par une petite équipe administrative et technique sous l’autorité de la Directrice générale, appuyée par une responsable technique . Mais la gestion quotidienne du service est confiée par des contrats d’affermage à des sociétés privées. Depuis janvier 2020, suite aux appels d’offres lancés par le syndicat, Veolia a obtenu la gestion de l’assainissement collectif et SAUR la gestion de l’eau potable. A l’inverse de la situation antérieure, de janvier 2008 à décembre 2019.

Le SIAEP de Questembert, un peu d’histoire

A l’origine, ces domaines, eau et assainissement, étaient du ressort des communes. Ainsi, en 1954, Questembert s’est dotée d’un réseau d’adduction d’eau potable à partir de la source du Logo, avec le château d’eau de la rue du Calvaire.

Le Logo, première station de pompage

Presque en même temps, la commune a créé un réseau de tout-à-l’égout relié à la station d’épuration du Pont-Plat. Peu à peu les communes se sont regroupées : Questembert, Molac, Larré, Le Cours, Limerzel, Péaule, Le Guerno, Marzan et pour partie Noyal-Muzillac. Tout récemment, Malansac et Caden ont rejoint le syndicat. Mais la production locale d’eau potable a été très vite insuffisante : le captage de Brespan en Limerzel a été fermé en raison d’une trop forte charge en nitrates, la station du Logo, protégée par un périmètre étendu ne produit qu’une partie de l’eau nécessaire pour les 9 communes du SIAEP (150 000 m3 sur les 900 000 m3 distribués). Le syndicat s’est donc interconnecté avec le syndicat départemental de l’eau (Eau du Morbihan aujourd’hui) qui fédère les moyens de production et assure le transport vers les collectivités en charge de la distribution.

Eau du Morbihan : une carte pour comprendre

Le syndicat Eau du Morbihan recouvre le département… à l’exception des deux communautés d’agglomération, Vannes et Lorient. Ce qui n’est pas sans conséquence : la plus notable est que dans le secteur rural, on a besoin de beaucoup plus de canalisations que dans les villes! Dans le périmètre de notre syndicat, il faut 56 mètres de canalisation pour un abonné, pour le SIAEP de la Presqu’île de Rhuys, il faut 27 mètres… et dans la ville de Vannes, à peine 9 mètres.

La carte du syndicat Eau du Morbihan

Au SIAEP de Questembert, seulement la distribution d’eau potable

Désormais, en ce qui concerne l’eau potable, notre syndicat local ne s’occupe plus que de la distribution. La production (sources et usines de potabilisation) et le transport (par des des feeders interconnectés) sont de la compétence d’Eau du Morbihan. Et donc, l’eau pompée de notre site historique du Logo nous est revendue par Eau du Morbihan! Qui complète pour nous essentiellement avec de l’eau produite par l’usine de Férel sur la Vilaine, et, le cas échéant, avec d’autres ressources disponibles.

Quelques indicateurs utiles

Pour l’année 2019, le SIAEP a distribué un peu plus de 900 000 m3 à ses 10 326 abonnés (18 000 habitants), grâce à ses 581 Km de canalisations. Le rendement de ce réseau est de 86%, ce qui est tout à fait satisfaisant. La ville de Vannes avec son réseau bien plus restreint, donc sujet à moins de risques de fuite, atteint un rendement de 90%. Au niveau national, le rendement moyen est près de 80 % (source : eaufrance.fr). On notera cependant, et c’est une fragilité, que le taux de remplacement du réseau est de 0,28%! Calculez combien de temps il faudrait à ce rythme pour refaire tout le réseau. Pour la sécurité et la pérennité du service, il faudrait atteindre un taux de renouvellement de 1%. Vaste sujet de réflexion.

Quant à la qualité de l’eau, elle est vérifiée régulièrement par le prestataire (SAUR, mais aussi Véolia pour Caden et Malansac) et par l’ARS (Agence Régionale de Santé) : tant sur le plan physico-chimique que sur le plan microbiologique, les résultats sont excellents.

