Le compte administratif au conseil municipal

Chaque année, le conseil municipal est amené à examiner le « compte administratif », en fait, le compte de résultat de l’exercice écoulé. Pour le vote, il y a rarement des surprises : le vote est souvent unanime. La presse en rend compte brièvement en donnant des chiffres qui ne sont pas forcément faciles à interpréter, et de toute façon, c’est trop succinct. D’où cet article qui mêlera les explications sur la situation communale et les informations plus générales.

Les budgets de nos collectivités : organisés en 2 sections.

Le compte administratif examiné en conseil est en ligne ici sur le site officiel de la commune.

Les instructions ministérielles définissent un cadre global pour la présentation des budgets des communes et des communautés de communes. La première règle est qu’ils doivent équilibrer les dépenses et recettes ! Il arrive que des candidats aux élections municipales promettent un budget équilibré ! J’avais marqué mon étonnement dans un article du 13 mars 2020 Informer, communiquer, une obligation pour les élus

https://questembert-regard-citoyen.fr/?p=489

La deuxième règle concerne l’organisation en 2 sections, la section d’investissement, (pages 8-13) qui rassemble les dépenses et recettes concernant des biens durables : bâtiments, voirie, réseaux, etc. et la section de fonctionnement (pages 2-7) qui regroupe les dépenses courantes (salaires des personnels et les « frais généraux ») et les recettes apportées par les impôts, les dotations de l’Etat, et la participation des usagers au service public (le restaurant scolaire par exemple).

Une vidéo ancienne, mais toujours utile

A quelques semaine des élections de 2014, le Monde avait mis en ligne une vidéo explicative sur le budget des communes. Elle est toujours utile.

Le budget des communes : comment ça marche ? le lien vers la vidéo

Diffusion en vidéo

En raison de la crise sanitaire, le public ne peut pas assister aux sessions du conseil municipal, mais on peut voir ou revoir la séance du 15 février en vidéo

Eh non, il n’y a pas d’argent en mairie !

Ce fut une découverte, absolument inattendue, pour un nouvel élu, il y a de cela quelques années. En effet, la mairie n’a pas d’argent liquide, ni de compte-chèques. C’est le « percepteur », le comptable du « Trésor public » qui encaisse les recettes, qui paie les factures… et qui en plus garde dans ses caisses l’argent de la commune. Le maire, lui, selon les décisions votées par le conseil, émet les factures – les titres de recette – et ordonne les dépenses. Donc inutile de cambrioler une mairie, il n’y a rien dans les caisses.

Des informations accessibles, mais pas toujours faciles à comprendre

Les informations budgétaires sont légalement accessibles à tous les citoyens. D’ailleurs, les délibérations du conseil du 15 février sont publiées sur le site de la commune, avec les annexes, dont le compte administratif. Les conseillers, mais aussi tous les citoyens, sont en droit de demander le détail des lignes budgétaires. Les conseillers ont ainsi demandé au maire d’expliquer pourquoi le compte 6262, frais de télécommunications, est passé de moins de 20 000 en 2019 à presque 50 000 euros en 2020. Stricte application de l’article 15 de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789 Art. 15. La Société a le droit de demander compte à tout Agent public de son administration. Donc, pas la peine de croire « on nous cache tout, on nous dit rien. » Tout est sur la table ! Mais ce n’est pas toujours facile à comprendre.

Regardons d’abord le tableau qui récapitule la section de fonctionnement, la vue d’ensemble, page 2 du document présenté au conseil municipal.

La première ligne sur fond vert donne les intitulés des colonnes des dépenses de fonctionnement  : CA 2017, CA 2018, BP+DM 2019, CA 2019, BP+DM 2020, CA 2020. Les CA, comptes administratifs, et pour les deux dernières années, une colonne BP+DM, le Budget primitif voté en mars, et les « décisions modificatives », qui viennent ajuster les prévisions initiales, comme en 2020, où il a fallu modifier le budget primitif en raison des effets en dépenses et recettes de la crise sanitaire.

Ainsi, les élus – et les citoyens – peuvent repérer des évolutions à surveiller d’une année sur l’autre, et bien sûr, pour les deux derniers exercices vérifier s’il y a ou non un écart entre la prévision (BP+DM) et le résultat final ( CA).

Dépenses de fonctionnement : les lignes sur fond bleu

Dans la première partie du tableau, les lignes sur fond bleu regroupent les chapitres de dépenses. Le chapitre 011 rassemble les « frais généraux » déclinés en 4 lignes, qui elles-mêmes sont détaillées dans les pages suivantes (1,451M€ ); le chapitre 12 donne le total des dépenses de personnel, en 3 lignes détaillées ensuite (3,282 M€) ; l’autre gros chiffre est celui du chapitre 65 « Autres charges de gestion courante » (1,048 M€) dont on trouve le détail ensuite, mais notons déjà les lignes subventions au CCAS, lourdement affecté par la crise sanitaire (416 K€) et aux associations (345 K€), dont la subvention à l’école Notre-Dame dans le cadre du contrat d’association. La dernière ligne importante est le chapitre 66 153 K€ pour les intérêts des emprunts, sachant que le remboursement du capital se fait dans la section d’investissement.

Recettes de fonctionnement

On retrouve une autre ligne sur fond vert pour le tableau des recettes de fonctionnement : CA 2017, CA 2018, BP+DM 2019, CA 2019, BP+DM 2020, CA 2020. Les plus grosses recettes viennent des impôts locaux (ch 73 :5,498 M€ en 2020) et des dotations de l’État et autres (ch 74 : 2,168 M€). La ligne 70 (505 K€) correspond entre autres aux recettes du restaurant scolaire (273 K€). Ces données globales sont détaillées dans les pages suivantes.

Les recettes et dépenses d’ordre

A côté de ces dépenses et recettes réelles, on trouve ce qu’on appelle les recettes et dépenses d’ordres. Pour dire les choses simplement, ce sont des jeux d’écriture. En recettes, on trouve essentiellement les « travaux en régie », c’est-à-dire la valorisation du travail des personnels communaux dans les investissements. Dans les dépenses, on trouve la dotation aux amortissements : il faut provisionner le remplacement des biens en fonction de leur durée de vie.

Deux lignes particulières

En dépenses de fonctionnement, la ligne 023 qui n’apparaît que dans les colonnes BP+DM : Virement à la section d’investissement avec la somme de 1,625 M€ au BP 2020. On retrouve cette même somme dans la section d’investissement à la page 9 du document Compte Administratif (ligne 021).

L’autre ligne à remarquer apparaît au bas de la page 2 et seulement dans les colonnes CA : Solde de fonctionnement 2,024 M€. Cette somme représente l’excédent constaté à la fin de l’exercice 2020, alors que la ligne 023 définissait un objectif à atteindre dans la gestion courante.

Un excédent qui assure les moyens pour l’investissement

C’est un excédent important – un peu plus de 31 % – assez nettement supérieur à celui que dégagent les communes de la même strate (de 5 000 à 10 000 habitants) : 14 % en moyenne. Ces informations comparatives sont accessibles sur le site Collectivités locales, en suivant le lien Comptes individuels des collectivités.

Il ne s’agit pas de se glorifier des « bénéfices », mais de s’assurer, par une gestion très maîtrisée, les moyens des investissements de la commune. Ne vous méprenez pas sur ce commentaire : je ne veux pas souligner le bon travail de la nouvelle municipalité, d’ailleurs vous me feriez remarquer que ce n’est qu’une demi-année ou presque. Non, c’est une gestion dans la continuité, comme la gestion de la municipalité antérieure continuait celle d’avant 2014 (mais, ils ne s’en sont rendu compte que tardivement!).

A partir de la page 8, la section d’investissement

L ‘excédent dégagé en fonctionnement vient alimenter les recettes d’investissement après le vote en session budgétaire. Dans le tableau ci-dessous, on voit comment a été traité l’excédent 2019 pour le budget 2020. On retrouve ces chiffres à la page 9 du CA : à la première ligne 001 en bleu, le solde reporté (439 K€), puis un peu au-dessous, la ligne 1068, Excédent de fonctionnement capitalisé : 2,167 M€.

La délibération prise au moment du BP 2020

Les principales recettes d’investissement (page 9)

Outre ces deux chiffres, on retrouve en prévision, au BP, le virement à la section d’investissement 1,635 M€, mais la ligne 021 est vide dans la colonne CA.

Plus haut sur la page, le chapitre 10 regroupe, en plus de la ligne 1068, le FCTVA (Fonds de Compensation de la TVA : la commune paie la TVA, mais elle est – partiellement – remboursée de cette dépense), le produit de la Taxe d’aménagement sur les permis de construire.

