Places en EHPAD, où en est le Morbihan?

Dans Ouest-France du 12-13 juin, vous avez lu comme moi sans doute cet article intéressant Dans les domiciles partagés du Morbihan, les aînés apprécient la colocation. Les domiciles partagés sont incontestablement une solution qui séduit les personnes âgées. J’ai cependant été surpris par cette phrase dans le chapô (l’introduction) de l’article : « Afin de pallier le manque de places en Ehpad, le Département soutient la mise en place de domiciles partagés. » J’ai eu envie d’approfondir.

Une solution intéressante, mais…

Les domiciles partagés sont appréciés par les personnes âgées et leurs familles, et on le comprend bien : des petites structures, sans les lourdes contraintes des EHPAD. En filigrane, on devine les points délicats. La mairie assume la charge des loyers, et en quelque sorte sous-loue à chaque résident. Si une place reste vacante, la mairie doit continuer à payer. Les personnes hébergées doivent financer les charges de personnel : « Ce sont elles nos employeuses », reprend la coordinatrice. Des employeurs qui sont en perte d’autonomie. Heureusement, l’association Clarpa (Comité de liaison des associations de retraités et personnes âgées) assure la gestion pour la quasi-totalité de ces résidences.

Au bout du compte, la facture est un peu plus élevée que dans un EHPAD, comme le souligne la conclusion de l’article: Vivre dans un Ehpad en France coûte en moyenne 1 977 € par mois. Les domiciles partagés, 500 € plus cher, répondent seulement en partie aux enjeux de l’autonomie. Sachant qu’en moyenne les retraités touchent une pension moyenne de 1 496 €. Rien à dire.

Manque de places en institution? Vérifions

Il s’agissait, dit-on du côté du Département Conseil départemental (il s’agit bien d’une responsabilité politique!), de « pallier le manque de places en Ehpad. » Eh oui, en nombre de places, le Morbihan est bon dernier en Bretagne : 143 places disponibles pour 1000 personnes de plus de 75 ans. Contre 156 pour 1000 en Bretagne, 152 pour 1000 en Finistère, 165 pour mille en Ille-et-Vilaine, 166 pour 1000 en Côtes d’Armor. Pire, alors que les autres départements ont accru leurs capacités entre 2014, le département les a baissées! Le tableau ci-dessous est extrait des statistiques de l’INSEE

La faute à l’Etat?

D’après le Conseil départemental, ce serait dû aux arbitrages de l’Etat (l’ARS, Agence Régionale de Santé, en Bretagne).

Noir sur blanc dans OF

Que vaut cette explication? Je vous laisse juger.

Parler Gallo ?

Stéphane Batigne, éditeur, m’a convaincu de publier un livre qui recueille un peu plus de mille mots et expressions du parler gallo de Questembert. Le titre Le Parler gallo du Pays de Questembert est ambitieux pour un glossaire, un lexique où les lacunes, les manques, sont bien plus étendus que les bribes qui me restent de ma langue maternelle.

L’ouvrage, que j’ai eu du plaisir à écrire, et qui en donnera aussi, j’espère, aux lecteurs, paraît dans un moment de fortes tensions autour des langues régionales et de leur enseignement. La question était loin de mon propos ; cependant elle s’impose à moi aujourd’hui : la loi que mon ami Paul Molac (il a signé la préface de mon livre) a réussi à faire adopter était une réelle avancée pour la reconnaissance de la richesse linguistique de notre pays. Et voilà que des juges ont jugé qu’elle mettait en danger l’unité de la République.

Comme chantait Brassens dans Le grand Pan :

La bande au professeur Nimbus est arrivée
Qui s’est mise à frapper les cieux d’alignement,
Chasser les dieux du firmament

Au moment où nous sommes engagés dans un grand mouvement de défense de la biodiversité et nous devrions assécher notre diversité culturelle et linguistique ! Absurde. C’était au débat lundi 31 mai sur Arte, avec ensuite, un portrait sympathique de Paul Molac par Thibault Nolte. A regarder ci-dessous:

https://www.arte.tv/fr/videos/104102-002-A/les-langues-regionales-menacent-elles-l-unite-de-la-republique/

Un gallo unifié ?

N’empêche que si l’on veut enseigner une langue, il faut qu’elle soit stabilisée, normée. Manifestement, on parle – on parlait – un gallo à Questembert, on en parlait un autre au pays haut, au pais haot [pe ɔw], dès Pluherlin, Malansac et Pleucadeuc, et un autre un peu plus loin. Des gallos divers, sans doute, si divers que vouloir les unifier, les uniformiser relève de l’utopie. Devrons-nous, dans cette langue normalisée, dire moi, ou mê [mɛ], ou maille [maj] ? Dire beau, boou, baou, ou biaou ? Quelle autorité pourra décréter cette unification ? D’où tiendra-t-elle sa légitimité ? Ne serait-ce pas faire au gallo ce que le français académique a imposé ou tenté d’imposer aux multiples variantes des parlers gallo-romans, du picard au poitevin, de l’occitan au franc-comtois ? Nous avons aussi nos académiciens et je ne vais pas m’immiscer dans leurs querelles.

Car il n’y a pas dans mon modeste ouvrage de quoi répondre aux exigences d’un enseignement : je n’ai pu rassembler que des bribes, je dirais même des lambeaux, du parler gallo de Questembert. Et je ne veux pas à partir de ces fragments faire pour la langue ce que Viollet-Leduc a osé pour les cathédrales gothiques.

Du grain dans l’ gueurnieu, du cit’ dans le ceullieu ?

Il ne faut pas, selon moi, que ce gallo unifié devienne une construction artificielle, composite. Nous avons tous entendu dans les réunions d’anciens ces chansons ou ces contes où le pommier devient le pommieu, le grenier, le gueurnieu. Le gallo, les parlers gallos, c’est bien autre chose : des mots spécifiques, avec chez nous des emprunts au breton vannetais, une grammaire particulière, là encore métissée de structures bretonnes, mais surtout des sons caractéristiques (des phonèmes), une ligne mélodique, une prosodie spéciales. Si tout cela n’est pas rassemblé, restitué, le résultat obtenu n’est qu’un gallo de cuisine, un peu ridicule, comme pouvait l’être l’anglais prononcé par Maurice Chevalier.

Quelques exemples

En immersion ?

