À cheval…

Nous avons tous été heureux que nos chevaux reprenaient le collier ! Pendant un moment, ils avaient semblé confinés eux aussi dans leur pâture ou leur écurie. Les voilà maintenant affectés à de nouvelles missions en plus de la collecte des sacs jaunes. Un bel avenir pour les chevaux territoriaux titrait Ouest-France.

Débardage à cheval, la solution pour les fonds de vallée

Sous les effets de la déprise agricole – des terres difficilement exploitables, peu accessible, trop humides – de nombreuses parcelles sur les landes ou dans les fonds de vallée sont en voie de fermeture. On en voit un bon exemple entre la queue de l’étang de Célac et le Pont-à-tan : des prés de fauche tardive et de pâturage extensif sont envahis de saules , dont certains ont été abattus par la tempête. Impossible évidemment d’accéder avec un tracteur. Le cheval est dès lors le moyen de débarder les arbres qu’on veut enlever sans endommager le milieu. Il faut pour cela du personnel qualifié… et enthousiaste. C’est le cas. Alors peut-être un jour reverra-t-on des vaches paître ces pâtures de fond de vallée.

Célac, débardage à Célac (photo mairie)

Exit le projet de cité équestre…

L’article de presse s’ouvrait sur l’acte de décès du projet de cité équestre qui avait tant emballé Mme Martin. Pour ma part, je n’avais jamais trop cru à cette idée, connaissant les difficultés qu’avaient des villes comme Hennebont ou Lamballe à valoriser leurs haras nationaux, malgré leur longue histoire.

Et pourtant, l’ambition de la liste Nouvel Elan se fondait sur des atouts incontestables, comme l’hippodrome du Resto, les formations « cheval » proposées par la Maison Familiale, les Écuries du Vieux Puits et le grand nombre d’amateurs. Il est naturel et même nécessaire quand on se lance dans l’action municipale de proposer de beaux projets : il faut bien rêver un peu et donner à rêver. En tentant le plus possible de donner corps à ce rêve à partir d’une bonne connaissance des réalités, des contraintes et des ressources.

Mais les atouts « cheval » sont toujours là

Oui, tout ce qui avait nourri le projet est toujours là. Et la municipalité d’aujourd’hui doit s’appuyer sur l’existant et tâcher de le conforter. Même si elle a su se diversifier vers les métiers du paysage, la MFREO conserve une filière cheval étoffée et attractive. Les Ecuries du Vieux Puits exploitent un bel équipement et rassemblent des cavaliers de haut niveau.

Stage CCE aux Écuries du Vieux Puits

Quant à l’hippodrome du Resto, il reste un site attractif, même si l’engouement pour les courses de chevaux est moins fort aujourd’hui, même si également l’attrait du Pari Mutuel est largement capté par les jeux en ligne. On sait bien aussi que la Société des Courses, déjà fragile, a beaucoup perdu avec la disparition de son président G. Ridel. On imagine mal que la municipalité se désintéresse de l’hippodrome – un espace naturel de grande valeur – et de l’activité hippique.

Avis aux amateurs
Je ne suis pas un spécialiste du cheval; les seuls que j’ai connus un peu sont ceux qui tiraient le tombereau de betteraves, le brabant, la charrette ou la herse. Mais il y a à Questembert des passionnés qui pourraient se saisir du sujet et reprendre le flambeau.

Le cheval à la charrette (musée de Bretagne)

Directement de la bouche du cheval? Juste pour rire un peu

« Vous ne le saviez peut-être pas, mais le cheval est une source fiable. Enfin, c’est ce que sous-entend l’expression « straight from the horse’s mouth » (directement de la bouche du cheval), utilisée aux États-Unis pour souligner que l’on est certain de ce que l’on avance. » Recopié de cet article Si elle vient « directement de la bouche du cheval », votre info est sûre… en anglais. J’ai même piqué l’image…



Pierre Pavec, faire de la politique honnêtement

Pierre Pavec, ancien maire de Vannes, est décédé ce premier jour de février. À son épouse et à ses proches,  je veux présenter mes condoléances : ils garderont la douce mémoire d’un époux, d’un père, d’un grand-père, d’un ami. En tant qu’homme public, sa mémoire sera saluée comme il se doit par tous ceux qui ont travaillé avec lui, qui ont partagé ses choix ou qui les ont contestés : ils diront tous que sa droiture faisait honneur à la politique.

Pour ma part, j’ai vu son combat pour la création de l’Université de Bretagne Sud, puis pour son développement. Une réponse aux attentes des familles, mais on connaît l’impact des formations supérieures pour le rayonnement et l’attractivité d’une ville et d’un territoire.

J’ai eu la chance de travailler avec lui pour la création du Pays de Vannes. En 1999, la loi Voynet Orientation pour l’Aménagement et le Développement Durable du Territoire propose la création des Pays, par regroupement volontaire des EPCI (Communautés de communes, communautés d’agglomération, districts, etc.) Les contrats seront le moyen principal de l’action publique avec les collectivités locales. Maire de Vannes et président du district, Pierre Pavec, malgré l’opposition du député François Goulard, va s’engager à fond dans la création du Pays de Vannes : le groupe de préfiguration rassemblait des élus de la Communauté d’Agglomération du Pays de Vannes (qui a remplacé le district en 1999,) des communautés du Loc’h (Grand-Champ), de Rhuys, de Muzillac, de la Roche-Bernard, de Questembert (communauté et SIVOM à l’époque.) A côté des élus, il y avait des représentants de la société civile, chambres consulaires, syndicats. Nous avons travaillé sous l’autorité (naturelle!) de Pierre Pavec avec l’appui d’un jeune géographe de l’UBS, Ronan Le Délézir pour rédiger la charte du territoire qui a servi de ligne conductrice pour le nouveau Pays de Vannes. Voir l’ouvrage de Ronan Le Délézir Les pays, une longue marche vers une évidence.

Une carte du Pays de Vannes, avant la création de GMVA

Une belle réussite ; avec pour moi, deux regrets : n’avoir pas réussi à faire étendre le SCOT de la CAPV à l’échelle du Pays et à faire créer une agence de développement comme Audélor à Lorient, ou AUDIAR à Rennes.

Ensuite, notre pays de Vannes a bien évolué. Comme on le voit dans mon article de 2012 Pays de Vannes, parlons du pays.

La loi Voynet prévoyait aussi la création dans les Pays de conseils de développement pour inclure les acteurs de la société civile dans l’élaboration des projets. Et c’est tout naturellement que Pierre Pavec en a été le premier président après avoir quitté la mairie en 2001. Là encore, il a montré sa capacité à fédérer les énergies et à dépasser les clivages, à « cross the aisle » (« traverser l’allée ») comme disent les sénateurs américains.

Pierre Pavec, un homme de conviction, défendant ses positions avec fermeté et courtoisie, mais capable de prendre en compte les idées et les propositions de ses adversaires. Une belle manière de faire de la politique. Respect !

Vœux en vidéo : nécessité du media-training

COVID oblige ou plutôt interdit : pas question de cérémonies des vœux où se rassemblent de centaines d’habitants pour écouter leur maire, leur conseiller départemental ou régional, le député avant de partager la galette des rois ; pour les élus, il fallait trouver de nouvelles façons d’adresser leurs vœux à leurs concitoyens. Dans notre coin, les Infos du pays gallo ont offert cette possibilité aux maires. Une initiative sympathique. Les résultats sont divers et globalement un peu décevants. D’autres élus ont cherché le soutien de professionnels de la vidéo, avec sûrement un coût important. Dans certains cas, on ne sait pas qui a réalisé la séquence, mais sans doute des amateurs éclairés.

Ce que peuvent attendre les citoyens

Les citoyens ont un a priori favorable : ils ont confiance en leur maire ; même si l’élection a provoqué des tensions, elles se sont estompées et la légitimité du premier magistrat n’est pas mise en cause. Cependant les habitants attendent que ce soit intéressant à écouter et plutôt agréable à regarder. Sur le premier point, dans la plupart des cas, les vœux des maires en vidéo étaient intéressants : au-delà des bonnes paroles de bonheur et santé (et cette année, ça compte), les messages délivrés s’organisaient simplement en deux parties, un bilan de l’action municipale de l’an passé et une prospective à court terme et à moyen terme. Rien de très original, mais très attendu.

Des pros aux manettes ou des amateurs (peu) éclairés

A regarder les propositions, on devine que certaines collectivités ont mis la main à la poche pour les vœux municipaux. Et pourquoi pas? c’est un moment d’information collective. Cadrage, éclairage, arrière-plan, sous-titrage, prise de son, rien à dire. Quelques uns ont incrusté l’interviewé sur une autre image : le personnage est filmé sur fond bleu ou vert et on l’incruste dans un décor filmé par ailleurs. Plusieurs proposaient des plans de coupe, ces moments où l’on continue à entendre la voix de l’intervenant, tandis que l’image montre des choses qu’il évoque : l’élu parle des travaux à la salle de sports… et on voit la salle de sports. Un regret cependant, un stade de foot sans joueurs de foot, une cour d’école sans enfants, cela manque de vie !