Le chapitre 16 retrace les emprunts, quand il y en a. Au chapitre 40 est inscrite la dotation aux amortissements qu’on avait vue en dépense de fonctionnement.

Les principales dépenses d’investissement

Dans la vue d’ensemble, on trouve le remboursement du capital des emprunts : 867 K€, et des lignes Immobilisations incorporelles, immobilisations corporelles, immobilisations en cours, qui sont plus détaillées dans les pages suivantes. Noter aussi les travaux en régie (127 K€, qui ont été vus en recettes de fonctionnement) : la section d’investissement paie au fonctionnement les heures de travail du personnel communal qui ont produit des biens durables ; par exemple, les techniciens du bureau d’études ont préparé des investissements en voirie (plans, dossiers d’appel d’offres).

A partir de la page 10, sont présentées les opérations avec, à gauche, les dépenses et, à droite, les recettes. Pour chaque opération, on trouve une colonne report (de l’année précédente), une colonne nouveaux crédits, puis le total BP+DM, avant la colonne CA (les réalisations) et les sommes reportées. Du côté des recettes, on ne trouve guère que les subventions affectées aux opérations, sachant que l’essentiel des recettes viennent de l’opération non-affectée en page 10.

Les deux plus grosses opérations sont l’école (op 102 : 926 K€) et la voirie (op 110 :873 K€). L’observation la plus importante, dans ce CA 2020, est l’écart entre la prévision à 6,828 M€) et la réalisation (3,354 M€  : c’est souvent le cas, mais la crise sanitaire est venue creuser cette différence.

A chacun d’approfondir

J’ai tenté dans cet article de rendre accessibles des informations nécessaires pour comprendre un peu l’action municipale. Chaque citoyen peut approfondir en confrontant cette présentation synthétique au document vu par les conseillers municipaux. Je dirais même que c’est nécessaire pour tout citoyen qui se veut actif.

A suivre…

Notre territoire et la Région Bretagne

Maxime Picard, élu à Questembert, est aussi conseiller régional. A ce titre, il suit de prés les dossiers locaux, mais il a aussi une délégation sur les questions d’emploi et de formation. Il répond à mes questions.

L’action régionale, c’est quoi pour Questembert ?

Maxime Picard : Pour résumer, il faut retenir le lycée, la desserte ferroviaire en compétences propres, mais aussi le développement économique, l’emploi, la formation professionnelle, l’aménagement du territoire en coopération avec les acteurs locaux.

La Région a la responsabilité des lycées et donc du lycée Marcellin Berthelot….

Maxime Picard : Oui, c’est là où la Région met le plus de crédits. Nous avons désormais une idée précise du programme de travaux, pour une enveloppe aussi élevée qu’un lycée neuf, soit plus de 20 millions d’Euros.

Le lycée Marcellin Berthelot sera complètement rénové pour plus de 20 M€

La restauration scolaire est un gros point faible du lycée actuellement puisque la cuisine n’accueille pas de légumerie et ne peut donc pas stocker de produits frais, ou si peu. Ce sera l’un des objets des travaux. A l’échelle du Pays de Vannes, nous avons un Plan alimentaire Territorial qui n’est pas fabuleux mais qui dit évidemment que manger local est une priorité. Pour cela, il faut que l’acheteur de la restauration scolaire collège/lycée ait les moyens matériels, financiers et les directives en ce sens. Or ce n’est pas le cas, avec au passage l’incongruité que ces acheteurs sont des fonctionnaires d’Etat qui répondent plus ou moins à des consignes de départements et de régions. Ce n’est pas logique du tout.

J’entends dire que ça coince avec le département qui construit un collège neuf

Maxime Picard : On se souvient de la scène : en janvier 2019, François Goulard s’était invité aux vœux de Mme Martin, alors maire de notre commune. Il avait alors annoncé la livraison d’un collège neuf dans un délai record : 2021!. Boris Lemaire en avait parlé dans cet article Des voeux, une annonce, et une certaine manière de faire de la politique ! Résultat ? Pour aller le plus vite possible, le département a placé le collège dans les espaces vides, sans s’interroger sur le devenir du restaurant scolaire qui dépend du lycée. Ce dernier va rentrer dans l’enceinte du lycée et disparaître du parking des Buttes. Le nouveau collège, lui, « avance » au ras de la voirie actuelle. C’est très malheureux et pas pertinent du tout !
Visiblement, les considérations politiciennes ont prévalu et pas la sécurité de nos enfants autour des cars scolaires. Le maire de Questembert va lancer une étude urbaine sur toute cette zone pour améliorer au maximum les aménagements de ce parking qui doit certes accueillir des véhicules mais aussi organiser la circulation des piétons et autres cyclistes.

La Région s’investit dans les mobilités, et particulièrement la desserte ferroviaire

Maxime Picard : Pour la Gare de Questembert, on en est pour un lundi « normal » par exemple à 26 arrêts, 13 dans chaque sens. Ce chiffre n’a cessé d’augmenter, certes doucement, mais constamment. C’est un bon résultat, et les enjeux pour aller plus loin sur cette ligne entre Quimper et Rennes sont nombreux : numériser  la ligne pour réduire la taille des sillons, centralisés en gare Montparnasse et qui peut permettre en toute sécurité d’augmenter le trafic.

La signalisation numérique permet des cadences plus rapides : moins de temps entre deux trains successifs sur une même voie.

Rappelons aussi que cette ligne accueille les TGV qui vont à la pointe de la Bretagne. Rappelons qu’il faut du fret pour réduire le nombre de poids lourds sur nos routes. Rappelons enfin que les lignes longues européennes, les fameux  trains de nuit qui reliaient hier la Bretagne à l’Espagne, demain à Bruxelles, ces trains là ont disparu alors que les « Intercités » Quimper-Hendaye existaient encore il y a peu. Dommage car les Nantes-Lyon et les Nantes-Bordeaux existent encore et ce sont des lignes qui ne passent pas par Paris !

La Région gère aussi le transport scolaire

Maxime Picard : La Région a récupéré les 4 services de transport scolaire des 4 départements. Chaque système était très différent : en Ille-et-Vilaine, la moitié du service était gérée en direct par le Département. En Finistère, les cars scolaires étaient aussi des lignes régulières pour les voyageurs adultes. Le service des Côtes d’Armor avait les tarifs les plus élevés, et le Morbihan avait autant d’arrêts que les 3 autres réunis. Autant dire qu’unifier le service est plus que sportif.
Ajoutons une originalité questembertoise avec un syndicat local de transport que nous avons toutes les peines à dissoudre… Au final, la sagesse était de ne pas trop bousculer le service en place le temps de se rôder. Ce n’est pas parfait, mais on y arrive lentement.

Et cette délégation pour l’Emploi, en quoi ça consiste ?

Maxime Picard : On est passé sans transition d’une période faste à une période de crise. Le chiffre du chômage approchait les 7%. Il est désormais bien plus élevé. Surtout, toute notre économie vit sous perfusion et nul ne mesure la profondeur de la crise encore aujourd’hui.
Dans cette période, nous avons veillé à ce que l’armature de formation tienne le choc. Les structures de l’éducation de notre territoire, le lycée et la MFR sont solides. D’autres organismes privés ont souffert. C’est surtout l’apprentissage qui nous inquiète tant la réforme du pouvoir actuel n’a pas compris que s’en remettre à la conjoncture économique comportait un risque. Et nous y sommes. Quelle entreprise peut s’engager aisément aujourd’hui à accueillir un apprenti dans le contexte ?
Du coup, nous travaillons sur deux sujets : le premier va commencer bientôt et vise à relier l’insertion sociale et professionnelle des départements et la formation professionnelle. C’est le Conseil Départemental du Finistère qui est à l’origine de l’expérimentation. L’autre est la mise en place d’une plateforme d’orientation tout au long de la vie. Car nous voulons consacrer un véritable droit à l’orientation professionnelle.

Mais plus précisément, que fait la Région en soutien à notre territoire ?