Cette restitution achevée est la condition de la réussite de l’enseignement immersif, si on le tentait pour le gallo de Questembert. En effet, la méthode immersive est sans aucun doute la plus efficace pour l’apprentissage d’une langue. J’en ai fait l’expérience personnelle au début des années soixante-dix au centre de linguistique appliquée de Besançon. C’était un stage intensif de russe ; prévu pour 6 semaines, il a été réduit à 4 en raison du congé maternité de la formatrice franco-russe ; mais de 8 h du matin à 18h le soir, déjeuner inclus, 5 jours semaine ; sans support écrit, mais avec diapositives et enregistrements sonores. D’un redoutable efficacité, nous en étions à rêver en russe ! Pour ma part, je n’ai pas eu l’occasion de pratiquer ce que j’avais appris de la langue, mais la méthode m’a servi pour enseigner le français à des anglophones débutants. La condition de la réussite, c’est, je le répète, la parfaite maîtrise par le formateur de toutes les composantes de la langue : lexique, syntaxe, morphologie, phonétique, prosodie. Et pour revenir à notre gallo questembertois, quelle immersion peut-on imaginer quand la source s’est quasiment asséchée ?

Des pistes pour enrichir

Ce glossaire est incomplet, lacunaire, je le reconnais ; je sais déjà comment je peux l’enrichir. J’ai découvert récemment sur la toile un livre ancien Le Breton usuel (dialecte de Vannes) de Loeiz Herrieu.

J’avais déjà repéré des transferts du breton au gallo et vice-versa, mais à feuilleter le livre de Loeiz Herrieu, j’en ai trouvé beaucoup plus : je vais tâcher d’explorer cette piste pour enrichir une prochaine réédition. Je crois que je devrai aussi préciser le sens de certains mots : qu’est-ce qu’une culasse de grain ? Cela représente 80 Kg, 135 Kg ou 150 Kg  de blé ? Cela donne 100 Kg de farine livrés chez le boulanger par le meunier ? Il y aura des mots à supprimer : par exemple, le mot cotia pour la digitale est sans doute un mot du pays haut, le mot du gallo de Questembert étant beurlu [bøʁly] (cf breton vannetais brulu). Et j’invite mes lecteurs à enrichir, à compléter, à corriger aussi, ce que j’ai recueilli.

Où acheter le livre ?

A Questembert, on le trouve à la Papeterie Questembertoise, à la Maison de la presse, à Carrefour, Intermarché pour la (modique) somme de 14€.

Et aussi

  • Rochefort-en-Terre : Librairie Sainte-Hortense, Tabac-presse Danilo (Féerie d’Armoric)
  • Malansac : Tabac-presse Quémard
  • Redon : Librairie Libellune
  • La Gacilly : Librairie La Grande évasion
  • Saint-Jean-Brévelay : Librairie Les Hirondelles (nouvelle librairie, mais ils n’ouvrent qu’à la fin juin)

Ailleurs, on peut le commander chez son libraire ou directement chez l’éditeur.

Je serai à la Maison de la Presse samedi 5 juin (10h-12h30) pour une séance de dédicace.

RD 775 : éléments de débat

Dès mon premier mandat de maire, j’ai milité pour que cette route très fréquentée, dangereuse soit mise à 2X2 voies. C’était l’époque où dans les réflexions sur la charte du Pays de Vannes, nous imaginions un développement global du territoire autour d’un grand aéroport (oui, j’étais pour l’aéroport de ND des Landes!), ce qui impliquait une meilleure desserte routière, et aussi une amélioration de la ligne de chemin de fer entre Redon et Nantes. Dans un article récent, j’ai indiqué que ma position sur la question était aujourd’hui plus nuancée.

ça, c’était avant

Vingt-cinq ans ont passé

En effet, quand nous écrivions la charte du Pays de Vannes, c’était il y a vingt-cinq ans ! Les enjeux de maintenant sont tout différents. Il n’y aura pas d’aéroport à Notre-Dame des Landes, et c’est tant mieux. Depuis, l’offre de transports collectifs a beaucoup évolué. La Région Bretagne a reçu en 2002 la compétence des TER et la Bretagne, dans le contrat de plan Etat-Région signé en 2002, s’est engagée dans la modernisation de sa desserte ferroviaire. En 2004, Jean-Yves Le Drian propose la vice-présidence Transports à Gérard Lahellec, un homme du fer : sous leur impulsion, la Bretagne va devenir une région parmi les mieux desservies en TER. Ainsi à la gare de Questembert, on en est maintenant pour un lundi « normal » à 26 arrêts, 13 dans chaque sens. Ce chiffre n’a cessé d’augmenter, certes doucement, mais constamment. Demain, la signalisation numérique – en cours – va permettre des cadences plus rapides (moins de temps entre deux trains successifs) et favoriser l’augmentation du trafic. Dans le même temps, les collectivités ont aussi modernisé l’accès aux gares qui sont devenues des “pôles d’échanges multimodaux”. L’implantation du siège de Questembert Communauté s’est inscrite dans une réflexion stratégique (voir La gare et son quartier 2014) dont on voit les effets concrets aujourd’hui. Et ce n’est pas fini! Comme Maxime Picard le précisait dans cet article sur le développement économique.

Voir un point d’étape dans cet article d’Ouest-France Coup de jeune sur la gare et son quartier.

Le numérique, un changement radical des attentes

Des attentes et des besoins de déplacement ! La desserte routière garde son importance, mais la première demande des entreprises et de tous les acteurs, c’est du très haut débit internet. Le centre ville de Questembert est pratiquement terminé et la majeure partie de la commune sera raccordée entre cette année et l’année prochaine. Pour suivre la progression du déploiement, il suffit d’aller sur le site de megalis Bretagne et d’entrer l’adresse qu’on veut tester.

La crise sanitaire a imposé le développement du télétravail et rendu absolument nécessaire l’accès au numérique à très haut débit. Elle a aussi réduit les besoins de déplacement. Prenons garde cependant à ne pas oublier que le télétravail ne concerne pas tout le monde loin de là : les services hospitaliers (CHBA, Océane, EPSM) sont de très gros employeurs dont bien peu de salariés peuvent télétravailler ! Ni même utiliser les transports collectifs. Reste donc la voiture individuelle, avec la possibilité de covoiturage, et encore pas toujours. Il faut donc reposer la question de la RD 775, de sa sécurisation, de son aménagement.

La réalité du trafic

De façon assez surprenante – enfin si on veut – le Conseil départemental -à l’époque Conseil GÉNÉRAL, avait choisi de réaliser le tronçon entre l’Epine et la Chaussée, alors que les chiffres parlent d’eux-mêmes : l’avant-dernière colonne, c’est 2016 (moyenne jour annuelle, tous véhicules.)

L e PK 28, c’est la route du Grelo, le PK 35, c’est le Croizo, le PK 20, c’est la Houssaye (au milieu du tronçon en 2×2 voies), le PK 43, c’est Kerboulard… et après c’est l’ancienne route.