Les réalisations des amateurs cumulent souvent les « défauts » : l’interlocuteur est mal éclairé, son visage est presque dans le noir, le cadrage est souvent trop large et, du coup, l’interviewé est perdu dans un décor souvent sans intérêt ou, pire, désagréable. Il faut se rappeler qu’un cadrage serré logiquement donne de la présence à l’interviewé. Ci dessous, une copie d’écran d’une Brève de trottoir de Steven Le Roy : il est cadré en plan assez serré et son image est incrustée dans un décor extérieur brestois.

Pour avoir une bonne prise de son, il est nécessaire d’utiliser un micro-cravate. Voir ci-dessous le micro-cravate dans la séquence des vœux de Gaëlle Berthevas, maire de St-Abraham et présidente de l’ARIC.

Le message verbal

Deux choix sont possibles : un texte écrit et prononcé face caméra ou l’improvisation sur un canevas. Le risque dans le cas du texte lu, c’est de se plonger sur ses notes alors qu’il est impératif de garder au maximum le contact visuel avec les auditeurs… donc à travers l’objectif de la caméra. Sans plans de coupes qui peuvent permettre à l’orateur de jeter un œil sur son texte, il est nécessaire d’avoir un prompteur. Et pour le public, il est utile d’avoir le texte en sous-titre.

Pour improviser sur un canevas, il est important d’avoir une bonne expérience, et d’avoir appris à éviter les mots et expressions parasites : « si je peux me permettre », « véritablement » « comment dirais-je », etc. En présentiel, comme on dit aujourd’hui, c’est agaçant; en vidéo, c’est insupportable. Une variante de l’improvisation consiste à répondre à une vraie ou fausse interview : soit on entend les questions (mais c’est plus compliqué pour la prise de son), soit les questions viennent s’intercaler entre les réponses. Le procédé est plus facile à maîtriser par les novices, mais il paraît moins naturel.

Prendre la parole en public… et en vidéo

Même pour lire son texte sur un prompteur, il faut un peu d’habitude, comme pour la lecture à haute voix : l’œil doit précéder la voix. Mais dans tous les cas, il est important d’avoir travaillé la prise de parole en public. J’ai déjà évoqué les mots parasites, mais il y a aussi les gestes parasites : la main qui vient masquer la bouche, c’est le pire, mais tous les gestes et les postures qui, répétées, vont prendre le pas sur l’attention que mériterait le discours. C’est aussi avoir appris à maîtriser le débit, ni trop rapide, ni trop lent, mais avec un rythme varié ; une intonation vivante loin des excès qui cassent la voix (penser au « c’est notre projet » d’Emmanuel Macron) ou du recto tono qui met tous les mots toutes les phrases au même niveau.

Contrairement aux idées reçues, cette capacité à prendre la parole en public n’est pas un don inné, c’est un ensemble de techniques, de savoir-faire qu’il faut apprendre. J’insiste souvent sur la nécessité de la formation pour les élus : voilà un domaine où ils devraient tous se former, non pas pour devenir des clones de modèles à suivre, mais pour être efficaces tout en restant eux-mêmes. Voir par exemple ici la proposition de l’ARIC pour prendre la parole en public .

Et nous avons même une formatrice de l’ARIC à deux pas de chez nous Alexandra Fresse-Eliazord habite à Peillac. Voir ici sa présentation personnelle.

Formatrice de l’ARIC, Alexandra Fresse-Eliazord habite à Peillac

Comment diffuser ?

Dans notre secteur, plusieurs communes ont accepté la proposition des Infos du Pays Gallo pour diffuser les vœux municipaux. L’initiative était intéressante et… gratuite pour la collectivité. Les communes ont pu relayer ces vidéos sur leur site propre ou leur page facebook.

Pour celles qui ont choisi de réaliser ou de faire réaliser leur message de vœux, il ne faut pas oublier la possibilité de diffuser sur youtube comme l’a fait Noyal-Muzillac : le message est sur le site communal, mais la vidéo est lue sur youtube.

D’ailleurs, il serait sans doute intéressant que les communes se créent une chaîne youtube comme elles ont un site internet et des pages sur les réseaux sociaux.

Quelques séquences de vœux municipaux

Voeux Berric

On les trouve ici. ou plus directement ici.

Les voeux de Maxime Picard

Vœux Malansac

Vœux Theix Noyalo sur facebook

Vœux Muzillac

Vœux ELVEN

https://www.youtube.com/watch?v=qVp8BIFadHQ

Vœux VANNES

https://www.youtube.com/watch?v=o63snjFBVgk

Les vœux de Maxime Picard

Maire adjoint à Questembert, Vice-président de Questembert Communauté, Maxime Picard, qui est également conseiller régional, a présenté ses vœux en vidéo sur le site des infos du pays gallo. Je reviens sur sa brève intervention (4 minutes) pour en souligner les grandes lignes.

Pas de vœux publics cette année

En raison de la crise sanitaire, les élus se sont tournés vers la solution vidéo en ligne. Ça ne remplace pas le contact direct, mais il faudra attendre que la vaccination nous ait mis à l’abri du danger pour retrouver une vie normale. Sur ce point, Maxime Picard qu’il serait bon que les collectivités locales puissent apporter leur soutien à la mise en œuvre de la campagne de vaccination : chacun doit pouvoir contribuer à la solidarité face à la pandémie.

Une crise sanitaire, mais aussi une crise sociale et environnementale

Les effets de la pandémie se font sentir dans nos relations sociales : moins de contacts, plus d’isolement, tout cela est un peu déprimant, et encore plus difficile pour les plus fragiles. Sur le plan économique, la situation est grave, et certains secteurs n’ont presque plus d’activité : cafés et restaurants, mais aussi les cinémas, les salles de spectacles. Quand pourront-ils retrouver leur activité, nul peut le dire précisément. En attendant, nous pouvons contribuer à notre niveau par exemple en consommant localement, en utilisant les services « click and collect » quand ils ont proposés. Même si notre région est plus épargnée que d’autres, nous sommes soumis à la crise environnementale, et nous ne devons pas l’oublier malgré la prégnance de la crise sanitaire.

Une année d’élections régionales et départementales

L’année 2021 sera aussi une année d’élections : au mois de juin, en principe, nous serons appelés à voter pour les conseillers départementaux et régionaux. La situation actuelle, qui vient après les tensions sociales et les manifestations des gilets jaunes, renforce encore le climat de défiance vis-à-vis de tous les élus. Une défiance qui vient en partie de leur incapacité à donner des réponses adéquates aux attentes des citoyens. Les candidats devront éclairer les électeurs sur le bilan de leur action, et proposer des projets ambitieux pour le département et la région. Nos territoires ont des atouts, qui nous permettent de rester optimistes.

Mais le premier souhait exprimé par Maxime Picard, c’est que 2021 nous garde en bonne santé.

Les vœux de Boris Lemaire

Samedi 9 janvier, premier samedi de l’année, la tradition aurait voulu que nous nous retrouvions nombreux à l’Asphodèle pour la cérémonie des vœux et l’accueil des nouveaux habitants. La crise sanitaire nous a privés de ce moment convivial. Face à cette situation, Boris Lemaire a choisi une cérémonie en deux temps : une brève allocution pour nous souhaiter une bonne année et une conférence de presse où il a répondu aux questions des correspondants des médias locaux pour faire un point d’étape et donner quelques perspectives pour l’année 2021.

Du temps pour écouter, du temps pour lire

Les paroles s’envolent, les écrits restent, une expression que vous trouverez en latin dans les pages roses du petit Larousse. C’est moins vrai aujourd’hui avec les moyens d’enregistrement dont nous disposons. Et l’intérêt de réécouter ou de revoir un moment comme les vœux est de mieux percevoir l’intonation, la présence de l’orateur. Mais ça prend du temps ! Et l’auditeur/spectateur peut se laisser distraire par des éléments extérieurs. D’où l’intérêt de l’écrit. Mais les organes de presse comme Le Télégramme ou Ouest-France ne peuvent accorder qu’un place restreinte aux événements locaux, en général, 60/80 lignes de texte avec une photo. Voir ici l’article du Télégramme et ici l’article d’Ouest-France. Voilà pourquoi je vous propose un compte-rendu plus étoffé à peu près 8 fois plus long. Vous pouvez lire, survoler, revenir en arrière : en 5 ou 6 minutes, vous aurez saisi l’essentiel de l’information tandis que pour écouter l’interview de Boris Lemaire, il vous faudra 40 minutes.