Maxime Picard : La relation de la Région avec les Territoires est ancienne.
Depuis de nombreuses années, des appels à projets ont été lancés qui permettaient de retravailler l’attractivité des centres-bourgs. Il est triste que notre commune ne s’y soit pas inscrite, à l’instar de nos voisins de La Vraie-Croix, de Noyal-Muzillac, voire d’Allaire. Les enveloppes financières allaient de 600000 à un million d’Euros …
Au-delà, nous aurons un sujet d’aménagement délicat à Célac sur la continuité écologique de l’Etang avec la rivière du Tohon, et un autre sur le plan régional de gestion des déchets.
Globalement, le soutien de la Région passait hier par le Pays de Vannes. Le choix qui ne me convainc pas est de caler un dialogue uniquement entre la Région et les intercommunalités. Or, le Pays de Vannes fonctionnait très bien, avec une belle articulation entre l’Agglomération de Vannes et les territoires de Muzillac et Questembert. Pierre Le Bodo puis David Robo ont validé cette dynamique et nous voulons la poursuivre. Il faudra que la Région l’entende et le permette !

À cheval…

Nous avons tous été heureux que nos chevaux reprenaient le collier ! Pendant un moment, ils avaient semblé confinés eux aussi dans leur pâture ou leur écurie. Les voilà maintenant affectés à de nouvelles missions en plus de la collecte des sacs jaunes. Un bel avenir pour les chevaux territoriaux titrait Ouest-France.

Débardage à cheval, la solution pour les fonds de vallée

Sous les effets de la déprise agricole – des terres difficilement exploitables, peu accessible, trop humides – de nombreuses parcelles sur les landes ou dans les fonds de vallée sont en voie de fermeture. On en voit un bon exemple entre la queue de l’étang de Célac et le Pont-à-tan : des prés de fauche tardive et de pâturage extensif sont envahis de saules , dont certains ont été abattus par la tempête. Impossible évidemment d’accéder avec un tracteur. Le cheval est dès lors le moyen de débarder les arbres qu’on veut enlever sans endommager le milieu. Il faut pour cela du personnel qualifié… et enthousiaste. C’est le cas. Alors peut-être un jour reverra-t-on des vaches paître ces pâtures de fond de vallée.

Célac, débardage à Célac (photo mairie)

Exit le projet de cité équestre…

L’article de presse s’ouvrait sur l’acte de décès du projet de cité équestre qui avait tant emballé Mme Martin. Pour ma part, je n’avais jamais trop cru à cette idée, connaissant les difficultés qu’avaient des villes comme Hennebont ou Lamballe à valoriser leurs haras nationaux, malgré leur longue histoire.

Et pourtant, l’ambition de la liste Nouvel Elan se fondait sur des atouts incontestables, comme l’hippodrome du Resto, les formations « cheval » proposées par la Maison Familiale, les Écuries du Vieux Puits et le grand nombre d’amateurs. Il est naturel et même nécessaire quand on se lance dans l’action municipale de proposer de beaux projets : il faut bien rêver un peu et donner à rêver. En tentant le plus possible de donner corps à ce rêve à partir d’une bonne connaissance des réalités, des contraintes et des ressources.

Mais les atouts « cheval » sont toujours là

Oui, tout ce qui avait nourri le projet est toujours là. Et la municipalité d’aujourd’hui doit s’appuyer sur l’existant et tâcher de le conforter. Même si elle a su se diversifier vers les métiers du paysage, la MFREO conserve une filière cheval étoffée et attractive. Les Ecuries du Vieux Puits exploitent un bel équipement et rassemblent des cavaliers de haut niveau.

Stage CCE aux Écuries du Vieux Puits

Quant à l’hippodrome du Resto, il reste un site attractif, même si l’engouement pour les courses de chevaux est moins fort aujourd’hui, même si également l’attrait du Pari Mutuel est largement capté par les jeux en ligne. On sait bien aussi que la Société des Courses, déjà fragile, a beaucoup perdu avec la disparition de son président G. Ridel. On imagine mal que la municipalité se désintéresse de l’hippodrome – un espace naturel de grande valeur – et de l’activité hippique.

Avis aux amateurs
Je ne suis pas un spécialiste du cheval; les seuls que j’ai connus un peu sont ceux qui tiraient le tombereau de betteraves, le brabant, la charrette ou la herse. Mais il y a à Questembert des passionnés qui pourraient se saisir du sujet et reprendre le flambeau.

Le cheval à la charrette (musée de Bretagne)

Directement de la bouche du cheval? Juste pour rire un peu

« Vous ne le saviez peut-être pas, mais le cheval est une source fiable. Enfin, c’est ce que sous-entend l’expression « straight from the horse’s mouth » (directement de la bouche du cheval), utilisée aux États-Unis pour souligner que l’on est certain de ce que l’on avance. » Recopié de cet article Si elle vient « directement de la bouche du cheval », votre info est sûre… en anglais. J’ai même piqué l’image…



Les vœux de Maxime Picard

Maire adjoint à Questembert, Vice-président de Questembert Communauté, Maxime Picard, qui est également conseiller régional, a présenté ses vœux en vidéo sur le site des infos du pays gallo. Je reviens sur sa brève intervention (4 minutes) pour en souligner les grandes lignes.

Pas de vœux publics cette année

En raison de la crise sanitaire, les élus se sont tournés vers la solution vidéo en ligne. Ça ne remplace pas le contact direct, mais il faudra attendre que la vaccination nous ait mis à l’abri du danger pour retrouver une vie normale. Sur ce point, Maxime Picard qu’il serait bon que les collectivités locales puissent apporter leur soutien à la mise en œuvre de la campagne de vaccination : chacun doit pouvoir contribuer à la solidarité face à la pandémie.

Une crise sanitaire, mais aussi une crise sociale et environnementale

Les effets de la pandémie se font sentir dans nos relations sociales : moins de contacts, plus d’isolement, tout cela est un peu déprimant, et encore plus difficile pour les plus fragiles. Sur le plan économique, la situation est grave, et certains secteurs n’ont presque plus d’activité : cafés et restaurants, mais aussi les cinémas, les salles de spectacles. Quand pourront-ils retrouver leur activité, nul peut le dire précisément. En attendant, nous pouvons contribuer à notre niveau par exemple en consommant localement, en utilisant les services « click and collect » quand ils ont proposés. Même si notre région est plus épargnée que d’autres, nous sommes soumis à la crise environnementale, et nous ne devons pas l’oublier malgré la prégnance de la crise sanitaire.

Une année d’élections régionales et départementales

L’année 2021 sera aussi une année d’élections : au mois de juin, en principe, nous serons appelés à voter pour les conseillers départementaux et régionaux. La situation actuelle, qui vient après les tensions sociales et les manifestations des gilets jaunes, renforce encore le climat de défiance vis-à-vis de tous les élus. Une défiance qui vient en partie de leur incapacité à donner des réponses adéquates aux attentes des citoyens. Les candidats devront éclairer les électeurs sur le bilan de leur action, et proposer des projets ambitieux pour le département et la région. Nos territoires ont des atouts, qui nous permettent de rester optimistes.

Mais le premier souhait exprimé par Maxime Picard, c’est que 2021 nous garde en bonne santé.

Les vœux de Boris Lemaire

Samedi 9 janvier, premier samedi de l’année, la tradition aurait voulu que nous nous retrouvions nombreux à l’Asphodèle pour la cérémonie des vœux et l’accueil des nouveaux habitants. La crise sanitaire nous a privés de ce moment convivial. Face à cette situation, Boris Lemaire a choisi une cérémonie en deux temps : une brève allocution pour nous souhaiter une bonne année et une conférence de presse où il a répondu aux questions des correspondants des médias locaux pour faire un point d’étape et donner quelques perspectives pour l’année 2021.

Du temps pour écouter, du temps pour lire

Les paroles s’envolent, les écrits restent, une expression que vous trouverez en latin dans les pages roses du petit Larousse. C’est moins vrai aujourd’hui avec les moyens d’enregistrement dont nous disposons. Et l’intérêt de réécouter ou de revoir un moment comme les vœux est de mieux percevoir l’intonation, la présence de l’orateur. Mais ça prend du temps ! Et l’auditeur/spectateur peut se laisser distraire par des éléments extérieurs. D’où l’intérêt de l’écrit. Mais les organes de presse comme Le Télégramme ou Ouest-France ne peuvent accorder qu’un place restreinte aux événements locaux, en général, 60/80 lignes de texte avec une photo. Voir ici l’article du Télégramme et ici l’article d’Ouest-France. Voilà pourquoi je vous propose un compte-rendu plus étoffé à peu près 8 fois plus long. Vous pouvez lire, survoler, revenir en arrière : en 5 ou 6 minutes, vous aurez saisi l’essentiel de l’information tandis que pour écouter l’interview de Boris Lemaire, il vous faudra 40 minutes.