La carte ci-dessous visualise les données pour 2019

Source https://www.morbihan.fr/fileadmin/Les_services/Deplacements/Routes/Reseau_routier_du_Morbihan/Morbihan_carte_trafic_routier_2019.pdf

Examinons les chiffres. Sur le tronçon 2×2 voies, vers la Chausée : 4 143 ; au giratoire du Rhé, sur la Route Bleue : 6 156; au Godrého, 8 597 ; au Fozo : 8 204 ; à Kerabraham, 6 631 ; Kergonadan : 6 593.

Mais une  accidentologie modérée

Pourtant on ne constate pas une corrélation entre la densité du trafic et les accidents mortels. La carte ci-dessous nous montre un accident mortel sur la partie la plus dense : au carrefour de la Hutte avant l’aménagement. Et c’était à une heure de très faible trafic.

Les cercles indiquent les accidents mortels sur notre secteur

Vitesse réduite, sécurité accrue

Il faut sans doute rappeler que, depuis l’été 2018, la vitesse est désormais limitée à 80 Km/h, ce qui a nettement amélioré la sécurité sur les routes, en dépit des affirmations de lobbyistes forcenés de l’automobile et de certains élus plutôt démagogues. Vous pouvez vérifier avec cet article d’Alternatives Economiques Les cinq réussites de la limitation de vitesse à 80 km par heure. Accessoirement, cette limitation de vitesse a réduit nos consommations de carburant (-10% pour moi).

Transition énergétique, PCAET, etc.

Depuis les lois Grenelle sur l’environnement, la loi sur la Transition Energétique pour la Croissance Verte, l’élaboration d’un PCAET par notre Communauté, nous devons radicalement changer nos comportements et nos mentalités pour être plus économes en énergie et privilégier des modes de déplacements moins énergivores. Tout cela modifie le contexte de notre réflexion.

Une question complexe, qui mérite un débat ouvert, sans a priori

Ces éclairages conduisent forcément à réexaminer la question de l’aménagement de la RD 775 dans son tronçon au plus fort trafic. Et j’ajouterai que le tracé imaginé par les services du conseil départemental présente de gros inconvénients, en plus du gaspillage d’espaces naturels et des problèmes d’environnement : pensez que la route passe à Kergrenouille, une zone humide sans doute.

A y est ! On peut retourner au cinéma

Nous attendons tous ce moment avec impatience : le 19 mai, réouverture des musées, salles de spectacle, et des CINÉMAAAAAS ! La commission programmation de l’association IRIS nous a préparé un retour en fanfare.

Quatre films pour le 19 mai !

Dès le jour de réouverture, l’IRIS proposera 4 films dans ses deux salles (230 et 80 places)

  1. à 15 h Poly un film émouvant de Nicolas Vanier
  2. à 15h15, Petit Vampire, un film d’animation de Joann Sfar
  3. à 18h30, Drunk, jusqu’à plus soif ?
  4. à 18h45 , Adieu les Cons, d’Albert Dupontel (multiples césars)

Et en tout, 7 films d’ici le 1er juin

Ces quatre films sont diffusés à plusieurs reprises jusqu’au 1er juin, mais il faut aussi ajouter :

  1. 30 jours max, une comédie policière de Tarek Boudali
  2. Josep, un film d’animation fondé sur l’histoire (Exil des républicains espagnols) de Aurel
  3. Breaking away, de Peter Yates, le coup de cœur des programmateurs, un film américain de 1980, autant dire un classique.
Du 19 mai au 1er juin

Achetez vos billets en ligne

Désormais, vous pouvez acheter vos billets en ligne, et vous épargner les longues files d’attente (si, si, ça arrive assez souvent). Il suffit d’aller à la rubrique A l’affiche Prochainement et de se laisser guider: « ajouter au panier », c’est clair, non ?

Payer en ligne : Ajouter au panier!

Des tarifs accessibles à tous

  • Tarif normal : 6,70 €
  • Tarif réduit * : 5,70 €
  • Jeune -18 ans : 4,80 €
  • Ciné Junior : 3,80 €
  • Collectivité / séances scolaires spéciales : 4,10 €
  • Dispositifs d’éducation à l’image (Cinécole, Collège au cinéma, Lycéens au cinéma) : 2,50 €
  • Supplément Lunettes 3 D : 1€

* Tarif réduit : Le mercredi pour tous ! Et sur présentation d’un justificatif : Etudiants, demandeurs d’emploi, retraités (60 ans et +).
Et aussi : CCAS, ACID CCAS, ACEVA, Club Inter Entreprise, EDF-GDF, CESAM, COS CG 56.

Et en plus, on peut prendre une carte d’abonnement

  • Carte d’abonnement adulte 10 places  : 53,00 €
  • Carte d’abonnement jeune (- 18 ans) 10 places : 44,00 €

Les cartes sont valables 1 an, renouvelables et coûtent 2€ à l’achat.

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Et on n’oublie pas que c’est une association

Si le bâtiment est propriété communale depuis 1992 (avant c’était un patronage lié à la paroisse), il est géré par une association. Vous pouvez être un simple spectateur mais vous pouvez aussi devenir membre de l’association et participer à l’activité : tenir la caisse, devenir projectionniste (mais c’est tout numérique, ce n’est pas le Cinéma Paradiso!) et même prendre des responsabilités dans l’association.

Un grand film, un grand souvenir à l’IRIS

Quelques idées pour des conseillers départementaux

A lire les quelques lignes dédiées par la presse aux présentations des candidats, il est difficile de se faire une idée précise de ce que seront leurs propositions. Parfois même ça se réduit à « on a un bon chef (pas la peine de réfléchir?), on a des sous, donc on va faire du social, surtout pour les vieux, et aussi des routes et encore des collèges. » Nous recevrons bientôt les programmes, les documents officiels et les tracts. Ce n’est pas à moi de les écrire, je veux seulement vous faire part de ce que je voudrais y trouver, vous aussi peut-être.

Les compétences du département

Des engagements de transparence, de communication

En tant qu’élu j’ai toujours accordé beaucoup d’importance à l’information des citoyens. Désormais retraité, mais citoyen attentif à l’action de nos élus, j’attends qu’ils nous expliquent ce qu’ils font, ce qu’ils préparent, qu’ils nous rendent compte régulièrement du mandat que nous leur avons confié.

J’attends toujours d’ailleurs, vous aussi sans doute, le bilan de mandat de nos conseillers départementaux sortants ! Bon, d’accord, nous n’avons rien à attendre. Dommage.