Un retour sur 2020 en photos et une brève allocution
En quelques images, le diaporama a retracé les points forts de l’année passée, de l’installation du conseil à la distribution des chocolats aux aînés en passant par des images de l’Inopiné Festival ou des dégâts de la tempête. Puis le maire a rappelé le contexte difficile créé par la pandémie ; comme nous tous, il souhaite que la situation s’améliore avec l’arrivée du vaccin. Malgré les difficultés, il a souligné sa volonté et celle du conseil municipal de mobiliser les énergies et redonner de la dynamique à notre commune et à notre territoire. « Les défis qui nous attendent sont grands, mais ils sont aussi excitants. Nous les relèverons ensemble grâce à notre engagement solidaire et à notre volonté d’innovation » C’est à écouter ici.

Un point d’étape avant les questions réponses avec les correspondants de la presse locale

En quelques minutes, Boris Lemaire a présenté un point d’étape depuis l’installation du nouveau conseil et dressé à grands traits les perspectives pour 2021 avant de se prêter avec beaucoup de simplicité au jeu des questions-réponses. C’est à écouter ici.

Une situation qu’on a jamais connue

Cafés, restaurants, salles de sports, etc. sont fermés, avec des conséquences lourdes tant sur le plan économique que de la vie sociale. Le maire et les élus ont eu à cœur de pallier ces difficultés, en fonction de leurs moyens et de leurs compétences. Mais la situation ne va pas s’améliorer tout de suite et elle risque même de devenir encore plus délicate.

Mais les élus ne sont pas restés inactifs et se sont investis dans leur mission. Les services scolaires ont été les plus impactés par la crise : comment accueillir au mieux les élèves et les personnels dans le respect des contraintes sanitaires ? La crise aussi a perturbé le fonctionnement des associations et révélé les difficultés des personnes isolées; les élus en ont mieux pris conscience en allant à leur rencontre pendant la période des fêtes.

Comme les Questembertois le réclamaient, les services techniques ont été mobilisés pour le nettoiement de la ville, les espaces verts, et les bâtiments. Les visites approfondies ont conduit à restreindre l’accès à certains bâtiments, et même à fermer la salle du Marchix, ce qui a gêné les associations qui l’utilisaient, mais il n’y avait pas d’autre choix possible.

Comme prévu, la restauration de l’école élémentaire de Beausoleil a connu sa première phase avec le désamiantage : le timing est respecté ! Pour les futurs aménagements, la municipalité a souhaité associer les personnels : c’est la mise en application d’un engagement de campagne pour la démocratie participative.

Dans cette même optique, et malgré le coronavirus, les comités consultatifs sont en place et ils se sont mis au travail. Par exemple, le pedibus qui s’était essoufflé va redémarrer prochainement. Le cahier des charges de la restauration scolaire a été remis en débat, en liaison avec les partenaires de Questembert Communauté. Pour la commission agricole, c’est un peu plus compliqué parce que ça mobilise des groupes plus importants, mais la commission est en marche.

Besoin de culture

La culture est un des axes forts de l’action municipale ; mais c’était surtout un besoin, une attente forte des Questembertois pour l’été au sortir du confinement. La municipalité s’est concentrée sur des propositions simples qui ont rencontré un bon succès : Questembert en photos, les soirées Picnic & Croq’Not et l’Inopiné Festival.

Questembert Communauté, le PCAET et la transition écologique

Premier vice-président en charge de la transition écologique, Boris Lemaire a repris en charge le dossier du PCAET (Plan Climat Air Energie Territorial). Voir ici l’interview de Boris Lemaire sur le PCAET. A la rentrée de septembre, il a organisé une réunion de sensibilisation pour les élus du territoire, une réunion qui a rassemblé une soixantaine de conseillers municipaux. A la suite de cette journée, plusieurs commissions thématiques ont été constituées : plus de 20 % des conseillers du territoire s’y sont inscrits. Pour l’implication des habitants, la Communauté a eu recours à des outils modernes de communication afin de pallier les difficultés liées aux contraintes sanitaires. La consultation a été un vrai succès : 2 170 personnes ont participé à la concertation citoyenne sur la Plan climat. Au total, 108 idées ont été émises et transmises aux élus des cinq groupes de travail. Les conditions sont réunies pour construire un PCAET ambitieux et adapté aux enjeux de notre territoire.

Une démographie dynamique

On l’a vu dans la presse : la population de Questembert s’accroît ; celle aussi de toute la communauté, plus rapidement sur la partie Ouest (Berric, Lauzach, La Vraie-Croix, Le Cours, Larré, Molac) et un peu moins à l’Est. D’ailleurs le marché immobilier est dynamique ; les zones à construire se vendent très rapidement. Cela implique une adaptation des voiries et des réseaux avec une demande d’aménagements pour favoriser les mobilités douces.

Quant au quartier de la gare, il est en profonde mutation et ce n’est pas fini : nous y verrons bientôt la maison des services au public et le site Nutréa (ex Guyomarc’h) fermé aujourd’hui va être radicalement transformé. Pour le centre-ville, la commune a été retenue dans l’appel à projets de l’Etat : petites villes de demain. L’effort collectif à hauteur de 30000 euros lancé autour des animations de la fin de l’année en collaborations avec les acteurs économiques, l’UDEQ en particulier, va se prolonger par la construction du projet qui va mobiliser des moyens humains et financiers. La revitalisation du centre ville va confirmer le rôle de Questembert pour locomotive du territoire communautaire : une petite ville centre qui bouge, ça redonne de la force à tout le territoire, sans pour autant nier la singularité de chacune des communes de la Communauté.

Un nouvel événement majeur pour les 7 et 8 mai

C’est le point sur lequel la presse locale a mis l’accent : Boris Lemaire a annoncé le lancement d’un nouvel événement destiné à s’inscrire durablement dans le paysage culturel breton. Les 7 et 8 mai, ce sera la première édition de cet événement centré sur la musique celtique, avec des artistes de premier plan. Il y aura des concerts en plein air et en salle, du gratuit et du payant. Mais ce ne sera pas seulement de la musique, tous les aspects de la culture seront pris en compte, la danse, la langue (breton et gallo). Tout n’est pas encore calé, mais un petit groupe d’élus, d’employés et de bénévoles y travaillent d’arrache-pied.

A bâtons rompus : réponses aux questions des correspondants de presse

Questions réponses

La vaccination, où en est-on ?

Au moment de l’interview, on avait peu d’information. Les choses se sont clarifiées depuis. A voir sur le site de sante.fr.

Petites villes de demain, comment la population sera-t-elle impliquée ?

C’est une obligation forte de la démarche. Il y aura plusieurs niveaux : en premier lieu, les acteurs économiques et leurs organisations, l’UDEQ et la CCI (Chambre de Commerce et d’Industrie), bien sûr tous les habitants du centre, mais pas seulement. Par exemple, la problématique de la circulation et du stationnement concerne tous ceux qui viennent au centre-ville pour les différents services, donc aussi bien les Questembertois de la partie rurale que les habitants des communes voisines. C’est pour ça que Questembert Communauté est partie prenante du projet. A ce jour, les modalités de cette démarche participative ne sont pas encore arrêtées. N.B. Traditionnellement, à Questembert, nous parlons du centre-ville, et nous sommes beaucoup à être attachés à cette tradition.

La population s’accroît

En effet, jamais Questembert n’avait atteint ce chiffre de 7997 ! Pas encore 8000. La croissance continue, mais si elle est un peu moins forte qu’il y a 15-20 ans. Cette croissance impose d’adapter les services publics. La voirie en particulier doit être adaptée aux nouvelles attentes de mobilité douce, mais il ne faut pas se leurrer : en zone rurale, la voiture reste un outil majeur de déplacement. Sans oublier les usages agricoles.

Les chiffres de l’INSEE

Une demande de salle des fêtes

En effet, c’est une demande constante et la municipalité doit entamer la discussion avec les usagers, sans doute dans un comité spécifique. En tout état de cause, ce projet ne sera pas réalisable avant la deuxième partie du mandat : la priorité à ce jour est d’achever la réhabilitation de l’école Beausoleil.

De la signalétique bretonne ?

C’est un vrai sujet, mais qui reste difficile et assez coûteux : il faudra imaginer une signalétique trilingue, français, breton, gallo. À commencer sans doute par les nouveaux lotissements ; et aussi par les écoles Beausoleil et Notre-Dame qui ont ouvert des sections bilingues.