Un retour sur 2020 en photos et une brève allocution
En quelques images, le diaporama a retracé les points forts de l’année passée, de l’installation du conseil à la distribution des chocolats aux aînés en passant par des images de l’Inopiné Festival ou des dégâts de la tempête. Puis le maire a rappelé le contexte difficile créé par la pandémie ; comme nous tous, il souhaite que la situation s’améliore avec l’arrivée du vaccin. Malgré les difficultés, il a souligné sa volonté et celle du conseil municipal de mobiliser les énergies et redonner de la dynamique à notre commune et à notre territoire. « Les défis qui nous attendent sont grands, mais ils sont aussi excitants. Nous les relèverons ensemble grâce à notre engagement solidaire et à notre volonté d’innovation » C’est à écouter ici.

Un point d’étape avant les questions réponses avec les correspondants de la presse locale

En quelques minutes, Boris Lemaire a présenté un point d’étape depuis l’installation du nouveau conseil et dressé à grands traits les perspectives pour 2021 avant de se prêter avec beaucoup de simplicité au jeu des questions-réponses. C’est à écouter ici.

Une situation qu’on a jamais connue

Cafés, restaurants, salles de sports, etc. sont fermés, avec des conséquences lourdes tant sur le plan économique que de la vie sociale. Le maire et les élus ont eu à cœur de pallier ces difficultés, en fonction de leurs moyens et de leurs compétences. Mais la situation ne va pas s’améliorer tout de suite et elle risque même de devenir encore plus délicate.

Mais les élus ne sont pas restés inactifs et se sont investis dans leur mission. Les services scolaires ont été les plus impactés par la crise : comment accueillir au mieux les élèves et les personnels dans le respect des contraintes sanitaires ? La crise aussi a perturbé le fonctionnement des associations et révélé les difficultés des personnes isolées; les élus en ont mieux pris conscience en allant à leur rencontre pendant la période des fêtes.

Comme les Questembertois le réclamaient, les services techniques ont été mobilisés pour le nettoiement de la ville, les espaces verts, et les bâtiments. Les visites approfondies ont conduit à restreindre l’accès à certains bâtiments, et même à fermer la salle du Marchix, ce qui a gêné les associations qui l’utilisaient, mais il n’y avait pas d’autre choix possible.

Comme prévu, la restauration de l’école élémentaire de Beausoleil a connu sa première phase avec le désamiantage : le timing est respecté ! Pour les futurs aménagements, la municipalité a souhaité associer les personnels : c’est la mise en application d’un engagement de campagne pour la démocratie participative.

Dans cette même optique, et malgré le coronavirus, les comités consultatifs sont en place et ils se sont mis au travail. Par exemple, le pedibus qui s’était essoufflé va redémarrer prochainement. Le cahier des charges de la restauration scolaire a été remis en débat, en liaison avec les partenaires de Questembert Communauté. Pour la commission agricole, c’est un peu plus compliqué parce que ça mobilise des groupes plus importants, mais la commission est en marche.

Besoin de culture

La culture est un des axes forts de l’action municipale ; mais c’était surtout un besoin, une attente forte des Questembertois pour l’été au sortir du confinement. La municipalité s’est concentrée sur des propositions simples qui ont rencontré un bon succès : Questembert en photos, les soirées Picnic & Croq’Not et l’Inopiné Festival.

Questembert Communauté, le PCAET et la transition écologique

Premier vice-président en charge de la transition écologique, Boris Lemaire a repris en charge le dossier du PCAET (Plan Climat Air Energie Territorial). Voir ici l’interview de Boris Lemaire sur le PCAET. A la rentrée de septembre, il a organisé une réunion de sensibilisation pour les élus du territoire, une réunion qui a rassemblé une soixantaine de conseillers municipaux. A la suite de cette journée, plusieurs commissions thématiques ont été constituées : plus de 20 % des conseillers du territoire s’y sont inscrits. Pour l’implication des habitants, la Communauté a eu recours à des outils modernes de communication afin de pallier les difficultés liées aux contraintes sanitaires. La consultation a été un vrai succès : 2 170 personnes ont participé à la concertation citoyenne sur la Plan climat. Au total, 108 idées ont été émises et transmises aux élus des cinq groupes de travail. Les conditions sont réunies pour construire un PCAET ambitieux et adapté aux enjeux de notre territoire.

Une démographie dynamique

On l’a vu dans la presse : la population de Questembert s’accroît ; celle aussi de toute la communauté, plus rapidement sur la partie Ouest (Berric, Lauzach, La Vraie-Croix, Le Cours, Larré, Molac) et un peu moins à l’Est. D’ailleurs le marché immobilier est dynamique ; les zones à construire se vendent très rapidement. Cela implique une adaptation des voiries et des réseaux avec une demande d’aménagements pour favoriser les mobilités douces.

Quant au quartier de la gare, il est en profonde mutation et ce n’est pas fini : nous y verrons bientôt la maison des services au public et le site Nutréa (ex Guyomarc’h) fermé aujourd’hui va être radicalement transformé. Pour le centre-ville, la commune a été retenue dans l’appel à projets de l’Etat : petites villes de demain. L’effort collectif à hauteur de 30000 euros lancé autour des animations de la fin de l’année en collaborations avec les acteurs économiques, l’UDEQ en particulier, va se prolonger par la construction du projet qui va mobiliser des moyens humains et financiers. La revitalisation du centre ville va confirmer le rôle de Questembert pour locomotive du territoire communautaire : une petite ville centre qui bouge, ça redonne de la force à tout le territoire, sans pour autant nier la singularité de chacune des communes de la Communauté.

Un nouvel événement majeur pour les 7 et 8 mai

C’est le point sur lequel la presse locale a mis l’accent : Boris Lemaire a annoncé le lancement d’un nouvel événement destiné à s’inscrire durablement dans le paysage culturel breton. Les 7 et 8 mai, ce sera la première édition de cet événement centré sur la musique celtique, avec des artistes de premier plan. Il y aura des concerts en plein air et en salle, du gratuit et du payant. Mais ce ne sera pas seulement de la musique, tous les aspects de la culture seront pris en compte, la danse, la langue (breton et gallo). Tout n’est pas encore calé, mais un petit groupe d’élus, d’employés et de bénévoles y travaillent d’arrache-pied.

A bâtons rompus : réponses aux questions des correspondants de presse

Questions réponses

La vaccination, où en est-on ?

Au moment de l’interview, on avait peu d’information. Les choses se sont clarifiées depuis. A voir sur le site de sante.fr.

Petites villes de demain, comment la population sera-t-elle impliquée ?

C’est une obligation forte de la démarche. Il y aura plusieurs niveaux : en premier lieu, les acteurs économiques et leurs organisations, l’UDEQ et la CCI (Chambre de Commerce et d’Industrie), bien sûr tous les habitants du centre, mais pas seulement. Par exemple, la problématique de la circulation et du stationnement concerne tous ceux qui viennent au centre-ville pour les différents services, donc aussi bien les Questembertois de la partie rurale que les habitants des communes voisines. C’est pour ça que Questembert Communauté est partie prenante du projet. A ce jour, les modalités de cette démarche participative ne sont pas encore arrêtées. N.B. Traditionnellement, à Questembert, nous parlons du centre-ville, et nous sommes beaucoup à être attachés à cette tradition.

La population s’accroît

En effet, jamais Questembert n’avait atteint ce chiffre de 7997 ! Pas encore 8000. La croissance continue, mais si elle est un peu moins forte qu’il y a 15-20 ans. Cette croissance impose d’adapter les services publics. La voirie en particulier doit être adaptée aux nouvelles attentes de mobilité douce, mais il ne faut pas se leurrer : en zone rurale, la voiture reste un outil majeur de déplacement. Sans oublier les usages agricoles.

Les chiffres de l’INSEE

Une demande de salle des fêtes

En effet, c’est une demande constante et la municipalité doit entamer la discussion avec les usagers, sans doute dans un comité spécifique. En tout état de cause, ce projet ne sera pas réalisable avant la deuxième partie du mandat : la priorité à ce jour est d’achever la réhabilitation de l’école Beausoleil.

De la signalétique bretonne ?

C’est un vrai sujet, mais qui reste difficile et assez coûteux : il faudra imaginer une signalétique trilingue, français, breton, gallo. À commencer sans doute par les nouveaux lotissements ; et aussi par les écoles Beausoleil et Notre-Dame qui ont ouvert des sections bilingues.