Faire du social, oui, mais quoi précisément ?

C’est le premier poste budgétaire du département, et pour une bonne part, ce sont des « dépenses contraintes » imposées par la loi. Reste à donner du sens, du contenu, à ces dépenses.

« On va continuer à s’occuper des personnes âgées. » Sans doute. Mais j’aimerais bien que, d’abord, les anciens soient considérés comme des citoyens qui, pour beaucoup, peuvent encore être actifs, utiles, comme le revendique l’association d’Odile Plan « or gris » dons je vous ai parlé à plusieurs reprises. Dans cet article Les seniors, une ressource pour nos territoires, et dans cet autre Un vieux peut en cacher un autre!

EHPAD, maisons de l’autonomie, résidences partagées, ces trois modes d’hébergement répondent en partie aux besoins, mais il faudrait sans doute ouvrir plus de places. J’ai encore en mémoire la réponse étriquée du département à notre demande d’extension du Foyer-Logement/Résidence autonomie. Nous voulions 6 appartements de plus, nous n’en avons obtenu que 2 (à lire ici Rénovation du Foyer-Logement).

Il faudrait peut-être imaginer des solutions innovantes comme la colocation entre seniors, les béguinages, ou les colocations intergénérationnelles, une bonne solution pour lutter contre la solitude des anciens et des jeunes étudiants ou travailleurs.

Le maintien à domicile est la solution préférée, encore faut-il qu’elle soit possible, et cela suppose des services médicaux et paramédicaux de proximité – qui sont bien présents chez nous – et des services d’accompagnement et d’aide. Dans ce domaine, il est essentiel que le département soutienne la formation et le recrutement de ces personnels et que les rémunérations rendent ces métiers difficiles plus attractifs. Mais il faut aussi que les tarifs horaires fixés par le département pour des organismes habilités au titre de l’aide sociale (comme le SAAD de Questembert ou l’ADMR) soient… raisonnables.

L’accueil des handicapés s’est longtemps organisé dans un système de clientélisme bien verrouillé : malgré de multiples demandes étayées par une analyse solide des besoins, le conseil général m’avait refusé la création d’un lieu d’accueil, jusqu’à ce qu’un candidat à l’élection apporte sur un plateau le foyer Marie Balavenne (les handicapés dans la cité) ! Instrumentalisation politicienne des difficultés des familles, mais le foyer existe, il remplit sa mission, il va bientôt s’étendre. Il manque aussi dans notre secteur un ESAT (établissement et service d’aide par le travail).

La mission d’insertion

Avec ces établissements ESAT, on est à la frontière d’une autre mission du département : l’insertion des personnes éloignées de l’emploi. Dans mon article Morbihan, changer de point de vue, j’ai déjà évoqué comment la procédure d’appel à projets mise en place par le département avait conduit à la fermeture d’ateliers d’insertion, comme celui de l’association Pas-à-Pas qui s’adressait aux chômeurs les plus éloignés de l’emploi.

Heureusement, le chantier Nature et patrimoine de Questembert a conservé son financement. De même que le chantier maraîchage d’Envol-56 installé sur des terres de Questembert Communauté près du Moulin Neuf. Cependant sur un territoire plus large, on pourrait imaginer un chantier d’insertion axé sur les travaux de bâtiment en second œuvre pour répondre aux besoins de la rénovation énergétique. Il en existe ailleurs en France et pourquoi pas chez nous ?

L’insertion par l’activité économique, ce pourrait être aussi un projet dans le cadre de Territoire Zéro Chômeur de longue durée. J’avais proposé cela au conseil communautaire, sans rencontrer le moindre écho ! Mais les temps ont changé, n’est-ce pas ?

Les routes départementales… la D 775

Ce n’est pas une route, c’est un serpent de mer ! Un ancien conseiller général avait fait de la mise à 2×2 voies un argument de campagne… avant d’être élu ! C’était une « réalité en devenir, » disait-il. J’ai longtemps milité pour obtenir ces travaux. Je suis aujourd’hui moins sûr de ma position.

Sur ce sujet, nous avons un bel exemple de politique clientéliste : la portion de 2×2 voies qui existe entre l’Epine… et Malansac-Caden. Il fallait bien soutenir le conseiller général du coin. Même si ce beau tronçon ne répond pas à d’autres besoins.

Entre l’Epine et Malansac (image Geoportail)

Les collèges, oui

Elven a un collège neuf, très bien. Questembert aura bientôt le sien… malgré l’imbrication des problèmes entre le lycée avec les transports scolaires (la Région), la commune (salles de sports, accès), Questembert communauté (parking). Et du côté du département, on n’a pas joué la concertation. Je vous dis ça, mais vous n’en savez rien, puisque le département n’a jamais communiqué sur le projet, depuis l’annonce aux vœux communaux de 2019 comme le notait Boris Lemaire dans cet article Des vœux, une annonce et une certaine manière de faire de la politique.

Les collèges ont aussi un service de restauration scolaire, et on aimerait bien que le département s’engage conformément à la loi Egalim à proposer des menus élaborés avec 50% de produits de qualité et durables, dont au moins 20% de produits biologiques.

Et la transition énergétique ?

La Région, les EPCI, dont Questembert Communauté, se sont engagés dans la transition énergétique avec le SRADDET au niveau régional et le PCAET au niveau local. Le sujet ne semble pas, pour le moment en tout cas, intéresser notre conseil départemental. Pourtant il y a beaucoup à faire ! Et les enjeux imposent une mobilisation de tous les acteurs.

Le département, la Région, les Communes et communautés

Beaucoup aujourd’hui admettent que le département n’a plus vraiment de raison d’être et qu’il devrait s’effacer pour laisser les compétences des proximité aux Communauté et l’organisation stratégique au niveau de la Région, peut-être dans une « assemblée de Bretagne. » D’ailleurs, l’action du département du Morbihan a été si discrète dans les années passées que cet effacement semble déjà en cours.

Voter aux élections départementales et régionales

Les élections départementales et régionales auront lieu le 20 juin (premier tour) et le 27 juin (second tour). Vous n’avez peut-être pas encore fait votre choix, mais d’abord il faut remplir les conditions qui vous permettront de l’exprimer! Pour voter, il faut être inscrit sur les listes électorales de la commune. Et si on est absent, on peut donner procuration à un autre électeur inscrit sur les listes de la même commune. Quelques rappels pratiques et ce qui a changé pour les procurations.