L’annulation du marché de Noël

Le marché de Noël organisé par l’association Quest’N’Bike n’a pas pu avoir lieu : ces marchés devaient se tenir en même temps que les marchés « ordinaires » donc pour Questembert soit le lundi soit le mercredi fin d’après-midi. Le dossier avait été monté et présenté en préfecture. Sans réponse nette au 5 décembre pour un événement prévu le 12, il a été décidé de renoncer. Pour ne pas risquer de mettre en porte-à-faux l’association et ses bénévoles. Le sujet avait été abordé au conseil municipal dans une question orale. L’élu qui avait posé la question a cru bon d’y revenir, notant que l’organisation des marchés est du ressort du maire. Sans doute, mais fallait-il autoriser ce marché et mettre en danger les organisateurs et le public ?

Les animations pendant le marché ?

Deux questions ont été posées sur les animations de rue organisées en décembre. Pourquoi avoir choisi les temps de marché au lieu de proposer le samedi oule dimanche pour attirer du monde ? A quoi ont servi ces déambulations les mercredis 24 et 31 décembre alors qu’il n’y avait pas de marché ? Pour les mercredis, le maire regrette un manque de coordination : la mairie n’a pas eu l’information sur l’annulation des marchés du mercredi. Quant au choix de mettre les animations les jours de marché, il s’agissait de conforter l’existant plutôt que de tenter quelque chose de différent ; en tout cas, seuls les commerces de bouche étaient ouverts les dimanches matin alors que tous les commerces étaient autorisés à ouvrir.

Les cafés et restaurants ?

Cafés et restaurants sont très fortement impactés par la crise et personne ne sait quand ils pourront ouvrir à nouveau. À côté des aides de l’Etat qui sont ce qu’elles sont, la commune ne peut pas agir directement, d’autant que l’économie est de la compétence de Questembert Communauté. Cependant les bons d’achat distribués sont fléchés vers le commerce local. Il est difficile pour la commune d’aller plus loin.

La fusion UDEQ et UDE semble au point mort, que peut faire la commune ?

La fusion entre ces deux associations est sans doute une bonne idée, mais les différences sont importantes : l’UDEQ centre son action sur l’animation commerciale alors que l’UDE tente d’accompagner les entreprises en général en leur permettant de travailler en réseau. C’est aux deux associations d’écrire ensemble leur projet commun.

Comment seront les six prochains mois ?

Bien malin qui prétendrait avoir une vision claire de cette année qui commence : les effets de la crise sanitaire seront encore très lourds sur les 6 premiers mois, et on peut espérer sans aucune certitude que ça ira mieux après. Pourtant Boris Lemaire se veut optimiste ; il regarde avec attention ce qui se fait dans des villes comparables et il échange avec ses collègues maires Anne Gallo à St-Avé et Yves Bleunven à Grand-Champ, pour ne citer que ces deux exemples.

Outre la réhabilitation de l’école, dont il a été question, la municipalité va s’atteler à l’écriture du projet « petite ville de demain » : ce ne sera pas achevé avant le milieu de l’année prochaine, mais il faudra déjà lancer des réalisations dont l’évidence sera reconnue. Certaines actions seront inscrites dans le PPI (projet pluriannuel d’investissement) qui sera présenté au prochain conseil. Avec une grosse importance accordée à l’entretien du patrimoine (bâtiments et voirie) et en particulier à la rénovation énergétique. Des groupes de citoyens ont aussi manifesté de l’intérêt pour des tiers-lieux, des espaces un peu fourre-tout où collectivement on essaie de tisser du lien en faisant ensemble.

Au niveau du vécu ? Un maire heureux

Ce n’était pas la dernière question, mais ça fait une belle conclusion. Boris Lemaire explique que son engagement dans la vie publique locale n’est pas dû au hasard. Son père lui a montré le chemin dans sa région de naissance du côté d’Epernay. Aujourd’hui, il s’épanouit totalement dans sa vie de maire : mener des projets qui répondent aux besoins des gens, voir dans le regard des autres les retours positifs. « On répond aux sollicitations, on rencontre ceux qui le souhaitent, on construit avec eux les projets.« 

Le syndicat d’eau et d’assainissement, deux ou trois choses à savoir

Au conseil municipal du 16 novembre, Jacky Chauvin, premier adjoint, délégué au SIAEP, a présenté les rapports d’activités de ce syndicat tant pour l’eau que pour l’assainissement, rapports dont les résumés sont annexés au compte-rendu du conseil. Vous trouverez ici le résumé concernant l’eau et là le résumé sur l’assainissement. Les rapports complets des trois dernières années (RPQS) sont accessibles sur le site du SIAEP : 40 pages pour le service de l’eau , 42 pour l’assainissement collectif et 19 pour l’assainissement non collectif. Des sujets complexes que Jacky Chauvin connaît bien, il a été délégué de la commune au comité syndical de 1995 à 2014 et il en a été président pendant le mandat 2008-2014.


Remarque complémentaire : le site du SIAEP
Cet article se veut une explication « grand public » des rapports présentés au conseil municipal, avec un volet historique en complément. Le site du SIAEP est évidemment plus complet et plus riche. N’hésitez pas à vous y connecter.

Une obligation, mais une nécessité démocratique

La présentation des rapports d’activités devant les conseils municipaux est une obligation, c’est prévu par les textes. Mais c’est souvent fastidieux, et, malheureusement, très « administratif. » Pourtant, c’est nécessaire et encore plus en début de mandat lorsque les nouveaux élus n’ont encore qu’une perception vague du tissu institutionnel où la commune est impliquée. Et si les élus sont peu informés de ce contexte, comment les habitants pourraient-ils s’y retrouver? Donner l’essentiel des informations du rapport annuel du SIAEP, et apporter quelques éclairages complémentaires pour le grand public, tels seront les deux objectifs de cet article.

Le SIAEP, c’est quoi?

Un syndicat de communes : des communes se regroupent pour conduire ensemble des actions qui leur sont utiles. Les communes ont délégué au SIAEP trois compétences : la distribution d’eau potable, l’assainissement des eaux usées, le suivi et le contrôle de l’assainissement individuel.

Le syndicat est administré par les délégués des communes avec un bureau dont le président est Raymond Houeix, maire de Le Cours. Il suit particulièrement la partie eau potable. Il est assisté de 3 vice-présidents : Jacky Chauvin pour la partie assainissement collectif, Michèle Le Roux de Caden pour la relation à l’abonné et pour le suivi de l’assainissement non-collectif, et Marcel Ars de Molac pour le suivi des travaux. La commune de Questembert est représentée au comité syndical par 2 délégués titulaires, Jacky Chauvin, Jean-Pierre Le Métayer, et deux suppléants Alain Guénégo et Frédéric Poeydemenge. Les élus sont assistés par une petite équipe administrative et technique sous l’autorité de la Directrice générale, appuyée par une responsable technique . Mais la gestion quotidienne du service est confiée par des contrats d’affermage à des sociétés privées. Depuis janvier 2020, suite aux appels d’offres lancés par le syndicat, Veolia a obtenu la gestion de l’assainissement collectif et SAUR la gestion de l’eau potable. A l’inverse de la situation antérieure, de janvier 2008 à décembre 2019.

Le SIAEP de Questembert, un peu d’histoire

A l’origine, ces domaines, eau et assainissement, étaient du ressort des communes. Ainsi, en 1954, Questembert s’est dotée d’un réseau d’adduction d’eau potable à partir de la source du Logo, avec le château d’eau de la rue du Calvaire.

Le Logo, première station de pompage

Presque en même temps, la commune a créé un réseau de tout-à-l’égout relié à la station d’épuration du Pont-Plat. Peu à peu les communes se sont regroupées : Questembert, Molac, Larré, Le Cours, Limerzel, Péaule, Le Guerno, Marzan et pour partie Noyal-Muzillac. Tout récemment, Malansac et Caden ont rejoint le syndicat. Mais la production locale d’eau potable a été très vite insuffisante : le captage de Brespan en Limerzel a été fermé en raison d’une trop forte charge en nitrates, la station du Logo, protégée par un périmètre étendu ne produit qu’une partie de l’eau nécessaire pour les 9 communes du SIAEP (150 000 m3 sur les 900 000 m3 distribués). Le syndicat s’est donc interconnecté avec le syndicat départemental de l’eau (Eau du Morbihan aujourd’hui) qui fédère les moyens de production et assure le transport vers les collectivités en charge de la distribution.

Eau du Morbihan : une carte pour comprendre

Le syndicat Eau du Morbihan recouvre le département… à l’exception des deux communautés d’agglomération, Vannes et Lorient. Ce qui n’est pas sans conséquence : la plus notable est que dans le secteur rural, on a besoin de beaucoup plus de canalisations que dans les villes! Dans le périmètre de notre syndicat, il faut 56 mètres de canalisation pour un abonné, pour le SIAEP de la Presqu’île de Rhuys, il faut 27 mètres… et dans la ville de Vannes, à peine 9 mètres.