L’annulation du marché de Noël

Le marché de Noël organisé par l’association Quest’N’Bike n’a pas pu avoir lieu : ces marchés devaient se tenir en même temps que les marchés « ordinaires » donc pour Questembert soit le lundi soit le mercredi fin d’après-midi. Le dossier avait été monté et présenté en préfecture. Sans réponse nette au 5 décembre pour un événement prévu le 12, il a été décidé de renoncer. Pour ne pas risquer de mettre en porte-à-faux l’association et ses bénévoles. Le sujet avait été abordé au conseil municipal dans une question orale. L’élu qui avait posé la question a cru bon d’y revenir, notant que l’organisation des marchés est du ressort du maire. Sans doute, mais fallait-il autoriser ce marché et mettre en danger les organisateurs et le public ?

Les animations pendant le marché ?

Deux questions ont été posées sur les animations de rue organisées en décembre. Pourquoi avoir choisi les temps de marché au lieu de proposer le samedi oule dimanche pour attirer du monde ? A quoi ont servi ces déambulations les mercredis 24 et 31 décembre alors qu’il n’y avait pas de marché ? Pour les mercredis, le maire regrette un manque de coordination : la mairie n’a pas eu l’information sur l’annulation des marchés du mercredi. Quant au choix de mettre les animations les jours de marché, il s’agissait de conforter l’existant plutôt que de tenter quelque chose de différent ; en tout cas, seuls les commerces de bouche étaient ouverts les dimanches matin alors que tous les commerces étaient autorisés à ouvrir.

Les cafés et restaurants ?

Cafés et restaurants sont très fortement impactés par la crise et personne ne sait quand ils pourront ouvrir à nouveau. À côté des aides de l’Etat qui sont ce qu’elles sont, la commune ne peut pas agir directement, d’autant que l’économie est de la compétence de Questembert Communauté. Cependant les bons d’achat distribués sont fléchés vers le commerce local. Il est difficile pour la commune d’aller plus loin.

La fusion UDEQ et UDE semble au point mort, que peut faire la commune ?

La fusion entre ces deux associations est sans doute une bonne idée, mais les différences sont importantes : l’UDEQ centre son action sur l’animation commerciale alors que l’UDE tente d’accompagner les entreprises en général en leur permettant de travailler en réseau. C’est aux deux associations d’écrire ensemble leur projet commun.

Comment seront les six prochains mois ?

Bien malin qui prétendrait avoir une vision claire de cette année qui commence : les effets de la crise sanitaire seront encore très lourds sur les 6 premiers mois, et on peut espérer sans aucune certitude que ça ira mieux après. Pourtant Boris Lemaire se veut optimiste ; il regarde avec attention ce qui se fait dans des villes comparables et il échange avec ses collègues maires Anne Gallo à St-Avé et Yves Bleunven à Grand-Champ, pour ne citer que ces deux exemples.

Outre la réhabilitation de l’école, dont il a été question, la municipalité va s’atteler à l’écriture du projet « petite ville de demain » : ce ne sera pas achevé avant le milieu de l’année prochaine, mais il faudra déjà lancer des réalisations dont l’évidence sera reconnue. Certaines actions seront inscrites dans le PPI (projet pluriannuel d’investissement) qui sera présenté au prochain conseil. Avec une grosse importance accordée à l’entretien du patrimoine (bâtiments et voirie) et en particulier à la rénovation énergétique. Des groupes de citoyens ont aussi manifesté de l’intérêt pour des tiers-lieux, des espaces un peu fourre-tout où collectivement on essaie de tisser du lien en faisant ensemble.

Au niveau du vécu ? Un maire heureux

Ce n’était pas la dernière question, mais ça fait une belle conclusion. Boris Lemaire explique que son engagement dans la vie publique locale n’est pas dû au hasard. Son père lui a montré le chemin dans sa région de naissance du côté d’Epernay. Aujourd’hui, il s’épanouit totalement dans sa vie de maire : mener des projets qui répondent aux besoins des gens, voir dans le regard des autres les retours positifs. « On répond aux sollicitations, on rencontre ceux qui le souhaitent, on construit avec eux les projets.« 

Le syndicat d’eau et d’assainissement, deux ou trois choses à savoir

Au conseil municipal du 16 novembre, Jacky Chauvin, premier adjoint, délégué au SIAEP, a présenté les rapports d’activités de ce syndicat tant pour l’eau que pour l’assainissement, rapports dont les résumés sont annexés au compte-rendu du conseil. Vous trouverez ici le résumé concernant l’eau et là le résumé sur l’assainissement. Les rapports complets des trois dernières années (RPQS) sont accessibles sur le site du SIAEP : 40 pages pour le service de l’eau , 42 pour l’assainissement collectif et 19 pour l’assainissement non collectif. Des sujets complexes que Jacky Chauvin connaît bien, il a été délégué de la commune au comité syndical de 1995 à 2014 et il en a été président pendant le mandat 2008-2014.


Remarque complémentaire : le site du SIAEP
Cet article se veut une explication « grand public » des rapports présentés au conseil municipal, avec un volet historique en complément. Le site du SIAEP est évidemment plus complet et plus riche. N’hésitez pas à vous y connecter.

Une obligation, mais une nécessité démocratique

La présentation des rapports d’activités devant les conseils municipaux est une obligation, c’est prévu par les textes. Mais c’est souvent fastidieux, et, malheureusement, très « administratif. » Pourtant, c’est nécessaire et encore plus en début de mandat lorsque les nouveaux élus n’ont encore qu’une perception vague du tissu institutionnel où la commune est impliquée. Et si les élus sont peu informés de ce contexte, comment les habitants pourraient-ils s’y retrouver? Donner l’essentiel des informations du rapport annuel du SIAEP, et apporter quelques éclairages complémentaires pour le grand public, tels seront les deux objectifs de cet article.

Le SIAEP, c’est quoi?

Un syndicat de communes : des communes se regroupent pour conduire ensemble des actions qui leur sont utiles. Les communes ont délégué au SIAEP trois compétences : la distribution d’eau potable, l’assainissement des eaux usées, le suivi et le contrôle de l’assainissement individuel.

Le syndicat est administré par les délégués des communes avec un bureau dont le président est Raymond Houeix, maire de Le Cours. Il suit particulièrement la partie eau potable. Il est assisté de 3 vice-présidents : Jacky Chauvin pour la partie assainissement collectif, Michèle Le Roux de Caden pour la relation à l’abonné et pour le suivi de l’assainissement non-collectif, et Marcel Ars de Molac pour le suivi des travaux. La commune de Questembert est représentée au comité syndical par 2 délégués titulaires, Jacky Chauvin, Jean-Pierre Le Métayer, et deux suppléants Alain Guénégo et Frédéric Poeydemenge. Les élus sont assistés par une petite équipe administrative et technique sous l’autorité de la Directrice générale, appuyée par une responsable technique . Mais la gestion quotidienne du service est confiée par des contrats d’affermage à des sociétés privées. Depuis janvier 2020, suite aux appels d’offres lancés par le syndicat, Veolia a obtenu la gestion de l’assainissement collectif et SAUR la gestion de l’eau potable. A l’inverse de la situation antérieure, de janvier 2008 à décembre 2019.

Le SIAEP de Questembert, un peu d’histoire

A l’origine, ces domaines, eau et assainissement, étaient du ressort des communes. Ainsi, en 1954, Questembert s’est dotée d’un réseau d’adduction d’eau potable à partir de la source du Logo, avec le château d’eau de la rue du Calvaire.

Le Logo, première station de pompage

Presque en même temps, la commune a créé un réseau de tout-à-l’égout relié à la station d’épuration du Pont-Plat. Peu à peu les communes se sont regroupées : Questembert, Molac, Larré, Le Cours, Limerzel, Péaule, Le Guerno, Marzan et pour partie Noyal-Muzillac. Tout récemment, Malansac et Caden ont rejoint le syndicat. Mais la production locale d’eau potable a été très vite insuffisante : le captage de Brespan en Limerzel a été fermé en raison d’une trop forte charge en nitrates, la station du Logo, protégée par un périmètre étendu ne produit qu’une partie de l’eau nécessaire pour les 9 communes du SIAEP (150 000 m3 sur les 900 000 m3 distribués). Le syndicat s’est donc interconnecté avec le syndicat départemental de l’eau (Eau du Morbihan aujourd’hui) qui fédère les moyens de production et assure le transport vers les collectivités en charge de la distribution.

Eau du Morbihan : une carte pour comprendre

Le syndicat Eau du Morbihan recouvre le département… à l’exception des deux communautés d’agglomération, Vannes et Lorient. Ce qui n’est pas sans conséquence : la plus notable est que dans le secteur rural, on a besoin de beaucoup plus de canalisations que dans les villes! Dans le périmètre de notre syndicat, il faut 56 mètres de canalisation pour un abonné, pour le SIAEP de la Presqu’île de Rhuys, il faut 27 mètres… et dans la ville de Vannes, à peine 9 mètres.