Être inscrit pour voter

Beaucoup d’entre vous sont déjà inscrits sur la liste électorale de leur commune. Pour les plus jeunes, ceux qui viennent d’avoir 18 ans, l’inscription est automatique, si on a fait les démarches de recensement à 16 ans. Mais ça n’empêche qu’il vaut mieux vérifier. Ce qu’on peut faire en interrogeant la mairie ou directement ici en ligne.

Si vous avez déménagé récemment, il faut vous inscrire sur les listes de votre commune de résidence. Vous pouvez vous rendre à la mairie muni d’une pièce d’identité et d’un justificatif de domicile. Vous pouvez aussi le faire par courrier avec ces documents et le cerfa n° 12669*02, disponible en mairie ou ici. Mais vous pouvez aussi vous inscrire en ligne via la plateforme service-public.fr.  

Si vous ne pouvez pas vous déplacer, un proche mandaté peut vous inscrire en mairie, à condition qu’il soit muni des pièces exigées.

Date limite le 14 mai

Il n’est pas encore trop tard pour s’inscrire sur une liste électorale.  L’inscription est possible jusqu’au sixième vendredi précédant le jour du scrutin. Pour les élections départementales et régionales, vous avez donc jusqu’au vendredi 14 mai.

Voter par procuration

Pour les électeurs qui ne pourront pas se présenter au bureau de vote le jour de l’élection (absence prévue, impossibilité de se déplacer), il est possible de voter par procuration : confier à un autre électeur, qui sera son mandataire (de la même commune!) de voter à sa place. Le jour du scrutin, le mandataire vote à la place du mandant, dans le bureau de vote de ce dernier. Chaque mandataire peut disposer de deux procurations pendant l’épidémie de Covid-19.

L’électeur peut remplir le formulaire spécial à la gendarmerie (ou au commissariat ou au tribunal). Il peut aussi imprimer le formulaire disponible sur internet puis le remettre en personne (avec un justificatif d’identité) à la gendarmerie (commissariat, tribunal). L’électeur peut aussi utiliser la téléprocédure maprocuration, puis aller en personne à la gendarmerie ou au commissariat avec un justificatif d’identité et l’e-mail de confirmation du dépôt de la demande en ligne.

Vous avez jusqu’au 14 mai pour vous inscrire, n’attendez pas la dernière minute !

20 et 27 juin

Morbihan, changer de point de vue ?

Mon article précédent rappelait la nécessité d’une communication efficace pour impliquer les citoyens dans l’action publique. Réflexion générale qui ne répond pas à deux autres questions, importantes elles aussi : le département ne devrait-il pas disparaître (ma réponse est plutôt oui) ? La conduite des affaires par le président sortant et sa majorité est-elle aussi brillante qu’il veut nous en persuader ? Là encore, ma réponse est plutôt non. Et je vais vous dire pourquoi.

Photo de couverture Atlas des Paysages du Morbihan

L’action sociale, première responsabilité des départements

L’aide à l’insertion, le soutien aux personnes âgées et aux personnes en situation de handicap sont la première dépense des départements. Le Morbihan n’échappe pas à cette règle. Et du fait du vieillissement des populations (allongement de la durée de la vie) et des crises successives, ces dépenses ont augmenté. Ainsi pour l’insertion, de 61 millions à 95,7 millions. Plus de 50 %. Soit, mais si l’on regarde les données diffusées par les services de l’Etat (comptes individuels des collectivités), il faut nuancer le discours d’autosatisfaction.

Tableaux tirés des comptes individuels des collectivités

Le tableau est éclairant : le département du Morbihan consacre moins d’argent par habitant que les départements comparables (la strate). Cette analyse est largement confirmée par les données que calcule l’INSEE (Action sociale départementale Indicateurs sociaux départementaux).

On dépense donc plutôt moins, mais, paraît-il, on dépense mieux, on gère mieux. Passons sur la nouvelle organisation des espaces autonomie seniors ou santé qui a éloigné le service des bénéficiaires potentiels, la proximité étant assurée – et largement financée – par les intercommunalités.

Quant au soutien à l’insertion, il passe par des appels à projets auxquels doivent répondre les structures susceptibles d’assurer le service. J’avais posé une question orale au conseil municipal du 24 septembre 2018 : comment la commune allait-elle répondre à l’appel à projets pour maintenir son chantier d’insertion Nature et Patrimoine. La question posée avait jeté un éclairage un peu cru sur l’implication de notre conseillère départementale.

Le système mis en place a permis de faire des économies et… conduit à la fermeture de l’atelier d’insertion Pas-à-Pas qui s’adressait aux chômeurs les plus éloignés de l’emploi. . Les bénéficiaires de cet atelier sont toujours là, mais ils ont disparu des radars, ils ont rejoint la cohorte silencieuse des invisibles.

Avec des ressources confortables

L’effort en faveur des plus démunis, des plus fragiles n’est donc pas aussi remarquable qu’il y paraît. Et pourtant, le département dispose de ressources confortables. Celles que lui donne l’Etat – souvent critiqué pour son « désengagement ». Le Morbihan n’est pas le plus mal loti : la DGF (dotation globale de fonctionnement) par habitant était de 143 € en 2019, à comparer avec les 137 € des départements de la même strate.

L’attractivité de notre région, surtout celle du littoral, fait grimper le prix de l’immobilier dont le département profite par la taxe sur les mutations, ce qu’on appelle à tort les « frais de notaire ». Là encore, les chiffres relevés dans les comptes individuels des collectivités sont éloquents : le produit par habitant en 2019 a été de 179 € (166 € pour les départements comparables) et au total une somme qui représente 20 % des recettes totales, à comparer avec les 16,6 % pour la strate.

« L’impôt, c’est mal ! »

Mais le principal titre de gloire brandi dans le bilan du président sortant, c’est d’avoir baissé les impôts tout en réduisant la dette. Et c’est vérifiable, le prélèvement fiscal en 2019 était de 616 € par habitant en Morbihan, il était de 709 € pour les départements comparables. Faut-il s’en féliciter ? Oui sans doute, si on adhère sans réserve aux thèses de Reagan, Thatcher et consorts. En plus, ça plaît, c’est dans l’air du temps, ou plutôt c’était dans l’air du temps jusqu’à ce que l’action publique retrouve de la légitimité avec la crise… et impose de repenser notre rapport à la dette et à l’impôt.

Mieux répondre aux besoins

Personne ne conteste la nécessité de gérer au plus près la dépense publique : l’élu doit faire le meilleur usage des ressources qui lui sont allouées… ou qu’il sollicite à travers l’impôt. Sans doute, sous réserve d’une analyse plus fine et d’une confrontation avec les usagers et les personnels, la restructuration des centres techniques départementaux est une bonne démarche ; comme la décision de simplifier l’organigramme administratif ou la réduction des dépenses de communication. Sauf que du coup, il n’y a presque plus d’information grand public sur l’action départementale, comme je l’ai indiqué dans un article précédent.