La carte du syndicat Eau du Morbihan

Au SIAEP de Questembert, seulement la distribution d’eau potable

Désormais, en ce qui concerne l’eau potable, notre syndicat local ne s’occupe plus que de la distribution. La production (sources et usines de potabilisation) et le transport (par des des feeders interconnectés) sont de la compétence d’Eau du Morbihan. Et donc, l’eau pompée de notre site historique du Logo nous est revendue par Eau du Morbihan! Qui complète pour nous essentiellement avec de l’eau produite par l’usine de Férel sur la Vilaine, et, le cas échéant, avec d’autres ressources disponibles.

Quelques indicateurs utiles

Pour l’année 2019, le SIAEP a distribué un peu plus de 900 000 m3 à ses 10 326 abonnés (18 000 habitants), grâce à ses 581 Km de canalisations. Le rendement de ce réseau est de 86%, ce qui est tout à fait satisfaisant. La ville de Vannes avec son réseau bien plus restreint, donc sujet à moins de risques de fuite, atteint un rendement de 90%. Au niveau national, le rendement moyen est près de 80 % (source : eaufrance.fr). On notera cependant, et c’est une fragilité, que le taux de remplacement du réseau est de 0,28%! Calculez combien de temps il faudrait à ce rythme pour refaire tout le réseau. Pour la sécurité et la pérennité du service, il faudrait atteindre un taux de renouvellement de 1%. Vaste sujet de réflexion.

Quant à la qualité de l’eau, elle est vérifiée régulièrement par le prestataire (SAUR, mais aussi Véolia pour Caden et Malansac) et par l’ARS (Agence Régionale de Santé) : tant sur le plan physico-chimique que sur le plan microbiologique, les résultats sont excellents.

Combien coûte le service d’eau ? Une tarification différenciée

Un dernier point: combien ça coûte? Pour le consommateur, pour la fourniture de 120 m3 la facture s’élève à 308 €. En fait, la consommation moyenne des abonnés du syndicat tourne autour de 85 m3. Le SIAEP de Questembert – et c’est original – a défini une tarification différenciée en fonction de la consommation : jusqu’à 30 m3, c’est l’eau vitale au prix le plus bas, entre 31 et 120 m3, l’eau essentielle ou utile est un peu plus chère, au-delà de 200 m3, l’eau de confort  est encore plus chère.

SIAEP assainissement collectif/individuel

Le SIAEP assure la compétence assainissement collectif pour les 8 communes adhérentes. Au 1er janvier 2020, les communes de Caden et Malansac ont rejoint le syndicat ; c’est ce que viennent de faire également Pluherlin et St-Gravé au début de cette année 2021. Cependant, les données exposées dans le rapport présenté au conseil du 7 décembre remontent à 2019.

A cette date, le SIAEP collecte les eaux usées de 4959 abonnés (branchements), soit 443 000 m3 grâce à 103 Km de réseaux. Les eaux usées sont rassemblées par gravité dans les 22 postes de relèvement : à partir de ces points bas, des pompes renvoient les eaux collectées vers les stations d’épuration par 9 km de conduites de refoulement.

A Questembert, la station d’épuration se trouve au Maguéro. En 2001, elle a été réhabilitée et agrandie pour atteindre une capacité de traitement de 7000 équivalents/habitants. Aujourd’hui, elle est proche de la saturation et le SIAEP va lancer une étude de faisabilité pour explorer les possibilités d’agrandissement.

Un peu d’histoire pour Questembert

1953-1954 : construction de la station de pompage du Logo, du château d’eau de la rue du Calvaire, du réseau d’adduction d’eau en ville. C’est aussi l’époque où s’installe l’entreprise Boeuf qui a été un gros employeur à Questembert. Intégrée dans le groupe Vinci, elle est devenue EGC… Le site de Questembert a fermé en 2016, entraînant la disparition de 70 emplois (voir ici dans le compte-rendu conseil de juin 2016).

Presqu’immédiatement après le réseau d’eau potable, la commune se dote d’un réseau de tout-à-l’égout et d’une station d’épuration située au Pont-Plat. C’est bien du tout-à-l’égout car le réseau collecte dans les mêmes tuyaux de grès les eaux usées et les eaux pluviales. Avec des débordements de la station dans le ruisseau : pollution de l’eau, mortalité de poissons, etc.

La première STEP au Pont-Plat, poste de relèvement d’EU désormais


Heureusement les réseaux plus récents qui amènent les affluents à la station d’épuration du Maguéro, première version dans les années 70, sont des réseaux séparatifs qui ne collectent que des eaux usées, les eaux pluviales allant directement au ruisseau. Cependant, ce n’est qu’à la fin des années 90 que commence la mise en séparatif du réseau du centre-ville. Énorme chantier qui ne sera achevé qu’au début des années 2010. (voir ici un article sur les réseaux en centre-ville).

A vrai dire, l’opération de longue haleine se termine par la transformation de l’ancienne station d’épuration du Pont-Plat en poste de refoulement vers le Maguéro et la réalisation d’un bassin de rétention/dépollution des eaux pluviales (à lire ici).

Qui fait quoi ?

Comme pour l’eau potable, le syndicat et la société fermière ont chacun leur rôle. Le syndicat assure les gros investissements : construction des réseaux, construction et mise à niveau des STEP ; la société délégataire – SAUR jusqu’en décembre 2019, aujourd’hui Véolia – fait fonctionner le système : surveillance et entretien des réseaux et des STEP pour les 8 communes. Noter que pour les communes qui viennent de rejoindre le syndicat pour cette compétence (Caden, Pluherlin et Saint-Gravé), c’est toujours SAUR qui assume ces missions. Un vrai casse-tête, en tout cas pour ceux qui ont à gérer ces transferts de compétences… et de contrats.

La facture d’assainissement

La mission du délégataire comporte aussi la facturation du service aux usagers. La note est calculée en fonction de la consommation d’eau potable : le coût final inclut la rémunération du délégataire, la part du SIAEP (pour son fonctionnement et ses investissements), ainsi que la redevance pour modernisation des réseaux (financement de l’Agence de l’eau – Loire-Bretagne pour nous). Cela donne un prix au m3 de 4,20 € et, pour une consommation moyenne de 120 m3, un facture de 504 € TTC. (pages 10 et 11 du rapport résumé).

La facture 2019 pour l’assainissement

L’assainissement non collectif, le SPANC

C’est la loi sur l’eau de … 1992 (oui 1992)qui donne aux communes la responsabilité du contrôle et du suivi des installations d’Assainissement Non Collectif et leur impose de créer un SPANC (service public d’assainissement non collectif) avant le 31 décembre 2005. Le SIAEP de Questembert reçoit la compétence SPANC de 7 communes de son périmètre. A la fin 2019, 5 communes du SIAEP originel adhèraient au service (Molac, Larré, Le Cours, Questembert, Limerzel) pour 2900 installations. En janvier 2020, Malansac et Caden et, en janvier 2021, Pluherlin et St-Gravé ont rejoint le groupe.

Le syndicat doit exercer des compétences obligatoires :

  • contrôle des installations neuves (ou réhabilitées)
  • contrôle de fonctionnement des installations existantes après le diagnostic général réalisé en 2008 : visite tous les 8 ans (4 ans la première fois pour les installations neuves). Il y a environ 800 contrôles par an
  • diagnostic à la vente de l’habitation : un diagnostic de moins de 3 ans doit être joint à l’acte notarié. En cas défaut, l’acquéreur a un an pour se mettre en conformité

Il peut aussi exercer des missions facultatives :

  • opérations groupées de mise en conformité : depuis 2010, 340 installations non conformes rendues urgents par l’environnement ont été réhabilitées, générant 3,5 M€ de travaux subventionnés à hauteur de 1,5 M€ par l’agence de l’eau
  • service entretien des installations : le SIAEP a passé un marché pour les vidanges de fosses, que les abonnés peuvent solliciter à un prix fixé par le marché.

Les services du SPANC sont financés par une redevance forfaitaire de 30€ par an sur la facture d’eau et par les redevances liées aux prestations (180 € pour une installation neuve, 120 € pour le diagnostic avant vente).

Des choix politiques qui demandent réflexion

Les rapports présentés montrent la gestion au jour le jour, et ils donnent une idée des orientations à court terme : améliorer le taux de renouvellement des réseaux d’eau potable, étudier l’extension de la STEP du Maguéro, accélérer la réhabilitation des installations d’assainissement non-collectif.

A l’étude, l’adaptation de la STEP du Maguéro

Cependant, il faut aussi voir comment le SIAEP va évoluer en fonction des dispositions réglementaires : la loi NOTRe (2015) prévoit que la compétence Eau soit confiée aux communautés de communes, et ça devait être réalisé pour 2020. Devant les difficultés, l’échéance est reportée à 2026, mais il faut cependant s’y préparer.