La carte du syndicat Eau du Morbihan

Au SIAEP de Questembert, seulement la distribution d’eau potable

Désormais, en ce qui concerne l’eau potable, notre syndicat local ne s’occupe plus que de la distribution. La production (sources et usines de potabilisation) et le transport (par des des feeders interconnectés) sont de la compétence d’Eau du Morbihan. Et donc, l’eau pompée de notre site historique du Logo nous est revendue par Eau du Morbihan! Qui complète pour nous essentiellement avec de l’eau produite par l’usine de Férel sur la Vilaine, et, le cas échéant, avec d’autres ressources disponibles.

Quelques indicateurs utiles

Pour l’année 2019, le SIAEP a distribué un peu plus de 900 000 m3 à ses 10 326 abonnés (18 000 habitants), grâce à ses 581 Km de canalisations. Le rendement de ce réseau est de 86%, ce qui est tout à fait satisfaisant. La ville de Vannes avec son réseau bien plus restreint, donc sujet à moins de risques de fuite, atteint un rendement de 90%. Au niveau national, le rendement moyen est près de 80 % (source : eaufrance.fr). On notera cependant, et c’est une fragilité, que le taux de remplacement du réseau est de 0,28%! Calculez combien de temps il faudrait à ce rythme pour refaire tout le réseau. Pour la sécurité et la pérennité du service, il faudrait atteindre un taux de renouvellement de 1%. Vaste sujet de réflexion.

Quant à la qualité de l’eau, elle est vérifiée régulièrement par le prestataire (SAUR, mais aussi Véolia pour Caden et Malansac) et par l’ARS (Agence Régionale de Santé) : tant sur le plan physico-chimique que sur le plan microbiologique, les résultats sont excellents.

Combien coûte le service d’eau ? Une tarification différenciée

Un dernier point: combien ça coûte? Pour le consommateur, pour la fourniture de 120 m3 la facture s’élève à 308 €. En fait, la consommation moyenne des abonnés du syndicat tourne autour de 85 m3. Le SIAEP de Questembert – et c’est original – a défini une tarification différenciée en fonction de la consommation : jusqu’à 30 m3, c’est l’eau vitale au prix le plus bas, entre 31 et 120 m3, l’eau essentielle ou utile est un peu plus chère, au-delà de 200 m3, l’eau de confort  est encore plus chère.

SIAEP assainissement collectif/individuel

Le SIAEP assure la compétence assainissement collectif pour les 8 communes adhérentes. Au 1er janvier 2020, les communes de Caden et Malansac ont rejoint le syndicat ; c’est ce que viennent de faire également Pluherlin et St-Gravé au début de cette année 2021. Cependant, les données exposées dans le rapport présenté au conseil du 7 décembre remontent à 2019.

A cette date, le SIAEP collecte les eaux usées de 4959 abonnés (branchements), soit 443 000 m3 grâce à 103 Km de réseaux. Les eaux usées sont rassemblées par gravité dans les 22 postes de relèvement : à partir de ces points bas, des pompes renvoient les eaux collectées vers les stations d’épuration par 9 km de conduites de refoulement.

A Questembert, la station d’épuration se trouve au Maguéro. En 2001, elle a été réhabilitée et agrandie pour atteindre une capacité de traitement de 7000 équivalents/habitants. Aujourd’hui, elle est proche de la saturation et le SIAEP va lancer une étude de faisabilité pour explorer les possibilités d’agrandissement.

Un peu d’histoire pour Questembert

1953-1954 : construction de la station de pompage du Logo, du château d’eau de la rue du Calvaire, du réseau d’adduction d’eau en ville. C’est aussi l’époque où s’installe l’entreprise Boeuf qui a été un gros employeur à Questembert. Intégrée dans le groupe Vinci, elle est devenue EGC… Le site de Questembert a fermé en 2016, entraînant la disparition de 70 emplois (voir ici dans le compte-rendu conseil de juin 2016).

Presqu’immédiatement après le réseau d’eau potable, la commune se dote d’un réseau de tout-à-l’égout et d’une station d’épuration située au Pont-Plat. C’est bien du tout-à-l’égout car le réseau collecte dans les mêmes tuyaux de grès les eaux usées et les eaux pluviales. Avec des débordements de la station dans le ruisseau : pollution de l’eau, mortalité de poissons, etc.

La première STEP au Pont-Plat, poste de relèvement d’EU désormais


Heureusement les réseaux plus récents qui amènent les affluents à la station d’épuration du Maguéro, première version dans les années 70, sont des réseaux séparatifs qui ne collectent que des eaux usées, les eaux pluviales allant directement au ruisseau. Cependant, ce n’est qu’à la fin des années 90 que commence la mise en séparatif du réseau du centre-ville. Énorme chantier qui ne sera achevé qu’au début des années 2010. (voir ici un article sur les réseaux en centre-ville).

A vrai dire, l’opération de longue haleine se termine par la transformation de l’ancienne station d’épuration du Pont-Plat en poste de refoulement vers le Maguéro et la réalisation d’un bassin de rétention/dépollution des eaux pluviales (à lire ici).

Qui fait quoi ?

Comme pour l’eau potable, le syndicat et la société fermière ont chacun leur rôle. Le syndicat assure les gros investissements : construction des réseaux, construction et mise à niveau des STEP ; la société délégataire – SAUR jusqu’en décembre 2019, aujourd’hui Véolia – fait fonctionner le système : surveillance et entretien des réseaux et des STEP pour les 8 communes. Noter que pour les communes qui viennent de rejoindre le syndicat pour cette compétence (Caden, Pluherlin et Saint-Gravé), c’est toujours SAUR qui assume ces missions. Un vrai casse-tête, en tout cas pour ceux qui ont à gérer ces transferts de compétences… et de contrats.

La facture d’assainissement

La mission du délégataire comporte aussi la facturation du service aux usagers. La note est calculée en fonction de la consommation d’eau potable : le coût final inclut la rémunération du délégataire, la part du SIAEP (pour son fonctionnement et ses investissements), ainsi que la redevance pour modernisation des réseaux (financement de l’Agence de l’eau – Loire-Bretagne pour nous). Cela donne un prix au m3 de 4,20 € et, pour une consommation moyenne de 120 m3, un facture de 504 € TTC. (pages 10 et 11 du rapport résumé).

La facture 2019 pour l’assainissement

L’assainissement non collectif, le SPANC

C’est la loi sur l’eau de … 1992 (oui 1992)qui donne aux communes la responsabilité du contrôle et du suivi des installations d’Assainissement Non Collectif et leur impose de créer un SPANC (service public d’assainissement non collectif) avant le 31 décembre 2005. Le SIAEP de Questembert reçoit la compétence SPANC de 7 communes de son périmètre. A la fin 2019, 5 communes du SIAEP originel adhèraient au service (Molac, Larré, Le Cours, Questembert, Limerzel) pour 2900 installations. En janvier 2020, Malansac et Caden et, en janvier 2021, Pluherlin et St-Gravé ont rejoint le groupe.

Le syndicat doit exercer des compétences obligatoires :

  • contrôle des installations neuves (ou réhabilitées)
  • contrôle de fonctionnement des installations existantes après le diagnostic général réalisé en 2008 : visite tous les 8 ans (4 ans la première fois pour les installations neuves). Il y a environ 800 contrôles par an
  • diagnostic à la vente de l’habitation : un diagnostic de moins de 3 ans doit être joint à l’acte notarié. En cas défaut, l’acquéreur a un an pour se mettre en conformité

Il peut aussi exercer des missions facultatives :

  • opérations groupées de mise en conformité : depuis 2010, 340 installations non conformes rendues urgents par l’environnement ont été réhabilitées, générant 3,5 M€ de travaux subventionnés à hauteur de 1,5 M€ par l’agence de l’eau
  • service entretien des installations : le SIAEP a passé un marché pour les vidanges de fosses, que les abonnés peuvent solliciter à un prix fixé par le marché.

Les services du SPANC sont financés par une redevance forfaitaire de 30€ par an sur la facture d’eau et par les redevances liées aux prestations (180 € pour une installation neuve, 120 € pour le diagnostic avant vente).

Des choix politiques qui demandent réflexion

Les rapports présentés montrent la gestion au jour le jour, et ils donnent une idée des orientations à court terme : améliorer le taux de renouvellement des réseaux d’eau potable, étudier l’extension de la STEP du Maguéro, accélérer la réhabilitation des installations d’assainissement non-collectif.