Mieux répondre aux besoins, c’est d’abord accroître le soutien aux plus faibles : personnes âgées, en situation du handicap, chômeurs de longue durée doivent être au centre des priorités du département. Mais il y a aussi beaucoup à faire pour les collèges, pour ne citer que ce domaine.

S’engager dans un projet

La majorité départementale, sous l’autorité de son chef de file, s’est concentrée sur la gestion. Sans donner un cap : rien ou si peu pour la transition énergétique, par exemple. Ainsi, le projet de collège à Questembert ne semble pas intégrer la production d’électricité photovoltaïque, en tout cas si l’on se réfère à la vue diffusée sur le site du collège Jean-Loup Chrétien. Et lorsque le recours au bois énergie est évoqué, c’est pour des chaudières à pellets, alors que l’usage des plaquettes de bois permettrait plus facilement de s’appuyer sur des productions locales en circuit court.

Le département a aussi la charge des Espaces naturels sensibles... dont personne ne semble se préoccuper. Il est vrai que le président sortant a toujours été un farouche opposant au Parc Naturel Régional du Golfe ! Comme d’ailleurs aussi à la création de l’Etablissement Public Foncier de Bretagne.

Les compétences du département sont désormais restreintes au point qu’on pourrait imaginer la suppression de cette institution. En attendant, la situation actuelle devrait permettre à des élus plus ambitieux, plus imaginatifs, plus motivés même (?) de s’investir et de mobiliser les citoyens… et d’abord les électeurs.

Le groupe des élus de gauche

En 2015, quatre cantons seulement avaient élu des conseillers départementaux de gauche. Ils avaient publié un bilan de mi-mandat que vous pouvez trouver ici. Nous regarderons avec intérêt les propositions pour les élections de juin.

Le département, un cadavre qui bouge encore ?

En principe, sauf grosses difficultés sanitaires, nous serons invités à élire nos conseillers départementaux. Nos « conseillers départementaux » ? C’est quoi donc ? Je me rappelle qu’autrefois il y avait dans chaque canton un « conseiller général » ; j’ai même eu l’occasion d’entendre, après avoir refusé quelque chose à un habitant de la commune : « Mais j’irai voir plus haut ». Dans la tête de bien des gens, le conseiller général était au-dessus des maires, lui-même au-dessous du député, etc. Mais qui sait maintenant ce qu’est un conseiller départemental ? À quoi ça sert ?

Les binômes des conseillers départementaux sortants

Savez-vous que Mme Martin est toujours conseillère départementale de notre canton ?

Non, sans doute, vous l’aviez oubliée. Elle est pourtant vice-présidente, en charge de la culture (oui, de la culture). D’ailleurs, personne n’a plus entendu parler d’elle depuis les municipales de 2020. Parce que personne n’entend jamais parler du conseil départemental. Je suis injuste : le 26 mars, s’est tenue la dernière session de cette mandature, la dernière sous la présidence de François Goulard, et la presse locale en a parlé ! Le Télégramme dans cet article sur la dernière séance , et Ouest-France y a même consacré une page entière, oui, une page entière, à M. Goulard et à son bilan personnel.

Mais de l’action des élus de ce conseil départemental, de leur présence auprès des habitants, des cantons eux-mêmes, la presse n’a pratiquement jamais parlé ! Sans doute parce qu’il y a bien peu à dire.

Si les élus, leur rôle, leur action sont si mal connus, la faute en tient d’abord à l’institution elle-même, ou plus précisément au conseil départemental du Morbihan dans son fonctionnement actuel. A une époque, nous recevions dans nos boîtes aux lettres un magazine départemental, il n’y en a plus ; il y en toujours un sur le site du département… mais le dernier numéro en ligne est de septembre 2019… des nouvelles fraîches en quelque sorte !

Pardon, le département du Morbihan a fait le saut de la modernité, il s’est doté d’une page facebook. Allez-y voir ! C’est intéressant mais pas vraiment en phase avec les problèmes quotidiens des Morbihannais.

Informer, impliquer les habitants, une obligation pour les élus !

On entend souvent regretter l’abstention aux élections : les citoyens semblent se désintéresser de la vie publique. Sans doute, mais comment espérer qu’ils s’y intéressent si on ne leur apporte pas les informations pour comprendre l’action publique, ses motivations, ses enjeux ? En soulignant à la fois ce qui se passe en proximité et les grandes orientations au niveau départemental et au-delà. C’est un point que je considère comme essentiel et que j’ai développé dans un article Informer, communiquer, une obligation pour les élus.

Un rapide coup d’oeil sur ce que font les autres conseils départementaux ou le conseil régional de Bretagne montre qu’il est possible d’informer les habitants, soit à travers les médias soit par les outils de communication propres à ces institutions. Les élus s’appliquent à rendre compte de leur mandat, à expliquer leur position.

A commencer par le député de notre circonscription, Paul Molac. Très actif à l’Assemblée nationale, il est aussi très présent sur le terrain, attentif aux problèmes des citoyens, des élus, des acteurs économiques, il publie régulièrement sur sa page Facebook, mais aussi sur son blog personnel et il distribue régulièrement une lettre papier pour tous les habitants.

Mais c’est aussi le cas en Côtes d’Armor ou le conseil départemental publie régulièrement un magazine distribué aussi dans les boîtes aux lettres . Voir encore ce que publie le groupe Alliance progressiste des socialistes et démocrates du Conseil Régional de Bretagne

Plus près de nous, Maxime Picard, conseiller régional, a expliqué l’action de la Région sur notre territoire dans cette interview Notre territoire et la Région Bretagne

https://questembert-regard-citoyen.fr/?p=1176

Il apporte aussi des informations à travers la presse locale par exemple sur la desserte ferroviaire ou l’offre de formation, des sujets qui sont du ressort de la Région.

Une communication indigente,… à l’image de l’action ?

Rien de tout ça en Morbihan et encore moins dans notre canton. Le binôme de Mme Martin, M. Gicquel, maire d’Elven, semble se concentrer sur sa commune. Pourtant, nous aurions aimé en savoir plus sur le bilan du Contrat d’attractivité touristique signé avec Questembert communauté, sur l’installation des ateliers de l’Agence Technique Départementale au Petit Molac (une belle réalisation, semble-t-il!), sur l’avancement du projet de construction du nouveau collège Jean-Loup Chrétien, annoncé comme imminent en janvier 2019, et… aujourd’hui, il faut aller sur le site du collège pour trouver une préfiguration ! C’est là, visite virtuelle; soyez patients c’est la dernière image.