Il faut aussi se poser la question de la gestion du service : le SPANC est traité en régie (par du personnel du syndicat), l’eau et l’assainissement collectif sont délégués à des sociétés privées. D’autres collectivités ont choisi de reprendre la gestion directe du service de l’eau. C’est ce que vient de décider la nouvelle municipalité de Lyon, comme lagglomération de Rennes l’a fait en 2015. La question a déjà été explorée au début des années 2010 : l’étude n’avait pas montré un intérêt flagrant à passer en régie. Mais la question peut revenir en débat.

J’ai ma pie ? Non GEMAPI, et l’étang de Célac

La NOTRe prévoit que les communautés assument la compétence sur le grand cycle de l’eau : la protection et la gestion de la ressource « eau brute » dans le milieu naturel (cours d’eau, plans d’eau, nappes phréatiques) à l’échelle d’un bassin hydrographique ainsi que la prévention des inondations. La communauté a préféré déléguer la GEMA à des entités extérieures, dont le syndicat du Grand Bassin de l’Oust et la protection contre les inondations (PI à à l’EPTB Vilaine. Mais là encore, le sujet peut revenir en débat. Avec pour les Questembertois, une question cruciale : qui doit assurer la restauration de la continuité écologique autour de l’étang de Célac ? La municipalité précédente avait repris et élargi une étude antérieure, avant de renoncer pour des raisons budgétaires. J’en parlais ici dans le compte-rendu de mon dernier conseil. Il va être temps de remettre ce dossier sur la table.

La fabrique et la diffusion d’un fake

Sur les réseaux sociaux, Facebook, Twitter, mais aussi dans certains médias très suivis, les fake news – les fausses nouvelles – prolifèrent. Avec quelquefois le soutien actif de personnalités publiques, qui pourtant prétendent assurer un jour des responsabilités nationales. J’essaie pour ma part de confronter ces fausses nouvelles avec des informations vérifiées, en utilisant les ressources que mettent à notre disposition les outils numériques. Une expérience récente m’a mis sous les yeux la fabrication et la diffusion d’une fausse nouvelle. C’est presque un cas d’école.

La page 132 du rapport de Pfizer sur son vaccin anti-COVID 

Les antivax se répandent sans retenue sur les réseaux sociaux, appuyés souvent par des scientifiques indépendants (?). Un de mes vieux amis, et pas seulement sur FB, bien marqué à gauche, même extrême, relaie, à partir d’un post d’un ami à lui, diffuse l’image suivante :

Le post d’un lanceur d’alerte sur FB

Cette image est accompagnée du commentaire suivant : Pour info, dans la notice publiée par Pfizer de son vaccin, ces derniers reconnaissent qu’il pourrait y avoir un risque de bébés génétiquement défectueux suite à l’injection de ce vaccin et recommandent donc l’abstinence sexuelle pendant un mois après la deuxième injection… oui c’est bien Pfizer qui le dit.

Et pour que chacun soit persuadé de la véracité de l’image comme du commentaire, nous avons droit au lien internet vers la notice de Pfizer. https://pfe-pfizercom-d8-prod.s3.amazonaws.com/2020-11/C4591001_Clinical_Protocol_Nov2020.pdf?fbclid=IwAR3iW0TZbO8BAE5vXvb8slG_neJTDmJY9

Si vous avez quelques doutes, vous cliquez sur le lien… et vous avez un document de 146 pages, en anglais… Ça décourage, mais bon, on y va. Directement à la page 132

La page 132

Et oui, il y est bien question d’abstinence sexuelle, de préservatifs pendant 28 jours pour éliminer les risques sur la sécurité reproductive (eliminate reproductive safety risk). Mais contrairement à ce que dit l’image, il n’y est jamais question de births defects due to genetic manipulation (handicaps à la naissance provoqué par des manipulations génétiques). Manipulation génétique, non, mais manipulation d’information, sans aucun doute.

A partir de cette information, les commentaires et les partages vont bon train. La fausse information provoque l’indignation : « ils font ce qu’il faut pour se protéger, ces raclures »; Surtout que les medias, forcément « mainstream, » forcément corrompus n’en parlent pas: « Et ça dans les infos traditionnelles personne n’en parle ».. Avec quelquefois une question raisonnable de quelqu’un qui est allé voir le document : « Je ne vois pas où il est question de manipulations génétiques, page 132. C’est où? » Et quand même là une réponse raisonnable : « Nulle part, évidemment. »

Une lecture erronée ou une volonté d’embrouiller ?

Si l’on va regarder tout le document, mais pas seulement la page 132, on découvre que ce n’est pas du tout la notice du vaccin… mais la description des protocoles suivis pour les tests de phases 1, 2 et 3 (c’est quoi ça ? Allez voir l’explication ici). En effet, dans les protocoles, il est prévu d’éviter de prendre dans les personnes à tester celles qui peuvent user de leurs fonctions reproductives.

Cette page 132 est devenue virale sur la toile dans la bulle des antivax depuis la fin décembre… et l’information a été notée comme fausse par SNOPES l’équivalent américain de Hoaxbuster (un site à consulter systématiquement). Voir ici l’article de Snopes.

Alors se pose la question : le prétendu lanceur d’alerte a-t-il mal lu, mal compris, ou simplement compris ce qu’il espérait lire, ce qu’on appelle le biais de confirmation ? Dans ce cas, on a juste un exemple de ce que décrivait Umberto Eco: « Les réseaux sociaux ont donné le droit à la parole à des légions d’imbéciles qui avant ne parlaient qu’au bar et ne causaient aucun tort à la collectivité. On les faisait taire tout de suite. Aujourd’hui ils ont le même droit de parole qu’un prix Nobel. C’est l’invasion des imbéciles. »

Il y a malheureusement une autre hypothèse : le lanceur d’alerte pense que tout est bon pour faire valoir son point de vue antivax, contre les big-pharma. Et ne s’embarrasse pas de la vérité. Une autre de ses publications me fait pencher pour cette hypothèse.

UN autre post du lanceur d’alerte, un autre fake



Dans cette copie d’écran, on voit qu’il prétend se référer à  un organisme américain, le Vaccine Adverse Event Reporting System, un programme de sécurité des vaccins, cogéré par les Centers for Disease Control and Prevention des États-Unis et la Food and Drug Administration. Dont il dit avoir tiré ces données alarmantes : 147 morts, 769 cas d’amnésie… etc. Là encore, avec juste un peu de patience et de méthode, sur le site du Vaccine Adverse for Disease Control and Prevention, on ne trouve rien de cela. . Les effets secondaires sont bien recensés dans cet article de Sciences et Avenir . Notre lanceur d’alerte me fait penser à Philippulus, le prophète dans Tintin, L’Île mystérieuse. Malheureusement, nous ne sommes pas dans le monde de la BD !

Merci à Tintin (je n’ai pas encore 77 ans)

L’audace de l’espérance : bonne année 2021

Pour l’année qui va commencer, sans doute comme celle qui s’achève, les vœux de bonne santé s’imposent ; mais il faudra sans doute quelque temps avant que les effets de la vaccination nous rassurent et viennent nous libérer du confinement et des angoisses. Cependant, j’ai voulu vous proposer avec cette citation de Barak Obama d’oser l’espérance pour nous-mêmes, pour notre petite patrie questembertoise, pour la France, l’Europe et le monde. J’y ai ajouté l’image d’un chêne séculaire, enraciné dans le passé et solide pour l’avenir.

Carpe diem ? Profitons de la vie ?

Évidemment, dans ces moments difficiles, nous attendons tous de pouvoir nous sourire sans masque, nous retrouver au café, dans les restaurants, au cinéma, n’importe où d’ailleurs, puisque ce qui nous manque le plus, ce sont… les autres, nos proches, nos amis, aussi bien que les gens qu’on croise dans la rue, au magasin, avec qui on parle du temps qu’il fait, de tout et de rien. Nous attendons de prendre à nouveau du « bon temps », de cueillir le jour, carpe diem comme le suggérait le poète latin. (voir les pages roses du Petit Larousse). De profiter de la vie. Sans souci !

Soit, profitons-en vraiment. Sans oublier cependant que nous n’y parviendrons pas tout seuls, dans notre coin, en mode confiné, en quelque sorte. Sans oublier que la victoire sur le COVID-19 ne sera pas possible sans l’union des forces : le respect des gestes barrières, et, surtout, le vaccin quand il sera accessible à tous.