A l’étude, l’adaptation de la STEP du Maguéro

Cependant, il faut aussi voir comment le SIAEP va évoluer en fonction des dispositions réglementaires : la loi NOTRe (2015) prévoit que la compétence Eau soit confiée aux communautés de communes, et ça devait être réalisé pour 2020. Devant les difficultés, l’échéance est reportée à 2026, mais il faut cependant s’y préparer.

Il faut aussi se poser la question de la gestion du service : le SPANC est traité en régie (par du personnel du syndicat), l’eau et l’assainissement collectif sont délégués à des sociétés privées. D’autres collectivités ont choisi de reprendre la gestion directe du service de l’eau. C’est ce que vient de décider la nouvelle municipalité de Lyon, comme lagglomération de Rennes l’a fait en 2015. La question a déjà été explorée au début des années 2010 : l’étude n’avait pas montré un intérêt flagrant à passer en régie. Mais la question peut revenir en débat.

J’ai ma pie ? Non GEMAPI, et l’étang de Célac

La NOTRe prévoit que les communautés assument la compétence sur le grand cycle de l’eau : la protection et la gestion de la ressource « eau brute » dans le milieu naturel (cours d’eau, plans d’eau, nappes phréatiques) à l’échelle d’un bassin hydrographique ainsi que la prévention des inondations. La communauté a préféré déléguer la GEMA à des entités extérieures, dont le syndicat du Grand Bassin de l’Oust et la protection contre les inondations (PI à à l’EPTB Vilaine. Mais là encore, le sujet peut revenir en débat. Avec pour les Questembertois, une question cruciale : qui doit assurer la restauration de la continuité écologique autour de l’étang de Célac ? La municipalité précédente avait repris et élargi une étude antérieure, avant de renoncer pour des raisons budgétaires. J’en parlais ici dans le compte-rendu de mon dernier conseil. Il va être temps de remettre ce dossier sur la table.

Retisser des liens, redonner envie de partager, le projet culturel porté par S. Texier

Portrait Sylvaine Texier

Sylvaine Texier a été élue adjointe, sa délégation porte sur la culture, l’animation, le tourisme. Elle nous parle de la mission qui lui est confiée, des projets qu’elle veut faire avancer, du sens global qu’elle donne à son action.

Sylvaine Texier, comment es-tu arrivée à Questembert ? Pourquoi as-tu accepté de t’engager sans doute, qu’as-tu ressenti en passant l’écharpe tricolore ?

Comment je suis arrivée à Questembert ? En 1998, ma famille décide de s’installer en Bretagne pour concrétiser le projet professionnel de mon mari architecte. Notre foyer s’installe d’abord à La Vraie-Croix, commune à mi-chemin entre Elven et Questembert, un secteur où mon mari pouvait trouver une clientèle. Il a installé son agence d’architecture à Elven et notre vie sociale s’est tournée vers Questembert pour son dynamisme politique et culturel.

Pour ma part, je me suis très vite inscrite dans la vie culturelle de Questembert ; j’ai fréquenté assidûment le cinéma Iris et je me suis investie dans l’association, dont j’ai été vice-présidente entre 2004 et 2007. C’est ainsi que j’ai rencontré les acteurs de la vie culturelle et que je me suis intéressée à la vie politique locale.

Puis, le compagnonnage politique de 2004 à 2010 auprès des 17 conseillers départementaux du groupe de l’opposition de l’époque, en particulier au côté de Hervé Pellois alors Président de ce groupe, me confortera dans mon intérêt pour la chose publique, mon inscription dans le paysage politique local, jusqu’à mon installation définitive à Questembert en 2008.

Donc mon engagement pour Questembert découle bien sûr de mon attachement à la commune puisque j’ai fait le choix d’y habiter mais aussi parce qu’elle représente pour moi le « ni trop petit » et le « ni trop grand ». En effet, être en proximité avec les habitants et les forces vives présentes compte énormément pour moi. Comprendre les rouages et les dynamiques d’un territoire reste pour moi incontournable pour mener à bien une politique publique culturelle. Il faut savoir, pouvoir, vouloir rencontrer les gens, prendre le temps de les écouter, rester humble. Ici une habitante qui me demande de programmer du conte, là un autre qui me reproche de faire des choix trop élitistes ! Oui, peut être, ou non, pas vraiment…quoi qu’il en soit, l’important est de se confronter non seulement aux critiques mais également et surtout à celles et ceux qui font des propositions pour que notre commune soit la plus attractive possible. Questembert est composée de toutes ces différences et c’est cela qui me plaît.

Et là, tu vas plus loin, tu t’engages dans le groupe Questembert 2020, emmené par Boris Lemaire…

Oui, sans le moindre doute ! Préalablement à la démarche de la campagne électorale 2020, j’ai rencontré Boris Lemaire à plusieurs reprises. Son intérêt pour la vie locale, son analyse de la situation politique, économique, sociale et culturelle de notre territoire, ses amitiés politiques proches des miennes, son attachement à l’intérêt public, son investissement en tant qu’élu de l’opposition de l’équipe précédente… ont, sans l’ombre d’un doute participé à ma décision de faire partie de son équipe.

Au conseil du 29 juin, Boris Lemaire avait annoncé des animations, où en est-on aujourd’hui ?

Avant de parler animations, je préfère m’engager sur la nécessité d’affirmer une volonté politique culturelle inscrite dans la durée et dans notre territoire. La politique culturelle fait partie intégrante d’un projet politique et public qui sait reconnaître la culture comme un levier du développement territorial. Les animations qui s’y déroulent, les choix artistiques, festifs…ne sont que les moyens qui en découlent. Seul, le budget qui sera alloué pour mettre en œuvre cette politique confirmera cette ambition. Le territoire de Questembert est riche de sa ruralité, il constitue un territoire culturel à part entière de par son fort potentiel d’expérimentation, de création, d’innovation et de développement. C’est en nous appuyant sur nos relais territoriaux que sont les collectivités, les réseaux d’acteurs associatifs, économiques, sportifs, éducatifs, agricoles, les artistes…que nous co-construirons un projet de développement culturel et rural cohérent.

L’accès à la culture pour tous les habitants et pour toutes les générations du territoire doit rester dans notre cœur de projet.

Co-construire, dis-tu, mais avec quels acteurs, quelles structures ?

En plus des institutions (Etat, région et département), la coopération avec l’ensemble des collectivités qui fondent l’identité du territoire est primordiale pour mener une politique de développement culturel. En effet, l’appétence des élus pour les questions culturelles est déterminante pour prioriser les orientations et le budget à y consacrer.

Nous devons mobiliser de tous les acteurs du territoire de l’action socio culturelle, éducative, touristique, relayée par l’Asphodèle, l’Iris cinéma, le centre culturel Les Digitales à Caden, le réseau des médiathèques, l’école de musique, les diverses associations socio-culturelles, les initiatives privées , l’enseignement (élémentaires, collèges, lycées, agricole, supérieur…), les habitants, les offices du tourisme, les personnes expertes, ressources dans un champ d’action. Ainsi nous pourrons rencontrer, écouter pour prioriser et qualifier les demandes, les propositions qui émergent des volontés existantes et qui représentent le terreau favorable au développement culturel de notre territoire.

Tu décris une vision très générale, mais, pratiquement, quelle sera ta méthode ?

Aujourd’hui, et principalement en milieu rural, les pratiques et la diffusion culturelles se développent aussi dans des lieux détournés : des lieux se créent comme des cafés associatifs qui se transforment en salle de concert, en café-librairies-conférences ; des représentations de toutes types d’expressions artistiques variées (théâtrales, musiques, danse, expositions picturales, sculpturales…) se déroulent dans des exploitations agricoles, chez l’habitant, les commerçants, dans les chapelles que nous pourrions investir un jour/semaine en période estivale, en créant une programmation de spectacles/concerts ambulatoires, de chapelle en chapelle pour les habitants et les touristes…. Ces actions sont autant de démarches à créer, à accompagner car elles permettent la rencontre des habitants, des touristes avec des artistes, des œuvres, avec le patrimoine architectural et celui plus spécifique des produits du terroir, des chapelles, des paysages, et de l’ensemble du bâti vernaculaire, agricole…

Notre récolte, fruit d’un état des lieux et du recueil d’informations tant quantitatives que qualitatives, renforcera notre volonté d’élaborer un projet culturel de territoire : prioriser des améliorations pour répondre aux enjeux et besoins identifiés et, établir notre feuille de route des actions à mettre en oeuvre pour les 6 années à venir et plus… La commission culture élargie aux citoyens qui s’y sont inscrits sera ce lieu de réflexion.