Aucune information, aucune communication, tant pis pour les conseillers sortants, mais surtout tant pis pour l’implication démocratique des citoyens ! Étonnez-vous après ça que les électeurs boudent les urnes.

Une image virtuelle du futur collège Jean-Loup Chrétien

Baisser les impôts, dit-il

Au conseil municipal du 29 mars, on a entendu une fois de plus la petite musique de la démagogie : « il faut baisser les impôts, car, à Questembert, les taux sont nettement plus élevés que dans les communes alentour. » « Et puis, il faut aider nos concitoyens qui sont en grande difficulté. » Cela mérite une mise au point, n’est-ce pas?

En vidéo

Vous pouvez écouter ce qui s’est dit dans les débats au conseil à propos des taux de fiscalité. (vers la 23ème minute)

Les Taux, et les bases

« Les taux à Questembert sont très élevés, Questembert est champion des taux de fiscalité dans le Morbihan. » Ah, combien de fois l’ai-je entendu ce refrain, combien de fois l’ai-je lu dans le 56230 (un site internet et une publication d’avant 2014) ! Message facile, même pas un mensonge, juste une façon un peu malhonnête de présenter les faits. Le pékin lambda peut avoir l’excuse de l’ignorance, il faut donc apporter l’information, en espérant qu’elle soit entendue. Mais de la part d’élus éclairés, c’est juste de la mauvaise foi. Ou alors, il y a un gros besoin de formation. Et dans tous les cas, cette démagogie n’honore pas ceux qui s’y laissent aller ; elle contribue en outre à disqualifier la parole politique. Pour ma part, je crois qu’il est nécessaire d’apporter à tous les citoyens les informations pour se faire une opinion plus juste, sans se laisser abuser par les propos démagogiques.

Eh oui, les taux de la fiscalité sont élevés à Questembert, mais il est facile de vérifier si les contribuables de la commune sont écrasés d’impôts. Il y a des outils pour ça, certains accessibles au grand public, comme les comptes individuels des collectivités sur le site ministériel; d’autres documents, comme les fiches AEFF du Trésor public, sont adressés aux maires, mais il est facile de les demander… et de les obtenir.

Dans les documents suivants, on voit tout de suite qu’en 2019, les Questembertois ont payé 561 € par habitant, alors que les habitants des communes de la même strate (5 000 à 10 000 habitants) ont payé 500 €.

Les impôts locaux en 2019
Les impôts locaux en 2013

Vous noterez avec intérêt que l’écart était un peu plus faible en 2013 : 473 € par habitant à Questembert contre 448 € en moyenne de la strate… L’écart s’est creusé avec la suppression de l’abattement général à la base. Voir notre compte-rendu du conseil du 21 septembre 2017.

De mon côté, j’ai publié régulièrement des tableaux comparatifs sur les impôts locaux. En me fondant sur les contributions de foncier bâti et de taxe d’habitation, car pour le foncier non bâti, ça dépend trop de la superficie des communes. Et en ajoutant la fiscalité intercommunale. Le tableau ci-dessous concerne 2015.

Comparaison des impôts en 2015

Retrouvez ici quelques uns de mes articles sur le sujet:

Avec les réformes récentes de la fiscalité, ces comparaisons ne sont plus possibles, mais globalement la tendance n’a pas changé !

Les bases… et les taux !

Oui, les taux sont élevés, et pourtant le produit – ce que paient les contribuables – est plutôt proche de la moyenne. Pourquoi donc ? Parce que les bases d’imposition sont historiquement faibles ! La définition des bases remonte à 1971. Une tentative de mise à jour au début des années 90 a été rangée dans les placards : le sujet est explosif. Plus récemment, les services de l’Etat ont commencé une révision des valeurs locatives des locaux commerciaux… Le principe sera ensuite étendu aux locaux d’habitation. En attendant, les commissions locales d’impôts directs (les égailleurs) ne font que classer les nouveaux bâtiments ou les bâtiments rénovés dans la grille ancienne. Au bout du compte, la valeur locative moyenne à Questembert est inférieure à ce qu’elle est dans bien d’autres communes. Là encore, le site officiel nous donne l’information : en 2019, en foncier bâti, la base par habitant est de 1076 € par habitant à Questembert, contre 1302 €/hab en moyenne pour les communes de la même strate. La fiche AEFF de 2018 est plus précise puisqu’elle donne les valeurs locatives moyennes pour Questembert, pour le département, la région et au niveau national. Et ces différences ne reflètent pas les écarts de prix de l’immobilier entre notre ville et les autres.

VLM sur la fiche AEFF 2018

Les services offerts à la population

Mais les comparaisons deviennent ridicules, lorsqu’elles s’appliquent aux communes voisines. Qui évidemment n’offrent pas les services de la ville centre. Un adjoint d’une commune toute proche expliquait, il y a quelques années : « Venez chez nous, les terrains sont pas chers, les impôts sont très bas… et vous avez tout à Questembert ! ». Un peu cynique, mais tout à fait pertinent. L’association des petites villes de France (APVF) a longtemps lutté pour faire reconnaître ce qu’on appelle les « charges de centralité ».

Le plus bel exemple chez nous est celui de la piscine. Au temps du SIVOM, la commune de Questembert supportait 80 % des coûts, et donc du déficit ! Des discussions tendues ont abouti à un partage un peu plus équitable (voir cet article ici).

L’État a fini par tenir compte de ces charges qui s’imposent aux villes centres à travers la DSR (Dotation de Solidarité Rurale) qui comporte une ligne dotation bourg centre. Sur les 850 K€ de la DSR de cette année, la fraction bourg centre s’élève à 450 K€. Les habitants de Questembert bénéficient de services (par exemple la maison de l’enfance) qui expliquent une charge fiscale plus importante, mais la plupart des services sont ouverts aux habitants des autres communes, ce qui justifie la dotation spécifique de l’État.

Les dotations 2020

Les Questembertois plus pauvres que d’autres ?

La démagogie, c’est aussi de faire semblant de se ranger du côté des plus démunis. Pas question bien sûr de nier les difficultés liées à la crise sanitaire. Mais là encore, sur ce sujet, les données de l’INSEE feront office de juge de paix : le revenu médian des Questembertois est 21 200 €, il est de 21 600 € pour le Morbihan (chiffres 2018). A vérifier dans le dossier complet de la commune sur le site de l’INSEE, accessible à tous!

Friches à la campagne, friches urbaines, que faire ?