Sans compter sur des forces magiques, ni les craindre…

N’attendons pas notre bonheur de la Providence, d’une conjonction favorable des astres, ni, plus concrètement, du soutien de l’Etat-Providence. Ne craignons pas non plus les élucubrations des prophètes de malheur qui nous parlent du nouvel ordre mondial, du grand reset. En temps de crise, apparaissent tous les faux prophètes, aussi bien ceux qui promettent le salut miraculeux par le grand soir de l’avenir radieux que ceux qui nous annoncent la terrible chevauchée des cavaliers de l’apocalypse. Magie blanche qui nous rassure, magie noire qui nous menace de la colère des dieux ou de la nature. Les uns nous rassurent et nous bercent de douces illusions, les autres nous glacent de terreur. Tous nous livrent à un destin, à une fatalité, sur lesquels nous n’aurions aucune prise.

Par Viktor Vasnetsov — http://lj.rossia.org/users/john_petrov/166993.html, Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=2649874

L’avenir sera ce que nous en ferons

Non, nous ne sommes pas soumis à une destinée inéluctable. Nous pouvons faire des choix, décider de notre avenir qui sera ce que nous en ferons, pour nous-même et pour notre pays. Ainsi, 2021 sera vraiment une bonne et heureuse année.

Wendelin Jacober, https://pxhere.com/fr/photo/126865

Des responsables peu responsables, des citoyens sans civisme

La crise sanitaire que nous vivons a été une vraie révélation pour moi. Je savais déjà qu’en matière de football, nous avions chez nous presque autant d’entraîneurs/sélectionneurs que d’habitants, en tout cas autant que de téléspectateurs sur leur canapé, la bière dans la main gauche et le paquet de chips dans la main droite. J’ai découvert avec la pandémie du COVID-19 que nous avons aussi 50 millions de spécialistes en virologie, infectiologie, en santé publique, et bien sûr en futurologie. Je savais qu’il y en avait beaucoup au comptoir des bistrots – au temps où ils étaient ouverts ; j’ignorais qu’ils étaient aussi nombreux parmi les responsables politiques et chez les philosophes ou politistes patentés, parfois encouragés par d’authentiques savants.

Couvre-feu

Une grippette saisonnière ? Mais y a plus de saisons

Rappelez-vous, c’était seulement une « grippette » saisonnière qui allait nous laisser en repos dès que viendraient les beaux jours. Rien de tel qu’un peu d’hydroxychloroquine avec une pincée d’azithromycine – c’est bon pour tout – pour dissiper la fièvre. Et encore chez nous, on a échappé à la purge proposée par le président Trump, le commander in chief, lui aussi promu infectiologue/virologue : il suggérait de se faire des inhalations à l’hypochlorite de potassium (solution à 4 % NaCI + H2O + NaCIO). Si Richard Anthony était encore de ce monde (oui, on va me dire OK boomer!), il nous proposerait certainement son Sirop Typhon, dont on ne savait si c’était du mir-vaisselle panaché ou l’universelle panacée….

Les mêmes grands spécialistes nous ont dit que non, non, il n’y aurait pas de deuxième vague. Puisque c‘était une grippe saisonnière. Mais, comme vous le savez, y a plus de saisons… Quand la deuxième vague est arrivée, ils ont reproché aux autres de ne pas l’avoir prévue, ni anticipée.

A leur décharge, il faut dire que du côté du gouvernement, on n’a pas été bien malin : les masques étaient inutiles… puisqu’on n’en avait pas. Sur ce sujet, comme sur bien d’autres, la vérité d’un jour était une erreur le lendemain, avant de revenir le jour d’après.

Enfin chacun avait la bonne idée, la seule bonne solution, les autres avaient tout faux. Et l’on a entendu plusieurs de ces porte-parole autoproclamés des chefs de cliniques. Avec des changements de costume à vue : face, vous aviez une prestigieux chef des urgences d’un grand hôpital parisien, et pile, le même devenait un poids lourd du parti Les Républicains, complètement objectif sur le sujet, sans doute.

La COVID à pépère ? Gouverner par la peur ?

A côté des criailleries politico-scientifiques, nous avons eu droit aussi aux hypothèses les plus délirantes du grand complot. Passons sur ceux qui ont raconté que ce virus e était une invention maléfique des Chinois, de l’Institut Pasteur, du lobby du nouvel ordre mondial à la botte de Bill Gates et de Big Pharma. Moins ésotérique, mais aussi insidieuse était l’affirmation que cette maladie, somme toute bénigne (en tout cas tant qu’on ne l’a pas eue, n’est-ce pas M. Onfray?) était le moyen pour instiller la peur chez les pauvres gens afin de les manipuler et de les soumettre à une dictature douce. « Allons, ne soyez pas des moutons dociles, le pouvoir profite de la pandémie pour vous priver de vos libertés .»

D’ailleurs, la preuve : la maladie touche principalement les vieux, c’est le COVID à pépère, et les vieux sont et seront les électeurs les plus dociles… si on leur fait bien peur ! Etant moi-même assez avancé en âge, je dois dire que je n’ai pas trop peur pour moi ! Après tout, on verra bien. J’ai cependant pris quelques précautions au cas où : j’ai rédigé mes directives anticipées  pour éviter de finir ma vie à l’état de légume, comme Vincent Lambert.

Pour moi, c’est assez clair, mais autour de moi, il y a des gens que j’aime, plus âgés ou moins. Et j’aimerais bien les garder.

La misère des hôpitaux, les carences des EHPAD 

La crise sanitaire est un formidable révélateur de notre système de santé. Qui manque sérieusement de moyens tant en équipements qu’en personnel. Les gouvernants d’aujourd’hui ont leur part de responsabilité : le 3 avril de cette année, le directeur de l’ARS du Grand-Est estimait qu’il n’y avait pas lieu de remettre en cause la suppression sur cinq ans de 174 lits (sur 1 577 en 2018) et de 598 postes au CHRU de Nancy (sur environ 9 000) !

Pourtant, la misère des hôpitaux ne date pas d’hier, elle tire son origine principalement du mode de financement instauré en 2004, la T2A, la Tarification À l’Activité. Dans un assez large consensus des politiques de l’époque ! La T2A a conduit à la course à la rentabilité, au détriment de la prévention, par exemple.

Tout cela s’inscrivait dans un contexte de réduction des dépenses publiques (la RGPP!). Un exemple parmi d’autres : dès 2007, Eric Woerth, député LR de l’Oise, alors ministre du budget affirmait qu’il y avait trop de lits à l’hôpital et il récidivait en 2014. Voir cet article du Quotidien du Médecin.

Il y avait donc chez nos politiques, avec quelques nuances, un relatif consensus pour réduire la dépense publique. Je dis bien chez nos élus, car nous les avions choisis démocratiquement. Persuadés que nous étions, presque tous, que nous payions trop d’impôts ! Et qu’il fallait pour baisser les impôts, baisser les dépenses. Enfin pour préciser, nous étions presque tous d’accord pour qu’il y ait plus d’impôts… pour les autres.

En salle de réa (vidéo AP-HP)



Les vieux sont les premières victimes de l’épidémie. Et la plus forte concentration de vieux, c’est dans les EHPAD, les maisons de retraite. D’où, les risques de propagation rapide de la maladie. Le bon monsieur Ciotti a découvert tout à coup cette situation dramatique. « On a laissé mourir les vieux », s’indignait-il au mois d’avril. Et au terme de la mission parlementaire d’enquête qu’il a conduite, il étrille la gestion de la crise par le gouvernement et fait des préconisations de bon sens : les EHPAD sont insuffisamment médicalisés (pas assez de médecins, d’infirmiers, de soignants). Il ne dit pas où il trouvera l’argent pour ça, mais après tout, il n’est que député d’opposition. Irresponsables responsables.

Confiner… les autres

Tout le monde a à peu près compris que moins on a de contacts, moins on risque la contamination. Le confinement, plus ou moins strict, a montré son efficacité : il ralentit la dispersion du virus, sans l’arrêter, car le virus est toujours là, et, quoi qu’on fasse, il faudra qu’il n’y ait plus assez de cibles pour sa propagation, c’est-à-dire quand une majeure partie de la population sera immunisée (plus de 60%) , soit pour avoir été touchée par le virus, soit par la vaccination. A ce jour, selon l’Institut Pasteur cité par BFMTV, à peine plus de 10 % des Français ont été touchés (sans forcément avoir été malades), avec des variations régionales : 3,6 % en Bretagne et 21,3 % en Ile-de-France.

Il faudrait donc maintenir le confinement, mais j’ai l’impression que le confinement, comme les impôts, c’est bien… pour les autres. Chacun a de bonnes raisons pour justifier que son activité n’est pas plus dangereuse que telle autre, que le service qu’il rend est au moins aussi essentiel que tous ceux qui sont ouverts. Et chaque intérêt particulier va trouver un interprète officiel qui va nous montrer qu’il s’agit de l’intérêt général, et que les arbitrages rendus ne sont pas les bons.