Enfin, organiser un événement culturel populaire comme un festival de musiques celtiques, pourrait nous permettre à court terme, d’apprendre à travailler ensemble, de mesurer nos capacités à mobiliser des acteurs pour réussir un événement festif et attractif en direction des habitants de notre territoire et au delà de ses frontières…

Pérenniser l’Inopiné Festival, dont la première édition a été un succès, proposer aux enseignants de l’école élémentaire et du secondaire des choix artistiques en lien avec les projets d’écoles ou les programmes scolaires…, sont autant de lignes directrices qui composeront la toile de fond de la volonté politique culturelle de notre commune affirmée par le niveau du budget qui y sera consacré.

Action sociale : les grandes orientations de Jeannine Magrex

Deuxième adjointe auprès de Boris Lemaire, Jeannine Magrex est en charge de l’action sociale, vaste domaine puisque les services s’intéressent à la petite enfance et aux personnes âgées en passant par les familles monoparentales et par l’aide aux personnes en difficulté. Elle nous expose ici ses grandes orientations.

L’action sociale pour une commune, c’est un champ très vaste, quelles priorités souhaites-tu mettre en avant?

L’action sociale pour une commune, c’est un certain nombre d’obligations légales, mais pour nous, c’est une exigence morale et un engagement politique. Dans notre projet municipal, nous avons listé les grands axes de notre programme.

  • Redéployer l’aide au maintien à domicile pour les personnes âgées
  • Valoriser l’insertion des seniors dans la vie collective
  • Soutenir les aidants auprès des personnes dépendantes
  • Favoriser l’inclusion numérique
  • Repérer et accompagner les familles monoparentales et spécialement les parents isolés
  • Participer à l’intégration des jeunes en difficultés en lien avec les associations présentes sur le territoire
Les bureaux du CCAS
Le CCAS est désormais dans le bâtiment de l’hôtel de ville

Notre début de mandat est fortement impacté par la période pandémique que nous connaissons depuis le printemps. Cette situation mobilise les équipes qui doivent s’adapter continuellement à l’évolution sanitaire. En première ligne, les 18 agents de notre service d’accompagnement et d’aide à domicile, le SAAD. Nous devons être présents auprès de nos agents et accompagner nos bénéficiaires au quotidien durant la crise sanitaire. Le conseil municipal a, dès le mois de juillet, décidé d’attribuer la prime covid aux agents mobilisés durant la période de confinement.

Nous avons aussi la responsabilité de la résidence autonomie, le foyer logement : pour préserver nos 27 résidents (+ un hébergement temporaire), il nous faut assurer une veille sanitaire stricte en respectant les protocoles réglementaires mais en leur permettant de maintenir le lien avec leurs familles et leurs proches.

La maison de retraite du Bois Joli et le SSIAD (Service de Soins Infirmiers à Domicile) qui y est rattaché ne sont pas directement de notre ressort. Mais le maire est président du Conseil d’Administration et j’y suis également en tant que déléguée de la commune. Bien qu’il ne s’agisse pas d’une compétence communale, nous nous devons d’être présents et actifs auprès de cette structure d’accueil primordiale sur notre territoire.

Les aides directes aux gens en difficulté, ça se passe comment ? Quel montant cela représente-t-il ?

Une très petite somme au global (moins de 10 000 € sur une année), un coup de pouce pour payer l’eau, l’électricité ; les bénéficiaires (environ une soixantaine par an) de ces aides ne sont pas uniquement des personnes en situation de précarité, car pour certains malgré des revenus réguliers, le coût des logements inconfortables, mal isolés pèse sur le budget. La précarité énergétique, ça veut dire quelque chose ! Ces aides décidées en conseil d’administration du CCAS – selon des règles strictes – sont cofinancées par le département, les fournisseurs d’eau et d’énergie.

Et les associations caritatives ?

Plusieurs associations caritatives sont présentes à Questembert, mais leur rayon d’intervention dépasse souvent la commune : Croix rouge, restos du cœur, secours catholique, banque alimentaire, le Relais Jeunes 56. Elles sont représentées au Conseil du CCAS, mais le nombre de membres, limité, ne permet pas de les accueillir toutes. Cependant, il est bien évident que nous devons créer du lien avec l’ensemble des bonnes volontés présentes sur notre territoire.

L’Analyse des Besoins Sociaux (ABS), démarche que nous venons d’engager, sera l’occasion de dresser notre auto-portrait socio-démographique en invitant les différents acteurs à nous rejoindre dans cette démarche.

Les associations sont animées par des bénévoles, quelles relations veux-tu établir avec eux ?

Notre territoire est riche de bonnes volontés par l’intermédiaire des différentes structures associatives que nous ne remercions jamais assez pour le travail accompli. Par exemple, notre local d’urgence ne pourrait être ouvert sans des bénévoles fortement impliqués.

Mon souhait est de pouvoir travailler main dans la main avec les associations locales, nous n’avons pas chacun ses pauvres mais sommes complémentaires pour accompagner les personnes en difficultés.

L’un des objectifs en début de mandat est de prévoir un logement d’urgence permettant l’accueil de familles en situation de détresse.

Et pour les personnes en situation de handicap, quelle peut être l’action municipale ?

D’abord, il y a l’obligation réglementaire de l’accessibilité : bien sûr nous allons poursuivre la mise en œuvre des AD’AP et PAVE ; mais nous devrons intégrer le handicap tout au long de nos projets.

Le comité accessibilité est désormais constitué et nous allons réfléchir collectivement à cette problématique et favoriser l’intégration de tous les handicaps.

Liberté d’expression, liberté de pensée

Boris Lemaire a souhaité associer les Questembertois, et particulièrement les enseignants, ainsi que les élus de Questembert Communauté à un hommage à Samuel Paty, professeur d’histoire, assassiné pour avoir fait son métier au service de la liberté. Nous étions une petite centaine devant la mairie lundi matin pour signifier notre sidération mais notre détermination à défendre les valeurs de la République contre tous les fanatismes.

Un hommage simple et digne

En un peu moins de 4 minutes, dans une grande sobriété d’expression, Boris Lemaire a dit sa compassion aux proches de Samuel Paty, frappés par ce drame atroce. Attaché à l’enseignement par son histoire personnelle, il a rappelé combien le travail des enseignants est crucial pour la formation des citoyens : faire progresser les enfants et les jeunes vers la liberté de conscience, la liberté de pensée, la liberté d’expression. En insistant sur la laïcité, consacrée dans les lois de la République comme le droit de croire ou de ne pas croire, comme l’obligation de respecter la croyance ou l’incroyance de l’autre. Et il a conclu sur l’exigence des valeurs de la République : « Leur haine ne sera pas la nôtre, notre force est de refuser la haine pour vivre selon les principes gravés au fronton de nos mairies : liberté, égalité, fraternité.« 

L’intégrale de l’allocution est en ligne sur le site des Infos du pays gallo:

Un commentaire sur Facebook

Le rassemblement d’hommage à Samuel Paty a été annoncé sur le site officiel de la mairie et la page facebook Ville de Questembert
Cette annonce a provoqué un commentaire signé par un certain Jack Bily. Le commentaire a été effacé, aussi je vous en donne ici une copie d’écran.

Jetez-y un rapide coup d’oeil, ça ne mérite pas plus. A peine une allusion au meurtre abominable « une personne sauvagement assassinée ». Tout le reste est un tissu de critiques à l’encontre du maire : fallait aller à la préfecture, fallait faire ça mercredi. Et surtout, cette cérémonie d’hommage ne serait qu’une action de propagande. Qualifiée d’un mot qui sort comme un crachat : abjecte.

La mesquinerie de ce message ne devrait pas donner matière à commentaire. Sauf que l’auteur termine en se réclamant de la « liberté d’expression. » Eh bien soit, accordons la liberté d’expression, mais alors, il faudrait y ajouter la liberté de pensée : on a sûrement le droit de dire ce qu’on veut, on a aussi l’obligation de réfléchir avant de dire n’importe quoi. D’ailleurs, l’auteur a dû s’en rendre compte car il a, de lui-même, supprimé sa publication.

Mais qui est cet auteur ? Il se cache derrière un pseudo Jack Bily. Son compte a sans doute été créé seulement pour ce commentaire. L’anonymat est bien commode ! Quel courage ! Je suggère un autre pseudo pour cet auteur anonyme s’il avait besoin de publier un autre commentaire du même niveau. Non pas Jack Bily, mais plutôt Hill Billy, dont l’adresse serait dans les vallées reculées des Appalaches. Il y serait bien au milieu des fervents supporters de Donald Trump.