La question des espaces abandonnés n’apparaît pas nettement dans le PLUi, pas plus quand il s’agit de déprise agricole que pour les bâtiments d’habitation ou d’activité. En somme, le sujet est resté en friches. Il mérite pourtant qu’on s’y intéresse.

Zones agricoles, zones urbaines, ce qu’en dit le PLUi

Pour défendre le potentiel de production agricole, le PLUi prévoit de réduire la consommation d’espace, l’artificialisation des sols, mais n’évoque pas les terres abandonnées, fonds de vallée ou landes. En zone urbanisée, le PLUi pousse à la densification ; cependant, même quand les OAP (Orientations d’aménagement et de programmation) sont marquées « renouvellement urbain », elles sont plutôt des opérations d’aménagement de terrains vides, de dents creuses.

Page 65 des OAP du PLUi

Comme on le voit dans cette planche tirée de la partie OAP du PLUi, on appelle secteur à renouvellement urbain les terrains situés auprès de la fontaine du Vieux Presbytère (Chanoine Niol), alors qu’il s’agit clairement de terrains non bâtis, non aménagés, mais tout à fait inclus dans le périmètre urbain. Ce ne sont donc pas des « friches urbaines » : l’expression fait référence à des bâtiments autrefois habités ou à usage professionnel. Par exemple, le bâtiment aujourd’hui occupé par les joueurs de pétanque ; il était longtemps resté inutilisé, avant que la commune ne le rachète. C’est aussi le cas de la maison Thomas, qui jouxte la médiathèque, rachetée par la commune en vue d’une extension possible de l’équipement culturel. Cette extension ne semble pas nécessaire à court terme et la municipalité va rénover le logement pour en faire un accueil d’urgence.

De la même façon, des terres autrefois exploitées comme prairies naturelles, souvent en fauche tardive, et ensuite en pâturage extensif, sont simplement marquées comme zones naturelles et/ou zones humides. Ce qu’elles sont, sans aucun doute. Cependant, ces terres désormais abandonnées par l’agriculture sont en cours de fermeture : ronces, broussailles inextricables de saules, des buarais, comme on disait autrefois. Sans doute pourrait-on que la nature reprend ses droits… mais ces milieux qui se ferment perdent en biodiversité. C’est aussi le cas des landes où les ajoncs devenus des arbustes ont séché pour laisser la place à des bouleaux, des châtaigniers, des chênes rabougris. Avec là encore une baisse de la biodiversité. Un sujet que pourrait regarder la Commission agricole.

Zone humide en voie de fermeture


Plus problématiques sont les friches industrielles ou commerciales. Bien qu’il ait été racheté par le groupe intermarché, le site d’EGC Canalisations à Lenruit est encore vide à ce jour, livré aux herbes folles. Quant à la zone de Kerins – une vingtaine d’hectares – , malgré le stockage des matériaux et de gravats routiers, malgré le dépôt de gaz et ses annexes qui font comme des clairières, elle s’est ensauvagée.

La photo aérienne ci-dessous (Geoportail) montre bien les 3 clairières : près de la RD 775, le site de Colas (ex-SACER), puis au Sud, près de la voie ferrée, les entrepôts de la SEQ, et , au centre, ce qui est lié à Primagaz; et le reste en broussailles !

Kerins, vue aérienne Geoportail

Les friches, handicaps ou opportunités

Pas facile de trouver des solutions : la plupart du temps, la collectivité n’a pas d’outils pour agir directement. Il a fallu plusieurs années pour dénouer le problème posé par une propriété en indivision, rue du Pont-à-Tan, où se trouve maintenant le pôle de santé : négociations interminables, arrêté constatant l’état manifeste d’abandon, intervention en soutien de l’EPF de Bretagne. Espérons que la solution viendra plus vite pour les immeubles de la rue du Calvaire.

En coeur de ville, une succession compliquée

L’opération « petites villes de demain » devrait permettre à Questembert de faire l’inventaire des espaces en déprise urbaine, que ce soit de l’habitat ou des surfaces à vocation professionnelle. D’autres communes ont saisi l’opportunité des ces bâtiments abandonnés : à Grand-Champ, la commune a récupéré un ancien garage pour en faire un lieu de culture éphémère, la Villa-Gregam, Theix-Noyalo en a fait autant avec la Cimenterie. Chez nous aussi, l’ancienne caserne des pompiers, rue Jean Grimaud, est devenue la Caserne des Pongistes.

Le cas particulier des friches rurales

En dehors de la ville, le cas des bâtiments abandonnés ou inutilisés peut se poser de façon comparable. Anciens bâtiments d’élevage comme les poulaillers ou les porcheries avec souvent des problématiques d’amiante : comment s’en débarrasser ? Qui va payer la démolition et la dépollution ? Pour des constructions plus intéressantes sur le plan architectural, le PLUi a permis de les repérer par des pastillages. Mais qui dégagera les fonds pour rénover ces bâtiments ? Et à supposer qu’ils soient remis en état pour être habitables, cela ne sera pas sans conséquences en terme de dispersion de l’habitat : comment se passe de l’automobile quand on habite à 3 ou 4 km de la ville ?

Quelle rénovation pour cet ensemble?

Pour les espaces qui n’ont plus d’intérêt agronomique, certaines communes ont trouvé des solutions de reconquête. Ainsi, à Moëlan-sur-mer, pour les friches rétrolittorales, la commune s’est appuyée sur l’article L 125-1 du Code Rural  : « Quand un terrain agricole contient des friches depuis au moins trois ans, les autorités peuvent demander aux propriétaires de les mettre en culture eux-mêmes ou de les louer à des agriculteurs qui le feront ».

Le constat de départ est facilement transposable car les conséquences de l’enfrichement sont immédiatement perceptibles :

  • perte de fonction productive des terres ;
  • risque d’incendie par manque de coupure de végétation ;
  • dégradation des paysages : disparition des points de vue, impression d’abandon ;
  • perte de biodiversité : fermeture des milieux, homogénéisation de la végétation, propagation d’espèces envahissantes dans certains secteurs…

La réflexion sur ces espaces en déprise ne vient pas en contradiction avec les objectifs affichés par la collectivité dans son PLUi, et repérés dans le diagnostic agricole qui a été réalisé parallèlement : maintenir les potentiels de production, préserver les espaces de production, pérenniser et faciliter le développement des sites de production professionnels

Outre cet article du Code Rural, les collectivités peuvent s’appuyer sur d’autres dispositions pour la protection des espaces agricoles et naturels périurbains (ex-PAEN) comme le bail environnemental. Sans oublier l’appui que peut apporter l’association Terres de liens.