Combien coûte le service d’eau ? Une tarification différenciée

Un dernier point: combien ça coûte? Pour le consommateur, pour la fourniture de 120 m3 la facture s’élève à 308 €. En fait, la consommation moyenne des abonnés du syndicat tourne autour de 85 m3. Le SIAEP de Questembert – et c’est original – a défini une tarification différenciée en fonction de la consommation : jusqu’à 30 m3, c’est l’eau vitale au prix le plus bas, entre 31 et 120 m3, l’eau essentielle ou utile est un peu plus chère, au-delà de 200 m3, l’eau de confort  est encore plus chère.

SIAEP assainissement collectif/individuel

Le SIAEP assure la compétence assainissement collectif pour les 8 communes adhérentes. Au 1er janvier 2020, les communes de Caden et Malansac ont rejoint le syndicat ; c’est ce que viennent de faire également Pluherlin et St-Gravé au début de cette année 2021. Cependant, les données exposées dans le rapport présenté au conseil du 7 décembre remontent à 2019.

A cette date, le SIAEP collecte les eaux usées de 4959 abonnés (branchements), soit 443 000 m3 grâce à 103 Km de réseaux. Les eaux usées sont rassemblées par gravité dans les 22 postes de relèvement : à partir de ces points bas, des pompes renvoient les eaux collectées vers les stations d’épuration par 9 km de conduites de refoulement.

A Questembert, la station d’épuration se trouve au Maguéro. En 2001, elle a été réhabilitée et agrandie pour atteindre une capacité de traitement de 7000 équivalents/habitants. Aujourd’hui, elle est proche de la saturation et le SIAEP va lancer une étude de faisabilité pour explorer les possibilités d’agrandissement.

Un peu d’histoire pour Questembert

1953-1954 : construction de la station de pompage du Logo, du château d’eau de la rue du Calvaire, du réseau d’adduction d’eau en ville. C’est aussi l’époque où s’installe l’entreprise Boeuf qui a été un gros employeur à Questembert. Intégrée dans le groupe Vinci, elle est devenue EGC… Le site de Questembert a fermé en 2016, entraînant la disparition de 70 emplois (voir ici dans le compte-rendu conseil de juin 2016).

Presqu’immédiatement après le réseau d’eau potable, la commune se dote d’un réseau de tout-à-l’égout et d’une station d’épuration située au Pont-Plat. C’est bien du tout-à-l’égout car le réseau collecte dans les mêmes tuyaux de grès les eaux usées et les eaux pluviales. Avec des débordements de la station dans le ruisseau : pollution de l’eau, mortalité de poissons, etc.

La première STEP au Pont-Plat, poste de relèvement d’EU désormais


Heureusement les réseaux plus récents qui amènent les affluents à la station d’épuration du Maguéro, première version dans les années 70, sont des réseaux séparatifs qui ne collectent que des eaux usées, les eaux pluviales allant directement au ruisseau. Cependant, ce n’est qu’à la fin des années 90 que commence la mise en séparatif du réseau du centre-ville. Énorme chantier qui ne sera achevé qu’au début des années 2010. (voir ici un article sur les réseaux en centre-ville).

A vrai dire, l’opération de longue haleine se termine par la transformation de l’ancienne station d’épuration du Pont-Plat en poste de refoulement vers le Maguéro et la réalisation d’un bassin de rétention/dépollution des eaux pluviales (à lire ici).

Qui fait quoi ?

Comme pour l’eau potable, le syndicat et la société fermière ont chacun leur rôle. Le syndicat assure les gros investissements : construction des réseaux, construction et mise à niveau des STEP ; la société délégataire – SAUR jusqu’en décembre 2019, aujourd’hui Véolia – fait fonctionner le système : surveillance et entretien des réseaux et des STEP pour les 8 communes. Noter que pour les communes qui viennent de rejoindre le syndicat pour cette compétence (Caden, Pluherlin et Saint-Gravé), c’est toujours SAUR qui assume ces missions. Un vrai casse-tête, en tout cas pour ceux qui ont à gérer ces transferts de compétences… et de contrats.

La facture d’assainissement

La mission du délégataire comporte aussi la facturation du service aux usagers. La note est calculée en fonction de la consommation d’eau potable : le coût final inclut la rémunération du délégataire, la part du SIAEP (pour son fonctionnement et ses investissements), ainsi que la redevance pour modernisation des réseaux (financement de l’Agence de l’eau – Loire-Bretagne pour nous). Cela donne un prix au m3 de 4,20 € et, pour une consommation moyenne de 120 m3, un facture de 504 € TTC. (pages 10 et 11 du rapport résumé).