Moi aussi d’ailleurs, je trouve que ce serait bien d’aller au cinéma, de retrouver les copains au bistrot, de faire un bon dîner dans un restaurant sympathique… J’attendrai !

Joue-la comme Zidane, euh comme Merkel

Nos nombreux experts en santé publique sont prompts à nous trouver des exemples de bonnes solutions. Assez peu cependant se sont risqués à nous proposer de suivre la conduite de Trump ou de Bolsonaro, mais on a entendu la petite musique nous invitant à attendre l’immunité de groupe (la herd immunity, l’immunité du troupeau, selon la délicate expression de Boris Johnson). Plus généralement, on a cité le bon exemple de la Suède, et voilà que ça marche moins bien. L’Allemagne aussi s’en sortait mieux, mais aux dernières nouvelles, la situation s’est dégradée dramatiquement.

Alors soyons prudents, pour nous et pour les autres, sans céder à la panique, ni croire aux balivernes des gourous et faux prophètes (malgré leur barbe fleurie) et méfions-nous des yaka-faukon : la situation est bien trop complexe pour les réponses simplistes.

Voirie et Bâtiments, des travaux toujours recommencés

Rues de la ville, routes de nos campagnes, fossés à curer, trottoirs à niveler, pelouses à semer, bâtiments à repeindre, toitures à étancher… la vie de l’adjoint aux travaux et bâtiments n’est pas de tout repos. Jean-Pierre Le Métayer prend son rôle à cœur, sans perdre son flegme et sans s’énerver. Il nous parle de ses principaux dossiers.

On ne parlera pas beaucoup de la rénovation de l’école élémentaire de Beausoleil, et pourtant c’est un très gros dossier.

Oui, ce sera un très gros investissement de ce mandat. Et ça mérite un article particulier. Et le dossier est suivi au plus près par notre collègue Patrick Pons. Mais bâtiments, voirie, espaces verts, etc, c’est déjà tout un programme.

Commençons par les bâtiments alors : le patrimoine de la commune, c’est énorme, n’est-ce pas ?

Oui, la liste est longue, et j’ai beau connaître la commune, puisque j’y vis depuis 25 ans, je serais bien en peine de faire la liste, sans en oublier ! On a parlé de l’école, il y a aussi tout ce qui va avec! Les restaurants scolaires, la garderie, la maison de l’enfance, les aires de jeux.

On pourrait parler des chapelles et surtout de l’église, dont la structure comporte des faiblesses. Quant aux chapelles, elles ont toutes besoin d’entretien courant, mais aussi de travaux de restauration.

Il y a aussi la médiathèque, la salle Alan Meur, tous les équipements sportifs, les logements de la résidence Louis Thomas, de l’ancienne mairie, la maison du cimetière, et bien sûr la résidence du Parc (foyer logement, résidence autonomie).

Avec dans certains cas, des questions difficiles : que fait-on des bâtiments du Marchix (ancienne école publique) que nous avons dû fermer pour des raisons de sécurité ? Quel avenir pour les préfabriqués qui ont abrité le CCAS à côté de la mairie ? Même question pour la perception, boulevard St-Pierre : la DDFIP (le trésor public) ne l’occupera plus à la fin 2021.

Bâtiment communal, la Perception ne sera bientôt plus utilisée par les services fiscaux

La voirie c’est un gros sujet aussi, et beaucoup d’argent à mettre chaque année pour l’entretien.
Oui, on a 240 Km de routes de campagne, et donc 480 km de fossés à curer. C’est énorme, mais il ne faut pas se décourager : mettre assez d’argent chaque année pour maintenir notre patrimoine de voirie en bon état, et si possible l’améliorer. Ce qui implique une surveillance régulière, avec des interventions rapides dès qu’on repère un défaut et une programmation annuelle pour les plus gros travaux.

Des kilomètres de fossés à curer
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Justement, comment se fait la programmation des travaux plus importants ?

Pour les travaux de moyenne importance, on a ce qui s’appelle un marché à bons de commande ; on organise une consultation d’entreprises pour avoir une offre de prix sur une liste prédéfinie : le mètre de bordure, la tonne d’enrobé, etc. L’entreprise retenue est appelée pour réaliser les travaux sur les préconisations de notre bureau d’études. Pour les travaux plus conséquents, la mise en concurrence porte sur un chantier global : par exemple, les travaux d’isolation de la caserne des pongistes, réfection du toit de la salle de judo. Les réponses sont analysées par la commission des marchés et le conseil est informé des résultats.

Bureau d’études, entreprises, alors à quoi servent les comités consultatifs ? Comment ça marche ? Des visites sur le terrain ?

Les membres des comités consultatifs devront se faire l’écho de ce qui se passe sur le terrain, donc faire remonter les besoins. Et participer à définir les priorités, à choisir entre différentes options. Avec le groupe, nous irons sur le terrain pour évaluer les besoins et les classer en fonction de l’urgence. Nous voulons faire participer les riverains pour la mise en sécurité sur certains axes de circulation (Chez-Boissel, route de Serguin, Bocaran, Kerpage). Dans tous les travaux de voirie, on aura une réflexion pour la sécurité des piétons et cyclistes et, si possible, pour créer des liaisons douces entre les villages et le centre.

D’autre part, les habitants peuvent aussi directement signaler les problèmes, soit par téléphone, par mail à l’accueil ; ou encore en utilisant le formulaire du site internet de la commune. Voir ci-dessous.

Ton domaine, c’est aussi les espaces verts, où en est-on du zéro phyto ? De la « gestion différenciée » ?

Les espaces verts, ça se compte en hectares ! Même si les terrains de sports sont traités par les équipes de Questembert Communauté, il reste de grandes aires naturelles comme dans l’ancien camping, des pelouses plus petites et bien sûr les parterres fleuris dans la ville. La commune a sauté le pas du zéro phyto en 2013 et obtenu le prix régional. Il y a eu quelques flottements, mais désormais, c’est acquis. Mais nous devons tous nous habituer à voir des « herbes folles » sur les trottoirs. Et peu à peu faire passer le message de la gestion différenciée : on ne traite pas les grands espaces des aires naturelles comme le gazon des greens du golf.

Dans le bulletin municipal de février 2014

Il y a une carence qui a été fortement soulignée dans la campagne : les circulations douces, les pistes cyclables, les voies piétonnes, les espaces partagés.

C’est clair, c’est un manque flagrant et un sujet auquel il va falloir s’atteler : beaucoup de nos routes communales sont trop étroites pour définir des voies séparées pour piétons, vélos, voitures. Les cheminements doux tracés dans le PLUi sont plutôt des itinéraires de promenade ou de randonnée : j’ai été dans les responsables de la section randonnée de la BO et j’en sais quelque chose. Mais nous devons penser maintenant des trajets utilitaires. Un gros sujet.

Nos routes de campagne sont souvent trop étroites

Et le personnel dédié ?

Il y a 3 équipes, avec beaucoup de polyvalence : la voirie (4 agents), les bâtiments (5 agents) et les espaces verts (6 agents) sous la responsabilité du chef d’atelier au centre technique de Kervault. Je n’oublie pas les 3 agents qui nettoient la ville au quotidien ni les 2 meneurs de chevaux. Nous avons aussi 2 apprentis (un gars, une fille) aux espaces verts et une pour le cheval. Sous l’autorité du directeur des services techniques, assisté d’un technicien Voirie au bureau d’études. Au total, 26 personnes. Et il faut à la fois de l’autorité et du doigté pour piloter les équipes.

En tant qu’adjoint Bâtiments et Travaux, tu es en première ligne quand il y a de grosses intempéries.

Heureusement, ça n’arrive pas tous les jours ! Mais c’est vrai la tempête Alex nous a bien secoués au début octobre. La préfecture nous avait prévenus et tout le monde était mobilisé. Les services techniques ont été à la hauteur, mais aussi les pompiers, les services du Département, les agents d’ENEDIS et les agriculteurs ont eux aussi pris leur part. Il y aura d’autres événements de ce genre, comme il y a plus de vingt ans la chute d’une partie du clocher, l’énorme tempête de neige de 2004 qui avait privé Questembert d’électricité pendant près de 3 jours. En fait, ce que je crains le plus, c’est une grosse période de gel sévère : au dégel, les routes seraient complètement déstabilisées, le sous-sol serait transformé en boue… Et comment imposer des barrières de dégel limitant la circulation ? Il faudrait continuer à transporter les écoliers, à collecter le lait dans les fermes, à approvisionner les élevages en aliment… Il faut remonter, je crois, à 1986 pour une période comparable. Ça peut arriver, ce serait terrible.