La facture 2019 pour l’assainissement

L’assainissement non collectif, le SPANC

C’est la loi sur l’eau de … 1992 (oui 1992)qui donne aux communes la responsabilité du contrôle et du suivi des installations d’Assainissement Non Collectif et leur impose de créer un SPANC (service public d’assainissement non collectif) avant le 31 décembre 2005. Le SIAEP de Questembert reçoit la compétence SPANC de 7 communes de son périmètre. A la fin 2019, 5 communes du SIAEP originel adhèraient au service (Molac, Larré, Le Cours, Questembert, Limerzel) pour 2900 installations. En janvier 2020, Malansac et Caden et, en janvier 2021, Pluherlin et St-Gravé ont rejoint le groupe.

Le syndicat doit exercer des compétences obligatoires :

  • contrôle des installations neuves (ou réhabilitées)
  • contrôle de fonctionnement des installations existantes après le diagnostic général réalisé en 2008 : visite tous les 8 ans (4 ans la première fois pour les installations neuves). Il y a environ 800 contrôles par an
  • diagnostic à la vente de l’habitation : un diagnostic de moins de 3 ans doit être joint à l’acte notarié. En cas défaut, l’acquéreur a un an pour se mettre en conformité

Il peut aussi exercer des missions facultatives :

  • opérations groupées de mise en conformité : depuis 2010, 340 installations non conformes rendues urgents par l’environnement ont été réhabilitées, générant 3,5 M€ de travaux subventionnés à hauteur de 1,5 M€ par l’agence de l’eau
  • service entretien des installations : le SIAEP a passé un marché pour les vidanges de fosses, que les abonnés peuvent solliciter à un prix fixé par le marché.

Les services du SPANC sont financés par une redevance forfaitaire de 30€ par an sur la facture d’eau et par les redevances liées aux prestations (180 € pour une installation neuve, 120 € pour le diagnostic avant vente).

Des choix politiques qui demandent réflexion

Les rapports présentés montrent la gestion au jour le jour, et ils donnent une idée des orientations à court terme : améliorer le taux de renouvellement des réseaux d’eau potable, étudier l’extension de la STEP du Maguéro, accélérer la réhabilitation des installations d’assainissement non-collectif.

A l’étude, l’adaptation de la STEP du Maguéro

Cependant, il faut aussi voir comment le SIAEP va évoluer en fonction des dispositions réglementaires : la loi NOTRe (2015) prévoit que la compétence Eau soit confiée aux communautés de communes, et ça devait être réalisé pour 2020. Devant les difficultés, l’échéance est reportée à 2026, mais il faut cependant s’y préparer.

Il faut aussi se poser la question de la gestion du service : le SPANC est traité en régie (par du personnel du syndicat), l’eau et l’assainissement collectif sont délégués à des sociétés privées. D’autres collectivités ont choisi de reprendre la gestion directe du service de l’eau. C’est ce que vient de décider la nouvelle municipalité de Lyon, comme lagglomération de Rennes l’a fait en 2015. La question a déjà été explorée au début des années 2010 : l’étude n’avait pas montré un intérêt flagrant à passer en régie. Mais la question peut revenir en débat.

J’ai ma pie ? Non GEMAPI, et l’étang de Célac

La NOTRe prévoit que les communautés assument la compétence sur le grand cycle de l’eau : la protection et la gestion de la ressource « eau brute » dans le milieu naturel (cours d’eau, plans d’eau, nappes phréatiques) à l’échelle d’un bassin hydrographique ainsi que la prévention des inondations. La communauté a préféré déléguer la GEMA à des entités extérieures, dont le syndicat du Grand Bassin de l’Oust et la protection contre les inondations (PI à à l’EPTB Vilaine. Mais là encore, le sujet peut revenir en débat. Avec pour les Questembertois, une question cruciale : qui doit assurer la restauration de la continuité écologique autour de l’étang de Célac ? La municipalité précédente avait repris et élargi une étude antérieure, avant de renoncer pour des raisons budgétaires. J’en parlais ici dans le compte-rendu de mon dernier conseil. Il va être temps de remettre ce dossier sur la table.